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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
IV 1,865* - 18e Ansicc. Jeudi, 17 Mars 1856.
Vires acquirit eundo.
LE PROGRÈS
ABONNEMENTS Ytres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces, 4 francs. f Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Il me serait agréable de connaître, pour la fin
d'Avril, la suite qui aura été donnée la présente.
LE COMMISSAIRE D'ARRONDISSEMENT,
Hemki CARTON.
M. Mortier a donné, Samedi d', sa deuxième
leçon, plus de quatre-vingt personnes assistaient
la séance; c'étaient presque tous des jardi
niers. L'honorable professeur s'est principale
ment attaché exposer les principes qui doi
vent guider pour la taille et la conduite de la
vigne; après il s'est occupé de la greffe, en ayant
constamment soin d'appuyer ses explications
par des démonstrations pratiques.
M. Morlier donnera sa troisième leçon le Sa
medi, 26 Mars, dix heures du malin dans
celle leçon il se propose de traiter de l'ébour-
geonnemenl du pécher, de différentes manières
de greffer, enfin, il passera la culture en pé
pinière et s'occupera successivement du serais
et du repiquage ainsi que de la plantation des
boutures et des marcottes, etc.
Nous engageons beaucoup tous ceux qui cul
tivent des arbres fruitiers fréquenter ce cours.
VILLE D'YPRES. Co.v.eil comenu.
Séance publique du Samedi, il Mars i85g.
La séance est déclarée ouverte par M. le bourg
mestre Alphonse Vandenpeereboom, en présence
de MM. Pierre Beke, échevin Théodore Vanden
Bogaerde, Legraverand, Édouard Cardinael, Ernest
Merghelynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Be-
cuwe, Auguste Maieur Charles Lannoy Paul
Bourgois, Louis Van Alloyuues, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal
de la séance du 3 Mars 1859 la rédaction en est
approuvée.
A la suite de cette approbation, M. le président
remercie avec effusion les conseillers de l'accueil
sympathique qu'ils ont montré s leur nouveau
Bourgmestre. Comme ami et comme chef de l'admi.
nistralion, il sent le besoin de témoigner toute sa
reconnaissance aux membres du Conseil pour les
marques de bienveillance qui lui ont été données,
l'occasion de son avènement au siège de premier ma
gistrat de la ville d'Ypres.
Il est donné communication d'une missive de la
Société d'agriculture de l'arrondissement d'Ypres
qui prie le Conseil de mettre S sa disposition un local,
pour y placer lesinstrumenls aratoires perfectionnés.
Cette demande est prise en considération et il y sera
donné suite.
Deux lunettes, situées entre la porta de Lille et
celle de Menin, sont nivelées. Le Conseil autorise
le collège d'offrir ces terrains en location pour un
an, avec l'intention de les convertir plus tard en
prairies.
Il est donné lecture d'une lettre de M. De Stuers
qui offre sa démission de membre de l'adminis
tration d.es Hospices civils. Elle est acceptée pure
ment et simplement par le Conseil qui refuse
d'admettre les motifs sur lesquels le démissionnaire
l'appuie.
L'assemblée approuve le compte du Collège com
munal pour l'exercice <858. Il offre en recette la
somme de 16,659 fr. et en dépense celle de 15,75g
fr. Il y a donc un excédaut de 900 fr.
Le rôle de la taxe provinciale sur les chevaux,
bêtes cornes et moutons, est arrêté comme suit
chevaux au-dessus de trois ans, ai5 au-dessous de
3 ans, îj; bêtes cornes de plus de deux ans, 693;
de moins de deux ans, 288; moutons, 90.
Le rôle de la taxe provinciale sur les chiens est
approuvé comme suit chiens de chasse, 25 chiens
de toute autre espèce, 454.
11 est parvenu l'administration des propositions
"pour l'achat d'un terrain s bâtir situé entre la rue
des Bouchers et celle du Progrès. Le Conseil en au
torise l'aliénation aux conditions ordinaires.
L'assemblée émet un avis favorable l'acceptation
des libéralités testamentaires faites par Mm* Leuoir,
née Marie Van Acker. Elle» consistent en legs
1* d'une somme de 2 i,5oo fr., l'administration des
Hospices, pour fondation de deux lits dans des insti
tutions charitables 2* d'une somme de 1,000 fr. su
Bureau de bienfaisance; 3° d'une somme de 800 fr.
l'église S' Jacques et 4° de celle de 5oo fr.
la confrérie de S" Barbe, instituée en la collégiale de
S' Martin et au nom de laquelle le conseil de
fabrique de cette église acceptera.
Le cahier des charges, clauses et conditions pour
la location des propriétés des Hospices civils, dont le
bail est sur le point d'expirer, est approuvé. Le fer
mage actuel s'élève t2,i5i fr. pour l'accumulation
des biens offrir en adjudication publique.
Les comptes des exercices 1867 et 58, de l'École
du soir, sont arrêtés par le Conseil quiaprès avoir
d'urgence et en comité secret, fait les présentations
de candidats pour les nominations des chefs du
corps des Sapeurs-Pompiers, se sépare sept heures
du soir.
Trat», 16 Mars.
Nous trouvons dans le Bulletin adminis
tratif de l'arrondissementrf'Ypres une instruc
tion que nous recommandons l'attention de
tout le monde nous avons eu cet hiver une
température si extraordinaire, qu'il y a fort
craindre que nous aurons celte année une im
mense quantité de chenilles.
Messieurs,
La Députation permanente, par arrêté du 7 Dé
cembre 182b, inséré au Recueil des actet do la dite,
année, page 725, a pris des dispositions, .pour que
l'écbeuillage fut régulièrement pratiqué dans toutes
les communes de celle province. Ces prescriptions,
il faut bien l'avouer, n'ont pss toujours été ponc
tuellement exécutées il y a même des localités où
on peut les considérer comme tombées en désuétude.
Cependant il faut reconnaître que celle mesure em
prunte un caractère d'opportunité et d'urgence aux
circonstances au milieu desquelles nous nous trou
vons. 11 est craindre en effet a la suite de l'extrême
sécheresse et de la douce température que nous
avons eues dans ces derniers temps, qu'une énorme
quantité de chenilles et autres insectes n'infectent
les champs.
Je crois donc ntile de vous rappeler les disposi
tions qui concernent cet objet, et afin d'en assurer
l'exécution, je vous prie de faire publier deux fois,
dans les formes ordinaires et huit jours d'inter
valle, un extrait de l'arrêté du 7 Décembre 1826 et
d'inviter vos gardes-champêtres exercer une sur
veillance spéciale cet égard. Vous recommanderez
surtout ces agents d'allet* prévenir officieusement
tous ceux qu'ils trouveraient en défaut de se con
former ce règlement.
Je ne doute pas, Messieurs, que vos administrés
n'apprécient l'utilité de cette mesure et qu'ils ne
s'empressent de se conformer aux avis officieux que
vous leur ferez donner cet égard. Si, contre mon
attente, ces recommandations restaient sans résul
tats, je vous engage faire écheniller d'office aux
frais des retardataires, le tout conformément l'ar
ticle 5 de l'arrêté précité.
Vous remarquerez que cette mesure a déjà fait
l'objet d'une circulaire de M. le Gouverneur de la
province, en date du 18 Janvier 1859, insérée au
Mémorial administratif de celte année, et je crois
de mon côté devoir la recommander votre sérieuse
attention.
LIE ©METTO.
iii.
[Suite.)
La porte de la chambre où Seïla était renfermée ne se
fût pas ouverte sans violence, si l'abbé de Saint-Non
n'eût pénétré dans cette chambre par line autre porte
dont il avait la clé; il introduisit aussitôt Frsgonard et le
P. Alexandre, qui trouvèrent la jeune fille assise dans un
coin, et pleurant, lo visage caché dans ses mains. Quand
clic se hasarda enfin lever les yeux *ur ces trois hom
mes qui la regardaient avec étonnement, elle espérait
encore voir Robert au milieu d'eux, et ses larmes redou
blèrent au lieu de s'arrêter. La vue du moine avait pour
tant calmé l'effroi dont elle était saisie depuis que Fra-
gonard avait fait mine delà poursuivre, mais son désespoir
n'était que plus vif et plus complet.
Sa remarquable beauté inspira tout d'abord an père
gardien cet intérêt, celte bienveillance, eette sympathie
qu'une femme jeune et belle qui pleure est toujours sûre
d'inspirer. L'abbé de Saint-Non avait reconnu du pre
mier coup-d'oeil le modèle de la Susaooe du tableau.
Quanta Fragonard, il ne se lassait pas de l'admirer en
roulant mille projets dans sa tête, qui tous avaient le
même but, celui d'une conquête amoureuse. Seïla était
de petite taille; mais cette taille, ornée d'un embonpoint
naissant qui en harmonisait les formes gracieuses avait
toute la perfection et tout le charme que l'art peut don
ner ses créations les plus idéales;sa tête, que couronnait
un diadème de cheveux noirs arrangés en tresses lisses et
brillantes, prenait tantôt un noble port de reine, tantôt
un voluptueux abandon de courtisane. Ses traits, aussi
purs et aussi corrects que ceux d'un camé antique, étaient
ordinairement couverts d'un voile de mélancolie qui pas
sait par intervalles dans ses grands yeux au regard lumi
neux et dans son sourire l'expression passionnée, comme
ces nuages qui courent sous le ciel bleu et incandescent
de l'Italie, et qui projettent leurs ombres sur la terre
éblouissante de soleil. Son teint n'était pas plus brun,
ses dents n'étaient pas moins blanches, que le* dents et
le teint des Romaines, et pourtant il y avait dans sa phy
sionomie fière et douce la fois le caractère indéfinissable
d'un sang étranger.
Eh bien père Alexandre? dit Fragonard d'un air
de triomphe et d'ironie Robert est un vaurien comme
moi. Ma fille, qu'avez-vons pleurer? demandait avec
bonté le religieux, qui s'était approché de Seïla. 0
mon Dieu messieurs, je vous en conjure, laissez-moi
sortir! dit-elle d'une voix suppliante. Personne de
nous ne songe vous empêcher de partir, répliqua le
P. Alexandre en s'éloignant du passage de Seïla qui
s'était levée en chancelant et en répandant de nouveaux
torrents de larmes. Je n'aurai jamais le courage de
reparaître devant mon père! murmurait Seïla, qui re
tomba sur une chaise auprès de la porte de la rue.
Devant votre père, mon enfant? dit le capucin qui avait
entendu cette exclamation lamentable. Vous êtes donc
coupable Vous craignez donc les reproches paternels?...
Qu'avez-vous faite?... Moi, monsieur! répliqua-t-elle,
comprenant les soupçons auxquels devaient donner lieu
sa présence chez Robert cette heure indue, ses larmes,
son embarras et la crainte qu'elle manifestait de rentrer
chez son père. M. Hubert Robert m'a priée de poser pour
un tableau de Susanne qu'il avait commencé avant de
m'avoir rencontrée; j'ai consenti lui servir de modèle...
Et j'ai perdu la boite de malachites que mon père m'a
vait confiée Quel est votre père lui demanda le
capucin, qui ne devinait pas le rôle que cette boite de