JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M0 1,881. - 19e Année. Jeudi, 19 Mal 1850. Vires acquirit eundo. LE PROCHES, ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit 1NSER1 IONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'édîtedr, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpres, 11 Mal. Un revirement auquel on pouvait s'attendre, s'est opéré dans la presse cléricale. Autant au trefois on louait l'empereur Napoléon, autant aujourd'hui lesjournaux dits catholiques l'atta quent avec violence. Quand Louis-Napoléon fit prévaloir le régime despotique, les inspirateurs des feuilles cléricales qualifiaient le coup d'état de faute heureuse (felix culpa). Mais nous som mes bien loin aujourd'hui de la sympathie que montrait la presse épiscopale l'endroit de l'empereur Napoléon, c'est de l'antipathie bien caractérisée qu'elle laisse éclater depuis qu'il veut se mêler des affaires d'Italie d'accord avec la Sardaigne. Et cependant souvent les plumes de guerre de l'empire français ont été sollicitées par nos conservateurs menacer la Belgique du mé contentement du souverain français. A deux reprises, les élections ont été faussées par une immixtion étrangère et anti-nationale et elle était provoquée par les ardélions du cléricalisme. Quoiqu'on dise, l'histoire se répèle souvent, et dans nos Flandres, l'époque de la prospé rité des communes, nous avons eu nos Leliaerts. Toujours le parti du despotisme a tendu le cou vers la frontière et mêlé nos luttes intérieures des éléments étrangers. Aujourd'hui on a un parti clérical qui comme anciennement cher che ses inspirations l'étranger. C'est Rome que se trouve le centre,et ici, dans la Chambre et au Sénat, nous n'avons que les comparses qui exécutent aveuglément les ordres transmis par desétrangers, qui se sont donnés la mission d'organiser la réaction partout, sous prétexte de religion, mais au fond, en se servant de la religion catholique comme moyen, afin d'éla blir là où faire se peut, un régime intolérable de compression morale et physique. C'est pour avoir glissé sur cette pente du despotisme, que l'Autriche penche vers l'abîme, car l'appui des ennemis de la civilisation et du progrès modernes, loin d'être une force, est LU ©MUTTT®. {Suite.) XI. Cependant, l'abbé de Saint-Non ne s'était pas décidé partir sans le père gardien du couvent des capucins de Tivoli. 11 avait passé plus d'une heure l'attendre, en visitant et en examinant aux flambeaux les fouilles qu'il opérait ses frais près de la porte San-Lorenzo mais la pluie ayant fait irruption dans les travaux et menaçant de causer un éboulcmcnt, il ne resta pas davantage sous une voûte de terre qui pouvait l'engloutir avec ses ou vriers et, plutôt que de rentrer Rome, il alla se mettre l'abri, avec son domestique, ses chevaux, et la mule du P. Alexandre, sous les aqueducs antiques qui traver sent la campagne comme les arches d'un pont de géants. Il avait ordonné au gardien des fouilles d'accompagner le moine dès que celui-ci viendrait pour le rejoindre et continuer ensemble la route jusqu'à Tivoli. Deux heures, trois heures s'écoulèrent, le P. Alexandre ne parut pas. Richard de Saint-Non pensa que l'orage avait retardé le capucin, et lorsque cet orage, qui devait durer toute In nuit, sembla diminuer de violence, il espéra voir ar river de minute en minute son compagnon de voyage. Voilà quatre heures que nous attendons dit en soupirant le domestique français, qui avait été élevé dans une terreur instinctive des brigands italiens, et qui pour les nations qui l'admettent, une cause de faiblesse et de décadence. On nous demande l'insertion de la note qui suit Les changements de garnison qui doivent s'effectuer sous peu, les nombreuses promotions qui ont paru dans l'armée, la concentration des dépôts au centre du pays, enfin la grande ani mation qui règne au département de la guerre, tout permet de croire que l'intention du gou vernement est de mettre le pays en mesure de parer aux événements possibles. Ce n'est certes pas, comme l'avait dit un ho norable représentant, en réduisant l'armée ou même en la supprimant que nous nous garan tirons notre neutralité, mais c'est au contraire en nous fortifiant et en nous préparant défendre énergiquement notre territoire que nous pourrons peut-être éviter les ravages de la guerre. La privation de moyens de défense nous met trait la merci du premier qui voudra profiler de nos belles campagnes, de nos riches mois sons et nous verrons détruire en six mois le travail de vinglhuil ans. Tandis qu'en nous préparant résister une invasion de quelque côté qu'elle vienne, nous prouvons, que nous sommes dignesd'être libres et que nous saurons défendre nos droits etnotre nationalité. ▼ELLE D'TPltF.8. Co.vseil coiimi vai. Séance publique du Samedi7 Mai i85g. La séance est ouverte quatre heures pré cises, sous la présidence de M. Pierre Beke, échevin et en présence de M. Paul Bourgois, échevin; Charles Vande Brouke, Auguste De GhelckeErnest Merghelynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, Auguste Maieur, Char les Lannoyet Louis Van Alleynnes, conseillers. M. le secrétaire donne lecture du procès- verbal des réunions du Conseil des 2, 23 et 30 Avril. La rédaction en est approuvée. M. le président donne lecture d'une lettre de M Kindt, foreur, indiquant les conditions aux quelles il pourrait entreprendre la tentative de doter la ville d'Ypres d'un puits artésien. Ce document est pris pour notification. Le Conseil approuve les procès-verbaux 1° de la vente des sapins dans les bois des Hospices, pour 6,127 fr.; l'évaluation était de 5,487 ff. 43 c 2° d'une vente d'arbres pour 1.212 fr. 20c l'estimation ne portait que 1,050 fr. 3® d'une seconde vente d'arbres, pour fr. 3,273-60, l'estimation élait de 2,235 fr. 4° d'une troisiè me vente d'arbres d'un rapport de fr. 2,220-90; l'évaluation n'était que (le 1,546 fr. 5® d'une quatrième vente d'arbres, pour la somme de fr. 11,074-80; la valeur n'en était fixée qu'à 7,709 fr.; enfin, 6® la vente du bois taillis, coupe de 1859, estimée 5,328 fr., adjugée pour fr. 6,056-20. L'assemblée émet un avis favorable la do nation faite l'Hospice de Vlamertinghe, d'une somme de 8,600 fr., par M. Victor De Coninck, ancien juge au tribunal d'Ypres, pour l'acquit tement des droits de succession et frais du legs fait celte commune par feu Mm® la Duchesse de Montmorency, née Euphémie Marquise de Harchies; l'avis favorable ne porte que sur la condition de faire célébrer deux messes anni versaires en l'église S4 Martin Ypres, pour la famille du marquis de Harchies. L'entretien de la tombe reste charge de l'hospice prénommé. Une somme de 2,000 fr. est allouée sur le fonds affecté la reconstruction des façades en bois, la requête d'un habitant qui s'oblige reconstruire deux maisons façades en bois, situées rue de Tourholit. La commune de Zuydschote prie le Conseil de vouloir intervenir par un subside dans la construction d'une route de Noordschote Luzerne. Celte requête est renvoyée l'examen de la première commission. Le Conseil approuve la délibération des mar- guilliers de l'église S4 Nicolas acceptant la croyait en rencontrer un chaque pas, depuis qu'il était en Italie avec son maître. Nous ne sommes pas mal ici, répondit Saint-Non. Je regrette seulement que Ro bert n'y soit pas avec nous. Oh je le regrette aussi, monsieur; car ce serait plus sûr. M. Robert est brave, et les brigands y regarderaient deux fois, avant de s'y frotter... Quels brigands, Pierre? demanda-t-il dis traitement sans lever les yeux de son album. Ma foi monsieur, vous savez bien que les brigands sont partout en Italie c'est connu, et... En avons-nous aperçu un seul, excepté dans les prisons du château Saint-Ange et dans la forteresse de CIvita-Vcccliia Je serais vraiment enchanté d'en rencontrer un..., ne fût-ce que pour faire son portrait d'après nature. Je vous certifie, monsieur, que le P. Alexandre ne viendra pas, et nous ferions bien de retourner... Qu'est-c? qui nous presse D'ailleurs, je suis certain que le bon père viendra, puisqu'il me l'a promis et qu'il m'a prié de garder sa mule. Veux-tu donc qu'il s'en aille pied Tivoli, par le temps qu'il fait? Ah j'entends des pas au loin s'écria Pierre avec joie. Écoutez t on ne marche pas, on court... On vient de notre côté... Ce ne peut être le P. Alexandre il ne courrait pas... On n'entend plus rien maintenant... Si des pas de chevaux... mais ils sont bien éloignés. Quel diable de vent on dirait parfois que ce sont des cris... Des cris d'oiseaux de nuit, peut-être... Dans cet endroit, le terrain est tellement sonore, les échos tellement multipliés, cause des aqueducs et des cata combes, que le moindre bruit prend des proportions et un caractère effrayants... Les catacombes répéta d'une voix sourde et frémissante Pierre terrifié. J'espère bien que vous n'y descendrez pas. J'espère bien que j'y descendrai plus d'une fois, mais l'occasion ne s'est pas encore présentée, et j'ai toujours remis la partie, parce que Robert veut en être, et que nous n'avons pas trouvé un bon guide. Oli là là ça fait frissonner rien que d'y songer. On dit qu'il y a là dedans des morts, des morts... Au moins, ce ne sont pas des brigands dit gaiement Richard de Saint-Non, qui, em menant avec lui dans toutes ses excursions son do mestique Pierre, avait l'habitude de se prêter des conversations familières, où la simplicité de son interlo cuteur le divertissait souvent. Sans doute mais les catacombes... Voyez-vous, monsieur, on est perdu quand on y va il y a des chemins par-ci, des chemins par-là, on monte, on descend, on s'embrouille, on n'en peut plus sortir, et l'on raconte... Je te dirai ce qu'il faut croire, lorsque j'aurai fait mon expédition des cata combes. Monsieur, vous n'irez pas, je m'y opposerai j'écrirai votre famille je m'adresserai même au pape, car enfin vous n'avez pas le droit de vous exposer êlre enterré vivant. Pour M. Robert, c'est différent, il n'a personne qui le surveille, qui le garde, et je vous en avertis, il finira mal il est trop téméraire il ne doute de rien il se rompra le cou en esealadant une ruine; il se fera assassiner comme nous risquons de l'être ici....

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1