Chronique politique.
avec plus de rapidité l'étang de Diekebusch;
on constate déjà un éliage de l mètre 45 centi
mètres; l'éliage d'hiver n'est que d'un mètre
65 centimètres en plus.
En outre l'inondation dite de la porte de
Messines est déjà plus élevée que le niveau du
Kasleel-grachtet l'eau couvre les prairies situées
entre le chemin de fer et le fossé d'enceinte.
Suivant toutes les apparences et en ménageant
l'eau autant que possible, il est probable qu'il
n'y aura pas de disette d'eau l'été prochain, car
nous nous trouvons cet égard dans une meil
leure situation que l'hiver dernier.
Dimanche, dix heures du matin, au ma
nège de cavalerie, M. le lieutenant Etienne, du
lr Lanciers, a procédé l'exposé de la méthode
Rarey.
Un vif sentiment d'intérêt, excité par le pres
tige de l'inconnu, avait attiré au manège une
assistance assez nombreuse. La renommée du
célèbre dompteur, le retentissement obtenu par
son système, le cachet mystérieux qui le recou
vrait encore nos yeux, tout concourrait pi
quer notre curiosité. Enfin le mystère nous fut
dévoilé
Le lieutenant Etienne, doué d'un sangfroid
admirable et d'une vigueur nerveuse peu com
mune. s'approcha du cheval que, pour l'attrait
de l'expérience, on avait choisi parmi les plus
rétifs. Il lesaisit par la jambe gauche antérieure,
la replia au moyen d'une courroie et la rattacha
sous la cuisse, de manière que l'animal reposât
sur trois pieds. Puis avec une dextérité éton
nante, il enlaça d'une courroie semblable la
jambe droite du cheval, le tint un moment
suspendu et après une lutte assez vive mais
peu prolongée, l'abattit la force du poignet.
L'homme avait vaincu le fougueux animal
Ici commence la partie scientifique et vrai
ment intéressante du système. M. Etienne, par
des attouchements assez semblables des passes
magnétiques, parvint imprimer l'animal
l'immobilité la plus complète. Ce résultat ob
tenu, il défit les courroies, laissant le cheval libre
de ses mouvements mais le cheval dompté par
les caresses se prêta toutes les fantaisies de
son vainqueur. M. Etienne alla s'asseoir sur le
ventre de l'animal, ramena plusieurs fois sa tête
vers la sienne, se tint debout sur son cou, lui
fit roidir les jarrets, battit ses pieds l'un contre
l'autre, tn un mot, nous fil assister ces exer
cices que nousavonsadmirés au cirque, sur des
chevaux longuement et péniblement dressés.
Nous sommes partis pleins d'admiration et
pour la méthode et pour la manière distinguée
dont elle venait de nous être révélée.
(Communiqué.)
Jamais soirée plus amusante que celle qu'a
donnée, dimanche dr, la société de kunst is
o>s veriaek. Ces amis de la langue maler-
ternelle ont prouvé une fois de plus, qu'il leur
est facile d'exciter et la douleur et la joie; le
drame, de Zoon van dengehanyene (erreur de
derniers, mais vous y passerez comme nous. Cela vaut la
peine qu'on y songe, et je m'étonne grandement que pen
dant que vous étiez tous là, autour de votre grande table,
causer de nos affaires, vous n'ayez pas dit mot de la
question du luxe, si ce n'est pour voter M. le préfet un
beau salon d'or et de soie et une nouvelle salle manger.
Ne faites pas de méprise, messieurs, je vous en conjure.
Je ne trouve pas mauvais que M. le préfet soit bien logé
et bien meublé. Je ne suis pas un mécontent ni un en
nemi de l'ordre ni même un ennemi du luxe quand on
met le luxe sa place. Autrefois j'en avais grand'peur,
avant que je fusse marié. J'avais pour lors les idées de
mon père, un brave campagnard, qui, le jour où ma mère
acheta un piquet de bougie au lieu d'une livre de chan
delle, cria qu'elle ruinait la maison. Mais ma femme, qui
est une demoiselle de Paris, et qui aime que chacun se
fasse honneur de ce qu'il a, m'a parfaitement prouvé
qu'user n'est pas abuser, que jouir n'est pas se corrompre,
cl qu'un luxe proportionné, sans vanité et sans folie, est
an devoir de position. Voilà comme je me suis fait des
idées plus saines sur les choses, et comme quoi j'ai com
pris que ce n'est pas le luxe, quand il a des tempéraments,
qui ruine les nations, non plus que les ménages. Et plus
j ai lu et réfléchi, plus je me suis persuadé que le luxe
justice) a été admirablement rendu, ainsi que
la pièce comique Azoo 'ne klontqui a excité
des rires non interrompus.
la bonne heure, savoir se corriger en riant,
voilà des fêtes flamandes!
Le Journal de Bruges adresse la Patrie de
M. J.-B. Malou, la question suivante
Eat-il vrai qu'une fabrique de dentelles du
clergé, de cette ville, ayant eu des difficultés avec
une ouvrière qui se croyait par trop exploitée, les
prud'hommes ont dû se mêler de l'affaire; que qua
tre femmes choisies par le Conseil des prud'hommes
parmi les plus probes, lei plus honnêtes, ont été
appelées priser une dentelle; que la première l'au
rait évaluée 110 sous; la seconde a 87 id. la
troisième io5 id.; la quatrième 80 id.
En prenant la moyenne de ces quatre évalua
tions, on obtient g5 1/2 sous; si celle dentelle n'avait
été payée que 70 sous l'ouvrière et vendue au
négociant 1 10 sous, l'établissement clérical de notre
ville n'aurait-il pas, de ce chef, gagné quarante sous
l'aune ou douze flokiss sur la pièce de six aunes?
11 faut trois mois une ouvrière pour faire ce travail,
de sorte qu'en prenant l'établissement religieux
pour intermédiaire entre elle et le négociant, elle
perd trente florins par an que gagne naturellement
l'établissement religieux. Supposons qu'une famille
fournisse cet établissement cinq ouvrières travail
lant de cette manière, on lui enlève par an lr. 273-10
cent.1.
Si nous admirons la sœur de charité sur le
champ de bataille et au chevet des malades; si sœur
Rosalie, portant sur son noble cœur la croix des
braves, a droit tous nos respects, uous ne saurions
étendre cette vénération, que nous inspire la vraie
charité chrétienne, un trafic mondain.
a Décidément, Jésus n'a pas chassé tous les mar
chands du temple, ou ils y sont rentrés depui slùrs.»
Justice de paix. Juge suppléant. Le sieur
Coutenier docteur en médecine Wervicq est
nommé juge suppléant la justice de paix du canton
de Wervicq, en remplacement du sieur Peirsegaele,
démissionnaire.
Cour «l'assises de la Flandre occidentale.
Liste des jubés appartenant l'arrondissement
judiciaire d'Ypres, appelés siéger ta i* session,
i* série de la Cour, qui s'ouvrira le 21 Février,
sous la présidence de M. le conseiller Vuylsteke.
1. Coulteel, Louis, conseiller communal, Pope-
ringhe.
2. Camerlynck, Pierre, cultivateur, Reninghelst.
3. Van Zuyleri, baron, Dominique, propriétaire,
Vlamerlingtie.
4. Bayart, Charles, bourgmestre, Passchendaele.
5. Polley, Pierre, conseiller communal, Pope-
riughe.
6. Van Damme, Félix, conseiller communal, s
Gheluwe.
7. Dervaux, Ignace, cultivateur, Comines.
Dn 6 Février au 9 Inclus.
On sait que le roi do Naples, a pris envers plu
sieurs prisonniers politiques une mesure qu'il est
assez difficile de qualifier exactement. M.VI. Poerio,
Agostini, Settembrini et d'autres ont été graciés de
la peine de l'emprisonnement indéfini, mais celte
n'est pas si méchant qu'on le dit, si l'on.sait le tenir en
lesse, et que dans le pays dont le moral est solide, c'est
une source de richesse sans être une cause de décadence.
Je tiens pour assuré que si Rome s'est perdue, ce n'est
pas parce que les Romains ont mangé des perdrix dans
des assiettes d'argent, au lieu de manger des lentilles dans
les écuelles de terre du vieux Fabricius c'est pour avoir
conquis le monde. Ce n'est pas la richesse de Rome, c'est
sa grandeur qui l'a tuée. Montesquieu est de cet avis, et
il en sait long, celui-là. Je n'admets pas non plus que le
luxe, comme on prétend, soit une des causes de la misère.
Il peut la mettre en évidence, mais il la trouve toute
faite, et il ne la fait pas. J'aurais dix fois plus de rente sur
le Grand-Livre et dix fois plus de bien au soleil, que ce
ne serait pas encore ma faute si Mathieu, mon voisin,
n'a pas un sou vaillant dans sa poche, ni un pouce de
terre autour de sa hutte. C'est que Mathieu boit le di
manche, c'est qu'il boit encore le lundi, et que le reslc
du temps il court la prétentaine. La paresse, l'ivrognerie,
la débauche, e'est les trois péchés capitaux et les vraies
causes de la paresse et le luxe des uns n'est pour rien,
quoi qu'on dise, dan^Ja pauvreté des autres. Je vous ex
pose, messieurs, ma manière de voir, pour que vous sa
chiez bien qui vous avez affaire, et que je ne suis ni un
peine n'a été qu'échangée contre celle de la trans-
portation. Nous apprenons, par une courte discus
sion engagée dans le Congrès espagnol, que les
proscrits napolitains doivent être amenés Cadix
par un bâtiment de l'Etal, et là embarqués surdos
navires inaichands pour être conduits en Amé
rique.
Il paraîtrait que le gouvernement napolitain a
demandé au gouvernement espagnol de ne point
permetttre leur débatqueinent Cadix ni sur le
territoire de l'Espagne, et une interpellation très-
inodérée de M. Otozaga le ministre de l'intérieur,
M. Posada Herrera, a répondu qu'il ne se croyait
paa en droit de juger la conduite d'un gouverne
ment ami, que les condamnés napolitains pouvaient
être sans aucun doute des hommes fort honorables,
mais qu'ils étaient coupables devant les lois de leur
pays, et que par conséquent son devoir était, tout
en ayant pour eux tous les égards possibles, de ne
se prêter aucune de leurs tentatives pour se sous
traire au contrôle du gouvernement napolitain.
Ce que nous ne comprenons pas bien non pins,
c'est le but que se propose le gouvernement napo
litain par cette transporlation. Une fois jetés sur le
territoire américain, qui empêchera les proscrits
napolitains de se 1 embarquer et de venir en Angle
terre ou même en France Le roi de Naples n'eûl-il
pas mieux fait de les mettre purement et simple
ment en liberté en Europe?
11 est fortement question Constanlinople de la
destitution du ministre des finances. Riza-Pacha a
usé de sou influence pour empêcher la signature du
décret de destitution, mais trois cents négociants
ont pétitionné contre l'agiotage, les ambassadeurs
des puissances doivent appuyer cette pétition. Les
troupes ne reçoivent plus leur solde.
Le Moniteur universel annonce que les deux
principaux iauteurs du massacre de Jeddah, Ab
dallah Moutessib, chef de la police, et Seid Amoudi,
chef des Adramouts, ont été condamnés mort et
ont subi leur peine. Le caïinacam et. les autres ac
cusés sont envoyés Constaulinopleoù il sera statué
sur leur sort.
L'impression produite sur l'opinion publique par
le discours de la reine d'Angleterre a été très-vive.
Ce langage empreint de modération et de calme
dans la bouche de la souveraine d'une grande nation
libre, emprunte un surcroît de majesté au sou venir
du Ion hâbleur de ce roi de Piémont qui parle s son
peuple comme un souverain de théâtre. La reine
Victoria maintiendra intacte la foi des traités; elle
veillera au maintien de la paix du monde. La ha
rangue royale n'en dit pas davantage. Mais les prin
cipaux hommes d'État se sont chargés d'en fournir
le commentaire. Ministres et chefs de l'opposition,
lord Derby et lord Granville a la haute Chambre,
M. Disraeli lord Palmerston et lord J. Russell la
Chambre des communes ont déclaré qu'ils considé
raient la guerre l'Autriche cemme une violation
de tous les traité» les membres de l'opposition ont
dit violation honteuse, ce qu'il n'était paa permis
aux ministres de faire. Si quelque chose peut décider
l'empereur des Français renoncer ses desseins, il
ne résistera pas cette réprobation universelle par
tagée par des hommes qui passent, comme lord
Palmerston, pour être de ses amis dévoués.
Les divers orateurs ont reprochéao gouvernement
sa conduits dans l'affaire du Charles-Georgesles
ministres ont annoncé qu'ils renvoyaient le bill de
réforme jusqu'après Pâques, ce qui veut dire la
Trinité, mais ces incidents perdent toute importance
devant la grande question du moment.
sourd, ni un aveugle n'entendant et ne voyant rien, ni
un boiteux, traînant la jambe dans l'ornière de la routine,
ni un barbare, ennemi du luxe, des lumières et du
progrès.
Mais je ne veux pas non plus que le luxe s'emporte,
sans bride ni frein, comme un cheval échappé. C'est là la
difficulté grande. Car il ne faut pas que l'État se charge
de réformer les mœurs c'est aux mœurs de se corriger.
J'ai lu que l'empereur Auguste, qui les sénateurs de
Rome demandaient une loi somptuairefit la sourde
oreille, et il eut raison. Je ne suis pas si sot d'ouvrir
dame justice la porte de la vie privée. En France la loi
ressemble la lice de la fable laissez-lui prendre un
pied chez vous, elle en aura bientôt pris quatre. Ce ne
sont pas là nies visées. Il s'agit, non d'aller en guerre et
d'attaquer le luxe comme un ennemi public mais de le
prendre de biais et de lui mettre un conlre-poids. Ici
encore, messieurs laissez-moi vous parler de ce qui se
passe chez moi. Vous savez que, selon la maxime de»
anciens politiques, l'État doit se gouverner par les mêmes
principes que la famille, et je no vois pas pourquoi on
n'appliquerait pas notre pays les règles de ma maison,
si elle est bien tenue.
(La suite au prochain