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JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
JV 1,856. 18f Année.
Dimanche, 13 Février 1850.
Vires acquirit eundo
VOEUX D'UN PETIT PROPRIÉTAIRE
LE PRIGIES
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Vprr», 12 Février.
VILLE D'YPRES. Conseil commiinai..
Séance publique du Samedi5 Février i859.
La séance est ouverte sous la présidence de
M. Alphonse Vanden Peereboom, faisant fonc
tions de bourgmestre, et en présence de MM.
Pierre Beke, échcvin, Théodore Vanden Bo-
gaerde, Charles Vande Brouke, Edouard Cardi-
nael, Auguste DeGhelcke, Ernest Merghelynck,
Pierre Bocdt, Charles Becuwe, Auguste Maieur,
Charles Lannoy, Paul Bourgois, Louis Van
Alleynnes, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-
verbal la rédaction eu est approuvée.
M. le président expose qu'un projet de con-
venlion a été formulé par M. le capitaine du
géuie Casterman, délégué par M. le ministre de
la guerre, pour l'établissement d'un tir la cible
au Polygone. Le devis des travaux s'élève la
somme de 850 francs. Le Conseil déclare l'ur
gence et approuve l'unanimité l'acle soumis
sa sanction.
La Chambre de commerce présente le compte
de l'institution pour l'exercice 1858. Il offre en
recette la somme de fr. 1,354-04, et en dé
pense celle de fr. 1,010-14. H y a donc un
excédant de fr. 343-90.
Sur le rapport de la première commission lu
par M. DeGhelcke, la demande du sieur Van
Doorne, tendant pouvoir établir une brique
terie dans l'inondation dite de la porte de Mes
sines, reçoit un accueil favorable.
Le troisième numéro l'ordre du jour con
cernant une réclamation de la part d'un parti
cipant au fonds créé pour la reconstruction des
façades en bois, est traité huis-clos.
Le Conseil délibérant sur l'indemnité ac
corder aux locataires de la pêche des étangs,
décharge de tout payement, pour 1858, celui
de l'étang'de Zillebeke et réduit le prix de lo
cation de 205 fr. la moitié pour 1859. Le
bail finit au mois de Novembre 1859. Quant au
locataire de l'étang de Dickebusch, il lui est
fait remise de la moitié du prix du bail s'éle-
vant 550 fr. pour l'année 1853. Plus lard, il
poca
faire suite ceux des conseils généraux.
(Suite.)
Au mois de janvier dernier, quand j'eus établi mon
budget pour la nouvelle année, avec cette division Cha
pitre du nécessaire et chapitre du superflu, Mm" Giraud
ma femme s'était imaginé qu'elle allait, comme on dit
en style de finances, se mouvoir tout son aise dans ce
second chapitre. Elle parlait déjà de démolir, de rebâtir,
de renouveler sa garde-robe, et d'arranger notre jardin
la façon du bois de Bologne, des massifs, des gazons,
des rccailles et une cascade. C'a été mon tour de lui
faire la leçon doucement, lui ai-je dit, le luxe est légi
time, vous me l'avez prouvé; mais trois conditions la
première, d'épargner sur le superflu d'aujourd'hui ce
qui sera peut-être nécessaire demain c'est la part de
l'économie; la seconde de. donner un peu de son trop
ceux qui n'ont rien du tout c'est la part de la charité
la troisième, de distinguer entre le luxe matériel et un
autre luxe qui vaut mieux celui où l'esprit son lot.
M"* Giraud, qui a du sens, a compris la chose merveille.
Au bout de son premier semestre, elle a mis de côté, sur
y aura lieu d'examiner, s'il y a quelque chose
faire pour 1859.
Le cahier des charges, clauses et conditions
pour une vente d'arbres tenir sur une ferme
du Bureau de bienfaisance située Moorslede
et Becelaere, est approuvé.
Le procès-verbal de la vente d'arbres tenue
sur les Barmlanden est sanctionné par le Con
seil. L'estimation des arbres vendus s'élevait
1,761 fr. et le prix réel est de fr. 2,533-85.
La Conseil, avant d'approuver la radiation
d'inscriptions hypothécaires prises au profit de
l'Ecole de Marie, charge le collège de prendre
des renseignements sur la position légale de
cette institution.
Une motion a été faite au sein du Conseil,
pour le prier d'aviser au moyen de mettre le
prix de la viande dépécée en rapport avec celui
du bétail sur pied. 11 est décidé que MM. les
bouchers seront invités se rendre Dimanche,
13 Février 1859, onze heures du matin,
l'Hôtel-de-ville, afin de les engager modifier
le prix de la viande de boucherie et de le mettre
en concordance avec la valeur du bétail sur
pied.
Le rapport sur la question da cimetière n'est
pas encore déposé et cette affaire est renvoyée
une prochaine séance.
Le Conseil déclare l'urgence sur une requête
du sieur Maertens tendant être déchargé du
prix de location du lieu de dépôt de marchan
dises au Quai, par suite de l'interruption de la
navigation. Dans le rapport fait par M. De
Ghelcke, organe de la première commission, il
est allégué que si cet emplacement n'a pas été
utilisé comme lieu de dépôt, il a servi de chan
tier et comme tel il a élé utile au locataire. Sa
demande ne peut donc pas être accueillie. Le
bail étant annuel, ce terrain sera de nouveau
mis en location au prix minimum de 150 fr.
Le Conseil se constitue en comité secret et la
séance continue.
Les obsèques de M. le baron Vanderstichele
de Maubus ont eu lieu hier, avec tout l'appareil
dû un homme qui a occupé des hauts emplois.
les fonds du second chapitre, cent écus dont elle a fait
don, moitié l'église, pour les indigents, moitié la
commune, pour qu'on répare la salle d'asile. Elle a payé
les frais d'école du petit denier de notre fermier elle a
acheté des livres sérieux, et même elle les a lus, et me
sure qu'elle aime lire, elle aime moins s'habiller. A
vrai dire, j'y comptais un peu. Quand les femmes soigne
ront davantage leur espritelles -penseront moins la
toilette, ou du moins la toilette ne sera plus chez elles
une distraction de l'oisiveté, ni un plaisir de vanité, ni
une arme de coquetterie mais une sorte d'art innocent,
le goût de la grâce et de l'élégance. Encore un se
mestre comme cela, et M"" Giraud aura son bois de Bo
logne, ou plutôt elle ne l'aura pas, car elle aimera mieux
s'en passer.
Voilà mes principes, messieurs. Je voudrais, je l'avoue
sans aucune modestie, que l'Etat s'y prit comme moi et
qu'il réglât son budget sur le patron du mien. L'Etat,
qui a du superflu, car il est souvent question de ses excé
dents de recettes, préiève-t-il, premièrement la part des
économies? Pasencore, ce qu'il parait. Son superflu s'en
va sans dire adieu personne, et une fois parti, bonjour
Mais l'État nous promet que bientôt il mettra quelque
chose de côté. Ayons la foi et la patience et ne soyons pas
trop vertueux. L'État fait-il secondement la part de la
Le service funèbre a été célébré en présence de
toutes les notabilités de la ville et au milieu de
l'afHuence de la population.
L'inhumation des dépouilles mortelles de M.
Vanderstichele a été faite Gheluvelt, dans le
caveau de la famille. M. l'échevin Vanden Pee
reboom a prononcé sur la tombe, un discou re
dans lequel il a retracé grands traits la longue
carrière du défunt.
On nous écrit de Messines, Il février
Partout s'élève un cri d'indignation contre
les bouchers, quand on considère le prix de la
viande dans la proportion du prix du bétail sur
pied cet abus excessif est reprouvé par tout
honnête homme.
A Messines, arrondissement d'Ypres, quel
ques personnes, après avoir vainement engagé
les deux bouchers de la commune renoncer
une partie des grands bénéfices, en diminuant
le prix usuraire de la viande, se sont entendus
pour faire abattre; depuis trois semaines la
viande est vendue 50 centimes et 55 centimes
le demi kilogramme. On abat par semaine une
bêle grasse, plus un mouton et un veau gras,
tout oeU ott vfuflu pn moins de trois heures
aux habitants de Messines et des environs.
L'empressement d'acheter est inconcevable.
Déjà un bénéfice est réalisé qui est destiné
plusieurs distributions de pains aux pauvres.
MM. L. Dierick, négociant; Logie et Van-
daele, docteurs en médecine; Delobel, tanneur,
ont pris l'initiative de cette mesure. Que ces
MM. soient persévérants et ils auront d'autant
plus de droit la reconnaissance publique.
Ce sont là des actions qui honorent ceux qui
les font.
P. S. Nous apprenons que cette semaine, cé
dant aux nombreuses demandes, on abattra le
double de bétail.
■iiumB II g—
Un arrêté royal du ir février i859 approuve la
délibération du conseil communal de Rousbrugge-
Haringhe, tendante obtenir l'autorisation d'expro
prier, pour cause d'utilité publique, une parcelle de
terrain, mesurant 43 ares 44 centiares, appartenant
au sieur Croigny-Boucry (François), et destinée
charité? Là-dessus ce n'est pas moi qui doute de ses
bonnes intentions. L'humanité est là, sans compter l'in
térêt. Sous notre régime moderne de l'influence des
masses et du suffrage universel, la bienfaisance de l'État
n'est pas seulement une obligation de morale, c'est aussi
bel et bien une nécessité de politique. Quelles que soient
ses raisons, elle a de bons effets, et j'y applaudis des
deux mains.
Que l'État double, s'il le peut, le budget de la charité.
Mais, avant tout, qu'il triple le budget de ses écoles.
L'éducation du peuple, voilà le plus beau luxe de la
société, le luxe intellectuel qui est le contre-poids du
luxe matériel. Dons une société où l'esprit est le maitre
et plane bien haut, bien haut au-dessus des intérêts, le
luxe matériel, balancé et mis sa place, est un bon
auxiliaire au service du commerce et de l'industrie; c'est
l'ornement de la civilisation et l'éclat naturel de la for
tune du pays. Et j'ajoute, messieurs, que ce n'est pas
trop des institutions libres et du grand mouvement qu'elles
impriment aux idées pour maintenir l'esprit dans cette
prééminence, au-dessus des intérêts positifs et du luxe,
qui deviennent des despotes s'ils ne sont des subordonnés.
Par contre, dans les pays où l'esprit est le subalterne,
la richesse et le luxe ne trouvant rien pour les mâter,
débordent et submergent tout, et les nations, déchues de