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J0CM4L D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N* 1,976. - 19* Année.
Dimanche, 24 Avril 1956.
Vires acquirit eundo.
L!E GHETTO.
Chronique politique.
LE PIOCIES
ABONNEMENTS: Yphes (franco), par trimestre, 5 francs 50c.Provinces,4francs. J Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
NSER 1 IONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Trars, 33 Avril.
Dans plusieurs communes le clergé a fait
J'incroyables efforts pour organiser un péti-
ionnement contre le vote par ordre alpha-
jélique, mais partout nos campagnards ont
:ompris que celte mesure était toute dans leur
nlérêt, puisqu'elle n'a pour but que de leur
tssurer la liberté du vote; aussi les démarches
ie MM. les curés ont eu un si mince résultat
]ue, pour obtenir quelques signatures, il a
fallu s'adresser comme d'ordinaire aux élèves
les écoles dentellières. Gomment trouvez-vous
2es jeunes filles pétitionnant pour que leurs
papas ne volent pas par ordre alphabétique,
c'est pourtant comme cela Qu'on nous per
mette aussi en passant, de mentionner la bien
veillance toute particulière de Monseigneur
Malou, M. le curé de Warnétonet M. le vicaire
le Dranoutre; ces Messieurs se sont réellement
distingués par les obsessions et les instances
qu'ils ont faites en faveur du pétitionnement
;l ils ont bien mérité de l'évêché.
Depuis quelque temps, il est donné la chose
militaire dans notre pays, une impulsion toute
nouvelle. Le général distingué que le Roi vient
de placer la léte du ministère de la guerre, a
compris la gravité des circonstances qui le ra
mènent aux affaires. Il a remplacé immédia
tement les officiers que l âge et les infirmités
appelaient la retraite; il a fait augmenter le
cadre des compagnies d'infanterie d'un sergent
Et d'un fourrier il a appelé au service, par an
ticipation, les recrues de la cavalerie; il a or
donné une nouvelle remonte de chevaux enfin,
il a formé un comité de défense qui fonctionne
journellement sous ses yeux et qui compte les
hommes les plus éminents de notre armée.
Le pays peut donc être convaincu qu'il ne
sera pas pris l'improvisle, si les complications
de la politique européenne exigent que la Bel
gique défende par les armes son territoire. Le
général Chazal qui, en 1848, avec les mêmes
Hommes qui composent le cabinet actuel, a su
par des mesures sages et intelligentes pré-
(Suite.)
IX.
Mondaio aimait sa fille, mais il aurait cru diminuer
son autorité en laissant paraître cette affection, qui ne
pouvait «tre mise en balance qu'avec son avarice et son
fanatisme religieux ces deux passions étaient si puis
santes chez lui, qu'il leur eût sacrifié tout le reste, et
s'il avait du opter entre elles deux, il eût fini, après bien
les luttes douloureuses, par préférer sa religion A son or.
Il ne s'était pas encore d'ailleurs rendu compte lui-même
iu parti qu'il prendrait dans le cas où il serait forcé par
les circonstances de faire un choix et deux sacrifices,
n'était là une conséquence naturelle de sa naissance et de
son éducation. Avant d'être père et> d'avoir amassé une
grande fortune dans le commerce, il avait été destiné
'tre rabbin et il s'était adonné avec ardeur l'étude du
udaïsme. Mais les événements ne permirent pas qu'il se
rouât exclusivement au ministère de cette religion. 11
l'était pas né dans le Umplc, suivant l'expression juive
]ui a survécu la tribu de Lcvy, dans laquelle le peuple
l'Israël voyait se multiplier ses lévites. Il se maria; il
lut une fille de celte femme qu'il adorait et qu'il maltraita
pourtant avec uue odieuse brutalité, en apprenant qu'elle
server nos institutions de la désorganisation qui
se faisait autour de nous, a toute notre con
fiance dans ce moment critique, où la guerre,
éclatant en Italie, comme le disait naguère lord
Derby la Chambre des lôrds d'Angleterre,
sera le signal d'une conflagration générale.
On lit dans le Moniteur
Les colonnes du Moniteur ne suffiraient pas, s'il
nous fallait relever chaque jour les inventions mal
veillantes des feuilles de l'opposition. La retraite de
M. le général Ëerten et la nomination de sou hono
rable successeur au ministère de la guerre ont été
l'occasion de commentaires les plus mensongers et
les plus absurdes. A en croire la presse de l'opposi
tion, le cabinet se trouverait dans un état de crise
permanent. Ce ne serait que tiraillements et alter
cations entre ses membres. M. le général Chazal
serait entré au ministère contre le gré de ses col
lègues, auxquels il aurait été imposé. 11 ne serait
rattaché au cabinet par aucun lien de solidarité.
Comme preuve de celte ridicule invention, on cite,
entre autres, un acte relatif M. le général Capiau-
mont.
Voici les faits
M. le lieutenant-général Capiaumont était lieute-
nant-géuéral la section de réserve, lorsque M. le
général Greindl devint ministre de la guerre; il fut
appelé alors au commandement provisoire de la
première division territoriale Gand. La première
division d'infauterie fut confiée au même titre M.
le général Dens.
Lorsque \1. le général Greindl quitta le ministère,
les ehoses restèrent Z Gand dans la même situation,
jusqu'au moment où l'on envoya M. le général Van-
derlinden Gand pour y prendre le double com
mandement dont avait été investi précédemment
M. le général Greindl.
M. le général Capiaumont fut alors désigné pour
prendra le commandement de la a* division d'in
fanterie Mous, que laissait vacant le général Van-
derlinden.
Celte position le faisait passer de la section de
réserve au cadre d'activité. Mais le traitement de
l'emploi n'était pas alors disponible. La mise la
retraite de M. le général de Liem ayant rendu l'allo
cation suffisante, M. le général Capiaumont a reçu
le traitement d'activité de son grade en restant in
vesti du commandement qui lui avait été donné par
M. le général Berten. Tel est l'unique objet de l'ar
rêté du 8 de ce mois.
Et c'est sur cette simple mesure administrative,
qui n'est que l'exécution de la loi de i853, que les
journaux de l'opposition établissent un échafaudage
de méchantes suppositions aussi offensantes pour les
collègues du nouveau ministre de la guerre que
pour M. le général Chazal lui-même.
La commission instituée au ministère de la
guerre continue siéger, tous les jours, de dix
heures midi, sous la présidence du ministre.
Elle se compose d'officiers de tous grades, jus
qu'à celui de capitaine inclus. Toutes les armes
y sont représentées, surtout l'artillerie. M. le
ministre a soumis l'examen de cette commis
sion toutes les questions qui se rattachent la
défense du pays. Le projet de fortifier Bruxelles
pour en faire la base du système de défense a
été écarté, une grande majorité. Nous sommes
menacés, paraît-il, de la grande enceinte au
tour d'Anversc'est-à-dire une dépense de
soixante millions. On assure que ce projet sera
soumis aux Chambres avant la fin de la ses
sion. (Obter valeur.)
On peut regarder comme décidé, par les
membres de la droitele refus de tout débat
sur la question de la charité, propos du projet
de loi interprétatif de l'article 84 de la loi com
munale.
Une déclaration sera faite et signée par la
droite, pour faire connaître au pays le motif
de cette abstention dans les circonstances ac
tuelles. (Écho de Bruxellee.)
s'était faite chrétienne. L'infortunée mourut de chagrin,
peut-être des mauvais traitements qu'elle avait reçus et
Mondaio reporta sur la tête de Seïla la tendresse qu'il
avait eue pour la mère.
M'entcndcz-vous? reprit-il plus rudementvoyant
que Seïla baissait ia tête sans répondre. Pendant cette
journée, qu'avez-vous fait? A cette heure indue, d'où
venez-vous? Mon père!... dit-elle en balbutiant il y
a déjà quelque temps que je suis rentrée... Encore une
fois, qu'avez-vous fait? répliqna-t-it d'une voix tonnante.
Je suis allé par la ville pour vous chercher, et cette
démarche qui pouvait m'envoyer dans les prisons, m'a
coûté cinq pièces d'or, oui, cinq pièces, pour me faire
ouvrir la porte du quartier Mais ce n'est rien que celte
dépense s'il ne vous est arrivé aucun accident. Je crai
gnais qu'on ne vous eût arrêtée sous quelque prétexte...
Arrêtée s'écria Seïla, qui osa pour la première fois
regarder son père. Moi, arrêtée! J'imagine, pour notre
honneur, que vous ne l'eussiez pas mérité; mais il est
venu deux fois aujourd'hui des gens de police, je les ai
bien reconnus pour tels, qui s'informaient de vous et des
motifs de votre absence... J'ai fait alors fermer la bou
tique, mais ces gens-là ont continué de rôder autour de
la maison... Eh bien vous ne répondez pas? Qu'avez-
vous fait! D'où venez-vous?
La jeune juive, qui avait espéré un moment éluder
Du 31 Avril au 33 Inclus.
C'est avec une anxiété de plus en plus vivo que
l'on attend les explications du ministère anglais.
Nous saurons au plus tard ce soir si les négociations
sont rompues ou si le Congrès se réunira.
On trouvera dans une correspondance de Paris
d'intéressants détails sur l'état des négociations. Il
semblerait qu'aujourd'hui la France consent au dé-
une question aussi nettement posée, n'eut pas la force de
chercher une excuse évasive ni de se réfugier dans un
mensonge elle se lut et cacha entre ses mains son visage
inondé de larmes. Alors le P. Alexandre crut devoir lui
venir en aide et s'approcha.
Oh! Seïla! murmura Mondaio en faisant craquer
ses doigts qu'il serraitdans sa main fermée. Permettez-
moi, mon fils, de parler pour elle? dit le capucin qui
un regard sinistre et menaçant ferma la bouche. J'ai
respecté les devoirs de l'hospitalité en ne vous congédiant
pas avant que l'orage fût passé! répliqua poliment, mais
avec une sévérité glaciale, Mondaio qui évita de ren
contrer les yeux du moine. Vous n'avez rien voir dans
mes affaires domestiques, et j'aurais mieux fait de me
contenir devant vous... Restez icipuisque l'on vous y a
reçu... Srïfa montez dans votre chambre, et attendez-
moi. Non, qu'elle demeure plutôt, car ce que j'ai
vous dire l'intéresse particulièrement... Je ne sais ce
que vous pouvez avoir me dire, mais je ne veux pas
que ma fille soit témoin de cet entretien. Obéissez
votre père, mon enfant, laissez-moi m'oecuper de vous
et comptez que Dieu m'inspirera.
Seïla jeta au moine un coup d'oeil suppliant et recon
naissant la fois elle le remerciait d'affrenter seul la
colère de Mondaio, le conjurait de ne rien épargner pour
réussir mais comme elle comptait peu sur cetto réussite,