1856-1«57. Chronique politique. H qui ne peu! être atteint que si l'augmentation devient générale, aérait complètement manqué Noua espérons que l'exemple donné par la ville, sera suivi par toutes les personnes qui fout construire; un léger sacrifice gène peu celui qui peut payer, il n'est pas sans impor tance relative pour celui qui reçoit. la* Moniteur publie les dispositions qui se ront observées pour le cérémonial de la séance rovale d'ouverture de la session législative de C'est le mardi. Il novembre, une heure, que le roi se rendra au Palais de la Nation, pour y faire l'ouverture de session. Le cérémonial est conforme.1! celui de» années précédentes. On lit dans le Moniteur fronçais du x5 octobre M. le baron Brenier, ministre plénipotentiaire dv l'Empereur près la cour îles Deux-Siciles, a com muniqué, le 3i de ce mois, au gouvernement napo litain, les instructions qui lui prescrivent d'inter rompre les relations officielles, et de quitter Naples avec tout le personnel de sa légation. Nous publions ci-après, les pièces qui ont été échangées l'occasion de l'incident qui a amené cette rupture elles per mettront d'apprécier la légitimité et la convenance de la résolution prise par le gouvernement de l'Em pereur dans cette circonstance. Le Moniteur français publie* la suite des lignes qui précèdent, quatre dépêches en tout, mais qui occupent trois colonnes de la feuille officielle. La première porte la date du 31 mai. C'est une lettre du comte Walewski, M. Brenier, contenant i l'adresse du gouvernement napolitain, les conseils que l'on sait, fondés sur les délibérations du Congrès de Paris, et sur la conviction que lasituation actuelle h Naples et en Sicile constitue un péril sérieux pour le repos de l'Italie. La seconde est une dépêche de M. le commandeur Carafa, ministre des affaires étrangères du roi de Naples,! M. le marquis Antouini, en réponse la lettre précédente. Cette dépêche est datée du 3o juin. Il y est dit que les conseils du gouvernement français, s'ils étaient suivis, feraient naître précisé ment les dangers révolutionnaires qu'il dit vouloir éviter, et que le roi de Naples, qui ne s'ingère pas des affaires des autres Etats, entend être le seul juge des besoins de son royaume. La troisième dépêche, da'ée du 36 août, est adres sée par M. le commandeur Carafa M. Brenier. Elle a pour but d'atténuer la raideur de la première. Il y est dit qu'on n'a pas eu la pensée d'imputer au gouvernement français des tendances qui ne seraient pas conformes aux garanties qu'il a données en tant de circonstances l'Europe, et que si le gouverne ment impérial a pu voir une pareille imputation dans la première dépêche, on en éprouve le plus vif déplaisir. Le Roi persiste néanmoins vouloir qu'on se confie en sa sagesse, étant mieux que tout autie en position de savoir ce qu'il convient de faire. quatrième dépêche est de M. Walewski M. Brenier. Elle est datée du 10 octobre. M. Walewski regrette que les intentions du gouvernement fran çais aient été méconnues, et que la réponse du cabinet de Naples ait été empreinte, dans les formes grave. Il oublia en un Instant Sa haine contre le comte, ses projets de vengeance et les sombres avertissements de ses vassaux. Il saisit la bride du cheval qui paissait quelques pas de lui, s'élança sur la selle et se précipita avec la rapidité d'une flèche dans la voie profonde et obscure Où-les-hommes-ont-éli-tués. Il n'avait pas de temps perdre, car le bruit de la chasse s'affaiblissait déjà dans l'éloignemeut. Les trois hommes postés au sommet de la crête avaient observé le regard et le geste de La Faustina, et lorsqu'ils virent le markgrave passer devant eux, ils secouèrent tristement la tête et murmu rèrent entre leurs dents Le mauvais-œili toujours le mauvais-œil! Sei gneur! s'écria Jncques-le-Veneur plus haut que les autres, seigneur, le vieux markgrave des Claires n'aurait pas fait cela Cet avertissement fut inutile, et le mapkgrave ne tarda pas disparaître dans les angles tortueux de la voie Où-les-hommes-ont-ili-tuis. Alors tous trois hochèrent douloureusement la léte en silence. Après avoir jeté un regard sombre et haineux dans la direction d'où partaient les bru ts mourants de la chasse, ils se séparèrent et a'rnfonrèrent dans les obscures avenues des bois d'Uhia. Malgré la promptitude avec laquelle il s'était élancé cheval, le markgrave avait perdu un temps précieux. La ehasse était déjà loin. Néanmoins il ne se découragea point, et frappant son cheval avec une joie a mère et âpre: aussi bien qu'au fond, d'un sentiment qu'il s'ab stient de qualifier. Il enjoint h M. Brenier de quitter Naples, et annonce qu'afin d'assurer éventuellement une protection efficace aux sujets français-, une es cadre se tiendra en observation Toulon, d'où de temps en temps un des bâtiments ira visiter les ports de Naples et de la Sicile, pour savoir auprès des consuls ce qui s'y passera. L'escadre anglaise, dans le même but, stationnera h Malte. On lit dans la Gazette de Saint-Nicolas M. Stocké, commissaiie de police de celle ville, aélé suspendu poiu.liui.1 jours dans l'exer cice de ses fonctions. Celle mesure sévère a été prise la suite de faux rapport* adressés par ce fonctionnaire au parquet de Termoode, contre deux personnes de la ville, MM. Soniers et Verelsl. On lit dans la Gazette de Mont Notre corps de pompiers est en déroule complète et refuse le service. C'est une déban dade homérique. Prétextant une insuffisance de salaire, ne voulant pas, disent-ils, faire la garde pour le roi de Prusse, ils se retirent héroïque ment sous leur tente, en attendant qn un Ulysse la bouche d'or vienne les convertir des sen timents plus humanitaires. Le pompier qui veille l'entrée de notre jardin des Hespérides, c'est- à-dire la porte de notre Parc, a .abandonné son posïe. I)u 26 Octobre au 29 Inclus. Les Français qui un peuvent rien savoir de ce qui se passe l'étranger, s'imaginaient peut-être qui dans le monde en général, et en Angleterre en par ticulier, chacun professait pour Ixiuis-Napoléon une admiration et une vénération profondes. Celui- ci, grand ami de la vérité, n'a pas voulu que cette croyance se perpétuât. Il a cru nécessaire d'appren dre ses sujets bien-aimés, qu'on le maltraitait fort hors de France, et que la presse anglaise notamment ne lui épargnait ni injuies, ni outrages, ni calom nies. Le Morning-Poet, du >3, dit don» sa correspon dance parisienne, que le roi de Naples aurait de mandé i l'Angleterre et la France de suspendre le rappel de leurs représentants respectifs, annonçant qu'il était disposé satisfaire leurs demandes. Il nous faudrait une autre autorité que celle du cor respondant du Morning-Poet pour croire celte nouvelle, qui, si elle était vraie, d'ailleurs, aurait été depuis deux jours annoncée par les télégraphes des quatre points cardinaux. La question des Principautés partage avec la question napolitaine, le privilège d'occuper beau coup la presse de tous les pays. Cette question a un douhle objet la réunion des deux provinces sous une seule administration, et l'occupation du pays par les troupes de l'Autriche. Tout le monde, moins la Turquie, semblait vou loir la réunion pendant que siégeait le Congrès de Paris. On apprit bientôt, non sans quelque surprise, que l'Autriche n'en voulait pas plus que la Turquie. La Russie s'y montrait assez indifférente; mais Ange 011 démon! s'écria-l-il, je te suivrai au ciel nu en enfer, jusqu'à ce que tu tombes en m'ouvrant tes bras! 11 se fit un instant de silence, puis il entendit sonner deux mots pour les chiens, avec ce cri qui indiquait qu'on venait de placer les brisées hautes et basses Approchent les chiens! Du moins, s'écria le markgrave, le cerf n'est pas encore lancé, et j'arriverai peut-être pour la mort. Gare-gare! gare-gare! gare- gare! cria au même instant la voix lointaine des piqueurs, gareupproclient les chiens! lia liillaut! Enfer, s'écria le markgrave en frappant du poing la tête de son cheval, le cerf est lancé! 11 est parti de sa reposée, je n'arriverai jamais! On commença aussitôt sonner pour les chiens, et les belliqueuses fanfares du cor de chasse parcourant des espaces infinis furent répétées par les échos des bois d'Ubia, avec des intonations sauvages et désolées. La journée n'avait pas tenu les splcndidrs promesses de l'aurore; le ciel, d'un gris plomb, voilait la clarté du soleil, et jetait ses teintes lugubres sur la forêt déjà dé vastée par la mordante haleine du vent d'automne. Le markgrave éprouva dans ce moment un sentiment de tristesse indéfinissable. H promena ses regards autour de lui avec une expression amère et sombre. Il ne son geait plus la chasse, peine entrevoyait-il même dans l'ombre de sa pensée les traits superbes et vainqueurs de l'Angleterre et la France surtout semblaient y tenir beaucoup. Lorsque M. de Talleyrand, membre de la commission do la délimitation des frontières, arriva Biicharesi, une grande démonstration eut lieu en faveur de la réunion, et le Moniteur français, on s'en souvient,s'empressa d'en enregistrer le compte- rendu dans ses colonne», avec les pièces h l'appui* La Turquie et l'Aufrirhe ont fait si bien cependant, que l'Angleterre s'est rangée leur opinion,et, pour ne pas déplaire celle-ci, Louis-Napoléon renonce, dit-on, son tour, cette combinaison. II est donc b peu près certain que la Moldavie et la Valachie resteront séparées. Reste le second point, l'occupation de l'Autriche. Ou a prétendu que le gouvernement français, fort inquiet de la voir se perpétuer, aurait demandé des explications an cabinet de Vienne. Celui-ci aurait répondu que son occupation se justifiait par ce motil, que le traité de Paris n'est pas exécuté: il reste en effet régler le dissentiment né de la pos session de Bolgrad et de l'îledesSerpents. Et comme l'Angleterre en prend prétexte pour laisser sa flotte dans le Bosphore, l'Autriche se croit en droit de rester dans les Principautés. Cet argument ad horni- nem n'est pas facile réfuter. L'Autriche en a un autre non moins concluant Vous occupez la Grèce, dit-elle la France et l'Angleterre éva- cuez-là, j'évacuerai les Principautés. L'Autriche,d'ailleurs, fait observer que les esprits sont li ès-divisés dans les deux provinces; que des troubles y éclateraient coup sûr, si on les aban donnait elles-mêmes, avant que leur sort ne soit fixé définitivement. Enfin, elle déclare que son oc cupation continue avec l'assentiment de la Turquie. Ou dit, il est vrai, que cette dernière n'a pas I* droit, d'après le traité de Paris, d'appeler des troupes étrangères dans les provinces mais on répond cela, que le traité n'étant encore qu'encours d'exé cution. le moment n'est pas venu d'en exiger l'ob servation la lettre. Il paraît que ce» arguments ont fait impression et que déjà l'Angleterre s'est rangée du côté de l'Au triche. S'il en est ainsi, la France n'insistera pas probablement. Dans tous les ca», nous croyons qu'il n'y a pas s'inquiéter de ces difficultés et que ce n'est pas là ce qui troublera la paix de l'Europe. Une dépêche de Berne, en date du 33, annonce que par suite des efforts de la diplomatie, les pri sonniers politiques de Neuchdiel ont été élargi». Mais ce fait est révoqué en doute, et il faut le tenir en effet pour prématuré tout au moins. Le Moniteur universel publie la correspondance échangée entre le gouvernement français et le gou vernement napolitain. Il annonce que M. Brenier a communiqué le 31 de ce mois, ce dernier, les instructions qui lui prescrivent d'interrompre les relations diplomati ques, et de quitter Naples avec le personnel de la légation. La flotte anglaise, partie d'Ajaccio, est arrivée le iS Malte. Elle y restera en observation comme la flotte française Toulon; mais de temps en temps, un navire se détachera de l'une et de l'autre, pour aller visiter les ports du royaume des Deux-Siciles. C'est un moyen de faire naître et d'entretenir l'agi tation dans ce malheureux pays. Est-ce là ce que veulent les deux puissances? Malgré toutes leurs protestations, on est autorisé le penser. Espéron» que ce machiavélisme sera déjoué. la Faustina; c'était sur hii-même qu'il pleurait, et sans se dire pourquoi. 11 y a de ees instants dans la vie où l'homme 6'amollit et se fait par anticipation son oraison funèbre. Le markgrave leva les yeux an ciel; une cor neille passa dans un nuage laissant tomber un cri sau vage et guttural. Il tressaillit comme un homme frappé d'un pressentiment sinistre; puis il murmura avec un sourire mélancolique Clicrcherais-tu donc un cadavre? Vois-le-ci fuyant, il dit vrai! crièrent des voix de chasseurs qui parurent se rapprocher un peu. L'on va briser, dit l« markgrave ramené ses premières pensées. Ah! ils aperçoivent enfin le cerf! On sonne vue, je crois, et mots longs. Tia h il la nt tia liillaut passe le cerf! passe! passe! ha! har! ha! har! En avant! fit le rnarkgravo en fouettant son cheval; la grâce de Dieu! j'arriverai peut-être au rendez-vous de chasse avant le départ, et je la verrai du moins encore une fois. Har! il bat l'eau! il bat l'eau crièrent plusieurs voix d'hom mes au milieu desquelles on pouvait distinguer les accents flntés d'une voix de femme, sans doute celle de la Faustina. Je ne suis pas loin d'eux, reprit le mark- grave en entendant sonner distinctement le bat-l'eau. A en juger par le chemin que j'ai parcouru, je ne dois pas être éloigné des Claires de Paluel; le cerf aura quitté les bois et se sera jeté dans les roseaux des rives. (La suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 2