JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LE MARKGRAVE DES CLAIRES. IV 1,692. 16' Année. Dimanche, 16 Novembre 1656. lires acquint eimdo. ABONNF.MENTS: Yi-res (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. —Provinces, 4 francs. f Le rnocrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal dort INSERTIONS Annonces, la ligne i 5 centimes. Réclames,la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reço.t que les lettres affranchies Tpbes, 15 Novembre. Le discours du trône était attendu avec'une extrême impatience. Les incartades des ëvêques des deux Flandres avaient semé de l'agitation dans les esprits. Celle machination cléricale pour jeter du discrédit sur l'enseignement laïc, a i éveillé l'opinion publique et ouvert les yeux même aux aveugles volontaires. Il restait la question de savoir, comment se serait conduit le gouvernement dans celte occurrence, si les enfants soumit de Véglise allaient offrir les inté rêts et les libertés de leurs concitoyens en ho locauste aux exigences épiscopales ou si M. De Decker tiendrait la ligne de conduite qu'il a indiquée comme constitutionnelle, en réponse l'interpellation d'un député épiscopal. Il n'y avait donc qu'un paragraphe du dis cours de la couronne qui put exciter un inté rêt saisissant et c'était celui sur l'instruction publique. Les esprits étaient en éveil et atten daient avec une vive anxiété l'exposition des idées du ministère sur celte brûlante ques tion. Les uns comptaient sur une énergique opposition aux actes des ëvêques, les autres croyaient que l'État allait être rivé par ses pro pres agents la chaîne épiscopale. Aussi le désappointement a été général, quand on a pu lire celte vague phraséologie qu'on a intitulée pompeusement Discours de la Couronne. Il serait difficile, en effet, de faire un document qui, par essence, ne peut avoir-grande signifi cation, plus pâle, plus vide queceluiqui a inau guré ta session législative 1856-57. Mais ajoutons aussi que la discussion qui vient d'avoir lieu au Sénat a donné de la préci sion la circulaire'de M. De Decker, sur l'en seignement supérieur, et indiqué avec netteté les vrais principes qui doivent guider le gou vernement dans ses relations avec le corps professoral des Universités de l'État. M. l)e Decker a présenté une modification au para graphe de l'adresse du Sénat et elle a été volée l'unanimité des membres présents. C'est le cas de se demander: qui trompe-t-on ici? Constatons avec bonheur que M. De Decker est resté fidèle ses antécédents constitution nels et qu'il a, si nous avons bien compris, (suite.) iii. l* tour du broeklandt. On ne connaissait pas au juste l'époque de la construc tion de la tour du Broeklandt, mais clic avait été bâtie probablement au commencement du dixième siècle, sous le règne du bon roi Robert. Cette tour haute, massive et carrée, était percée de meurtrières qui permettaient de juger delà prodigieuse épaisseur des murailles. Eile for mait autrefois l'angle oriental d'un château-fort servant de retraite de vaillants partisans qui combattirent pour la liberté de la Flandre durant les guerres des frontières. La forteresse et l'habitation seigneuriale furent enfin dé- mcntclécs et renversées de fond en comble, i l'exception de cette tour qui resta debout, et garda seule le nom de tour du Broeklandt, dénomination qui servit également désigner le nouveau château qui lut élevé sur les ruines de l'aneien. En somme, U tour .du Broeklandt offrait un aspect sauvage et solitaire. On n'y entendait d'autre bruit que les mugissements du vent, et, durant une grande partie de l'année, Je brouillard enveloppait le manoir et ses voiles mystérieux. C'était une habitation donné de sa circulaire un commentaire plus libéral qu'on ne s'y attendait. La Sainte Cécile. Tandis que d'un côté le Cercle philanthro pique du Saumon se prépare continuer son œuvre méritoire et prendre les mesures né cessaires pour pouvoir distribuer bientôt aux malheureux une nourriture saine et fortifiante, si nécessaire au bon travailleur, mais que la cherté des denrées alimentaires, nullement en rapport avec la modicité des salaires, ne permet pas l'ouvrier, même le plus laborieux, de fournir sa famille; d'un autre côté la société des chœurs, les Mélophtlesdésirant donner aussi son obole au pauvre et contribuer pour une forte part cette distribution si salutaire, saisit l'occasion de la fêle de Sle Cécile, sa pa tronne, pour faire un appel la charité pu blique. Samedi, 22 de ce mois, cinq heures de re levée, l'église de Saint Jacques retentira de sons mélodieux. Un orchestre composé de 80 ama teurs et dirigé par M. Breyne exécutera des cantates, œuvres de nos plus'grands maîtres et des voix parlant au cœut^, «font porter aux pieds de I'Èternel les vœux et les prières des âmes pieuses, qui mériteront d'autant mieux la bienveillance du TouT-Puissant qu'elles sau ront se rappeler qu'il est des malheureux qui leur tendent la main et qui seront secourus par ellesen laissant tomber une légère of frande dans l'urne que leur tendra un membre de la société des Mélophiles. Yprois, cet appel votre commisération sera entendp de vous tous. Ici plus qu'ailleurs peut- être, il existe une foule d'âmes compatissantes et, nous osons l'affirmer, aucune d'elles ne fera jamais défaut, lorsqu'il s'agira d'être utile son semblable, d'aider étouffer la misère. Espérons aussi que la certitude d'entendre une musique sévère, grandiose, bien dirigée; des voix suaves, un orchestre complet, une exécution parfaite, attirera des personnes étran gères noire cité. Celles-là comme nous, vou dront coopérer cette œuvre pie, comme nous, elles puiseront dans leur bourse pour augmen ter le pécule du pauvre, pareeque comme nous, triste, silencieuse et d'un aspect menaçant, malgré la coquetterie des détails d'architecture. L'absence prolongée du markgrave avait répandu l'inquiétude parmi les gens du château. Quelques-uns, armés de torches de bois résineux, étaient montés au sommet de la vieille tour pour tâcher de le découvrir ou loin. Eu voyant arriver le convoi, ils ne purent d'abord en croire leurs regards: mais lorsqu'il n'y eut plus de doute, ils furent frappés d'une profonde consternation et se précipitèrent tous pour connaître l'étendue du mal heur qu'ils devaient déplorer. Ce fut donc entouré d'une foule de serviteurs et de vassaux accourus de divers points des claires que le inarkgrave entra dans le châ teau. On dressa un lit la hâte, l'extrémité de la salle d'armes en face de la cheminée où flamboyait un de ces larges feux dont nous avons perdu la tradition depuis que le soc de la charrue se traîne là où jadis s'élevaient d'antiques forêts. Dès que le blessé fut déposé sur sa couche, la salle s'emplit d'une foule de vassaux qui avaient suivi le convoi depuis l'entrée de l'avenue, et de quelques autres accourus de divers points des Claires. Au milieu de cette sombre multitude, la blanche figure de Luey-Majf rayonnait, éclairée par les doux reflets de la lampe. Pour tous, elle semblait la personnification elles ont l'intime conviction, que I'Êtse suprême doit exaucer les ferventes prières de ses fidèles et saura récompenser les bienfaiteurs de l'hu manité souffrante. Voici le programmede ce concert religieux Première oraison. Stabat mater, double chœur et solo de ténor. (Rossini.) Deuxième oraison. Salve Reginasolo pour basse (Breyne.) Troisième oraison. Super flumina Babylonisdouble chœur grand orchestre (J.-A. Gevaert.) Quatrième oraison. Tantum ergosolo pour ténor et chœur. (Donizelli.) Communiqué VILLE D'YPRES. Co.vseil communal. Séance publique fixée au Lundi, 17 Novembre 1856, deux heures et demie de relevée. ordre du jour i* Communication de pièces. a* Vente d'arbres hors de croissance, de taillis et de sapins, sur les propriétés des Hospice*. 3* Échange entre les Hospices et le sieur Pys- sonier, brasseur. 4* Radiation d'une inscription hypothécaire prise pour sûreté d'un capital de 3o,ooo fr. rem boursé aux Hospices le 16 Février i856. 5* Travaux d'approfondissement du bief infé rieur du canal d'Ypres Nieuport. 6' Plan pour construction d'une maison sur les terrains entre la rue des Bouchers et celle du Progrès. 7" Nouvelle proposition pour acquérir de ces terrains. 8" Délibérer sur le budget communal pour l'exercice 1857. 9* Résiliation et cession de bail du cabaret de l'Hôtel—de-ville. Le navire hanovrien Jouanna. capitaine Hec- rendont noits avons annoncé le départ fie Riga, vient d'arriver Anvers il est chargé de 1.083 barils graine de lin semer et 400 espa- res, pour compte de M. Van Imschoot-De Brock d'Ostenile; c'est la première nouvelle graine de lin semer qui nous vient celle année. En pré- matéricllc de l'ange de salut que Dieu envoie au chevet des affligés et des agonisants. Aussi, lorsque la religieuse se leva pour enlever le grossier appareil provisoirement posé avant le départ du Fond-dcs-Louvetières, toutes les têtes se penchèrent dans une attente suprême; puis cette niasse compacte resta tellement immobile et silencieuse, que l'on n'entendait pas même le léger bruit dç la res piration; on eut dit que cette foule avait perdu la faculté de ses organes vitaux, et venait d'être pétrifiée par la baguette magique d'un enchanteur des temps passés. Inspirée par cette sublime charité chrétienne qui sanc tifie la femme, soutenue peut-être aussi par un sentiment moins élevé, quoique non moins tendre, la jeune reli gieuse surmonta son émotion, et, relevant en rougissant ses manches jusqu'au milieu de ses bras blancs, elle écarta d'une main délicate les linges sanglants qui cou vraient la poitrine velue du blessé. Un trou noir et hor- ribles'ouvrait du côté du cœur. Lucy-Muï frissonna; mais, comme nous l'avons dit, c'était une fille de race vail lante, et qui ne craignait pas le sang. Après avoir lavé la blessure avec de l'eau tiède, elle s'aperçut enfin que la balle s'était introduite en travers et avait dû s'arrêter contre une des robustes côtes du markgrave. U était important de s'assurer quelle profondeur se trouvait le

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1