Chronique politique. Nouvelles diverses. Chambre «près les élection» de i85g. Il résulte de celte ceusre d'imagination, qu'un grand nombre de représentants de la gauche sa relireraienj, tandis que la droite, ferme son poste, ne perdrait, par démission volontaire, qu'un seul de ses membres. Voici, en outre, une nouvelle du correspondant du journal liégeois a Une retraite qui causera un grand étonnement, c'est celle de M. Paul Devaux. On lui réserverait a le poste de gouverneur de la Flandre occidentale.» Certes, si la ville de Bruges devait perdre son an cien et éloquent représentant; ai la tribune belge devenait veuve de celte belle et noble intelligence; si cette voix éloquente, qui ne s'est jauisis élevée que pour la défense de la vérité et de nos libertés, ne devait plus retentir au Palais de la Nation, on re garderait comme une consolation de voir M. Devaux la tète de l'administration dea Flandres. Mais nous ne croyons pas l'exactitude de cette nouvelle la carrière politique de M. Devaux n'est pas finie, ja mais même, nous pouvons le dire, son talent ne s'est montré plus énergique, plus élevé que dans ces derniers temps, et noua aimons croire qu'il ne songe pas S échanger le mandat de représentant que depuis i83o les électeurs lui confiant sans interrup tion, contre le Gouvernement de la Flandre occi dentale. Journal de Bruges.) Du 97 Février au 3 Mars inclus. Vendredi d', M. Disraeli a déclaré la Chambre des communes que lord Cowley était chargé d'une mission de paix et de conciliation. Il a ajouté que les États romains seraient évacués bientôt parles trou pes étrangères, du consentement du gouvernement pontifical. Lord Malmesbnry a dit même la Cham bre des lords que cette évacuation se ferait sur la demande du Saint-Père. Celle nouvelle, assurément inattendue, va de nouveau déterminer un accès de confiance. Mais il •at utile de ne pas oublier que cet arrangement ne stipule rien en faveur de la liberté lombarde ou de l'ambition piémontaise. Les interpellations de lord Palmerslon ont été très-modérées. Il a exprimé sa confiance dans le maintien des traités, en recommandant l'Angle terre d'user de ses bons offices en vue d'une solution aimable. Lord Cowley est arrivé Vienne et M. Gladstone Venise. Le Parlement des lies Ioniennes a rejeté le projet de réforme qui lui était proposé. Il persiste de mander la réunion des îles au royaume de Gièce. La question entre ainsi dans une phase d'une haute gravité. I-e gouvernement anglais vient de faire publier le rapport de la commission royale chargée d'examiner ]a situation de la marine anglaise. Le rapport conclut une augmentation immédiate de 2,000 hommes dans le personnel des gardes-côtes. Il propose aussi de porter de 6,000 11,000 hommes de réserve des soldat» de marine en dépôt dans les différents ports de la Grande-Bretagne. La Correspondance autrichienne dit que, par or donnance impériale, les soldats congédiés des régi ments en garnison, nés en Italie, et dont [es cantons d'enrôlement se trouvent éloignés, devront rentrer dans leurs corps. Le Correspondance, en parlant de cette mesure, en fait ressortir le caractère purement défensif et la dit paraissait fort insouciante de montrer tout ce qu'elle s'ef force de cacher dans la Bible, et ses deux mains, croisées sur sa poitrine, semblaient complices des coupables des seins des vieillards. Ceux-ci, ou plutôt leurs têtes privées de corps, n'avaient pas frappé l'attention du peintre, absorbé par cette œuvre qu'il parait de toutes les grâces libertines delà Vénus mythologique. Srïls, immobile dans sa cachette, n'entendait plus de bruit, car l'artiste travaillait en silence, sans bouger du siège où il s'était installé en face de Susanne, qu'il regar dait sans cesse nu visage pour s'inspirer lui prêter un corps digne d'elle. Srïin, espérant que l'homme qu'elle avait entrevu et dont la voix l'avait glacé de terreur, s'était enfin retiré, se hasarda lentement sortir de sa retraite et s'avança sur la pointe du pied jusqu'à l'entrée de l'atelier où l'inconnu était occupé peindre. Celui-ci se retourna brusquement et aperçut la jeune fille qui s'enfuyait. Il reconnut le modèle de la Susanne qu'il s'était permis d'achever, et jetant palette et pinceaux, il courut la poursuite de celte belle effrayée mais elle, malgré cette frayeur qui lui arracha un cri, avait eu la présence d'esprit de pousser derrière elle et de fermer au verrou la porte de la chambre. Le jeune homme fut donc arrêté par cette porte, qu'if essaya inutilement d'ouvrir dictée par lea armements faits dans le Piémont, en ajoutant, toutefois, que tout espoir dans le succès des négociations ouvertes pour la paix, n'est pas perdu. On lit dans la Gazette de Berneque le conseil fédéral suisse ayant réclamé aupiès du gouverne ment français sur la violation des frontières, qui avait été commencée dans la vallée des Dappes par des troupes de la garnison dos Rousses, le gouverne ment a exprimé ses regrets de ce qui était arrivé et a donné les ordres nécessaires pour que des faits de ce genre ne se reproduisent plus. Nous avons sous les yeux le texte complet des ré cents débats de la Chambre des communes et nous avouons ne rien comprendre aux explications d'un journal, qui prétend que le langage de M. Disraeli a été moins rassurant que ne le disait le télégraphe. D'après notre confrère M. Disraeli aurait eu peine dissimuler le peu de confiance qu'il a dans la mis sion de lord Cowley. M. Disraeli n'a pas dit un mot qui puisse faire supposer ces craintes, et sans tirer de cette réserve des conséquences plus graves qu'il ne faut, nous dirons qu'il serait absurde que le chef d'un cabinet exprimât des doutes sur le succès d'un ambassadeur qui n'est pas encore arrivé b son poste. Ce serait avouer qu'il n'a été choisi que pour la forme et pour donner satisfaction d'une heure qu'on donne aux enfants gâtés. Nous allons ici résumer rapidement cette belle séance du Parlement britannique, dans laquelle tout esprit de parti a disparu pour faire place la seule préoccupation de l'intérêt du monde. Le monde, a dit lord Palmeraton, s'attend la guerre pour le printemps prochain, on arme de toutes parts et pourtant il n'existe pas entre les puissances, de querelle de dignité ou d'honneur, qui veuille être tranchée par le glaive. [Bravo*). Je cherche en vain un sujet de différend qui puisse justifier un appel aux armes. (Applaudissements). Tous les gouvernements qui se sont succédé eu France depuis i8i5, ont respecté les traités de Vienne. L'Autriche leur doit la possession des pro vinces auxquelles en fait, elle a si grand tort de se cramponner en les violant, elle s'exposerait un immense désastre. La Sardaigne doit b ces traités toute sa richesse. Je ne crois pas que son Roi ou son premier ministre puisse rien rêver d'aussi sauvage, d'aussi insensé que la violation des traités deVienne. La Russie et la Prusse n'en veulent pas davantage la résiliation. Où donc est la cause du mal Il est dans la situation anoimale du centre de l'Italie, dans celte occupation temporaire qui dure depuis dix ans et qui doit cesser enfin. Il est temps que la France et l'Autriche évacuent ce» territoires pour rentrer chacun dans leurs limites. [Applaudisse ment*.) Après des considérations sur la politique du Pape, que lord Palmsrston trouve détestable il aborde la questiou des traités particuliers de l'Autriche avec les petits États de l'Italie. Lord Palmerston émet le vœu que dans un mo ment où le monde redoute une guerre qui em braserait bientôt les quatre coins de l'Europe, le gouvernement de S. M. intervienne en conciliateur, afin de conserver l'Europe le repos si nécessaire b ses intérêts matériels, au progrès intellectuel et au bien-être de» nation». Des applaudissements unanimes ont salué le dis cours dont nous venons de donner une très-pâle analyse. M. Disraeli s'est levé ensuite et après avoir remercié le noble lord de la modération de son lan- ou de rompre. Vous feriez mieux d'ouvrir de bonne volonté, disait- il en continuant ébranler la porte qui ne cédait pas il faut que je vous voie, que je vous admire, il faut que vous m'écouticz Je vous répéterai que vous êtes la plus belle fille que j'ai vue de ma vie... Je vous aime déjà comme un fou De grâce par charité, montrez- vous un peu je vous jure de ne faire que ce que vous voudrez, je vous obéirai, je vous servirai en esclave... Répondez-moi, du moins? que j'entende votre voix Prenez garde de meréduire au désespoir!... Hein?... vous parlez? Que m'ordonnez-vous Vous aurez beau faire, vous ne m'échapperez pas!... Maudite femme, va! Ce monologue, pendant lequel le jeune artiste ne ces sait de heurter la porte, de la secouer et de la pousser en tous sens, fut interrompu par deux coups de sonnette la porte de la maison. Scïla, que l'instance de son per sécuteur inconnu faisait trembler, et qui n'avait d'espoir que dans la solidité de la porte de son asile et dans le retour prochain de Robert, se crut sauvée et rendit grâce la Providence. L'homme qu'elle redoutait répondit la sonnette par des exclamations de colère, et fit mine d'a bord de laisser dehors les gens qui sonnaient si mal propos; mais le caritloa de la sonnette redoublait de telle gage, il a exprimé la même opinion que lui sur la nécessité du maintien des traités de 1815, ajoutant que dan» les préparatifs de guerre, la gouvernement de S. M. n'était pas resté oisif. Il a dit ensuite que l'Angleterre, alliée la France et amie de l'Au triche, avait pour devoir d'interposer ses bons of fices, que déjà l'évacuation des Etals-romains par les troupes françaises et autrichiennes était chose dé cidée, et que lord Cowley est parti pour Vienne avec une mission de confiance, dans un but de paix et de conciliation. Voilà tout ce qu'a dit M. Disraeli, réclamant pour le reste, du patriotisme de la Chambre, de ne pas prolonger un débat qui pourrait avoir des consé quences fâcheuses, par suite d'une seule parole in discrète. Lord John Russell a exprimé le même avis et le speaker a quitté le fauteuil, avant qu'un autre orateur eût pu prendre la parole. Voilà 1« résumé complet et fidèle de cet incident. Nous n'en exagérons pas l'importance. Il n'a pas été dit un mot en faveur des griefs du Piémont ou des vues de la France. Le nom de la Lombardie n'a pas même été prononcé. Le respect des traités et des intérêt» vulgaires, si mal traités par l'empereur Na poléon, domine toutes les préoccupations des hom mes d'Etal de l'Angleterre. Ils considèrent la guerre comme dénuée de tout motif, mais ils se préparent la soutenir en mettant de côté toute préoccupation de parti ou d'ambition personnelle. Omne lira pas sans intérêt l'extrait suivant d'un récent article du Time* On est presque porté douter si la guerre ajouterait quelque chose aux charges qui pèsent actuellement sur l'Europe. Supposons que deux des grandes monarchies continentales se rencontrent et immolent des deux parts des milliers d'hommes, la calamité sera plus grande sans doute pour les familles et les victimes, mais si la lutte avait pour résultat de réduire les armées permanentes pour vingt années venir, le monde n'y perdrait pas. La France et l'Autriche ont aujourd'hui plus d'un million d'hommes sous les armes. La Confédération germanique, y compris la Prusse, la Hollande, la Belgique, l'Espagne, Naples et les autres petits états ont ensemble un million de soldats et les puissances du nord un troisième million. Ces trois millions d'hommes vivent dans l'inaction et perpétuent dans le monde de constantes inquiétudes. Quand nous considérons d'autre part que cette énorme quantité de forces tend étouffer la moindre étincelle do liberté, nous ne pouvons nous empêcher de songer que tout changement serait pour le mieux. Aujourd'hui ta destinée de l'Europe dépend de la volonté d'un seul homme. Il en sera ainsi tant que de grandes armées per manentes détruiront la libre action de l'opinion pu blique. P. S. Le Moniteur universel annonce que le car dinal Anlonelli a annoncé, le 22 février, aux ambas sadeurs de France et d'Autriche, que le Pape, plein de reconnaissance pour les secours prêtés par ces deux puissances croyait devoir les prévenir que désormais son gouvernement était assez fort pour suffire sa propre sécurité et maintenir la paix dans ses Etats que, conséquemment, le Pape se déclarait piêt entrer en arrangement avec les deux puis sances pour combiner dan» le plu» bref délai pos sible, l'évacuation simultanée de son territoire par les armées française et autrichienne. Un épouvantable accident est arrivé hier, ver» 3 heures, la gare de S1 Martin. Le foyer d'uoe loco motive a éclaté. Le mécanicien, le nommé Nicolas Lefebvre, qui se trouvait côté de sa machine, a été force qu'il se résigna tristement y faire droit. Il alla donc ouvrir, et il introduisit un moine suivi d'un jeune homme qu'il reçut dans ses bras. Fragonat'd Rome s'écriait avec surprise le nouveau venu, demi étouffé dans les embrnssements de son ami. Je suis arrivé cette nuit, mon cher Richard, reprit le peintre qui était redevenu serein et joyeux en revoyant son camarade d'atelier si j'en avais eu la li berté, je serais allé t'embrasser la Villa-Adriaita. Tu ne m'y aurais pas trouvé depuis quatre jours, je fais faire une fouille près de la porte San-Lorenzo. Une fouille? Et tu as découvert? Rien, c'est-à-dire presque rien les restes d'un colombaire avec quelques urnes remplies de cendres et de charbons, deux ou trois vases lacrymatoires, et une inscription remarquable par des fautes d'orthographe... Et tu appelles cela rien Tu es bien difficile chaque faute d'orthographe fera tressaillir d'envie tous les antiquaires. J'ai fait cesser les travaux, par prudence, quand je me suis assuré que nous tou chions aux Catacombes. Respect aux Catacombes, mon cher; on a raison de n'y point aller, parce qu'on n'en reviendrait guère. (Le suite au prochain n'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2