Je serais indigne d'être votre 'premier
magistrat, car je serais un ingrat, si je
ne m empressais de vous exprimer toute
ma gratitude, pour l'accueil si sympa
thique, si enthousiaste que vous m avez
fait le jeudi, 3 Mars 1859.
Ce devoir, je le remplis avec bonheur.
J'ai compris que je viens de contracter
vis-à-vis de vous, une dette nouvelle et
sacrée; je m'efforcerai de l'acquitter.
Je remercie de tout cœur les diverses
autorités, les corps, les institutions, les
sociétés et les particuliersqui ont bien
voulu contribuer rendre si brillante
une journée qui sera la plus belle de ma
vie
Alp. Vandknpeep.eboom,
IV 1,863. 18e Année.
Jeudi, lO liai» 1859.
LE PROGRES,
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'Ait DON DISSEMEiM.
Vires acauinl eunao.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4francs. I Lf. Progrès parait le Jeudi et leDimanche. Tout ec qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypr.es, 5 Mare i85<).
Chers Concitoyens,
LE BOURGMESTRE DE LA VILLE D'YPRES,
ALP. VA1VDBXPEBREB003I.
Trau, 9 Mars.
Les quêteurs qui oui accompagné là caval
cade philanthropique de Lundi dernier, ont
recueilli une somme de 833 francs, qui sera
distribuée aux indigents par les soins de la
commission, sous l'approbation du collège des
Bourgmestre et Echevins.
Dans le compte-rendu des fêtes qui ont eu
lieu l'occasion de l'installation de M. Vanden-
peereboom, en qualité de Bourgmestre de la
ville d'Ypres, une erreur s'est glissée. Nous
avons dit que M\l. les sous-officiers du 11" de
ligne ont chanté plusieurs chœurs pendant le
banquet. Nous nous étions trompé quant aux
exécutants; au lieu des sous-officiers du 11»,
c'était la Société des Mélophiles qui s'était fait
entendre; mais nous n'avons rien changer
l'opinion émise sur la façon remarquable dont
les chœurs ont été enlevés.
LIE ŒMH1TT®-
[Suite.)
Le moine qui accompagnait Richard, abbé de Saint-
Non, s'était tenu distance pour ne pas gêner les pre
miers épanchemenls de la rencontre des deux amis il
avait traversé l'atelier jusqu'au tableau, qu'il examina
en face, sans s'effaroucher du costume historique de
Susanne, parce qu'il ne l'avait certainement pas remar
qué. Mais quand, force de remarquer, il finit par soup
çonner que c'était une femme nue qu'il voyait sur la
toile, il baissa les yeux fit un signe de croix, et se rap
procha, sans affectation de l'abbé qui l'avait introduit.
Ce bon religieux ressemblait si complètement l'un des
vieillards du tableau, qu'on ne pouvait douter que le
peintre l'eût fait servir de modèle son insu, sinon de
son consentement. Il avait, comme son portrait, un air de
candeur et de naïveté joviales une physionomie ouverte
et probe, un sourire avenant et affable c'était une ex
cellente nature d'homme que la vie monastique n'avait
pas atrophiée. Le père Alexandre conservait, A travers
les austérités et les épreuves du cloître le caractère in
dulgent, doux, facile et honnête qu'il aurait eu dans le
monde et qui l'eut fait aimer et estimer dans toute autre
condition que celle qu'il devait au hasard plutôt qu'à une
Représentation dramatique donnée par ItllM.
les sons-officiers du II* de ligne.
MM. les sou*-officiers ont donné Dimanche
dernier une seconde soirée dramatique. Pour
la première fois, ou a donné le Conseil de révi
sion, pièce tout fait militaire' et qui a par
conséquentétéexéculéeavec tout le naturel que
doivent posséder des acteurs qui. en jouant leur
rôle, ne sortent pas du cercle ordinaire de leurs
habitudes.
Quant la seconde pièce, les deux vieilles
gardes, elle a eu un succès d'hilarité et a été
représentée avec beaucoup de verve et d'entrain
Il serait difficile de dire qui a mieux rendu
le rôle de Vertuchou ou celui de Mme Po-
tichon mais nos deux acteurs doivent avoir la
conscience que ces rôles ont été bien joués, car
its ont été fortement applaudis et rappelés après
la chute du rideau.
Un bal a suivi celte représentalion et s'an
nonçait comme devant être très-brillant, quand
un accident fatal est venu étendre un voile de
tristesse sur celle réunion qui avait des dispo
sitions joyeuses. M. Auguste M«rghclynck, après
avoir assisté la représentation, s'est senti in
disposé etau sortir de la salie, il a été frappé
d'une congestion cérébrale que les secours de
l'art ont été impuissants combattre. La mort
a été pour ainsi dire immédiate. Cet événement
douloureux, de suite connu, a produit dans la
salle une sensation unanime de regret et de
tristesse partagée par toute la population.
Monsieur Véditeur du Progrès,
Je vous prie de vouloir insérer dans votre
journal la note ci-jointe
Quelques personnes qui ne me connaissent pas,
répandent le bruit que la candidature de M. Her-
tnans de Bruges, qui vient d'être nommé notaire
Ypres, a été appuyée par moi.
Cette assertion est complètement inexacte.
Je ne connais pas le nouveau notaire, je ne l'ai jamais
vu, je n'ai soutenu sa candidature ni directement ni
véritable vocation. 11 n'était pas né capucin, mais il l'était
devenu, sans rien changer sa belle âme toujours pos
sédée de l'amour du bien, toujours pleine de généreux
sentiments et de nobles instincts, toujours pure et irré
prochable. Il pouvait passer pour un philosophe chrétien,
quoiqu'il ne sût pas même ce que c'était que la philoso
phie car il avait autant d'ignorance qu'un vrai capucin
est capable d'en avoir. Mais s'il n'était pas plus lettré
qu'il ne Taillait pour lire son bréviaire et quelques ou
vrages de piété il connaissait le cœur humain, il aimait
ses semblables, il se consacrait avec une complète abné
gation les servir, les aider, les soulager, les rendre
meilleurs et plus heureux. Celte charité inépuisable et
infatigable avait fait de lui un saint, aux yeux du peuple
qui le voyait sans cesse distribuer des aumômes, consoler
les affligés, soigner les malades et visiter les pauvres.
Quand il passait dans la rue, on s'inclinait avec respect,
on prononçait son nom avec reconnaissance, on s'appro
chait pour toucher sa robe de bure et pour recevoir sa
bénédiction.
Claude Richard, abbé de Saint-Non, qui se trouvait
par hasard marchant de compagnie avec le père Alexan
dre, n'avait avec cclui-ci aucune analogie d'habitudes,
d'idées ni de caractère il portait cependait le petit collet
avec la qualité d'abbé, et c'était seulement ces deux
titres qu'il dépendait de la profession ecclésiastique. Son
insouciance absolue popr tout ce qui ne tenait pas aux
indirectement, j'at vu cette nomination avec regret,
alors que des candidats de notre arrondissement
très-recommandableset vivement recommandés par
moi, sollicitaient la place laissée vacante par la re
traite de l'honorable notaire Renty.
Le gouvernement, j" Ie reconnais, en nommant
tel notaire qu'il juge convenable use de son droit
moi j'use du mien en faisant la déclaration qui pré
cède.
representant.
9 Mars 1859.
VILLE D'YPRES. Coseeil commcnak.
Séance publique fixée au Samedi, u Mare i85g,
quatre heure* de relevée.
ordre du jour
i* Communication de pièces.
Approuver le compte i858 du Collège com
munal d'enseignement moyen.
3* Arrêter les rôles de la taxe provinciale sur
les chevaux, bêtes cornes et moutons et celle sur
lescliiens.
4* Statuer sur une demande de terrain bâtir
entre la rue des Bouchers et celle du Progrès.
5* Émettre un avis a, sur les demande» d'au
torisation formulées par les Hospices, le Bureau de
Bienfaisance et le Bureau des Marguilliers de l'é
glise S'Jacques, l'effet de pouvoir accepter les li
béralités testamentaires de M"" Lenoir, née Marie
Van Acker; b, sur le cahier des charges, clauses et
conditions pour la location publique de propriétés
rurales appartenant aux Hospices.
6* Approuver les comptes de l'École commu
nale du soir pour les exercices 1857 et i858.
Samedi dernier, M. le Bourgmestre a inau
guré son administration par une visite aux
établissements dépendants de l'administration
des Hospices, dont l'art. 91 de la loi du 30
Mars 1836 confie la surveillance au collège des
Bourgmestre et Echevins. Dans sa tournée, il
était accompagné de M. l'échevin Pierre Beke
et de la commission administrative du Bureau
charitable
Partout il a été accueilli par des acclama
tions et avec les mêmes témoignages d'affection
arts et surtout aux antiquités, contrastait avec son ardeur
passionnée pour tout ce qui s'y rattachait de près ou de
loin.
Et Robert, où est-il donc? demanda l'abbé de Saint-
Non Fragonard qui venait de ie quitter pour aller au
P. Alexandre. Robert ne sais-tu pas où il est, l'abbé?
reprit ie peintre, qui embrassa cordialement le capucin
en échangeant avec lui un bonjour amical. Il s'est re
penti d'avoir commencé un admirable tableau et il est
allé l'Académie de France faire amende honorable au
près de ce terrible M. Naloire. Voilà une étrange
fantaisie dit l'antiquaire, qui courut au tableau et en fit
l'examen minutieux sans ouvrir la bouche, pendant que
Fragonard et le P. Alexandre se témoignaient l'un
l'autre le plaisir de se revoir. Il y a plus d'un mois
que vous êtes absent de Rome lui disait le capucin avec
un visage affectueux. Oui, padre, et je ne suis revenu
Rome que malgré moi, entre deux carabiniers du pape
qui me servaient d'escorte, comme si je fusse un cardinal
ou un monsignorc. Deux carabiniers repartit gaie
ment le moine. Vous aviez peur des voleurs c'est bon
signe pour votre bourse. Ma bourse! depuis longtemps
clic était aussi plate que possible, et je n'y songeais pas
en faisant l'amour. Vous ne changerez donc jamais,
mauvais sujet que vous êtes Quand imiterez-vous la sa
gesse de Robert! Tu étais là dans l'ancienne Étrurics
dit l'abbé de Saint-Non qui s'était mis dessiner un*