9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1,862. 18' Année. Dimanche, 6 llars 1859. Vires acquiriteunio. RECEPTION ET INSTALLATION NOUVEAU BOURGMESTRE DE LA VILLE D'YPRES. II0 LE PROGRES ABONNEMENTS Yfres (franco), par'trimcstre, 3 francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tprks, S Mars. du Nous avons eu celte semaine, jeudi dernier, une fêle dont le souvenir ne s'effacera pas de sitôt. La ville d'Ypres a fait son premier magistral une ovation magnifique, et comme, nous en sommes convaincus, il n'y en a jamais eu en pareille circonstance. Les rues par où devait passer le nouveau Bourgmestre étaient brillamment pavoisées. Plusieurs arcs de triomphe étaient dressés. Nous avons dit qu'un corlège devait aller la station pour y recevoir M. Alph. Vandenpee- reboom. A onze heures %Ie: cortège est parti de l'Hôlel-de-ville. Il était composé de deux groupes principaux, le premier, représentant la vie des classes laborieuses, était formé d'une députalion des Écoles communales gratuites, précédée de leur musique; d'une députalion de l'École des orphelins, précédée de leur musique; puis ve nait une députalion de l'Atelier-modèle précédée de deux clairons, s'avançant bannière déployée et portant des trophées avec les échantillons de toutes les étoffes fabriquées l'école d'appren tissage depuis sa création. Arrivait ensuite un groupe de travailleurs, mais de vrais ouvriers qui venaient de quitter leur ouvrage pour venir au-devant de leur nouveau bourgmestre. C'é taient les terrassiers occupés actuellement aux travaux extraordinaires de nivellement des anciennes fortifications. Ces hommes avaient quitlé leur travail pour se joindre au cortège; ils étaient suivis des invalides du travail repré sentés par deux députations, la première d'un groupe de vieillards sévèrement habillés de noir arec cravate blanche, chapeau noir et manteau de la mêtpe couleur c'étaient les pensionnaires de l'hospice le Nazareth, dans leur costume or dinaire des jours de fête. Puis venaient les vieillards de l'hospice du Béguinage très-proprement vêtus de leur cas quette noire bande bleue el de leur surtout en drap gris. Le deuxième groupe principal représentait la vie el l'activité des classes moyennes de la société. C'était d'abord une députalion de l'A cadémie de dessin et d'archileclure puis des députations du Collège et de l'École moyenne; arrivaient ensuite les membres de la Société de littérature flamande; un groupe formé d'une députalion de notre Association agricole; toutes ces députations s'avançaient avec bannières dé ployées et précédaient la Société royale de S' Sébaslien, dont notre nouveau Bourgmestre est le chef-homme. Cette société qui est composée de l'élite de la bourgeoisie d'Ypres, se groupait autour de son brillant chapeau, don précieux du Boi. A la tête de cette députalion se trouvait le Boi de la société, homme belle prestance et portant avec une noble fierté le magnifique collier de la société où se trouvaient suspendues des médailles, souvenirs de Ions les âges, com mencer de l'année 1302, date de la fondation de la sociélé. Ce groupe n'est pas celui qui a été le moins remarqué. A la suite arrivait la musique de notre beau corps des Sapeurs-Pompiers; un fort détache ment de la Garde civique ainsi que la demi- batterie de l'artillerie du même corps; enfin ve naient les Pompiers. Toute cette dernière partie se trouvait sous les ordres de Monsieur' le major de laGarde civique active de notre ville. Le cortège que nous venons de décrire la hâte était suivi des voilures occupées par le corps communal et précédant la voiture dans laquelle devait se trouver l'honorable M. Vanden peereboom, noire nouveau Bourgmestre, côté de M. Vrambout^ gouverneiîr intérimaire de la Flandre occidentale, et ayant pour vis-à-vis M. Carton, commissaire de l'arrondissement, el M. Pierre Beke, échevin de la ville. Des deux côtés de celle voilure s'avançaient trois membres de la Sociélé royale de S' Sébas tien, formant une escorte d'honneur. Le corlège était précédé de gendarmes cheval et fermé par un détachement du corps des Sapetirs-Pouipiers. ORDRE DU CORTÈGE. Gendarmerie cheval. Oéputatioa des Écoles communales gratuitesprécédée de leur musique. Députation des Orphelins précédée de leur musique. Atelier-modèle, précédé de deux clairons. Travailleurs. Invalides du travaildéputation du Nazareth, du Béguinage. Académie. Ecole moyenne. Collège communal. Société de littérature flamande. Association agricole. Société royale de S1 Sébaslien. Musique des Pompiers. Garde civique, infanterie. Garde civique, artillerie. Pompiers. Voitures des autorités. Membres de S* Sébastien, yoitcrk du Bocrgmbstre, membres de S1 Sébastien. Pompier». A la station, le convoi, spécial n'était pas encore signalé. Mais vers midi vingt minutes, le train est arrivé et M. Vandenpeereboom a été accueilli par le Conseil communal et ses amis avec effusion. II était accompagné de M. le Gouverneur ad intérim et de MM. Loos, Ma- nilius, E. Vandenpeereboom et De Breyne, ses collègues la Chambre, invités par le Conseil communal pour assister celle fête donnée par la ville d'Ypres un ami el co-religionnaire politique. M. le ministre de la justice devait venir aussi Ypres, mais les travaux de la Chambre l'en ont empêché. .Sur ce train étaient aussi le directeur du chemin defer de la Flandre occidentale M. Auguste Chaolrell, et l'inspec teur de la voie, M Emile Vanden Bogaerde. Après avoir passé devant le front de la Garde civique et des Pompiers réunis la station, M. Vandenpeereboom, entouré du Conseil com munal, s'est dirigé vers les voitures qui de vaient fermer le cortège, reformé dans l'ordre que nous avons décrit. On s'est ainsi rendu l'Hôlel-de-ville par la rue des Bouchers, de Bailleul, au Beurre et la Grand'Place, au mi lieu d'une foule innombrable composée de la population pon-seulemenl de la ville, mais des localités environnantes. Arrivé sur la Grand' Place, le cortège a été salué par les clairons de la garnison qui se trouvaient placés sur le bef froi, el l'effet produit par ces accords guerriers parlant de cet antique monument, a été sai sissant. Les invités el les membres du Conseil com munal sont descendus de voilure s«r la place en face de la partie des Halles dite Nienw-werk el le nouveau bourgmestre y est monté suivi de toutes les personnes ayant pris part celte ova tion. La vaste nef brillamment décorée, n'était pas trop grande pour contenir la foule qui vou lait admirer ce spectacle. Sur l'estrade se trouvaient réunies les auto rités civiles, militaires el ecclésiastiques. Autour d'une table se sont assis les membres du Conseil communal el la séance a été déclarée ouverte afin de pouvoir procéder l'installation du nou veau chef de la commune. M. le secrétaire a donné lecture de l'arrêté de nomination de M. Alphonse Vandenpeereboom et de l'acte de prestation du serment entre le« mains de M. le Gouverneur ad intérim. M. Beke s'est alors exprimé en ces termes Monsieur Vandenpeebebooh, Par arrêté royal en date du 26 Février 1859, il a plu Sa Majesté de vous élever la première dignité commu nale de cette ville. En signant cet arrêté, Notre Roi vénéré t comblé les vœux tes plus chers de tous les Yprois. Tous vos concitoyens ont accueilli votre avènement au siège présidentiel de ta commune avec un immense cri d'allégresse, avec l'enthousiasme le plus sincère, le mieux senti. Cette acclamation, Monsieur Vandenpeereboom, partait du cœur. Elle avait pour objet le magistrat qui, par l'aménité de son caractère, par sa franchise et sa loyauté avait su con quérir les sympathies générales, elle s'adressait celui qui, pendant une carrière administrative de plus de seize ans, avait mis,avec un noble désintéressement, au serviec de la ville d'Ypres, toutes les qualités solides et éminen- tes qui distinguent l'administrateur hors ligne. Elle avait sa source dans la profonde reconnaissance que les Yprois ont vouée celui qui, maîtrisant la fougue de la jeunesse, sacrifiant les plaisirs et le repos, a bien voulu employer tout ce qu'il avait d'intelligence virile, de généreux dévouement, au bonheur et la glo rification de sa ville natale. Nommé échevin en 1845, vous n'avez pas tardé, Monsieur Vandenpeereboom, de devenir lame de l'ad ministration communale d'Ypres. Vous avez attaché votre nom toutes tes améliorations, tous les progrès qui se sont réalisés depuis lors dans notre ville. Il me serait impossible de retracer ici, même larges traits, toutes les choses grandes, utiles, durables qui se sont produites, grâce votre initiative et toujours avec votre concours le plus actif, le plus efficace. Je ne puis cependant passer sous silence, la glorieuse part que vous avez prise, au début de votre carrière, la réorganisation de l'instruc tion primaire gratuite. A cette époque il existait i Ypres une école primaire sous la dénomination de la Loyc. Cette école mal admi nistrée, sans direction sérieuse, abandonnée pour ainsi dire au hasard par ses tuteurs, n'exerçait aucune in fluence salutaire sur la jeunesse. L'instruction et la ■noralisation y étaient complètement négligées, et il ne sortait de cette école que des enfants grossiers qui deve naient plus tard, sinon des mendiants el des vagabonds, du moins, quelques heureuses exceptions près, des ouvriers ignares qui ne pouvaient jamais s'élever au-

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1