Nouvelles diverses.
3
La Gazette de Madrid Au 19, publie les décret»
dont les autres journaux espagnols avaient parlé,
et relatifs aux droits d'octroi (consumas) qui vien
nent d'être rétablis et modifiés.
La réunion prochaine de la Conférence continue
d'être mise en doute par certains joui naux, qui font
à'ce sujet de» conjectures plus ou moins invraisem
blables et dont il n'y a pas k s'occuper. Nous en no-
terous une seule toutefoisémanée du Journal
(allemand) de Francfortlequel prétend que l'Au
triche ne veut se faire représenter au Congrès, qu'à
la coodilion que les signataires du traité de Paris
renonceront formellement 4 l'union des Princi
pautés.
Le Journal de Francfort annonce que le Conseil
d'Etat de Berue vient d'adresser un prompt appel
aux officiers de ce canton.
L'altitude du peuple suisse est très-résolue. Le
Conseil fédéral a appolé sous les armes 10,000 hom
mes. Le reste est constitué en réserve.
Les bourgeois se sont organisés pour établir une
garnison de 10,000 hommes dans chacune des villes
de Pâle, Zug et Schaffousn.
Le Grand-Conseil de Berne a voté, l'unanimité,
des crédits illimités pour faire face aux dépenses que
les circonstances pourraient motiver.
La Prusse a refusé toute négociation directe ulté
rieure avec le gouvernement Suisse,
Le Morning Pott publie, propos de l'expédition
du golfe persjque, un article très-vif où il explique
nettement qu'elle est dirigée bien plus contre le
Tzar que contre le Shah. Néanmoins l'opinion pu
blique en Angleterre ne semble pas favorable l'en
treprise, et k ce propos, les journaux anglais nous
font connaître une particularité assez remarquable
des moeurs politiques de nos voisins. Ils rapportent
qu'à Newcastle sur Tvne, mercredi dernier, un
grand meeting des habitants de la ville a eu lieu
pour examiner la question. Ce meeting, l'unani
mité, a déclaré la guerre la Perse injuste et illégale,
et il a pris la résolution de procéder judiciairement
contre les officiers et soldats qui y participeraient.
Une dépêche de Hambourg annouce que la Diète
suédoise a rejeté, après quatre heures de débats ora
geux, les propositions formulées par le gouverne
ment dans le but de restreindre la libertéde la presse.
C'est bien le i5, ainsi que l'avait annoncé la
Correspondance autrichienne, que l'assassin du roi
de Naples a été exécuté.
La Conférence se réunira décidément avant la fin
de ce mois. C'est le Constitutionnel qui l'assure,
dans un article signé de son rédacteur en chef, M.
Amédé Renée, ce qui lui donne un cachet officiel. II
est vrai que M, Renée peut être désavoué demain
par le Moniteur. C'est déjà arrivé; mais ces désaveux
oe prouvent pas que M. Renée eût parlé sans y être
autorisé; il faut seulement en conclure que ses pa
roles ayant produit un effet contraire celui qu'en
attendait le gouvernement, ce dernier avait voulu
en laisser toute la responsabilité la feuille semi-
officielle.
Donc le» conférences s'ouvriront avant la fin de
décembre. Ceci fait tomber tous lea bruits d'ajour
nement dont parlaient les journaux et les corres
pondances d'Allemagne. Le Constitutionnel affirme
que ces bruits n'avaient aucun* espèce de fonde
ment. Il ajoute qu'il n'y a pas eu de temps perdu;
que la convocation date du ir décembre; que les
pouvoirs des plénipotentiaires leur ont été envoyés
en toute diligence, et que ceux du plénipotentiaire
ottoman, les derniers attendus, lui ont été expédiés
le ta de Constantinople. C'est un des fils du grand-
vizir Rescbid-Pacha qui en elt porteur, et il est
arrivé lundi Marseille.
Le Constitutionnel pense qu'on aura mis ces détails
profit pour rapprocher les diverses opinions, et
conduire les choses aussi près que possible d'une so
lution,de manière que les séances ne se prolongeront
pas au-delà des premiers jours de janvier.
On ne s'occupera que des questions de Bolgrad et
de l'île des Serpents. Celle de la réorganisation des
Principautés sera laissée en suspens, parce que les
Divauschargés d'exprimer les vœux des populations
raoldo-valaque» ne pouvaient être convoqués tant
que les troupes étrangères occupent les Principautés.
Dès que l'Autriche aura évacué le territoire, les Di
vans seront assemblés. Les vœux de la nation étant
connus, la commission européenne, de son côté, ter
minera sot) travail. Puis la Couféreuce se réunira
pour Ta dernière fois, Paris, comme le porte le
traité. Elle prendra connaissance des différents vœux
émis par les Divans, ainsi que du rapport de la com
mission européenne qui servira de base au règlement
définitif de cette importante question.
Telles sont les nouvelles données par le Consti
tutionnel, tel est son programme. M. Renée ajoute
qu'on peut se flatter aujourd'hui que cetlo dernière
phase des négociations ne rencontrera plus d'obsta
cles serieux, et que la nouvelle organisation que les
principautés réclament s'effectuera au printemps.
On écrit de Mon», qu'il y a plus dedouze instances
en divorce ou en séparation de corps pendantes de
vant le tribunal civil de cette ville, et que la plupart
sont intentées au pro Deo.
On écrit d'Anvers, 20 décembre
Le mouvement des arrivages a été presqu'insigni-
fiant ces derniers huit jours, par suite du mauvais
temps et des vents contraires. Noua n'avons noter
que trois bâtiments du long-cours, un venant de
Santos, un de Para, et le steamer Belgiquede New-
York. Les départs aussi ont été presque nuls, pour
la même cause, et il n'est également parti pour le
long-cours que trois navires, uri pour Rio-Janeiro,
un pour New-York et un pour la Havane.
Parmi le» navires arrivés dans le dernier temps,
et ceux qui doivent nous parvenir sous peu, il y en
a plusieurs qui ont eu de longues traverses. C'est
ainsi que parmi ceux qui doivent arriver, on remar
que le trois-màts belge Atlalanlecap. Vent, parti
le i(S juillet de Cailao pour Covves et Anvers, et le
trois-inàts belge Nortoncap. Voets, parti le 29 août
de Callao et qui a paru Cowea, avant-hier, 18 dé-
jeembre.
On écrit de Trieste, le 9 décembre
11 y a quelque temps, lea Américains de l'Union
ont fait des essais pour naturaliser le chameau dans
les États du Sud, et out en conséquence, transporté
de Beyrouth et de Smyrne un certain nombre de ces
animaux en Amérique. C.es essais paraissent avoir été
couronnés d'un plein succès, car le 26 novembre un
navire américain est de nouveau parti de Smyrne
l avec un chargement de cinquante chameaux' pour
la Nouvelle-Orléans. Ces animaux devruut rendre
de grands services dans les savanes.
j Dimanche, vers 10 heures du matiu, un affreux
malheur a mis en émoi la commune d'Havinnes
(Hainaut). Le sieur X. était entré dans la maison des
époux Billouez; il vit un fusil dans, un coin de la
chambre; il le prit et s'en ainusa quelque temps.
Tont h coup une détonnalion retentit et, en même
temps un grand crt. C'était le jeune J.-B. Billouez,
âgé de loans qui l'avait poussé.Toute la charge avait
atteint le pauvre enfant en pleine poitrine. La mort
i a été instantanée.
Un Français, M. Gaspar Donde, célibataire, rentier,
domicilié Liège depuis grand nombre d'années, et
j mort le 14 de ce mois, h l'âge de 63 ans, a institué
pour son légataire universel l'hospice des orphelins
de la dite ville.
Ou évalue la fortune laissée par ledéfuiitàeuviron
i5o,ooo francs.
On doit faire, sous peu de jours, la bibliothèque
royale de Berlin, l'essai de photographier les plus
anciens manuscrits.
L'Université de Bruxelles vient d« décider l'orga
nisation de lectures publiques qui auraient lieu pen
dant l'hiver une ou deux fois par semaine et le soir
les élèves de l'Université et les gens du monde y
seront admis gratuitement.
Les morceaux lire seront choisis par un comité
spécial parmi les ouvrages lés plus estimés en tous
genres.
Un fait assez piquant dans la vie du père Mathieu,
l'apôtre de la tempérance, c'est qu'ayant dépensé en
bonnes œuvres tous les restes de son patrimoine, il
vivait, en grande partie, de$ secours que lui donnait
son frère, distillateur dans le sud de l'Irlande. Or,
le père Mathieu étant allé prêcher dans la ville ha
bitée par son frère, y obtint un tel succès, et le
nombre des consommateurs de liqueurs fortes di
minua de telle sorte, que le frère du missionnaire
dut suspendre subitement ses paiements et se mettre
en failli té. Ou ajoute que ce sinistre n'ébranla en
aucune manière le zèle du père Mathieu, et que son
frère lui-même supporta ce désastre avec une ré
signation toute chrétienne.
On écrit de New-York
Les neuf malheureux fugitifs de Cayenne arrivés
ici se nomment Chabanne, Carpéza, Bougueney,
.Vlonfalcon, Dinie, Seroude, Bijoux, Chauviu et
Guérin. Ce sont das hommes de métier; la charité
publique, sans distinction de parli, s'est mise eu
œuvre pour leur procurer du pain et des habille
ments, jusqu'à ce qu'ils aient pu réparer leur santé
délabrée par tant de souffrances et trouver du tra
vail. On atteud leur» vingt-cinq camarades d'évasion.
Tous les pêcheurs au hareng de Schéveningue, au
nombre de 85o, sont revenus mercredi soir eu
bonne santé daus leurs foyers. Fendant leur absence
de quatre mois il ne s'est présenté aucun cas de mor t
ou de maladie sérieuse. La pêche n'a pas été moins
favorable, le nombre des harengs s'élevant plus de
25 millions pièces. Une barque appartenant M. de
Mo*, a fait six voyages.
Un horrible assassinat vient, dit le Mè<norial
d'Amiens, d'épouvanter l'arrondissement d'Abbe-
ville. Mercredi matin on a trouvé entre Doinvast et
Agenvilliers, sur la route de Crécy Siint Riquier,
le cadavre du nommé Joseph Manier, marchand de
porcs Vignacourt, dont la tête était fracassé pat-
deux coups de feu.
Cet homme avait couché Domvast, d'où il était
parli six heures du matin avec sa voiture chargée
de porcs gras. Deux heures après, il a été trouvé
environ deux kilomètres de là, gisant dans une mare
de sang. Sa eeiuture, contenant une somme de 1200
1 5oo fr., avait disparu.
Un individu sur lequel planent des soupçons a été
arrêté,
Londres, 19|décembre.
Le nombre des faillites en Angleterre et leur im
portance commencent inquiéter les esprits, il y eu
a eu quarante officiellement enregistrées cette se
maine et aujourd'hui on eu signale trois nouvelles
beaucoup plus graves et dont le passif est très-élevé.
Variétés.
Ou appelle la cause de la veuve Brunet, prévenue
de rébellion envers un agent de la force publique.
Une petite vieille, vêtue en paysanne, jupe bleue,
mouchoir rouge, bonnet rond, encore verte, mais
presque sourde, s'avance la barre du tribunal, fai
sant force révérences.
Quels sont vos noms et prénoms? lui demanda
M. le président.
La prévenue. Juliette Fournier, veuve Brunet,
dans mon jeune temps on m'appelait Juliette
Chevilly; mais tous ceux de mon âge sont défunts,
et les autres ne m'appellent que la vieille sourde.
Voilà ce que c'est que d'avoir soixante-quatoize ans.
M. le président. Vous êtes de Chevilly; le garde
champêtre de cette commune vous a trouvée arra
chant des oignons dans uu champ qui ne vous ap
partient pas. Au lieu de cherchera vous excuser,
vous l'avez injurié; vous avez même été plus loin,
vous avez levé votre bâton, et il est retombé sur lui.
La oeuoe Brunet. Oui, monsieur, oui, je l'avoue
bien, j'étais en colère contre le garde champêtre;
j'ensuis bien f.ichée aujoui d'hui; mais quand la vi
vacité y est, ou ne peut pas se retenir.
M. le président. C'est dans les personnes de votre
âge qu'on devrait trouver le respect dû aux lois et
ceux qui sont chargés de les faire exécuter.
La oeuoe Brunei. Pourquoi est-ce qu'un prend
des gardes champêtres si jeunes qui ne commissent
pas les anciennes de la commune Aujourd'hui, je
ne recôunais plus rien k Chevilly; 011 vous défend
ceci, on vous défend cela; bientôt on n'osera plus
marcher. Jamais nulle part on ne m'a refusé un
oignon pour faire ma soupe, et dans le temps qu'ils
m'appelaient Joliette, c'étaient les gardes champêtres
eux-mêmes qui me disaient les endroits où qu'il y
en avait des bons.
M. le président. Vous avez dit aussi <jue vous vous
moquez du garde champêtre et du maire.
La oeuoe Brunet. Je crois bien que oui; c'est assez
mou habitude de dire je me moque de tout le monde
parce que, voyez-vous, on m'a un peu gâtée Che
villy; du temps qu'on m'appelait Joliette, je faisais
un peu ta pluie et le beau temps, mais puisque ça
déchante pour moi, j'vas prendre d'autres manières,
et je vous promets bien que, s'il faut respecter M. le
maire et même le garde champêtre qui n'a que qua
rante-cinq ans, j'vas m'y mettre au sérieux.
M. le président. C'est ce que vous avez de mieux
faire.
La oeuoe Brunet. C'est dur tout de même, mais
du moment que tout est changé Chevilly, faut
bien faire de même.
Le tribunal veut bien ajouter foi aux promesses
de l'ancienne Joliette de Chevilly, et ne l'a condam
née qu'à une amende de 16 francs.
(Gaz. des Tribunaux.)
1