9 H4 1,89». - 19* Année Dimanche, 19 Juin 1859. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Vires acquiriteundo. LE ©HETTO. Résultats îles élections. LE PIQUES ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4francs. J Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce quiconcernc le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Yi'iie*, 18 Jtnin. La feuille cléricale le Propagateur explique «a façon le résultat de l'élection dù 14 Juin dernier. Inutile de dire que le roman qu'il a forgé, n'est qu'une fiction d'un bout l'autre et que les faits sont exposés de la manière la plus fausse et La plus odieuse la fois. Nous devons le répéter, car c'est la vérité vraie, la cause première de l'échec de M. Malou a pour origine les intrigues de la société de S1 Vincent de Paul contre la candidature de M. Alphonse Vanden Peereboom. Ce n'est pas la première fois qu'on a espéré lui faire subir un ballottage. Déjà, en Décembre 1857, le même M. Sartel avait obtenu une soixantaine de suf frages, dans le but de le porter en opposition M. Vanden Peereboom, si un ballottage devait s'ouvrir. Les ardents du parti clérical ont voulu creuser un abîme, pour y précipiter un adver saire, et c'est un des leurs qui y est tombé et est devenu la victime de leurs manœuvres. Quant aux assertions du Bien public et de la Patrie, qui crient bien fort l'infamie et l inlrigue de l'infâme clubisme, ces grosses in jures doivent retomber carrément sur la société de S' Vincent de Paul, qui a voulu jouer un petit jeu très-adroit, si l'on veut, mais condition que ses candidats chéris n'en soient pas vic times. Le parti libéral n'avait pris d'autre enga gement vis-à-vis de lui-même que de ne porter qu'un candidat, ainsi qu'on peut le voir par le compte-rendu de la séance de l'Association. Mais il n'y a jamais eu et il ne peut y avoir eu de compromis avec le parti clérical qui, lui n'a pas fait voler pour M. Alphonse Vanden Peereboom, comme le parti libéral n'a pas fait voter au premier tour' du scrutin, pour MM. Malou et Van Renynghe. Seulement les électeurs qui jugeaient conve nable de voler blanc et noir sur le même billet, ne rencontraient pas d'opposition de la part des libéraux. Mais les chevaliers de S4 Vincent de Paul faisaient quelque chose de plus, ils votaient et faisaient voter en faveur de M. Sartel. L'échange des billets a été motivé par l'oppo sition qu'on a faite la candidature de M. Vanden Peereboom, et M. Malou a été victime de la maladresse de ses propres amis. {Suite.} XVIII. Barettinous avons besoin de tes avis, dit Frago- nard, qui avait conseillé monsignore Nardi d'emmener ce barbier leur suite. Mes avis, Excellence! reprit le barbier en se rengorgeant ils sont votre comman dement, comme mon peigne et mon rasoir. Ne sais-tu pas comment s'appelle unjuif, orfèvre ou graveur en pier- •♦es fines, dont la fille... A servi de modèle un tableau que fait M. Robert, et qui est maintenant chez monsi gnore Badolfo? Le tableau de Susannc au bain, auquel je travaillais encore hier soir? ce tableau est, dis-tu, chez le chef de la congrégation du saint office? Oui, Excel lence monsignore Badolfo ne me l'a pas montré mais je n'ai eu qu'à lever un coin de la tapisserie qui le cou vre... Oh! s'écria Fragonard, frappé d'un trait de lumière et d'une espérance subite s'il était vrai!... Mais c'est impossible... Il faut bien que cela soit possible, Excellence, puisque cela est ce matin même j'ai reconnu Le Propagateur parle d'escamotage et d'au tres gentillesses propos de l'élection de M. De Florisone. Nous comprenons que les inspirateurs et les soutiens de cette feuille soient peu satis faits du résultat de la journée du 14 Juin der nier, mais enfin il n'est pas de bonne politique de mentir trop effrontément surtout pour un journal qui se dit religieux on risque de heur ter la conscience publique, qui n'est déjà pas très-sympathique l'endroit des feuilles épisco- pales. Plusieurs feuilles cléricales et même un petit pamphlet flamand, XYperling, proclament que M. Léon de Florisone appartient la même opi nion que M. Jules Malou. Ces feuilles prennent leurs désirs pour des réalités; leur illusion ne sera pas de longue durée. M. Léon de Florisone, quoique peu âgé ne fait pas partie sans doute de cette fraction du parti qu'on appelle jeune ou avancéemais il appartient, et nous pouvons en donner l'assu rance la plus formelle, au parti libéral sage et conservateur par le progrès. Il siégera la Chambre sur les bancs occupés par MM. Orls, Alphonse Vanden Peereboom, Tesch, Coppie- ler», Devaux. En peut-il être autrement M. de Florisone est libéral de conviction et de cœur; il fait partie de l'Association libérale d'Ypres depuis long temps et si quelque doute pouvait rester, la profession de foi politique qu'il a faite le jour de sa nomination, devrait enlever toute illusion nos adversaires politiques. On nous assure que le nouveau sénateur M. le baron Mazeman de Couthove, donnera Dimanche, 19 Juin, son château de Couthove, un banquet auquel les notabilités de l'arron dissement sont conviées et entre autres, M. Beke, échevin de la ville d'Ypres et vice-présideot de l'Association libérale. Demain, Dimanche, il y aura musique au Parc midi, si le temps le permet. Le soir, 7 heures, la musique des Pompiers donnera un concert au Jardin de la Société de la Concorde. Bruxelles. Sénateurs MM. Hansseos-Hap Siiellemaus, baron Seutin, Van Schoor, Lauvver», aériateurs sortants, Fortamps. Représentants MM. Ch. de Brouckere, L. Goblet, Defré, représentants sortants, Guillqry, Orts, Pré- vinaire, de Rongé, Van Volx»ro, Pirson, Jamar, Hymans. Nivelles. MM. de Chentianes et Nélis, repré sentants libéraux sortants, sont réélus. MM. Mercier et Snoy, candidats cléricaux pour la Chambre ont été nommés. MM. Mosselman et Zamansénateurs libéraux sortants, ont été réélus. Louvain. Tous les candidats cléricaux ont passé. Anvers. Toute la liste libérale a passé. Votant», 5,73 majorité, 2,856. Sénateurs M. Michtels- Loos, 3,i34; M. Joostoos, 3,023; M. Van Havre, 2,t)85. Représentants: M. Rogier, 2,963; M. Loos, 3,«74; M. Vervoort, 3,n3; M. de Boe, 3,ia6; M. Gottal, 2,869. Matines. Les sénateurs et représentants cléri caux sortants sont réélus. Turnhout. MM. de Mérode-Westerloo, mem bre sortant, Coomans, id., et Nothomb, ont été élus. M. Gillès de S'Gravenwezel a été proclamé sénateur. Liège. M. Koeler, candidat de l'Association libérale, a obtenu i,3oo voix de la ville et «,245 des campagnes 2,545 voix. M. Grandgagnage candidat de l'Association libé rale, a obtenu, i,284 voix de la ville et i,24i de la campagne 2,525 voix. Bruges. Les trois représentants libéraux sor tants ont été réélus. M. Devaux a obtenu i,3ia voix; M.de Vrière, i,333; M. Coppieters t'Wallant, i,3i3. M. Boyaval, bourgmestre de Bruges, candidat libéral pour le Sénat, a été nommé par i,3o8 voix. Courtrai. MM. de Béthune et F. Vergauxven, candidats pour le Sénat; et MM. de Haerne, Tack et H. Dumort ier, candidats pour la Chambre, sénateurs et représentants cléricaux sortants, ont été réélus. YpresM. Mazeman de Couthove, candidat libéral, a été proclamé sénateur. M. Àlph. Vanden peereboomMl Van Renynghe, représentants sortants, ont été réélus, M. de Flo risone a été élu en remplacement de M. Jules Malou. Dixmude. MM. Van Wouroen, sénateur sor tant, et De Breyne, représentant sortant, candidat» libéraux, ont été réélus. votre Susanne chez monsignore Badolfo. Tu as vu Seïla, la fille de l'orfèvre juif, chez ce satyre de Badolfo Ah! M. Fragonard, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit! vous m'attireriez de méchantes affaires avec l'inquisition. J'ai vu ce matin le tableau qui représente la chaste Susanne entre les vieillards, mais je n'ai pas vu la fille de Mondaio... Mondaio, voilà le nom de l'hom me Le tableau de Robert est chez Badolfo! répétait Fragonard en branlant la tête. Il suffit de le savoir, interrompit l'auditeur de Rote qui adressa un signe d'intelligence au peintre pour lui fermer la bouche. Ce n'est pas ce qui nous occupe en ce moment. Il faut présent trouver la demeure de ce Mondaio, et l'interroger sur les faits qu'il peut connaître. Vous ne chercherez pas bien loin sa demeure, Monsignore, dit Baretti en leur montrant le chemin la voici, et j'aperçois une lucarne le museau de maître Mardochée... Ohé! Mardo- cliée de mon cœur mio caro carrissimo viens ouvrir ces illustrissimes Excellences Fragonard avait couru la porte, dès qu'on la lui avait désignée, et il agitait grand bruit la sonnette. Avant que monsignore Nardi, son huissier porte-masse et son greffier fussent arrivés sur le seuilla porte était ouverte par Mondaio lui-même, qui se présenta le visage bouleversé, le front chargé de deuil et les yeux pleins de larmes. D tressaillit quand il aperçut un étranger qu'il n'attendait pas et qu'il ne se souciait pas de revoir. Il voulut se retirer et refermer la porte; mais Fragonard prévint l'exécution de-ce dessein .en poussant avec force cette porte enrouverte et en s'élançant au milieu de la boutique. Mondaio ne put l'arrêter, et voyant paraître l'entrée de sa maison des figures inconnues de gens de justice (il avait appris les connaître le matin même) il s'approcha de sa forge et y saisit, pour s'en faire une arme au besoin, le marteau qu il avait déjà levé sur la tête du P. Alexandre. Cette violation de son domicile avait fait diversion aux idées douloureuses qui lui tenaillaient le cœur, et il se sentait animé d'une colère vague qui n'avait pas encore pris de parti violent, ear il ignorait les motifs d'une sem blable visite; il fixa un œil ardent sur Fragonard, qui lui parut être l'instigateur des nouveaux venus, et, d'un geste impérieux, en fronçant le sourcil, il lui ordonna do sortir de la maison. (La suite au prochain

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