Affaires d'Halle. Chronique politique. Le médecin de bataillon de i* classe Deridder, attaché au 11* régiment de ligne, est nommé méde cin de régiment. Le sous-lieutenant Tasselle, du n* régiment de ligne est déchargé, sur sa demande, de l'emploi de porte-drapesu. Est nommé porte-drapeau le sous-lieutenant Houyot, du 11* idem. Est nommé adjudant-major le sous-lieute*- nant Tasselle, du 11* régiment de ligue. Le lieutenant Wagenaere, du 9* régiment de ligne, est nommé officier d'armement. DÉPÊCHES PARTICULIÈRES. Turin, samedi soir. Les Autrichiens concentrés sur Pasie, sont entrés hier sur le territoire piémontais; 20 bataillons, 8 batteries sont entrés par Gravellone. Les avant-postes étaient ce matin, 11 heures, Vespolate. Un corps d'armée plus considérable marche de Vigariuo sur Mortara. Paris, dimanche. Une circulaire de M. Walewski 4 ses agents di plomatiques expose la situation M. le ministre des affaires étrangères se loue de la modération de l'An gleterre, de la Russie, de la Prusse; il souhaite que les autres étals allemands ne se laissent pas égarer par le souvenir d'une époque différente, il espère qu'ils reconnaîtront qu'il dépend d'eux de limiter l'étendue et la durée d'une guerre que la France n'a pas provoquée. On lit dans la Moniteur de Turin, le 3o au soir Bulletin officiel Les autrichiens sont concentrés sur Pavie en gros ses colonnes; ils marchent sur Mortara. Le général Mac-Mahon est arrivé Gênes les troupes débarquées dans ce dernier port sont en route vers Alexandrie. La Chambre des Députés s été prorogée aujour d'hui. Une amnistie générale a été accordée h tous les condamnés politiques. Londres, 1* mai. Jusqu'ici les résultats des élections sont favo rables aux libéraux. Turin, dimanche soir, l' mai. Bulletin officiel: a,000 autrichiens occupent Mor tara. 4oo fantassins et So cavaliers occupent Novare. Aucun mouvement sur Verceil. Les Autrichiens eu grsnd nombre quittent Plai sance. L'état de siège est proclamé, ils paraissent se con centrer sur la rive du Pô. Le général Bouat est mort samedi, Suse, d'une apoplexie foudroyante. Vienne, dimanche, t' mai. Le marquis de Banneville, ambassadeur de France, est parti hier soir. RÉVOLUTION PACIFIQUE A PARME. Parme, dimanche soir. Les troupes parmesanes ont demandé se réunir k celles du Piémont. La duchesse a nommé un con seil de régence et a quitté Parme avec les princes. L'ordre n'a pas été troublé. Paris, 3 mai. Le Sénat et le Corps législatif recevront aujour d'hui une communication du gouvernement. (Moniteur.) Turin, lundi 2 mai, au soir. Les Autrichiens occupent Verceil. Du f* 1Ual an 4 Inclna. On annonce que le grand-duc de Toscane a quitté Florence et que le roi Victor-Emmanuel a été pro clamé dictateur de la Toscane pendant la guerre. Le prince de Carignan est nommé lieutenant- général de Sardaigne. Les troupes françaises conti nuent d'arriver. A Vienne le conseil mnnicipal a pris la résolu tion de voter une Adresse de fidélité l'Em pereur pour lui donner l'assurance des dispositions où il est de faire tous les sacrifices nécessaires pour la lutte. Des deux côtés, le même enthousiasme domine les esprits; les uns emportés par l'amour de la liberté, les autres inspirés par la religion du de voir. Une collision de» armées autrichienne et fianco-sardv est prochaine. Des deux parts, on compte sur la victoire. Pendant ce temps,que se passe-t-il Paris? Le départ de l'Empereur est maintenant annoncé pour samedi. Il ira d'abord k Lyon, avec l'Impératrice, et rejoindra l'armée dans les premiers jours de mai. Le Moniteur annonce que le corps d'armée dont le commandement est donné au prince Napoléon se réunira prochainement Toulon. La garde im périale reste placée sous les ordres du général Regnault. Le baron Hubner n'a pas encore quitté son poste, mais toutes les dispositions sont prises l'ambas sade d'Autriche pour pouvoir quitter Paris au pre mier signal. C'est k Bruxelles que doit se rendre d'abord le baron de Hubner, ainsi qu'un assez grand nombre d'Autrichiens de distinction résidant en France. Tous les journaux de France, d'Angleterre, d'Al lemagne et de Belgique ont annoncé le passage du Tessin par les troupes autrichiennes. Aujourd'hui l'on prétend que ce passage n'a pas eu lieu. Voici ce qui s'est passé. Dans la soirée de mardi, il y a eu en eff.t sur toute la ligne du Tessin un grand mouvement; les Autrichiens ont fait mine de passer; plusieurs pi quets de soldats ont traversé le fleuve; il y a eu ce qu'on appelle un emprunt de territoire. C'était, pa raît-il, une reconnaissance. L'alerte a aussitôt été donnée le gouvernement piémonlaisen a été averti, et c'est ce fait qui, communiqué Paris, a fait croire k un passage du Tessin par l'armée autrichienne. Cette dépêche affirmait que ces piquets avaient re passé le fleuve, et que depuis, bien qu'un grand mouvement se fit dans l'armée ennemie, le passage n'avait pas eu lieu. A-t-il eu lieu depuis Une dépêche de Turin du 27au soir affirmait que l'armée autrichienne, cette date, n'avait fait aucun mouvement offensif. On prétend même aujourd'hui qu'une sorte de revire ment s'est opéré de nouveau dans la situation. Nous lisons k ce sujet dans la Patrie Au moment de mettre sous presse, nous appre nons un fait d'une grande importance. Si l'armée autrichienne, qui avait évidemment commencé son mouvement offensif, n'a pas suivi ses éclaireurs sur le territoire piémontais, cela tient l'acceptation par le cabinet de Vienne de la médiation proposée par l'Angleterre, et en même temps, nous assure- t-on,à la prise en considération de cette offre par le gouvernement de l'Empereur. Si cette dernière nou velle est exacte, la France peut être convaincue que ce nouveau témoignage de modération ne sera pas donnée sans qu'on ait léservé toutes les garanties réclamées par la situation actuelle.» Ces bruits déjà répandus la Bourse de Paris y ont causé une hausse sensible. Cependant le Time* affirme de la manière la plus catégorique que la France a repoussé les propositions de l'Angleterre. Le grand-duc de Toscane a annoncé au corps diplomatique que le marquis Lajatico, qu'il avait chargé de former un cabinet, a exigé son abdication et qu'abaridouné par ses troupes il était décidé quitter la Toscane. Il est parti six heures pour Bologne avec une escorte d'honneur. Le gouver nement provisoire se compose de MM. Permuzzi, Danzini et Mallenchini. Le général Ulloa vient prendre le commandement des troupes. Des troubles ont éclaté dans les duchés de Parme et de Plaisance. A Massa les prisonniers politiques ont été délivrés. Le télégraphe est coupé eutre Carare et Modène. 11 est incontestable que l'Autriche a dû être vive ment impressiounée par !a nouvelle de la révolution qui déjà s'est produite en Toscane. Tout fait prévoir un mouvement analogue Rome et l'on assure que le Pape fait ses préparatifs pour se rendre Gaëte, comme en 1848. Des manifestations se renouvellent chaque jour devant le palais de l'ambassadeur de France et l'agitation des esprits s'accroît chaque heure. Avions-nous tort de dire que la présence des Français en Italie, c'était le triomphe de la Ré volution Si l'on veut bien se rappeler en outre les instructions de Garibaldi publiées il y a quinze jours et dont on garantit l'authenticité, on ne trou vera rien d'extraordinaire ce qui se passe aujour d'hui dans la Péninsule. L'émotion est toujours aussi très-vive en Angle terre. Le Constitutionnel a beau démentir l'existence du traité franco-russe. On est persuadé qu'il existe et le traité de la France avec la Sardaigne a été dé menti avec non moins d'empressement. D'après le Morning Herald, la Russie a fait au cabinet de Londres la déclaration officielle qu'au cune convention n'a été conclue par elle qui soit de nature inquiéter l'Angleterre. Si un traité offensif existait, il serait de nature donner au conflit ac tuel un caractère européen, et la Russie n'a aucun prétexte pour prendre une initiative en Italie. Tout en insistant sur l'intérêt qu'a l'Angleterre rester neutre tant que l'Italie sera seule en cause, le Time* n'hésite pas déclarer que si la France et la Russie se sont entendues réellement pour un par tage de l'Europe, que si elles veulent attaquer l'Au triche en Allemagne, ou imposer des conditions la Prusse, il faudra que l'Angleterre entre en lice, l'existence de l'Allemagne étant nécessaire l'équi libre et k la sécurité de l'Europe. La panique qui domine la Bourse de Londres a pour cause princi pale ce traité que le Time* appelle l'événement le plus important qui ait été mis sous les yeux de la génération actuelle. Mais ce qui augmente encore la consternation des esprits, c'est la conviction que l'Angleterre est livrée en ce moment la discrétion du gouvernement le plus inepte qui jamais ait di rigé ses destinées. L'indignation est au comble dans la cité. On rappelle que M. Disraeli a déclaré trois fois la tribune que la France ne faisait pas d'ar mements; que trois lois lord Derby a répondu de la paix de l'Europe, enfin que lord Derby, quand il a tait son dernier discours au banquet du lord-maire, ne connaissait pas le premier mot de la situation. On frémit la pensée que des hommes d'Elat de ce calibre vont entraîner le monde dans un dédale d'où le génie de leurs plus grands successeurs ne réussira pas le faire sortir. La guerre est déclarée, l'empereur d'Autriche a fait son appel ses peuples. Le Moniteur universel ne peut larder i publier la déclaration de guerre k l'Autriche. Ce n'est plus le moment de discuter. Le canon prend la place de la justice, et l'histoire seule, implacable et incorruptible, dira un jour, de quel côté, dans ce conflit, s'est trouvée la bonne foi. La Presse, la Patrie, le Siècle, triomphent. Ils ont cha cun leur phrase effet, ce que les comédien» appel lent une phrase de fer blanc Le Tessin est franchi... La France ne reviendra d'Italie qu'après avoir assuré son indépendance (la sienne?)... L'Au triche a compromis la paix du monde; elle recevra son châtiment. Nous tenons des sources les plus dignes de foi que l'esprit public en France est beaucoup plu9 calme qu'on ne le prétend et que cet immense en thousiasme qui escorte les troupes leur départ, n'existe en réalité que dans l'écritoire nous ne di rons pas même dans l'esprit des correspondants. Qu'en Italie l'enthousiasme soità son comble, rien de plus naturel. L'espoir de la délivrance a électrisé toutes les âmes et rien n'a été négligé pour les sti muler. L'Indépendance croit savoir que les relations en tre l'Angleterre et la France sont en ce moment très-tendues. On pense que les Français pourraient attaquer Trieste, où l'Angleterre a de si graves inté rêts commerciaux. Dans ce cas l'Empereur ne quit terait point Paris. Nous saurons bientôt quoi nous en tenir sur la politique de la Grande-Bretagne. Les élections se poursuivent avec un avantage marqué pour les libé raux. Lord John Russell, lord Palmerston, M. Bright, sir J. Graham, sont réélus. M. Cobden est rentré au Parlement après plusieurs années d'absence. Lord Palmerston, dans son discours aux électeurs de Tiverton n'a pas ménagé les ministres. Il les a traités d'écolier*. Il s'est déclaré partisan de l'affran chissement de l'Italie et de la neutralité de l'Angle terre. Lord John Russell s'est exprimé dans le même sens Londres. Nous traduisons des journaux anglais un frag ment du discours adressé par sir James Graham aux électeurs de Carliste Messieurs, depuis notre dernière entrevue, les af faires ont pris un aspect de plus en plus sérieux. Qu'est-il arrivé de ce gardien do la paix lerd Derby Qu'est de venue la paix de l'Europe? Nous venons d'apprendre que la France et la Russie sont d'intimes alliés. Depuis la paix de Tilsit, conclue en 1808 entre la Russie et la France contre les libertés et l'indépendance de l'Europe, je ne me souviens pas d'une pareille crise. Vendredi lord Derby dissout le Parlementet le lundi il croit né cessaire d'expliquer la politique qu'il a suivie dans la Chambre des lords. Et quel endroit choisit-il pour haranguer le peuple de ce royaume? La table du lord- maire de la cité de Londres. Ne pouvant plus prendre l'avis du Parlement, du grand conseil de la nation, il éprouva le besoin de s'expliquer dans un discours de banquet. (Bravos.) A la Chambre des communes il a été question de s'opposer cause de la gravité do la situation la disso lution du Parlement. Je n'ai pas voulu prendre part cette opposition. La couronne a usé de sa prérogative et je n'ai pas voulu l'en empêcher. Mais j'ai dit en présence

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2