9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 1,871. 18* Année. Jeudi, 7 Avril 1859 tires acquinteundo. LE PRIMES nrrn usât tssr *- ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne t5 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. Tpbei, 6 Avril. Nous avons sous les yeux le rapport de M. Moreau sur le projet de loi relatif la nouvelle répartition des représentants et des sénateurs. Après des considérations générales assez lon gues, la section centrale émet l'avis qu'il convient de procéder une nouvelle répartition des con seillers provinciaux d'après le chiffre de la po pulation actuellement constaté. Elle a ensuite adopté la nouvelle répartition des membres des deux Chambres, basée sur une population de 4,630,000 habitants et telle qu'elle est proposée par le gouvernement. Elle a été appelée aussi examiner d'autres questions qui lui ont été soumises par les sections. Ici nous citons textuellement l'intéressant travail de M. le rapporteur La 1" et la 3°secti(m ont appelé l'attention de la sec tion centrale et celle du gouvernement, sur la nécessité de soustraire, par une mesure législative, les électeurs aux influences illégitimes auxquelles ils peuvent être en butte dans l'exercice de leurs droits de vote, et sur le point de savoir si la répartition des électeurs dans les bureaux et d'après un ordrealphabétiquegénéral pour chaque district électoral n'atteindrait pas ce résultat. La 1" section attire encore l'attention du gouvernement: 1* Sur l'exécution de l'art. 19 do la loi communale qui statue que le pouvoir législatif détermine, dans la prochaine session avant le renouvellement des conseils communaux, les changements apporter àla classification des communes d'après les éiats de population. k 2* Sur le point de savoir s'il n'y aurait pas lieu de procéder une nouvelle répartition des conseils provin ciaux, en raison des changements que la population subie depuis 1836. 't, Le rapporteur de la 2" section a également reçu mis sion de demander en section centrale si le gouvernement ne jugerait pas convenable d'insérer dans la loi des dis positions consacrant la formation des sections électorales, en suivant l'ordre alphabétique des noms des électeurs La A' section attire aussi l'attention de la section centrale et du gouvernement sur l'urgence d'introduire dans la loi électorale des modifications propres assurer l'indépendance, le secret et par suite la sincérité des votes des électeurs, notamment en formant les sections d'après l'ordre alphabétique des noms des électeurs et non pat- communes eu fractions de communes, comme cela a lieu aujourd'hui. Elle émet en outre le vœu que ce mode de procéder LIS METTO. VI. [Suite.) On ne répliqua pas, mais on ouvrit aussitôt, sans que personne se présentât pour introduire Seïla et son guide, ils entrèrent et refermèrent la porte derrière eux. La pluie tombait flots. Le P. Alexandre attendit un instant que le custode vint sa rencontre ne le voyant pas, il s'avança jusqu'au seuil de la petite maison où logeaient Marco et son père la salle était vide, et le moine eut beau appeler, on ne lui répondit pas. Il s'étonna de l'ab sence des gens qui se querellaient tout l'heure avec tant de vivacité et qui né lui avaient pas refusé l'entrée du Ghetto; mais le temps, la pluie, et la jeune fille qu'il avait prise sous sa protection, lui conseillaient de se bâter il se promit toutefois de ne pas sortir sans avoir vu Marco et sans l'avoir interrogé sévèrement sur sa conduite. Il passa outre et se dirigea vers la demeure du joaillier Mondaio. Seïla du moment où elle avait entendu la porte du Ghetto se fermer derrière elle, s'était sentio comme retranchée du nombre des vivants elle ne voyait plus rien de tout ce qui l'entourait; elle suivait machi nalement le moine, qui pressait le pas pour que sa com pagne pût trouver un abri avant que l'orage fut dans Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui eomrérrtc le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. ——M—M soit mis en vigueur pour les élections qui doivent se faire au mois de juin prochain. La 5* section saisit la section centrale de la question de savoir s'il n'y a pas lieu de prendre des mesures pour assurer la liberté entière et la sincérité des élections. Enfin la 6e section invite le gouvernement faire connaître son intention sur le point de savoir si, au lieu de faire la répartition des électeurs en sections, en les formant par cantons, communes ou fractions de com munes les plus voisines, il ne serait pas préférable de suivre, dans cette opération, l'ordre alphabétique des noms des électeurs de chaque district. En présence de ces décisions de toutes les sections, la section centrale cru que celles-ci lui imposaient l'obli gation d'examiner et de discuter la question dont elles avaient été saisies, et c'est ce qu'elle a fait dans plusieurs séances. Elle s'est demandée, d'abord si en prescrivant la ré partition des électeurs dans les sections, d'après l'ordre alphabétique de leurs noms, on n'apporterait pas une amélioration réelle la loi électorale, et, l'unanimité, elle n'a pas hésité donner cette question de principe une réponse affirmative. En effet, ce que tous nous devons rechercher et vi- vèm'cnt désirer, c'est que dans les élections les citoyens puissent remplir leur haute et nobie mission avec l'indé pendance la plus grande et la liberté la plus entière, c'est qu'ils puissent donner en toute sécurité un vote réfléchi, tel qu'il leur est dicté par leur conscience, c'est enfin que la liberté des opinions er cette manière reçoive des garanties efficaces, afin qu'elles puissent se mani fester sans contrôle et que le résultat des élections soit l'expression franche et sincère du corps électoral. La section centrale, en vous proposant d'adopter celte mesure né tâche que d'atteindre ce but louable et ne désire d'autre résultat, si ce n'est d'assurer la marche régulière de nos belles institutions nationales, en taris sant une source d'abus déplorables. 11 ne s'agit pas ici, ni de dénaturer notre législation électorale, ni d'altérer ou de changer en quoi que ce soit, les bases ou les principes de notre système d'élection, tout se borne réaliser des améliorations notables et in diquées par l'expérience corriger seulement ce qu'on a reconnu être défectueux dans la formation des sections électorales. Le procédé que l'on propose pour répartir des élec teurs dans les différentes sections est d'ailleurs le même que celui qui a été établi dans la loi organique des con seils des prud'hommes, du 7 février 1859 (art. 16), sans qu'il ait soulevé la moindre objection, quoiqu'il s'agisse également, dans ce cas, de classer des électeurs domiciliés dans diverses communes. Dans l'opinion de la section centrale, cette nouvelle disposition n'est pas un moyen mis en œuvre pour don- toute sa violence; elle ne s'apercevait pas que ses vête ments étaient trempés de pluie du fond de sa pensée, elle disait adieu Robert, et elie se résignait meurir. Elle eut donné dix ans d'existence pour ne pas se trouver là Quand elle reconnut la maison paternelle; quand elle écouta le tintement de la sonnette que le moine avait fait mouvoir, quand elle se dit que son père allait paraître et lui demander compte de son absence, elle se trouva si faible et si découragée, qu'elle regretta d'être venue elle était prête tomber en défaillance. On tarde bien nous ouvrir, objecta le bon moine. Il n'y a peut-être personne dans la maison Oh mon père est chez lui sans doute; c'est demain la Pâques, et il se prépare célébrer cette grande fête selon le rite de notre religion. Ce soir, on doit tuer l'agneau pascal...— Il nous saura mauvais gré de l'avoir troublé dans ses pra tiques... Je souffre de vous voir ainsi exposée la pluie... Il se fit quelque mouvement dans l'intérieur du logis, et bientôt un pas lourd et traînant s'approcha de la porte. On ne l'ouvrit pas tout de suite, mais une tète parut dans l'encadrement lumineux d'un judas qui avait glissé sans bruit sur des rainures, et qui permettait de juger les in tentions des gens du dehors par leurs figures comme par leurs paroles. Cette fois, malgré la violence de l'averse, le P. Alexandre ne fut pas trop tenté d'entrer dans la maison, en remarquant que celte hideuse grimace de ner un parti une prépondérance sur un autre elle ne s'applique spécialement aucune classe d'électeurs, tous, quels qu'ils soient, électeurs des villes ou des campagnes, conservent le droit et la facilité de voter qu'ils avaient auparavant, mais ils auront mieux que jadis la faculté de le faire suivant l'inspiration de leur conscience. Personne en effet, ne peut nier que quand les élec teurs d'un même canton d'une même commune se réunissent danslcmémc bureau pour exercer leurs droits, il ne soit bien plus facile de faire céder ces électeurs des impulsions directes (n'impotté d'ailleurs leur origine) qui les pressent d'une manière quasi irrésistible, et ainsi de violenter leur conscience par des moyens peu loyaux. Alors l'on range plus facilement sous sa discipline des citoyens craintifs ou qui ne peuvent se mettre l'abri de lôutë vengeance électorale, alorâ ceux-ci ne peuvent se soustraire aux influences illégitimes qui les asser vissent, alors aussi le contrôle des bulletins marqués désignant implicitement l'électeur se fait aisément, et pour peu qu'on ait l'expérience de ce qui se passe dans les élections, on reconnaît sans trop de difficultés, si pas toujours quel a été le vote émis par chaque électeur, du moins quels sont les suffrages donnés aux élus ou aux candidats par les électeurs de certains cantons ou communes. De là naissent ces calculs en supputations qui se fbnt après chaque élection et deviennent un germe de divi sions fâcheuses dans le corps électoral, tantôt en signalant au pays les sentiments politiques, soit des électeurs de certaines communes, soit ceux des habitants des villes qu'on oppose ceux des habitants des campagnes, tantôt en représentant les élus des deux Chambres comme ayant reçu leur mandai uniquement des électeurs, ÔU ruraux, ou urbains. La section centrale pense qu'en ne groupant plus les électeurs par commune séparément autour de l'urne électorale, qu'en les y appelant confusément en suivant l'ordre alphabétique de leurs noms, soit qu'ils vivent en ville ou la campagne, on fera disparaître ces distinctions irritantes et qui placent en mémo temps dans une position pénible les représentants de la nation. L'union entre tous les membres du corps électoral deviendra aussi plus intime,; tous égaux et mis en contact immédiat les uns avec les outres, au moment d'excrcor leurs droits de citoyen, ils trouveront dans ces réunions plus de facilité, plus de moyens pour s'éclairer sur le choix qu'ils ont faire et surtout plus de liberté pour remplir dignement leur mandat. C'est donc bon droit que la législature, dans l'in térêt de toutes les opinions, se préoccupe de moyens ayant pour but d'assurer d'une manière plus régulière l'exécution de la loi électorale, et qu'elle se livre l'exa men de mesures qui concernent la forme et non le fond vieillard qu'il avait devant les yeux était barbouillée de sang. Moïse et Àaron nous soient en aide s'écria ce vieil lard en refermant le judas un moine dans Ghetto, la veille de la Pâquc Mardoché, ouvre-nous dit d'un ton d'autorité Seïla, qui voulut réparer la fâcheuse ira- pression que la vue de celte face ensanglantée avait pro duite sur le capucin. Ouvre donc Mardoché, dont la voix de Seïla frappait agréablement l'oreille, s'empressa d'ouvrir la jeune fille et de la re cevoir avec des signes muets de joie, sans prendre garde maître sa peau, en se ridant, s'était en quelque sorte détachée des chairs; deux touffes de cheveux blancs et roux se hérissaient de chaque côté de son crâne chauve et complétaient sa ressemblance avec un animal immonde. Ah! ma chère fille, d'où venez-vous? s'écria-t-il, que vous est-il arrivé? Votre honoré père... Où est-il? interrompit Seïla, qui rassemblait ses forces pour ce ter rible instant avertis-le! Bon Sais-je ce qu'il est de- veuu, l'heure où je parle! 11 est peut-être arrêté, et meneau château Saint-Ange. Mon père, arrêté! em prisonné Sans doute, s'il a été reconnu dans la ville car ne vous voyant pas rentrer, il a cru qu'un accid eut..

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