9 TRIOMPHE PU LIBERALISME. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M" 1,891. - 19* Année. Jeudi, 16 Juin 1859. Vires acquirit eundo. Élimination de M. JulesYlalou. Électeurs inscrits 2,012. Nombre de rotants 1,500. Majorité absolue 751. Inscrits522 357 550 Votants452 273 346 M. Mazeman Jules399 268 341 M. VandenpeereboomAlphonse 370 153 241 M. Malou, Jules146 176 171 M. Van Reninghe, Charles 131 204 172 MM. Mazeman, Jules, et Vandenpeereboom, Alphonse, sont proclamés, le et le second représentant. Sartel, Auguste 30 Van Hollebeke, François19 De Florisone Léon17 Carton, commissaire d'arrondissement 8 Vramboul, gouverneur. 4 Vandenpeereboom (sans désignation) 4 Carton, père4 Merghelynck, Ernest4 Brunfaut, Auguste Capron, Jules Van Merris Coevoet Votes perdus. 205 11 2 9 10 3 2 18 23 9 9 9 15 30 583 438 431 256 242 227 premier BUREAU. 22 5 7 1 1.439 1.020 735 734 Sénateur 81 24 49 9 4 4 4 4 1 26 3 32 La liste se compose de M. Malou, Jules735 suffrages. M. Van Renioghe 734 M. SartelAuguste. 81 M. De Florisone, Léon. 49 Votants353 243 301 M. Van Reninghe, Charles245 199 184 M. De Florisone, Léon236 108 164 M. Malou, Jules116 111 140 M. Sartel, Auguste21 22 18 361 192 159 198 1,15Q 820 667 565 frl LE ©HETTO. Les élections qui ont eu lieu hier Ypres et qui ont eu pour résultat l'élimination de M. Jules Malou, causeront dans le pays une grande surprise. Cet événement n'était ni préparé ni prévu; il a été amené par une série de circonstances qu'il ne sera pas inutile de rappeler. On sait que l'Association libérale d'Ypres, après une assez vive discussion, avait décidé de ne pas opposer de candidats MM. Malou et Yan Renynghe, représentants catholiques tout sem blait donc devoir se passer de la manière la plus calme. Cependant dès le Samedi, 11 Juin, on apprit que le parti catholique distribuait daDs l'arrondissement et même dans la ville, des bulletins ne portant pas le nom de M. Al phonse Vanden Peereboom représentant et bourgmestre d'Ypres. Le Dimanche, plusieurs dépêches arrivèrent l'Association de diverses communes de l'arrondissement, elles annon çaient que, par une manœuvre dés plus dé loyales, on faisait courir le bruit que M. Vanden Peereboom renonçait sa candidature pour s'occuper exclusivement des affaires de la ville et que les catholiques portaient M. Sartel, pré sident de la société de S' Vincent de Paul Ypres, en opposition noire député libéral. Les faits ont prouvé que ce bruit était fondé. On comprendra l'effet que ces nouvelles pro duisirent, quand on saura que M. Alphonse Vanden Peereboom jouit Ypres et daps l'ar rondissement d'une grande sympathie. Grand nombre de bulletins portant les noms de MM. Malou et Van Renynghe furent aussitôt dé chirés et remplacés par des billets portant les noms de M. le baron Mazeman pour le Séaat, et M. Alphonse Vanden Peereboom pour la Chambre. D'autre part, des habitants de Poperinghe, désireux d'assurer une belle majorité leur bourgmestre, M. Van Renynghe, volaient pour lui seul, cette manœuvre a surtout contribué empêcher M. Malou d'atteindre, au premier LE PIOUES ABONNEMENTS: Ypurs (franco), par trimestre, 5 francs 50c.Pxovinces, 4 francs. I LePbogrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Résultat des élections des quatre bureaux. 1' BUREAU. 2« BUREAU. 5» BUREAU. 4» 1' BUREAU. 2« BUREAU. 3« BUREAU. 4« BUREAU. 1 1 3 TOTAL. JOTAL. Peur le ballottage Recensement des votes donnés. 1' BUREAU. 2- BUREAU. 3« BUREAU. 4< BUREAU. TOTAL, XVII. (Suite.) De barbares éclats de rire, des bravos frénétiques se mêlèrent aux cris de mort qu'on proférait contre les juifs, lorsque la flamme s'étendit par toute la chambre et gagna l'alcôve où les deux rabbins continuaient de prier. Quelqu'un eut alors l'affreuse idée de fermerjla porte pour les empêcher de s'enfuir, ce qu'ils n'essayè rent pas, dans la crainte d'une mort plus horrible que celle dont ils ressentaient déjà les atteintes. Toute la salle était en feu les vitres de la fenêtre vo lèrent en éclats, et une fumée rousse infecte sortit par toutes les issues c'était le mort qui brûlait on enten dait encore, par intervalles, comme un râle d'agonie, les voix psalmodiantes des rabbins qui allaient périr étouffés. Place nos seigneurs de la Rote I cria-t-on sur la place de la Juiveric. Enfin, voici la Justice place place Pourquoi pas plutôt l'Inquisition, puisqu'il s'agit de juifs dit d'un air d'importance Baretti, qui recueillait et là des nouvelles. C'était mieux le fait du saint office, et monsignore Badolfo ne serait pas de trop ici. Fragonard, qui avait changé de costume et qui s'était vêtu de deuil sous l'impression des plus lugubres pres sentiments, accompagnait un auditeur de Rote, juge- instructeur de la congrégation de la Justice, avec lequel il venait faire dans le Ghetto une enquête sur la dispa rition de Robert. Plusieurs élèves de l'Académie de Franee avaient pro fité de l'absence du directeur, que le comte de Noriac ne quittait pas, pour s'associer la démarche de Frago nard, qui provoqua le premier l'intervention du tribunal criminel, dépendant de la cour suprême de la Rota, com posée de douze cardinaux. Les lenteurs interminables qui paralysent toujours et partout l'action immédiate de l'autorité judiciaire Rome, avaient été sauvées en cette circonstance par le bon vouloir de monsignore Nardi, auditeur de Rote. Ce prélat, lié avec Robert et la plupart des pension naires de Rome, était un aimable mondain, beau joueur d'échecs et de longue paume, fin connaisseur en matière d'art, et surtout archéologue consommé. Il y a un incendie, dit monsignore Nardi, en voyant la flamme déborder par la fenêtre du logement de Ca- prieola. On croirait que le peuple nous attendait, reprit Fragonard il a brûlé la porte du Ghetto pour nous faire un passage. Peu s'en faut qu'il n'ait brûlé le Ghetto tout entier, qui est construit en bois, et qui Tfbe», 15 Juin. flamberait bien vite avec le vent de celte nuit. Ce commencement d'incendie aura terrifié les juifs, et nous en obtiendrons plus de renseignements sur notre pauvre Robert. Pourquoi voulez-vous qu'ils l'aient assassiné? Les juifs, soit dit entre nous, sont moins capables d'un crime que les chrétiens. D'un crime hardi et éner gique, mais non d'un crime lâche et secret. D'ailleurs, je vous ai confié mes soupçons Robert aimait cette juive, qui est vraiment fort belle, et que je lui enviais, d'hon neur Mais il l'aimait romanesquement, il pensait au mariage, et il était assez naïf, assez honnête pour se rendre chez le père et lui demander la main de sa fille. Ce n'est pas là un motif pour tuer un homme, surtout quand on est juif et que l'homme que l'on voudrait tuer est un Français. Bonqui est-ce qui lue avec ré flexion et méthode Avant de donner un coup de cou teau ou de lâcher la détente d'un pistolet, demnada-t-on son adversaire Monsieur, qui etes-vous Français ou Anglais? Avcz-vous des amis qui vengeront votro mort Cependant il ne faut rien épargner pour savoir ec que ce pauvre Robert est devenu... On le trou verait plutôt enfermé et garrotté dans quelque cave... Mais vous ne connaissez pas même le nom du juif que vous soupçonnez? Ce nom, Robert ne me l'a jamais dit. Ce n'est pourtant pas si difficile découvrir, puisque je sais le nom de la fille.,. Ensuite le P. Alexandre nous

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1