Chronique politique. Nouvelles diverses. Canal de Schlpdonck la ly». Nous savons, enfin, l'opinion d'un membre du cabinet sur une réclamation tant de fois agitée dans notre province. Ta barrage de Deynze est une criante injustice qu'il faut saisir l'occasion de faire cesser Voilà ce qui a été dit et les expressions de criantinjustice ne sont pas trop fortes pour carac tériser la mesure administrative et parlementaire qui ferme la navigation un canal de 8 to mètres au plafond, et établi, d'une part, la profondeur du lit de la Lys et, d'autre part, celle du canal de Bruges; un canal, qui avec les écluses de chasse et de garde de Heyst et de Ramscapelle, a déjà coûté 6 millions 4o4 mille francs, et pour l'achèvement duquel, dans la partie comprise entre Damme et Maideghem, il sera pélilionnéencoreau moins i mil lion Soo mille francs Le canal de Deynze la mer aura absorbé avant peu d'années 8 millions; il est établi dans les condi tions de flottaison voulues. A Deynze, un simple barrage le sépare de la Lys. Ce barrage peut-il tar der faire place une écluse qui relie définitive ment la Lys au canal? A celle question, nous ré pondrons par le mot cité plus haut Non, car c'est une criante injustice. On ne peut plus soutenir l'opinion que le canal de Schipdonck est purement un canal de dérivation. Il est reconnu qu'il peut être la fois un canal de dérivation et de navigation. Si les inondations de la Lys et les ravages causés par cette rivière, notam ment la ville de Gand, ont fait naître l'idée d'écou ler ses eaux surabondantes par un canal, il n'est pas moins vrai que, même dès le principe le gouverne ment, d'accord avec le corps des ponts et chaussées, cherchait motiver sa demande d'un premier crédit d'un million sur les avantages du double caractère qu'offrait le projet. De dépense faire pour ouvrir ce canal s la na vigation, si on le veut, il n'y en a aucune. Il n'y a ni écluses ni siphons construire. Les éclusiers pourraient y faire les manœuvres du barrage. Veut- on concéder une faible dépense 11 n'y a qu'à rem placer le barrage par une écluse sas. Du 17 Février an 19 inclus. Un coup de main a été tenté par des bandes ar mées venues de Menton, contre la ville de Monaco, dans la journée du 4 février. Cette tentative a été encouragée par le retrait de Monaco de la garnison piémontaise, entretenue dans cette ville en vertu des traités de 1817. Le vendredi 5 février, 10 heures du matin, l'autorité fut informée que des bandes armées venant de Menton, se dirigeaient sur Monaco. A celte nouvelle, un grand nombre de gardes nationaux se réunirent spoutanément sur la place «lu Palais, et se mirent la disposition de leurs chefs. Des canons furent braqués du haut des remparts pour balayer les assaillants; les portes delà ville furent fermées et un fort détachement de la garde nationale aoriit de la ville, allant au-devant de ces bandes dont il rencontra au port la première qui fut aussitôt désarmée; trente-deux de ces individus fu rent ariêlés et amenés prisonniers dans la ville. Le reste de la troupe, qu'on évalue une cen taine d'hommes, voyant le peu de succès de son entreprise, se dispersa et échappa par la fuite aux détachements qui s'étaient mis sa poursuite. Les journaux anglais annoncent que M. Cobden vient de donner son adhésion complète au projet de réforme électorale de M. Bright. L'illustre vé téran du parti libéral déclare qu'il va se rendre aux Élats-U nia pour étudier le mécanisme du scrutin secret. Pas n'est besoin peut-être d'aller si loin pour faire ces éludes. Le scrutin secret fonctionne en Belgique depuis trente ans avec une admirable régularité. Le nouveau projet de loi sur la presse, présenté aux Chambres espagnoles, restitue au jury la con naissance des délits, mais avec des exceptions rela tives aux attaques contre la religion, le Roi, la Constitution, les Chambres et les particuliers. On se demande sur quoi dès lors il restera au jury sta tuer. Cependant le projet est une diminution des rigueurs qui pèsent aujourd'hui sur la presse en Espagne. Une dépêche télégraphique de Bucharesl, an nonce que c'est sur la proposition du prince Démé- trius Ghika que le colonel Couza a été proclamé avec enthousiasme prince de Valachie. Ce fait est d'autant plus significatif que le prince Démétriua Ghika a été élu député par le district d'Ilfovo, qui est celui de la capitale, et par 37 voix sur 35 dont se composait le collège des grands propriétaires. La Gazette de France croit pouvoir affirmer de nouveau une alliance prochaine entre la maison de Savoie et celle des Romanoff, Le roi Victor Em manuel épouserait, non pas la grande-duchesse Marie, mais sa fille, âgée d'environ dix-sept aiis on parle également de sa sœur. La brochure de M. Emile de Girardin a produit Paris une très-médiocre sensation. Personne n'en sera surpris. Les prétentieuses banalités ou les pa radoxes plus ou moins absurdes imposés depuis quelque temps l'attention de la France, n'ont une valeur que par le caractère officiel qu'on leur prête tort ou raison. C'est ainsi que l'idée d'une répu blique italienne avec le Pape pour président, peut exciter un moment l'attention quand elle émane d'une plume patronée; si elle se produisait dans d'autres conditions, on la renverrait au Charivari. Les alinéas de M. de Girardin ne nous semblent pas mériter plus d'honneur, et nous rangeons ces re maniements de la carte d'Europe, faite par des ama teurs, sur la même ligne,que le Napoléon apocryphe. Tel est le titre d'un livre publié il y a quelques années. Il y était dit que si Napoléon n'avait pas été ren versé Waterloo, il aurait conquis l'Angleterre eu 1817, remporté deux victoires décisives Ipswich et Cambridge, annexé l'Angleterre la France, et divisé le Royaume-Uni en 2(j départements. Lon dres serait devenu le chef-lieu de la Tamise-infé rieure. Les spéculations de M. de Girardin, sur l'empire d'Orient et l'empire d'Occident sont peu près aussi sages, et le moude est préoccupé aujourd'hui de choses beaucoup trop graves pour accorder quel que importance cette politique d'alinéas ou de versets selon l'Apocalypse. Un meeting chartiste vient d'avoir lieu Lon dres, propos de la réforme. Il a mis en lumière l'opposition absolue des chartistes au bill de ré forme de M. Bright. Ils ne sont pas satisfaits du surcroît de deux millions et demi d'électeurs que le projet de ce dernier donnerait au corps électif de la Grande-Bretagne, ils en réclament le double, et ils craignent la colonocratie bien plus encore que l'a ristocratie foncière. L'Observer annonce que le bill de réforme qui sera piésenté au Parlement par le gouvernement, abaissera de 10 livres le montant de la location payer par les occupants pour être électeurs; le système proposé par M. Locke-King ne portait cet abaissement qu'à 6 livres. La franchise sera accordée aux villes, et elle sera enlevée environ quarante bourgs dont il sera formé des groupes. Le bill de réforme, selon l'Observer, accorderait également le scrutin secret lorsque les deux tiers des électeurs le demanderaient. M. Cobden est parti pour l'Amériqae. Les événements de la Servie continuent de suivre une marche révolutionnaire. Une dépêche télégra phique de Belgrade a apporté la nouvelle d'un inci dent qui va compliquer encore la situation actuelle. Le prince Milosch, qui est arrivé dans les premiers jours de lévrier Belgrade, a signalé son avène ment au pouvoir par un coup d'Etat très-grave, en se déclarant de sa pleine autorité prince héréditaire. Comme on le voit, les volontés et les décisions de la Porte ne sont pas plus respectées Belgrade qu'à Bucharesl et Jassy. Nous lisons dans une correspondance particulière de Paris que le pacha d'Egypte vient d'envoyer M. Guerouli, rédacteur en chef de la Presseune magnifique tabatière enrichie de brillants, en le félicitant sur l'impulsion générale donnée cette feuille. Nous ne désespérons pas de voir le shah de Perse envoyer un de ces jours une pipe d'honneur M. Havin, en témoignage de l'admiration que lui inspirent le style et la polémique du Siècle. Le moude paraît retombé pour quelque temps dans une sorte de calme plat, du sein duquel sairS doute sortira un beau matin, avec tout le fracas d'un coup de théâtre, quelque grand événement prévu il y a deux mois, imprévu aujourd'hui. Les nouvellistes, forcés de se rabattre sur un inci dent quelconque, en sont tous s'occuper de la nouvelle carte de l'Europe. Les diverses correspon dances de Paris affirment qu'elle se vend au moins autant que la brochure de M. Lagueronnière. Le Constitutionnel constate avec plaisir que la France y est représentée avec ses limites actuelles, ce qui prouve que l'Empire n'est animé d'aucun désir ambitieux. Mais on ne dit pas d'où émane cette carte, et si par hasard elle ne serait pas destinée i donner le change l'opinion. On parle de réunion de la Conférence, d'un mé morandum résumant les griefs de la France contre l'Autriche, d'une dépêche de M. de Buol, déclarant, que l'Autriche est prête évacuer les Légations, etc... Nous ne savons quel degré de confiance méri tent toutes ces rumeurs qui arrivent la fois de tous les côtés. Toujours est-il qu'en France on n'a pas suspendu les apprêts belliqueux. Le général Mac-Mahon a reçu l'ordre de tenir une seconde division prête quitter l'Algérie. On écrit de Chambéry que dans toute la Savoie on pousse avec une fiévreuse activité l'instruction des conscrits de la dernière levée. Une circonstance donne lieu une foule de com mentaires c'est que la manutention militaire de Chambéry reste immobile, quand toutes les bouches qu'elle nourrit sont déjà parties ou sur le point de partir. On en conclut naturellement qu'elle attend l'arrivée de nouvelles troupes. Mais d'où viendront- elles? Ce n'est pas du Piémont évidemment, puisque le Piémont retire les siennes. Il ne peut donc être question que de troupes françaises qui seraient at tendues Chambéry. Quelques journaux étrangers ont annoncé que les garnisons d'Ancône, de Ferrare et de Bologne avaient été renforcées et que plusieurs corps de l'armée autrichienne avaient été mis sur le pied de guerre. La Gazette militaire de Vienne dément la fois ces deux nouvelles et assure que dans toutes les pro vinces de l'empire l'armée est restée sur le pied de paix do 4°°5o°o hommes. Le bill de réforme sera présenté au Parlement anglais le 28 de ce mois. Le budget de la marine a été proposé au chiffre de 246 millions de francs, formant une augmentation de 3o millions sur l'an née précédente. M. Gladstone a proposé au Parlement ionien un projet de réforme constitutionnelle, conçu dans un esprit très-libéral, mais qui maintient le protectorat de l'Angleterre. On écrit de Brody (Galicie), le 6 février, la Gazette autrichiennequ'un hasard a fait découvrir Jassy un horrible complot qui devait être mis exécution quelques heures pîus tard. Par suite d'une perquisition domiciliaire faite par la police chez un individu soupçonné de vol, on trouva chez lui le plan détaillé de la conjuration, avec les noms des conjurés, au nombre de plus 400, la plupart étran gers ou rénégats. Us devaient, le lendemain, mettre le feu la ville de Jassy, sur un grand nombre de points la fois, et assassiner, dans la confusion, i'hospodar Couza et les membres du Sénat. La po lice a procédé immédiatemeut l'arrestation des conjurés, ce qui a fait cesser les dangers, mais non l'agitation. Les journaux américains signalent une invention que nous voudrions bien voir adopter. Ce sont des lanternes que l'on allume sans les ouvrir, par un procédé très-simple. En pressant un bouton, on fait sortir d'un étui placé l'intérieur une allumette qui passe entre deux frotteurs elle s'allume une très-petite distance de la mèche, qui prend feu son tour; l'allumette qui a servi est chassée, et une autre prend sa place. Uu second bouton sert en lever ou remettre en place uu éteignoir. Ainsi, la lanterne s'allume, quelque violent que soit le vent, et il n'y a nulle crainte d'incendie. On annonce la Gazette de Liège que M. le duc d'Ursel, qui représente au Sénat l'arrondissement de Matines, va quitter la vie politique et que le comte de Marnix, grand-maréchal honoraire du palais, est désigné par les cléricaux de cet arrondissement pour remplacer le duc d'Ursel. On lit dans Y Ami de l'Ordre Nous recevons les renseignements suivants sur un fatal événement qui a causé la mort de M. le docteur Henrolin Saint-Hubert Le 10 de ce mois, est mort Saint-Hubert, dans des circonstances bien douloureuses, M. le docteur L. Henrotin, médecin-chirurgien du pénitentiaire. a Vers trois heures du matin, il fut réveillé par le tocsin et par les cris d'alarme; un incendie venait d'éclater, M. Henrotin se transporte aussitôt sur le lieu du sinistre, et n'écoutant que son dévouement, il vole partout, s'épuise en efforts pour concentrer l'élément destructeur, quand un pan de mur d'une maison dévorée par les flammes s'écroule et le re couvre de ses débris brûlants. Il a expiré vera 10

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2