9 JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LE rhitto# nr° 1,88©. 19e Année. Dimanche, 8 Mal 1859. Vires acquirit eundo. LE PROGRÈS ABONNEMENTS; Apres (franco), par trimestre, 3 francs 50 ev —Provinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit l:\SERI IONS: Annonces, la ligne 13 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpttes, 7 Mai. L'Italie est en feu, les princes qui n'y étaient tolérés que grâce aux baïonnettes de l'Autriche, ont dû quitter les pays qu'ils gouvernaient, et le roi de Piémont est devenu dictateur de la Toscane, des duchés de Parme et de Modène. Le Pape s'apprête faire un nouveau voyage Gaële. Le roi de Naples se meurt, et s'il n'é clate dans les Deux-Siciles aucune insurrection, c'est qu'on espère un changement de régime par l'accession au trône du duc de Calabre. L'Europe est inquiète et anxieuse. Celte lutte lui paraît anomale et sans but bien déterminé. Au point de vue Belge, nous n'avons pas prendre parti entre les parties contendantes. Neutre, nous devons désirer conserver la position que les grandes puissances ont faite la nation Belge, et au besoin nous devons être prêls la défendre. Mais jusqu'ici aucun gou vernement ne menace nos frontières, et nous pouvons espérer que l'orage sévira loin de nous. Toutefois une profonde perturbation aura lieu dans les intérêts matériels de tous les peu ples de l'Europe, et il n'y a aucun remède ce fléau. La prudence peut faire échapper quelques- unes des conséquences fâcheuses qu'entraîne la rupture des relations commerciales, mais le chômage et l'amoindrissement de la production n'en sont pas moins des effets déplorables pro duits par les querelles des souverains. La belle saison qui s'annonce devoir être précoce celte année, permettra de commencer la série des concerts au Jardin public plutôt que de coutume. Ainsi demain, 8 Mai, la mu sique du corps des Sapeurs-Pompiers jouera de midi une heure au Parc. Cest le premier concerlen plein air de l'année et la température si douce dont nous jouissons, engagera la foule assister cette réunion musicale. «8 H<l rg~» On nous prie d'annoncer que M. Brunon Feys, de Rousbrugge, élève de l'Université de Bruxelles, vient de subir son examen de can- X. (Suite.) Le capucin se leva; il se sentait assez réconforté pour se mettre en route et quoiqu'il fût persuadé que l'abbé de Saint-Non ne l'avait pas attendu en visitant les fouilles qu'il faisait faire près de la porte San-Lorcnzo, il n'en jugea pas moins urgent de retourner la nuit même son couvent. Mais Marco, qui, sans avoir encore un plan arrêté l'égard de sa victime était bien déterminé ne pas la quitter avant de s'être emparé de l'argent, objecta mille raisons plus ou moins valables pour retenir le P. Alexandre l'orage qui avait repris avec une nouvelle violence, la foudre qui tombe si souvent dans la campagne de Rome, les loups et les voleurs qui n'étaient pas bons rencontrer en pleine nuit sur le chemin de Tivoli. Rien ne fit, et la résolution du moine fut inébranlable. Ses frères, disait-il, comptaient sur lui pour les dispositions prendre aux fêtes de Pâques; il devait leur apporter le produit d'une quête qu'il avait faite pour réparer les bâ timents de leur couvent. Cette confidence excita davan tage la cupidité de Marco qui se promit bien de ne pas laisser cette quête abondante arriver sa destination. Eh bien padre Alexandre, dit-il d'un air obligeant didal-notaire devant le jury combiné de Gand- Bruxelles, d'une manière très-satisfaisante et avec mention honorable. Don Quichotlea laissé une nombreuse lignée le camp clérical compte en masse de ces che valiers de la triste figure qui se croient appelés, par le ciel, délivrer la société des monstres imaginaires qui la dominent. Au courage stérile mais désintéressé de Don Quichotte, ces hom mes joignent la convoitise de Sancho sans en avoir le bon sens; eux aussi aiment les gras pâ turages, les noces et les festins plantureux, et leur désir de gouverner la Belgique est aussi vifj que celui qu'éprouvait l'écuyer de prendre pos session du gouvernement de son île. Écoutez, comment l'un de ces Don Quichotte s'exprime sur la nécessité de pourfendre le li béral. On dirait vraiment le Chevalier do la Manche, s'adressant au paisible troupeau de moulons qu il prend pour une armée ennemie. Tous les grands principes de la société mo derne, principe d'autorité, principe religieux, principe de tolérance, principe d'union, principe de liberté, tout a été méconnu, tout a été renversé, tout a été foulé aux pied*. Ab messieurs, ce n'est point ainsi que ceux qui ont fondé notre nationalité avaient compris la liberté. a La liberté, pour eux, c'était le droit pour tout citoyen de servir son pays dans les limites de ses facultés c'était le droit de penser et d'agir comme il le veut, en respectant les droits des autres sans devoir partager leurs opinions. Mais ce n'était pas la suprématie d'une coterie despotique qui ne trouve d'autres ressources, pour abattre ses adver saires, que l'injure, la calomnie et Voppression. L'oppression, nous n'en voulons pas, sous quel que forme qu'elle se présente. Dévoués sincèrement a l'ordre et la légalité, nous avons pu, pendant quelque temps, prendre patience, dans l'espoir de ramener des hommes égarés des sentiments plus vrais •t plus justes mais l'ostracisme qui pèse sur l'opinion conservatrice a continué, et j'ai la convic tion qu'il est plus que temps, pour ariêter le pays sur la pente fatale qui amènerait forcément sa ruine, de relever la tête et de combattre énergiquement. et cordial en allumant une lanterne, puisque vous per sistez partir, je vous accompagne. Soit, mon fils je ne puis te faire rester de force et je te sais gré de cet in térêt, qui me témoigne de tes bons sentiments. J'accepte donc que tu me conduises jusqu'à San-Lorcnzo je trou verai là ma mule et un compagnon de route qui retourne Tivoli ce soir avec moi. Oui-da, on vous attend San-Lorcnzo? dit Marco, que ce renseignement imprévu rendit pensif. Mais, en ton absence, qui gardera le Ghetto? demanda vivement le capucin lorsque Marco se disposait fermer la porte derrière eux. Don répon dit-il, le Ghetto se gardera lui-même, et d'ailleurs le vieux est là... Il dortm'as-tu ditet il est trop ma lade pour sortir de son lit et ouvrir qui frapperait? Vous savez bien que personne n'entre au Ghetto ni n'en sort pendant la nuit. Excepté moi, cependant? Et vous, padre Alexandreest-ce que vous n'entrez pas partout, dès que vous vous êtes nommé Lorsqu'un jour ou l'autre vous vous présenterez la porte de votre Pa radis, on vous ouvrira sur votre nom seul... Marco, mon enfant, parlez plus convenablementet ne plai santez pas avec les choses saintes. Le tonnerre ne grondait qu'à de longs intervalles, et ses roulements lointains annonçaient que la nue orageuse ne planait plus sur Rome; mais le vent continuait souf fler avec violence, et la pluie tombait toujours torrents. L'avenir décidera entre nous et nos adversaires; mais, quelque soit le sort qu'il noils réserve, nous aurons la conscience d'avoir accompli notre devoir jusqu'au bout, et l'honneur d'avoir défendu la cause nationale et celle des institutions libres Cet avenir qu'invoque M. le baron de Snoy, ne se fera pas longtemps attendre car c'est un candidat clérical qui s'exprime ainsi en vue des prochaines élections les électeurs de Ni velles ont fait leurs preuves, ils souffleront une fois encore sur toute cette fantasmagorie, ils siffleront de nouveau ces tirades mélodrama tiques, et lesoleil de juin aidant, tous ces Icares, verront fondre les ailes postiches dont ils se sont affublés; ils retomberont sur le terrain électoral meurtris d'une nouvelle chute. Si nous signalons le discours de M. de Snoy, c'est pour faire comprendre comment on par vient fanatiser certains esprits et comment, chaque lutte électorale, on cherche égarer le pays par des déclamations qui seraient odieuses, si l'abus qu'en ont fait les journaux épiscopaux ne les avait rendues ridicules. Heureusement le pays voit clair. Journal de Bruges.) M. le baron de Péliohy Van Huerne renonce la vie politique, il ne sollicitera plus des électeurs, aux élections prochaines, le renouvellement de son man dat de sénateur. Les libéraux vont, paraît-il, porter Mons M. Sigart, ancien représentant, pour le nouveau siège vacant la chambre. Cette candidature réunira in failliblement tous les suffrages. Chacun se souvient des services rendus par l'un de nos députés les plus laborieux, et de la loyauté avec laquelle il a défendu les principes libéraux. II a donné une nouvelle preuve de son dévouement et de son abnégation en se retirant au ballottage,devant M. Lange, pour ne pas diviser l'opinion libérale. Observ Paris, 5 Mai. Proclamation de l'Empereur Napoléon 111, an peuple français. L'Autriche, en faisant entrer son armée sur le territoire du Roi de Sardaigne, notre allié, nous déclare la guerre, viole ainsi les traités, la justice et menace nos frontières. Les rues étaient entièrement désertes les maisons silen cieuses, et pas une lumière ne. luisait aux fenêtres. 11 eût été difficile tout autre qu'à des Romains de ne pas s'égarer dans l'obscurité; mais le P. Alexandre avait des yeux exercés et perçants; d'ailleurs, il connaissait tous les quartiers de Rome, et Marco ne réussit pas l'attirer dans des impasses où il l'eût assassiné et volé. Je vois que vous savez votre chemin, padre Alexan dre? lui dit Marco qui n'osait l'attaquer en face. Marchez devant. Non, mon fils, répondit le capucin épiant tous les mouvements de son compagnon c'est toi d'aller en avant moi, de te suivre. Tu es jeune, et tes yeux sont meilleurs que les miens; d'ailleurs, lu portes la lanterne. Voici, en effet, un homme suspect il a l'air de s'enfuir. Le bon moine n'avait pas reconnu Fragonnrd, qui, en core vêtu cominc un brigand des Abruzzes, sans songer l'effroi que son costume ne pouvait manquer de répandre dans les rues de Rome, cherchait Hubert Robert aux environs du Ghetto. Fragonard reconnut bien le P. Alexandre, et il fut sur le point de l'aborder mais au même moment il entendit du côté opposé des pas de che vaux, et il jugea d'instinct que c'étaient des carabiniers pontificaux; il évita donc de se rencontrer avec eux, et it se bâta de disparaître. Quant aux carabiniers, qui ne pensaient pas faire la police dans la ville, ils s'arrê tèrent devant une petite taverne qu'ils se firent ouvrir

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