Le président de la commissiou d'adresse, baron Van Zuyleri, a pris la parole en dernier liuu, pour résumer la discussion. Il a rappelé l'homogénéité des vues qui existait pendant la dernière session, entre l'ancien cabinet et la Chambre, sur la question de l'enseignement primaire, et l'approbation donnée au projet de loi par la nation ellerouême, lors du renouvellement de la moitié de la Chambre. Il a fait ressortir combien était inoppqftpne dans de pareilles circonstances, la formation d'un cabinet composé de membres de la minorité, et il n'a pas dissimulé que l'adoption du projet d'adresse constituerait un vote de suspicion contre le ministère. On a ensuite passé au vote, et le paragraphe a été, adopté par £7 voix contre ro. Une seconde séance a été remplie par trois dis cours de Mil. Thorbeke, Groëq Van Prinsterer et Vanderbrugghen. Le discours de M. Thorbeke a été fort remarqua ble. II a déclaré n'avoir aucuns préventfôh'tbnfce le ministère, et croire la sincérité de son program me; mais il ne saurait concevoir comment>tç mi nistère pourra suivre une politique de conciliation, alors que les .deux partis eni présence sont diamélra- lemeul opposé?. Il a engagé le cabinet.chercher les moyens de concilier, non pas.la loi sur l'enseigne ment primaire avec les vœux de la minorité, mais les vœux de ceux-ci avec ïa loi. M. Vanderbrugghen a affecté dans sa réponse, de couvrir ses projets de»; l'égide delà volonté royale. Mais cette tactique n'a pas réussi, et finalement le projet d^a'dressf^modifié légèreipent^ de manière faire disparaître quelques termes que la minorité trouvait trop accentués, a e(é voté par §7, voix con tre 9. Le parti vainqueur i Neuchâtël fee'tnèf ërt devoir d'user et même d'rfboser de sa victoire. Un décret frappe de destitution immédiate tolis les fonlioanai- res prévenus d'avoir pris part au mouvement roya liste. -J i )l J |f, iop il- Le baron Hiibner est arrivé Viennele 3 octobre. Il a eu samedi une conférence avec le comte Buol, Le roi de Naples persiste dans sa résistance. Tel est le contenu d'une dépêche de Vienne arri vée samedi. Que va faire l'Autriche? abandonnera-t-elj^ç le roi de Naples? va-t-^lle prendre son parti contre les puissances occidentales? C'est le moment pour elle de mettre en jeu cette politique cauteleuse qui'lui a si bien réassi dans la question d'Orient, ët qui a valu dernièrement M. le prince Esterhazy, une apos trophe très-dure de l'Empereur Alexandre. C'est la Revue de* Deux-Monde* qui nous révèle ce fait, dans sa livraison du ir octobre. L'auteur de la chronique politique de ce recueil, M. E. Forcade, commentant la circulaire du prince G01 tschakoff, en signale le passage suivant: On adresse la Russie le reproche de s'isoler et de garder le silence en présence de faits qui ne s'accordent ni avec lë droit ni avec l'équité. .-k M. Forcade se I demande qui a pu articuler*ce reproche. Ce ne peut être que l'Autriche, et il en coiicltit que celle-ci doit avoir fait quelque démarche pour renouveler l'ancienne alliance. C'est l'opinion que nous émet tions, il y a trois.jours, en parlant de la possibilité de voir se reformer laligue du Nord» Toutefois, suivant la Revue de* Deux-Monde*l'empereur Alexandre n'a point épargné les paroles dures aux Autrichiens. Apres son couronnement, dit M. a Forcade, lorsque le prince Esterhazy est rve.nu le complimenter, bn rapporte que l'empereur, éle- vartt la voix, aurait dit au r'eprésentant'de Fran- çois-Joseph Je suis fatigué de fa politique double face; désormais je ne croirai plus àf vos paroles, mais vos actes. Je sais quoi m'en tenir sous qe rapport. A>l'heure qu'il est, votre souve- rain n'ignore pas ma pensée cet égard; je la lui p, a i d£jà fait connaître. Nous n'oserions affirmer l'authenticité de cette apostrophe; mais certes l'Autriche ne l'a que trop méritée. Cette duplicité si bh.n établie du cabinet de Vienne, donne lieu en ce moment même une supposition des plus étranges. Le correspondant de Paris du Morning-Poet lui dit tenir de bonne source que l'Autriche s'est entendue avec Naples, pour provoqiier des démonstrations sur divers points de l'Italie, dans le cas où les escadres anglaise et fran çaise paraîtront dans la baie de Naples. Ces démon strations, dit le correspondant, organisées par la police, affecteront les sentiments républicains. On dit que c'est M. de Hiibner qui a 6ervi d'intermé diaire pour faire adopter ce projet par lé roi de Naples. L'Autriche se retournera alors vers les puis sances occidentales et s'écriera Vous voyez ce que votre intervention a produit vous avez encou ragé le républicanisme dans toute l'Italie! Nous tenons cette invention pour absurde; mais la supposition même d'un tel fait serait-elle possible l'égard d'un cabinet dont les actes seraient mar qués au coin d'uue honnête franchise? On conçoit qu'en l'état actuel des choses, la cir culaire du prince GorlschakofF, si mal accueillie par la presse anglaise, soit bien venue delà presse au trichienne. «11 n'est pas une seule puissance sincè- rement attachéeau droit international et la paix, dit VO*t-Deul*che Pottqui puisse s'abstenir d'approuver les principes de droit public que la Russie vient de rappeler dfe nouveau, et cela d'au- tant plus que fi Russie, appréciant justement la position, qu'on lui a faite, rappelle aux autres puissances que ces peines principes, qu'elle ap- précie aujourd'hui dans l'intérêt d'autres Étals, ont été invoqués contre elle, dans la crise orien- taie, par les puissances alliées. Ou sait aujourd'hui, par le? journaux de f oulon, que les équipages de l'a pi rai Tréhouart ont reçu la permission de descendre terre, ce qui prouve <^ue le départ dè la flotte pour Ajaccio est au moins ajourné, L'amiral lui-même mandé Si Paris, y est - - 1 arrive le 2. L'emperètlF et l'impératrice d'Autriche se ren dront Ischl vers le^ octobre; ils y resteront une douzaine de jours et partiront la fin d'octobre pour Téiestë, Ven'ise et Milan. L'eut séjour ;dans cëttè dernière ville durera huit semaines, et LL. MM. résideront pendant ce temps en partie Milan, en partie Monza, qui en est proche.' Pendant sou séjour en Italie, l'empereur visitera également Padoue, Bergame, Vérone et firescia, et assistera aux manœuvres qui auront lieu Sorra, et auxquelles on a invité plusieurs princes étrangers, Il n'y a encore rien de décidé sur la question de savoir si l'empereur ira Rome. Le roi des Pays-Bas a reçu, mercredi iT octobre, la commission chargée de lui présenter l'adresse de la seconde Cliambre des États-GénéVaux. Dans sa réponse, il s'est conformé, du moins en paroles, l'esprit de l'adresse. <0 La Chambre a justement compris, a-t-il dit, que moi et mon gouverné- ment nous maintiendrons fermement la Loi foti- damenlale. Le bonheur de mon cher peuple ?era le but unique vers lequel tendront tous les projets de loi que je 'soumettrai la législature. Ce but sera surtout l'objet, d'une sollicitude toute parti- culièré lorsqu'il s'agira de régler la question déli- cale de l'enseignement. Ces généralités n'engagent rien. Le'ministère d'ailleurs peut voirie bonheur du peuple et les lois destinées l'assurer, d'une façon tout fait opposée la manière de voir de la majorité de la législature. La réponse du Roi ne modifie donc en rien la situ ation du cabinet yis-à-vis de la Chambre qui lui est hostile. Le correspondant de Paris anuonce encore jle nombreuses arrestations, motivées, peiise-t-il, sur l'effervescence qui règne dans la classe ouvrière, cause delà cherté des loyers, et l'approche du renouvellement du terme qui échoit mercredi pro chain. On s'attend toujouri Paris quelque mesure gouvernementale destinée arrêter la crise finan cière, et il est question plus que jamais du cours forcé des billets de la Banque de France. L'affaire de Naples n'a pas fait un pas. Le Timee parle d'une lettre qui aurait été adressée par l'em pereur de Russie j'empereur des Français. Cette lettre daterait déjà de plusieurs semaines, et serait relative aux affaires de Naples. Elle contiendrait, du reste, l'es assurances lés plus entières de la con fiance de l'empereur Alexandre dans la prudence et la modération de Louis-Napoléon. Le même journal dit qu'on croit généralement que le roi de Naples accordera au dernier moment ce qu'on lui demande. Mais il- ne dit pas ce qu'on lui.demande. n- «:i< Les conférences des délégués du Zollverein, closes Eisenach sans avoir produit de résultats, ont été reprises Weimar le 3.9 septembre, six heures du soir. Les journaux dé Suède annoncent que le roi Oscar a donné M. Gunlhèc le portefeuille de là justicè Vacarit par la démission du comte de Sparre. Ils ajoutent que M. Guniher est le plus savant légiste du pays. Jusqu'à présent, il était assesseur la Cour royale de Stockholm. Les négociants do Berlin ayant demandé l'État d'ouvrir au commerce de cette capitale, un crédit extraordinaire en faisant une avance de fonds Via Banque do Prusse, le gouvernement a répondu qu'il n'est pas même de venir en aide par l'argent du trésor public, des embarras qui proviennent de spéculations trop étendues. S'il en faut croire la Rpoca, le gouvernement espagnol songerait nommer sénateurs tous les archeveqnes du royaume, et parmi les évêques,'six des plus distingués. On annonce comme définitivement résolué la nomination de M. Mod l'ambassade d'Espagne près le Saint-Siège. H se confirme qu'à cause des affaires de Naplet, le gouvernement espagnol enverra une escadre croiser dans la Méditerranée. Les journaux de Madrid disent qu'elle se composera de quatre bâtiments voile et de' troià Vapeurs,"'réunissant 200 bouches feu et une force de mille chevaux. Ou s'est demandé dans quel but, le ministère espagnol, qui a bien d'autres choses régler, voulait se mêler de célte affaire. C'est, dit un journal de Madrid, pour préserver les fiossessions espagnoles. De quelles possessions s'agit- 1 on ne dit pas. En tous cas, si l'Angleterre, car ce n est qu'elle qui peut exciter les défiances, voulait s'emparer des Baléares, ce ne sont pas les quatre bâtiments toiles et lés aoo'canons de la flotte es pagnoleqiii t'en empêcheraient. Deux bataillons de troupes ottomanes sont arrivés, Antivari pour combattre le* Monténégrins; La trêve conclue avec ces populations doit expirer le 12 octobre. Le prince Dauielp a donné des assurances favorables au maintien de la paix; Cependant, sbn peuple a dirigé trois nouvelles pt|aqiiçs, contre des districts turcs. Un colonel autrichien est arrivé, dil-oy, Cettinge, capitale du Monténégro, J^qir, engager le souverain de cette turbulente principauté h observer la paix publique. L'élection du président des 'Ëtâts-U/iÇà'd'oit dvoir lieu le mrtis prochain; l'agitation excitée palè l'ap proche de cet événement est1'extrême,"et'les partis' sonttrès-divisés. Les trois principaux candidats sont M. Fil!more, porté par les whigs; 1Vl. fiuc.l1a- nan, par les démocrates, et le colonel Frémont,.par les républicains aboiitionnistes. Une dépêchèodo Liverpool, en date du ap. septembre, dit que la ma jorité des; chances se réunit aur la tête de ce derpifr. L'important étal de la Virginie s'est déclaré en sa faveur... .„j a Des dépêches de New-York apportées par Vs/jtia annoncent que des difficultés prit surgi entre le gou vernement du Mexique et le ministre d'Anglef^rre. Celui-ci a demandé ses passeports, et la flotIIle an glaise qui stationne dans les eauXde la,Havane s'est dirigée sur Mex'co. D'un autre côté, le différend du Mexique avec l'Espagne s'aggrave la Discustion dp Madrid au-' nonce le départ éventuel.d'une flotte destinée aller bombarder Spiut-Jean d'UHoa, et qui serait com posée de 3 vaisseaux de ligné, ij frégates, 1 corvettes et 4 vapeurs. De toutes les mesures financières dont il est ques tion Paris depuis quelqùès jours, une seule vient de se réaliser. La Banque de France a décidé qu'elle ne recevrait plus l'escompte que des effets 60 jours de date. Point de nouvelles certaines de Naples. Mais pour ceux qui-considèrent le ton de la presse anglaise comme-on baromètre reflétan't fidèlement les'varia- tipns de l'atmosphère politique, le temps est an beau. l»e Morning Po*l du 4, après force* injures au roi Ferdinand,finit par déclarer que l'escadre anglp- française n'ira, pas Naples çptnniÇ ^nriemie, mais comme médiatrice. Toutefois, ce journal conseiileau Roi d'abdiquer en faveur de son fils. Lé Morning Chronicle affirme, de son côté, que l'expédition n'aura pas lieu, sjrâceà la Note du prince Gortschakoff. Le Journal allemand de Francfort prétend que cette première Noté' a été suivie d'une secondé, écriié soufS l'impression des1 nou velles de Parti; annonçant l'envoi d'un ultimatum et là démonstration des es- cadrés; elle aurait :élé' adressée au gouvernement français etse résumerait en une protestation positive. Il est;permis, dit avec raison la Prestede douter de l'existence de cette Note,-en,présence de la tour nure que prend Ip question napolitaine depuis quel que temps.' Une dépêche de Naples annonce que M. Martini, le ministre d'Autriche, y est arrivé le 39 septembre. Une lettre de Vienne, puhliée par la Gazette df Cologne j assure que dans une Note adressée se» représentants Londres et Paris, l'Antricfie pro teste contre toute démonstration prméetet demande énergiquement que la question napolitaine soit por tée devant le nouveau Congrès,qui ne tardera pas s'ouvrir. t

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2