JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquint eundo.
HT' 1,034. 10e Année.
Dimanche, «8 Déeeml>re 1850.
LE MARKGRANi; DES CLAIRES.
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Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
ne reçoit que les lettres affranchies.
ïprei, 27 Décembre.
VILLE D'YPRES- Conseil communal.
Séance publique dttjrdi23 Décembre 1856.
Présents MM. learon Vanderslichele de
M a u bus, bourgroestprésident; Alphonse Van
deu Peereboom, Pife Beke, échevins; Théo
dore Vauden Bogaei, Charles Vande Brouke,
Legraverand, Marlièmaelen, Edouard Cardi-
nael, Auguste De Gli-ke, Ernest Merghelynck,
Pierre-Léopold Boet Charles Becuwe, con
seillers.
M. le secrétaire Ifcne lecture des procès-
verbaux des séances u 17 Novembre et 16
Décembre 1856 la reelion en est approuvée.
M. le président faiLpporl d'un incident qui
a eu lieu l'occasioide la mission des PP.
Rédemptoristes. Venteuf heures du soir, on
entend une grosse ctjbe de la tour de la ca
thédrale lioter; on neiit ce que cela veut dire;
la ville est en émoi,
éclaté; les pompiers si
croit qu'un incendie a
bilient et courent cher
cher les pompes, la pice est sur pied; 1 auto
rité militaire s'inforoo
Enfin on s'informe,
ments: MM. les Ré
subside, il faudrait ajouter un amendement
son budget. Le Conseil, désirant qu'une suite
soit donnée ce travail, insistera près de M. le
ministre, afin qu'il obtienne de la législature,
les fonds nécessaires celte amélioration si im
portante pour le Hainaut et le commerce de
charbon.
Le Conseil autorise la conversion de dix mille
francs de bons du trésor, inscrits au nom de
l'administration des Hospices, en numéraire.
Le compte de la Bibliothèque publique est ap
prouvé en recettes la somme de fr. 1.438-22
et en dépenses celle de. 1.289-72
II y a donc un excédant de
fr. 148-50
Et consigne la troupe,
prend des reoseigne-
ptoristes font sonner
les cloche» pour enga^ les fidèles réciter des
Pater et des Ave pouifcs pécheurs convertis.
L'autorité militaire st adressée l'autorité
communale pour con dire le motif de celte
sonnerie insolite. Celle ernière ayant consullé
la loi du 10 Germinal;X, s'est adressé M.
le Gouverneur, pour Innaître si un arrange
ment avait eu lieu eut lui et le chef diocésain.
Ce haut fonctionnaire répondu, qu'il n'exis
tait aucune conventioi cet égard et que le
fait signalé ne s'élait p» encore présenté. Celle
missive est prise pour Dtification.
Une dépêche de M. e ministre des travaux
publics du 5 Décembreiernier, est soumise au
Conseil. Elle traite de'a question de l'appro
fondissement du bief infrieur du canal d'Ypres
1 Yser. La province t voté une somme de
36,000 fr. payables en dx ans, condition que
le gouvernement interienne dans ce travail
d utilité générale et publque pour une somme
de 30,000 fr., -payable^ par sixièmes. M. le
ministre fait cont^ître, que pour obtenir ce
v. - le «a0,ms.0evu
(suite.)
Le markgrave ne prononça pas ihw moi- mais, croisant
srs bras sur sa poitrine avec cette embase naturelle de
geste qui dramatisait ses moindres actions, il promena
OAr» mil d'itinln
Le président félicite l'assemblée de ce qu'en
fin on a fait droit ses justes réclamations
contre la suppression du convoi du soir en
coïncidence avec celui de Bruxelles, parlant
4 heures 45 minutes et transportant la corres
pondance. Il y a maintenant un convoi en cor
respondance avec l'express-train quittant Brux
elles trois heures, et pour les lettres et
journaux arrivés Courtrai 8 heures 15
minules, un service de piéton^ les transporte p
jusqu'à Poperinghe pendant là nuit.
M. le président fait savoir que le subside
réclamé pour la construction de la route de
Baitleul, est plus élevé que la somme volée par
le Conseil; on a négocié avec le ministère des
travaux publics, afin d'obtenir un allégement
cette surcharge q,ui en équité n'est pas due.
Le Conseil est d'avis d'offrir la moitié de la
somme exigée en plus par le déparlement des
travaux publics.
M. le ministre de la guerre a exprimé le désir
de voir reprendre par l'administration commu
nale, les bâtiments affectés au logement de la
garnison et qui sont restés une dépendance du
domaine de la guerre. Le Conseil désire con
naître les conditions et le collège est autorisé
négocier cette affaire avec ce haut fonctionnaire.
Le plan pour la construction d'une maison
sur une partie de terrain longeant la rue des
Bouchers, présenté par le sieur P. Woussen,
est approuvé comme conforme aux conditions
imposées.
La location de 42 lots de terrain, casemates et
magasin,estapprouvée la somme de 1,546 fr.;
elle n'a lieu que pour un an.
Le domaine de la guerre est disposé remet
tre la ville une partie du fossé dit }Vaterinyhe
et le terrain de l'ancienne route de Bailleul,
partir de la porte de ce nom, actuellement
Fermée, jusqu l'intersection de la nouvelle
route, ayant pour point de départ la porte de
la Station. Le Conseil délègue M. Vauden Pee
reboom pour accepter ces propriétés sans va
leur, au nom de la ville.
Le Conseil approuve l'avis du Bureau de
Bienfaisance sur les libéralités faites par M"8 M.
De Moucheron, au profil du Conseil de fabrique
de l'église S' Martin et des pauvres de la ville.
Sur une proposition du collège, le Conseil
accorde la rentrée indemne de droit d'octroi de
l'avoine converti en malt pour la fabrication de
la bière. La prise en charge aura lieu au poids.
L'assemblée approuve le compte de l'exercice
1855 du bataillon des Gardes civiques actifs et
de la demi-batterie d'artillerie, il offre en re
cette une somme de fr. l,600-&9 et en dépense
59 centimes de moins.
Sïîr'ïe rapport delà commission des finances,
lu par M. l'échevin Beke, le compte de la Salle
syphilitique pour 1855 est approuvé. Le même
rapporteur propose d'adopter le projet de bud
get de cette institution pour 1857.
Une enquête a été ouverte pour consigner les
réclamations qu'aurait pu soulever le plan de
la deuxième section de la roule vicinale de
Luzerne par Zuydschote et Reninghe Oost-
vleleren. Personne ne s'est présenté et le procès-
verbal est approuvé.
Le Conseil présente au scrutin secret les
candidats suivants pour la formation du bureau
administratif de l'Ecole moyenne
Dans le Conseil.
Premiers candidats MM. Ernest Merghe
lynck et Pierre-Léopold Boedt.
Seconds candidats MM. Théodore Vanden
Bogaerde et Charles Vande Brouke.
Hors du Conseil.
Premiers candidats MM. Désiré Vander-
meersch et Félix Nlessiaen.
démentît son assurance, il reprit son sang-froid, et essaya
comme il avait fait le jour de la chasse dans les bois
d'Ubia, de tenir tête l'orage en marchant au-devant. 11
se tourna donc gracieusement vers le markgrave, se leva,
fut en face de lui, et le saluant avec une courtoisie qui
faisait honneur son savoir-vivre et surtout son aplomb:
Pardi ru monsieur mon voisin, lui dit-il avec une
«s'i C 6a"' "Onvnres jusqu ce qu'il eut ren- aimable familiarité, quoi heureux hasard vous amène au
r e visage u comte dOisy. Alors son regard resta i château C'est un honneur que j'ai espéré longtemps
en vain.... Voyons, vous venez en ami, n'est-ce pas?...
Eh bien veuillez prendre place table avec nous, et
fixe et invariablement attaché sur la lace de son ennemi.
Sa colère parlait seule au fond de son cœur en ce moment,-, m„:iip,lrll ansni
car il ne vit pas même la Fnuslina qui dirigeait sur lui le jamais liaison n aura commcn
feu de ses yeux noirs. Quant au comte, était visible-ices... je...^e serais ebarme... que... markgrave
ment embarrassé et ne savait quelle contenance tenir. En i La colere imperturba pr s0„ inflexible regard
voyant entrer le markgrave, qui n'avait jamais mis le 1 écoutait ces càlinenes.sans détourner.w» pfle^blerebard
pied dans son château, il comprit que ce sombre accès de jde celui qui les faisait, trou a pt p ra0jJ,s
colère dont il avait déjà failli être victifne le jour de la chaque phrase, attendait ui p - ltcuseg „ar0|es
chasse près de h Cave-du-Ciel, venait de monter pins salut. Mais celuiik qui s'adressaient
puissant que jamais au front de son ennemi. Tout vail- ne porta pas même la main au Liilesscs qu'il finit
lant spadassin qu'il était, il comprit que cette fureui)' bourha tellementdans la vase p î'interrom-
sombre et muette ne pouvait venir que d'un homme par bredouiller., Aussi, lorsque le markgrave unterrom
d'une trempe peu ordinaire, et il craignit un instant que pit de sa voix brève et impérieuse en s
ori-"
sa dernière heure ne fût sonnée. Néanmoins, le comte
•tait un habile homme, et quoique 1a pâleur de ses joues
Taisez-vous
Il se tut sans savoir pourquoi, subissant l'ascendant
d'une énergie supérieure, et obéissant malgré lui. Le
rouge lui monta au front, mais il ne trouva pas un mot
de réplique cette brutale interruption. Les convives
tressaillirent sur leur chaise, et un étonneinent mêlé
d'indignation contre la discourtoise réponse de l'étranger
se peignit sur tous les visages. Quelques-uns osèrent
même s'écrier-
Hola! l'homme au manteau brun, bas le feutre
devant les dames, et un peu plus de politesse, s'il vous
plnit, rustique seigneurie C'est quelque hobereau du
voisinage avec qui le comte se sera disputé au cabaret,
murmurèrent deux ou trois autres. Je le soupçonne
effectivement de faire de mauvaises connaissances et de
hanter pauvre compagnie quand il vient la campagne,
reprit un quatrième. Au fait, dit un autre, je vois iei,
au bas bout de la table, un monsieur Estivan qui m'a plu
tôt l'air d'un coureur de tripots que d'un habitué de
Versailles. Bast! que voulez-vous, messieurs, quand
on est la campagne, il faut bien tuer le temps et faire
compagnie avec les premiers venus, sous peine de vivre
seul. Silence! s'écria le markgrave en frappant du
pied si violemment que les vitres tremblèrent et que les
verres s'épanchèrent sur la table.
Toutes les bouches restèrent closes et tandis que les