lion. Non» avons encore les crétine m double face;
on noua persuadera difficilement que les professeurs
de l'Université de Louvain partagent sur BufTon et
Montesquieu sur Cuvier et Geoffroy-S'-Hilaire,
sur Guizot et Cousin, les opiaions des vraie ofétine;
qu'ils interdisent sérieusement aux étudiants la lec
ture de tous les ouvrages qui ont eu le malheur
d'itre condamnés Rome; qu'ils ne nourrissent leur
esprit que des ouvrages des jurisconsultes, des phi
losophes, des historiens des économistes et des
médecins qui liront jamais eu maille h partir avec
la'Sainte Congrégation; ils n'en sont pas arrivés
jusque-là, et il convient de les déduire du nombre
des crétine qu'éreinte M. de Decker.
Nous pourrions prolonger démesurément cette
liste de faux crétineet rebattre de beaucoup la
fierté de la presse cléricale; elle s'en fait accroire.
9a majorité n'est pas aussi incontestée qu'elle le dit.
Lea admirateurs du Père Boone et de ses conseils sur
les bonnes lectures se font de singulières illusions
sur le succès de son livre. Tordière et Greffet n'oul
pas encore détrôné Guizot et Augustin Thierry.
IV.
Crétinenous sommes fiers d'être crétinec'est
bientôt dit Mais une flétrissure ne se transforme pas
volonté en un titre d'honneur, Les brigands de la
Vendée, quoi qu'eu dise YAmi de YOrdre, n'ont ja
mais été populaires comme les briyande de la Loire;
le nom de yueux est devenu glorieux, et celui de
ligueur un opprobre. Défendre son pays ou s'iusur-
ger contre les lois, se sacrifier pour l'indépendance
de sa patrie ou se liguer pour défendre de honteux
abus, ce sont des actes tout différeos et qui sont loin
d'être placés au même degré d'estime dans le présent
et dans le passé.
Les crétine d'aujourd'hui ont beau faire la grosse
voix et crier bien haut qu'ils aiment la liberté et les
conquêtes qu'elle a faites sur leurs devanciers. Les
précautions qu'ils prennent pour e&ipêcher leurs
adhéreDs de faire usage dé leur libre arbitre, en
lisant le pour et le contre; les mesures sévères aux
quelles ils ent recours pour suppléée par la menace
fe la persuasion insuffisante ;1es injures qu'ils prodi
guent quand les bonnes raisons leur manquent, tout
indique que là vérité les offusque, que la lumière
leur est antipathique, qu'ils sont les descendants des
inventeurs de l'Inquisition et des aulo-da-fé salu
taires.
Us'se mettent couvert sous toutes sortes de
grands noms dont ils redoutent l'influence, et qu'ils
citent pareequ'ils n'osent pasinvoquer ceuxqui sont
l'expression du crétinisme moderne. Ils citent Des
cartes, et un philosophe dé leur école dit qu'il avait
un grain de folie; ils invoquent Mallebranche, et on
l'a mis l'Index ils exaltent ou flétrissent, selon
•lV>ccasion, Bottuet, Féuélon et Pascal.' 1
Du dix-huitième siècle ils n'exceptent rien de la
damnation éternelle. Philosophie, histoire, droit,
sciences naturelles, tout ést mauvais, détestable.
L'Allemagne, comme la France, a égaré les esprits
tout le travail intellectuel fait pendant cette époque
est une ceuVre de démolition, un amas de ruines.
Le dix-neuvième siècle est entré plus avant dans
cette voie fatale. Les plus beaux noms, jadis invo
qués comme les colonnes de la religion, en sont
signalés corhme les plus dangereux ennemis.Qu'est-
ce qu'il y a donc de pur dans le monde? où sont les
sources de lumière qui ont jailli depui» trois siècles?
Il n'y en a pas, le monde est'redevenu païen, dit
leva son gourdin eu l'air pour lui en décharger un coup
sur la tète mais au même instant, le valet des chiens,
qui s'était trainé derrière lui sur les genoux et les mains,
la lui arracha brusquement. Lcdésappointementetlarage
du faux médecin furent au comblé; il proféra un juron
sonore et chercha instinctivement une arme sous ses vê
tements. Le souvenir de son déguisement lui revint alors
l'esprit et il rètira sa main en souriant amèrement. Le
sorcier poussa un ricanement féroce et agita sa lance en
signe de défi mais l'autre ne parut pas y foire attention.
Il demeura un instant immobile et comme replié sur lui-
même, puis ses sourcils s'abaissèrent jusque sur ses yeux,
et il bondit soudainement comme un cbacal. Ce eboe fut
irrésistible; le sorcier, renversé d'un coup de poing,
tomba rudement terre, et deux hommes qui gardaient
l'outrée de la salle d'armes roulèrent jusque dans l'anti
chambre, Un cri de vengeance s'élèva' mais dans la con
fusion quisuivitee victorieux-coup de maître traduisez
coup de poing personne n'arriva temps pour happer
le médecin au collet, et lorsque le sorcier furieux voulut
se mettre sa poursuite, il l'aperçut fuyant comme un
daim l'extrémité du préau. Au reste, comme personne
n'était blessé, la colère fut de courte durée, et quelques-
uns dirent même en riant
C'est égal, pour un homme habitué lire dans les
livres, ce gaillard-là a eneore du sang dans les veines.
l'abbé Gaume; nous sommes relombés dans la bar
barie, dit l'illustre Gondon tous les grands hommes
de ces trois siècles sont des navets, dit VeuiUot.
Et tous l'unisson prêchent le crétinisme, l'abê
tissement. Tandis que le siècle dit liberté, travail,
ils disent, eux, assujettissement, mysticisme. Tandis
que nous signalons les sciences, explorer, les pro
grès atteindre, ils maudissent les sciences, ils
crient l'humanité de retourner en arrière. Voici
les travaux réalisés par vos devanciers, disons-nous;
éludiez-les, complétez-les. Ce sont des sources em
poisonnées, exclament-ils; n'y touchez pas, détour
nez-en vos yeux. Depuis que le mnpde a jeté les
lisières avec lesquelles nous le fesions marcher, il
n'a lait que des chutes; il s'est perdu dans ses vaines
recherches. Confiez-vous notre sagesse; nous vous
préserverons de tous les égarements, nous vous cré-
tiniserons, nous sommes fiers d'être crétine.'!
V.
Nous voudrions bien lea laisser jouir on paix de
leur bonheur, mais nous demandons qu'ils ne nous
maudissent pas, qu'ils no nous appellent pas des
antichrétiens, impies, parce que nous tenons vivre
dans un'A atmosphère qui va mieux nos tempéra-
mens. Nous aimons la liberté, les beaux livres, la
franche parole; nous désirons que l'on ouvre l'esprit
nos enfans, qu'on leur découvre les larges horizons
de la science. Toute science mène Dieu, a dit
quelqu'un. Que ceux qui s'honorent du nom de
erétine gardent pour eux la philosophie ihéologique
d<-s anciennes écoles, la littérature mystique de
Marie Alacoque; qu'ils remplacent l'étude des au
teurs païens par celle des Pères de l'Église, les odes
d'Horacè par les hymnes des missels, la médecine
par les exorcismes et les amulettes, le droit remain
par lé droit canonique; pourvu qu'ils nous laissent
étudier les sciences et les lettres profanes, qu'ils ne
ferment pas la bouche nos professeurs, qu'ils ne
profitent pas de leur nombre pour faire subir leur
sorti ceux qui n'en veulent pas.
Avec une tolérance mutuelle, nous vivrions tous
en paix. Crétine et Libree-peneeure,-nous garderions
chacun notre lot eux les vieilles sciences, les
vieilles littératures; nous les nouvelles; eu^ la
soumission aveugle l'autorité; nous l'esprit d'or
dre, de progrès et de liberté. Nous ne les empêchons
pas de trouver des charmes dans leur existence, de
chercher la perfection dans l'annihilation de' l'es
prit, le salut dans l'obéissance passive; mais nous
ne voulons de ce sort ni pour nous, ni pour les
nôtres; qu'ils souffrent en silence cet égarement de
notre esprit; nous voulons bien qu'ils nous prê
chent qu'ils nous exhortent, mais pas qu'ils nous
oppriment.
M. De Decker est de notre avis, et nous l'en re
mercions.
i.i i *i
Nous avons déjà annoncé qu'il vient enfin
d'être fait droit aux réclamations du Conseil
communal, de la Chambre de commerce et de
la presse, au sujet des heures de départ et d'ar
rivée du chemin de fer.
Notre représentant, M. Vanden Peereboom,
qui a vivement soutenu ces réclamations si jus
tes, vient de transmellreà l'administration com
munale, la lettre suivante, qui lui a été adressée
par M. le miuislre des travaux' publics.
Oui, répondit un autre, et vois donc, son gros ventre ne
l'empêche pas de courir comme un lévrier. Je gage
rais, dit un troisième, qu'il entend mieux l'escrime que
le latin.
Personne néanmoins ne se doutait que non-seulement
cet bomme n'était point un médecin, mais encore que ce
fût l'assassin du markgrave.
Ma foi, dit le valet des chiens, il n'y a que moi qui
ai gagné quelque chose au combat, et il m'en reste ce
beau bâton pomme d'ar pour avoir sauvé la téte de
Robin du contactée cet assommoir. Voulez-vous me
prêter cette canne? lui dit le carme déchaussé, qui jus
qu'alors était resté spectateur impassible de tout ce qui se
passait autour de lui.
Lo valet des chiens la lui donna aussitôt, et le moine
put lire sur la pomme ce mot gravé en toutes lettres
Estivan. Il se pencha l'oreille du valet des chiens et lui
dit tout bas u
J'ai de fortes raisons de croire que cet homme est
un empoisonneur, il nous est facile de nous en assurer
faites boire ce qui reste au fond de ce vase un chien.
Serait-il possible fit l'autre avec surprise et indignation;
je vais tenter l'épreuvè sur le vieux Talhot, et après tout,
s'il meurt de cela, il aura été bon quelque chose et ne
mourra pas de vieillesse. r
[La suite ent prttktnn n"
A Moniteur Vanden Peereboom, repréeentant
Bruxelles.
Bruxelles, 10 Décembre 1856.
Monsieur le représentant,
Jé m'empresse de vous informer que je me suis
entendu avec M. le directeur-gérant du chemin de
fer de la Flandre occidentale, l'effet de satislaire h
la demande que vous m'avez faite l'honneur de
m'adresser par votre lettre du 39 Novembre d'.
Voici le résultat de la combinaison arrêtée de
commun accord entre les deux administrations
dater du i5 courant, les voyageurs seront admis
au train do marchandises, qui partira de Gand 4 h.
4S m. du soir. Ce train sera en correspondance
i* Gand, avec les convois partant de Verviers h
midi, de Bruxelles 3 h., d'Anvers h. 5o in.;
3* Courtrai, avec le convoi du chemin de fer de ta
compagnie, qui partira de Bruges s 2 h. 3o m. et de
Courtrai vers 6 h. i5 m. pour la ligne de Pope-
ringhe.
J'aime croire, M. le représentant, que ce» dis
positions, qui n'ont pu êtreiintroduites quegrâces au
concours bienveillant de M. Chantrell, seront de
nature vous satisfaire entièrement.
Agréez, je vous prie, M. le représentant, l'assu
rance de ma considération distinguée.
le ministre des travaux publics,
A. DU1IOH.
Nous devons la plus juste gratitude M.
Vanden Peereboom, pour avoir obtenu enfin
uDe meilleure combinaison dans la concordance
du service de notre ligne; nous devons aussi
des remercîments M. le miuislre des travaux
publics et au directeur-gérant M. Chantrell,
d'à,voir porté remède aux inconvénients graves
résultant de la fixation, sans coïncidence, des
leures de départ de Courtrai, et jettanl la per
turbation non-seulement dans le service du
transport des voyageurs, mais encore dans les
relations postales. Faisons des vœux affo d'avoir
tous les ans, pendant la période d'hiver, le même
arrangement dans le service de notre ligne et
nous aurons jtout lieu de publier, que nous
n'avons qu'à nous louer de l'exploitation de
notre railway.
Mardi prochain, 16 Décembre, 11» Te Deunt
sera chanté en l'église S1 Martin, l'occasion du
jour anniversaire de la naissance du Roi, qui
entrera dans sa 66® année.
Un arrêté royal du 5 décembre 1856, nomme
dans la commune de Voormezeele bourgmes
tre, le sieur Coudronéchevio, le sieur Six.
Des arrêtés royaux du 5 décembre 1856, ac
ceptent les démissions offertes
Par le sieùr Dieryckxde ses fonctions de
bourgmestre de la ville de Tbourout
Par le sieur Van Ackerede ses fonctions
d'échevin de la ville de Menin
Par le sieur Van Eecke; de ses fonctions
d'échevin de la commune de Langemarcq.
Le receveur des contributions directes invile
les habitants que cela concerne, de payer sans
délai l'arriéré de leurs contributions de cette
année il les prévient qu'il sera adressé des
sommations officielles tous ceux qui n'auraient
pas répondu la présente invitation.
On écrit d Anvers
Aujourd'hui encore une fois le tribunal
correctionnel n'a pu se composer fautede juges.
D'après ce que nous avons appris, neuf affaires
étaient au rôle. Beaucoup de témoins avaient
été cités. Trois détenus cités pour cette audience
verront, par ce faitse prolonger leur déten
tion préventive jusqu'au 18 courantjour au
quel toutes les affaires ont été remises. L«
présence d'une pareille situation, les commen
taires deviennent superflus; il esta regretter
vraiment que M. Nolhomb ne songe pas fai''0
droit aux plaintes réitérées de toutes les auto
rités judiciaires et celles que récemment no*
deux honorables représentants MM. Vervoort
et Loos ont fait entendre la tribune nationale.
Nous ne pouvons que déplorer amèrement que
par l'obstination d'un ministre on prolonge la