Chronique politique. L'Empereur a visité les blessés il est parti h 3 heures pour Verceil. Le quartier-général impérial quitte Alexandrie. Berne, 30 mai* Garibaldi est i Cantu sa position est assurée, 8,000 Sardes sont arrivés k Varèae. Un corps fran çais est attendu i Valteliue qui s'est révolutionnée. Les gendarmes se sont réfugiés en Suisse. Du 99 mal au V Jfnlu Inclue. On sait que Garibaldi a fait un mouvement sur Varèse et Laveno. D'après une dépèche de Berne, il est entré dans la première ville et a fait prisonniers les fonctionnaires publics. D'après une dépêche de Turin de jeudi soir, les troupes autrichiennes l'ayant attaqué, auraient été repoussées avec de grandes pertes. Mais le correspondant de Paris écrit que, d'après une dépêche de Genève, supprimée par l'ad ministration, le chef dea volontaire» italiens aurait été fait prisonnier. L'on ne sait ce qu'il y a de vrai dans cette nou velle, mais il est certain que Garibaldi n'avait que S,000 hommes, sana canons et sans cavalerie; que le feld-maréclial Urban a dû l'attaquer avec un corps d'armée, et que le général Niai a dû marcher de Biella au secours du patriote piémoutais. Biella est située sur deux rivières, le Cervo et l'Aurena, non loin de la Dora-Balloa. Mai* elle est éloignée de Yarise de 60 kilomètres au moins. Une dépèche de Berne, confirme toutefois la nou velle de la victoire de Garibaldi et nou de sa perte. Le général Giulay vient de publier sou rapport sur l'affaire de Montebello. Il estime, non pas a,5oo hommes, comme disait le Constitutionnel, mais 4o,ooo, le nombre des soldats franco-sardes qui ont pris part la bataille. Les Autrichiens ont eu 718 blessés, dont un gé néral, un major et 26 officiera; le nombre des morts est de 294, dont 3 majors et i3 officiera. a83 soldats sont manquants. D'après le correspondant du Time», le général autrichien Stadion commandait ?5,ooo hommes. Le général a été blessé. Dix officiers ont été tués et seize blessés. 11 y a eu 5oo morts et blessés en tout. On voit que les contradictions les plus extraor dinaires existent entre les différents rapports. D'après le Time*, quel que soit le véritable carac tère de celte première bataille, elle n'est qu'une déception, aprèsla proclamation dans laquelle l'Em pereur rappelait Mondovi, Marengo, Lodi, Cas- tiglione, Arcole et Rivoli. Après le* solennelles promesses de Napoléon 111, l'Autriche devrait déjà être chassée de l'Italie. L'héritier du premier Bonaparte est parti non pour aller visiter les hôpitaux et consoler des bles sée, mais pour revenir en triomphateur. 11 faut qu'il prenne Plaisance et Pavie, qu'il batte lea Au trichiens sur le Teasiu ou en Lombardie. II faut qu'il entre Milan, qu'il s'empare de Mautoue, et qu'il remporte le moins possible de victoires dans le genre du succès contesté de Montebello. 11 n'est pas inutile de rappeler ce sujet que l'im mortelle campagne de Marengo, au début de ce siècle, dura eu tout quarante jours, et qu'il y a déjà un mois que les Françaia sont en Italie, sans avoir remporté aucun avantage décisif. Le Time* contient une lettre de Paris qui prétend ne toutes les puisssnces, excepté la France et le iémont, ont recounu le nouveau roi de Naplea. pas avancer un fait erronné. Quand les gens du saint office ont pénétré dans le quartier, j'ai voulu les suivre pour être témoin de ce qui arriverait mais je n'en ai pas demandé davantage en apercevant un mort couché dans sa bicre, au milieu de la chambre... Un mort dans sa bière s'écria-t-on avec surprise et impatience ce n'est donc pas un homme tué par les juifs C'est le custode Capricola qui est mort celte nuit et qu'on en terre ce soir, dit en hésitant Nisida qui crut justifier Marco. Écoutez, mes très-chers frères, dit le chef de la confrérie de Sant'Angelo, qui se distinguait des autres psr la supériorité de son fanatisme il y a trente ans, les juifs de Rome tuèrent également un chrétien pendant la semaine sainte, la veille du vendredi où fut erucifié Notre Seigneur Jésus-Christ, et ce n'était pas pour voler, ni pour satisfaire une vengeance particulière... 11 y a trente ans, répéta un des auditeurs ma mère m'a sou vent conté ce meurtre d'un chrétien.. On l'attacha sur une table, on le saigna aux quatre membres. On voulut lui faire adorer Moïse et le serpent. On l'écorcha vif, on mit i la broche une partie de son corps on but son sang avec du vin, on mangea sa chair rôtie... Oui, la victime était un enfant de six ans, qui a fait des mi racles depuis sa mort et qui doit être béatifie. Non, c'était uu vieux vendeur d'images, qui avait sa boutique Une lettre émanée du ministère des affaires étran gères d'Angleterre fsit savoir au commerce anglais que la proclamation de la Reine, concernant la neu tralité, a'applique k la Toscane aussi bien qu'k la France, qui doit être considérée comme partie bel ligérante, aussi bien que la Sardaigne et l'Autriche. L'Opinions de Turin publie le texte de la pro clamation par laquelle MM. de Guesli, Brizzolari et Diana font savoir aux habitanta de Massa et de Carrare que leur province est définitivement an nexée aux États gardas. Ils ont prouvé par leur at titude qu'ils sont dignes de l'heureux avenir que leur prépare le gouvernement du roi preux.» Le gouvernement napolitain vient de publier une déclaration de neutralité I En présence de la guerre qui vient d'éclater dans la haute Italie, il s'em- presse de manifester sa volonté d'observer scru- puleusement tout ce qui concerne les droits in- ternalionaux, eu temps de guerre, vis-k-vis le s commerce et la navigation des neutres, et tout ce que le Congrès de Paris du 16 avril 18S6 a établi cet égard. Le Portugal a pris la résolution de porter le chiffre de son armée k a4,ooo hommes. Les journaux de Paris annoncent que l'Impéra trice a reçu jeudi aux Tuileries les grands corps de l'État. On croit savoir que le bruit de la retraite du prince Gortschakoff est dénué de fondement. D'après une dépêche de Vienne de jeudi soir, les Autrichiens ont remporté un succès sur la Sesia, près de Candia. Ils ont mis en batterie quatre canons et quatre obusiers, et ont forcé l'ennemi changer trois fois de position, puis battre en retraite. Nous lisons d'autre part dans le Time» que l'Em pereur d'Autriche a adressé une lettre autographe au général Giulay pour le féliciter au sujet de la bravoure déployée par aea troupes dans l'affaire de Montebello. D'après la Gazelle de Vienne, cette affaire a produit dans la capitale de l'Autriche un excellente impression. Les Autrichiens persistent prétendre qu'elle a servi de tout point leurs projets. Le général Giulay affirme qu'il a eu combattre tout le corps d'armée du maréchal Baraguay-d'Hil- lier*. Il paraît décidément que Garibaldi et ses 5,000 partisans ont vaincu les Aulrichieus. Ils leur ont pris des canons pour les battre, et l'insurrection des populations lombardes a fait le reste. Le chef des volontaires adresse aux Lombards une proclamation dans laquelle il lea convie k la ven geance des iusultes, des outrages, de la servitude de vingt générations, e Aux armes, dit-ille servage doit cesser; qui peut saisir une arme et ne la saisit pas est un traître! La Lunigurna parmesane s'est insurgée en faveur du roi Victor-Emmanuel. Le général Ribolti est entré k Parme avec des troupes toscanes du génie militaire et de la gendarmerie. La population l'a accueilli par des acclamations et des cris de Vive le Roi! Vio» l'indépendance italienne! Les troupes parmesanes se sont retirées. Ce sont les senls faits qui nous soient transmis du théitre de la guerre. Mais on connaît les grave» nouvelles qui noua sont arrivées d'Allemagne. La Prusse a appelé soua les drapeaux le premier ban de la landwehr, et le comité militaire de la Diète germanique se pronence en faveur de la motion du Hanovre, qui consiste k mobiliser le contingent fé déral. La France travaille avec une activité crois- sous le porche de San-Lorenzo. J'ai ouï dire que c'é tait une sainte femme qui vendait de la terre bénite l'entrée des catacombes de San-Sebasliano. Peu im portent le sexe et l'âge de la victime reprit celui qui avait le premier évoqué ce souvenir où le faux se trou vait mêlé k quelques circonstances d'un fait véritable arrivé deux ou trois siècles auparavant: les juifs qui avaient égorgé le chrétien furent brûlés sur cette place, et l'on érigea, en mémoire du crime et de la punition, cette croix de pierre que vous voyez. En effet, voici encore la croix se dirent l'un k l'autre ceux qui n'avaîfcnt jamais ouï cette tragique aventure. Ainsi, c'est l'usage des juifs de tuer un chrétien pendant la semaine sainte demanda une femme en se signant. Justement, reprit un des plus zélés du groupe ces abominables juifs cé lèbrent la Pâque cette année, en même temps que les chrétiens. Voilk pourquoi le Ghetta est fermé ils sont tous k la synagogue... Les entendez-vous chanter la messe La messe celle de l'antechrist peut-être ils ont fait clore les portes, pour manger le chrétien qu'ils ont assassiné Il faut rompre les portes et mettre en pièces ces mangeurs de chrétiens Mort, mort aux juifs Il faut incendier le Ghetto et brûler dedans toute la vermine qu'il renferme. Au feu k sac k sang I aanle k l'organisation de l'armée du Rhin et l'on parla de concentration de troupes sur la frontière du nord. Si nous en croyons des renseignements particuliers il faut s'attendre recevoir avant peu, de graves nouvelles de Berlin, où les idées germa niques font des progrès constants. La Pairie dit que l'accueil fait au prince Napoléon Livourne dépasse toute idée; c'est plus que de l'en thousiasme. Des forces considérables sont dirigées en ce mo ment sur la Toscane; mesure qu'elles arrivent, le prince t'occupe de leur organisation définitive et il se prépare k commencer sous peu de jours ses opé rations militaires dans l'Italie centrale. L'on ne sait pas encore, rien n'ayant transpiré cet égard, où sera dirigé le corps commandé par le prince. Des lettres de Corfou, du 20, annoncent que 60 bâtiments de guerre français croisent dans la Mé- diterrannéc, dans l'Adriatique et dans les mers du Levant. Parmi les questions qui se rattachent k la poli tique extérieure, il n'en est pas, en ce moment, qui préoccupe plus les esprits, en Angleterre, que l'ap plication laite par le cabinet anglais k l'exportation du charbon, dea principes de la neutralité en ma tière de contrebande de guerre. Si celte application est maintenue, le commerce anglais, dit le Nord, en subira une atteinte d'autant plus grave, que les Américains ne se laisseront pas arrêter par de sem blable» considérations, et qu'ils ne manqueront paa de chercher dans le transport de la houille un frêt lucratif pour leurs bâtiments de commerce. Le Time» publie un article intéressant sur la neu tralité de l'Angleterre. Il insiste sur les devoirs de la Grande-Bretagne comme puissance européenne, et n'admet pas que l'indépendance de l'Italie puisse servir de prétexte la ruine du continent. Les préparatifs militaires qui se font de l'autre côté du détroit, prouvent assez que l'un veut s'y mettre en mesure de parer k toutes les éventualités. Un règlement-royal organise les exercices «les vo lontaires, et la presse excite de toutes les façons lea Anglais k se souvenir de la gloire des archers dea vieilles forêts saxonnes. Pour ceux qui savent com ment les Anglais se passionnent pour une nouveauté il est évident qu'avant peu il y aura chez eux un rifle-mooement et que tout Anglais patriote voudra pouvoir viaer et abattre *ou homme cotnme les chasseurs tyrolien*. On sait que les Autrichiens ont dans chacun de leurs régiments uncertain nombre de tireurs adroits qui ont pour consigne spéciale de tirer sur lea offi ciers ennemis, et c'est i l'habileté de cette troupe choisie que l'on attribue les nombreuses pertes de cette nature faite k Casteggio par les franco-sardes. Pour en revenir k l'Angleterre, ajoutons qu'il se fait en ce moment de très-grands efforts pour amener une réconciliation complète entre lord John Russell et lord Palmorston qui depuis 1851 n'ont jamais pu s'entendre d'une manière franche et per manente. On compte cette fois sur la gravité dea circonstances pour amener entre eux un accord complet et assurer le triomphe du parti libéral aur les conservateurs dans le nouveau Parlement. L'empareur François-Joseph est parti décidément hier pour le théâtre de la guerre. Garibaldi continue le cours de ses succès. Il a pris Côme et a forcé lea Autrichiens se retirer sur \lonza. Le roi Victor-Emmanuel lui a fait adresser des félicitations. Ces cris, qui avaient déjà éclaté plusieurs reprises, ébranlèrent de nouveau le quartier des Juifs, pendant que ceux-ci se cachaient et se barricadaient dans leurs maisons. En un instant, le bruit s'était répandu de toutes parts que le Français, mis mort durant la nuit selon la cou tume du culte israélitc, avait prête sa chair et son sang un épouvantable festin. Cette ridicule assertion tant do fois lancée contre les juifs au moyen âge ne trouvait presque pas d'incrédules parmi les Romains du xviii" siècle, et ceux qui hésitaient k imputer aux juifs le crime d'anthropophagie ne doutaient pas qu'ils fussent ca pables de verser le sang chrétien pour satisfaire aux instincts et aux lois de leur religion Les femmes excitaient les hommes k user de repré sailles, et venger la cause de Jésus-Christ les enfanta criaient plus haut que tout le monde. On voyait brandir des couteaux et des bâtons, on agitait çk et Ik des tor ches allumées; on commençait battre en brèche la porte massive et ferrée du Ghetto, qui ne tremblait pas sur ses gonds, malgré les coups redoublés de cinquante robustes assaillants. De la paille des fagots du feu cria-t-on tout k coup. Et mille voix répétèrent les mêmes clameurs. (£0 suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2