Chronique politique. nouvelles diverses. Bn SI Jaln au SI Inclus. Nous n'avons encore rien de fort intéressant du théâtre de la guerre. Tout se borne des préparatifs. Les Autrichiens sont cette heure rentrés dans le quadrilatère et les Français avancentavec l'intention de les en déloger. H® Une dépèche de Çoire annonçait, il y a quelques jours, que les Autrichiens eu forces considérables, descendant du Stelvio, étaient arrivés Grossotto, en Valteline, et se dirigeaient sur Tirano. Une nouvelle dépêche en date du 18, annonce que 3,ooo Français sont arrivés dans la nuit k Morbegno, sur l'Adda, peu de distance de Sondrio, et qu'ils se proposent ssns doute d'occuper le col. L'atteotion légèrement distraite de ce côté se porte toujours sur l'attitude de l'Allemagne. On trouvera plus loio un nouvel article de la GaxtUe national» de Derlin, article peu rassurant, en ce qu'il insiste sur ls nécessité de l'intervention prussienne en Italie au profit de l'Autriche. Il est probable que celte façon d'envisager la situation, inspirera de nouvelles inquiétudes h Paris où l'on commençait croire l'intervention purement diplomatique du cabinet de Berlin. Ce qui rendra ces inquiétudes plus vives encore, c'est un article du Tim«t, arrivé ce matin. Ce journal annonce que M. Kossulh a quitté l'An gleterre avec un passeport français et qu'il va, d'ac cord avec le général Klapka, chercher i exciter la Hongrie k la révolte. Le Time* a la conviction que l'Autriche sera attaquée hors de ses possessions ila - tiennes, sinon par une armée française,du moins par nne propagande révolutionnaire encouragée sous main par les cabinets de Paris et de St-Pélersbourg. Partant de là, le journal anglais en arrive la justiti- cation de la politique prussienne, indispensable k l'intégrité de l'Allemagne. Quoiqu'il en soit on peut se convaincre que la situation est des plus graves et que son principal intérêt ne réside pas eulre Vérone et Mantoue. Nous avons annoncé que le nouveau roi de Naples avait inauguré son avènement au trône par la pro clamation d'une amnistie politique. Une dépêche télégraphique de Naples nous permet d'apprécier cette mesure avec une plus entière connaissance de cause. L'amnistie accordée par le roi François II s'appliqueà tous les individus condamnés pour cause politique k la réclusion et au bagne en i848 et 1849. Toutefois les condamnés de cette catégorie ainsi graciés parle Roi resteront sous la surveillance de la police. Une dépêche, en date de Berlin, assure que l'im pératrice-mère de Russie doit arriver Berlin le 37, et passer huit jours i la cour de Prusse. Une grave nouvelle est arrivée hier soir de Berlin. Cinq corps d'armée vont prendre position sur le Rhin. Le sixième se rend k sa destination en traver sant la Silésie, la Saxe et la Bavière. Cette destination ne peut être que le Tyrol. Si la dépêche transmise de ce fait est exacte, comme il y a tout lieu de le croire, elle ne peut manquer de produire en Europe une très-vive sen sation. Déjà le correspondant de Paris fait prévoir un décret organisant l'armée de l'Est. Le bruit était en outre répandu hier dans les cercles bien informés, que tous les envois de troupes et d'approvisionne ments pour l'Italie avaient été contremandés. On se demandait quelle pouvait être la portée de cette me sure, et si elle n'impliquait pas le déplacement de la guerre vers un nouveau théâtre. Le Timet attribue k ces incidents le voyage du roi des Belges Londres. Le gouvernement autrichien, vient, dit-on, de communiquer k ses légations i l'étranger deux notes adressées par M. de Rechberg, le 9 et le 3 juin, au comte Colloredo, pour expliquer au Saint-Siège le motif du départ des troupes autrichiennes des Léga tions. Ce motif serait l'arrivée d'un vaisseau de ligne français dans le port d'Ancône, circonstance que le cabinet de Vienne, dans ce moment de surexcitation des esprits des populations, aurait jugé incompatible evec le principe do neutralité adopté par le Saint- Siège. Deux pièces iraportsntes viennent d'être publiées. Ce sont une dépêche de lord Cowley i lord Malmes- bury et une autre de lord Mslmesbury sir James Hudson. la première porte la date du 13 mai; la seconde celle du ao lord Cowley raconte au mi nistre des affaires étrangères d'Angleterre s qu'avant son départ, l'Empereur a chargé le comte Walewski de l'assurer qu'en prenant le commandement de son armée, il avait la ferme intention de localiser la guerre autant que possible, do respecter la neutra lité de l'Allemagne, de ne soutenir aucune tentative de révolution, surtout dans la Turquie, dont les possessions dans l'Adriatique seront scrupuleuse ment respectées, et de borner ses opérations i repousser les Autrichiens hors du royaume lom- bardo-venitien. Il annonce que M. Thouvenel a ordre de retourner Constanlinople et «qu'il re cevra des instructions pour agir de concert avec sir Henri Bulwer, pour ne pas se séparer de lui sous aucun prétexte, et pour le consulter sur toutes les questions qui surgiront. Lord Malmesbury signale au ministre anglais près de la cour de Sardaigne, l'agitation de l'Allemagne laquelle le cabinet de Berlin seul a résisté autant que possible. Il lui en expose les raisons; il prévoit que le sentiment public qui va grandissant en Allemagne, et qui ne reste plus inactif en Prusse ne permettra pas au gouvernement prussien de garder longtemps son at titude expeclante et il termine en déclarant que le ministère anglais désire maintenir la plus stricte neutralité dans la gnerre actuelle entre l'Autriche et la France. Les avis de l'Inde venus par la malle de Bombay, portent que le mécontentement qui avait éclaté dans les anciennes troupes de la Compagnie des Indes, aujourd'hui passées sous les drapeaux de la Reine, se serait propagé sur divers points, et tendrait se généraliser. La dépêche qui transmet le résumé de ces nouvelles parle d'un fait encore plus grave elle annonce que le 7S* régiment de la reine aurait fait cause commune avec les troupes de la Compagnie et aurait iormellement refusé d'agir contre elles. La dépêche ne fournit d'ailleurs aucun renseignement sur l'origineet sur la cause de celle insubordination. Suivant une correspondance de Bombay, les troupes enrôlées au service de l'ancienne Compagnie des Indes auraient considéré leur engagement comme terminé par la suppression de cette Compagnie; en conséquence, elles prétendraient qu'en passant au service de la Reine elles ont droit k la haute paye attribuée i tout Anglais qui entre au service mili taire. De là le mécontentement qui s'est manifesté dans plusieurs de ces régiments et qui commençait préoccuper sérieusement les autorités anglaises. Un singulier procès s'est déroulé jeudi devant le tribunal de Liège. Voici les faits: M. R., de cette ville, s'adressa k un photographe afin d'avoir le portrait de ses trois enfants. Les portraits furent faits; le peintre les reloucha mais M. R., ne les trouvant pas du tout ressemblants, n'en voulut pas aceepter livraison. «Je vous forcerai bien les ac cepter, dit le photographe; vous les prendrez ou je les expose ma vitrine, s Le client persistant dans «on refus, les portraits furent en effet affichés. Alors, M. R. assigna le photographe devant le tribunal. L'avocat du défendeur exposa le système suivant Ou bien il y a ressemblance, et vous devez accepter livraison, ou il n'y a pas ressemblance, et alors le public ne reconnaîtra pas vos enfants; il ne verra là qu'une fantaisie, une œuvre d'art. Ce dilemme est faux, répliqua l'avocat du demandeur, car on peut reconnaître quelqu'un dans sa cari cature, et celle-ci n'est pas un portrait. Du reste, mon client a voulu avoir un souvenir de famille, et non pas vous fournir l'occasion d'étaler des œu vres d'art. Jugeant conformément une décision récente, prise dans un cas analogue par le tribunal de Paris, notre tribunal a condamné le photographe 200 fr. de dommages et intérêts, ôter tout de suite les portraits de sa vitrine moins de z5 francs par jour de retard. Un procès, qui vient de se dérouler devant la cour de Chicago, vient d'amener une singulière, nous devrioos dire une effrayante découverte. Il ne s'kgit rien moins que d'une association de criminels dont le but est le meurtre sous toutes les formes. Un journal américain donne ce sujet les détails suivants Lo procès de John Mac Laughlin, jugé en ce moment k Chicago pour avoir fait dérailler, au moyen d'obstructions, un convoi du rail-road de Gslena k Chicago, a fait découvrir l'existence de la plus audacieuse et diabolique bande de criminels des deuxsexes. Les membresdecelleassociation résident k BufLlo, Cleveland et Chicago, et il paraît que leur but est le meurtre sous toutes les formes, poisons, incendies, catastrophes de chemins de fer, etc. Plu sieurs lettres confidentielles échangées entre deux femmes de Buffalo, et une associée de Chicago, dé voilent toute l'affaire, et le plan complet des opéra tions. Il en résulte que nombre de personnes ont déjà succombé, victimes de leurscomplotsodieux, et l'on ne peut que conjecturer combien d'autres ont été victimes de leurs complices. Cette découverte expli que jusqu'à un certain point beaucoup de meurtres secrets par empoisonnement et autres moyens, acci dents de rail-roads, etc., dont le nombre a été si considérable depuis quelque temps. Un jeune savant, M. Aexandre de Lamothe, ancien élève de l'Ecole des chartes, vient de décou vrir Madrid des manuscrits inédits du plus haut intérêt pour l'histoire de France. Ce sont, entre au tres, une lettre de l'ambassadeur d'Espagne, Paris, écrite au Louvre le jour même de la Saint-Barthé lémy et remplie des plus curieux détails; celle de Philippe II Charles IX pour le féliciter d'avoir frappé ce grand coup; le récit de la bataille de Pavie, par Pascaire; celui de la mort d'Henri IV, annoncée par un jésuite do Paris un jésuite d'Espagne et des lettres fort curieuses de Charles-Quint, de François 1'du connétable de Bourbon, et des premiers per sonnages de la Fronde. Un maguifique esturgeon a été péché ces jours derniers au barrage de Seraing. Ce poisson, dont l'apparition dans nos rivières est excessivement rare, pèse 5o k 60 kilog. il mesure une longueur de 7 k 8 pieds, sur environ trois pieds de diamètre. Son poids a failli faire chavirer la nacelle sur laquelle se trouvait le filet dans lequel il est venu se faire prendre. Péché par M. Donnay, entrepreneur de la pêche k Seraing, ce poisson réellement phénoménal, est visi ble en ce moment au barrage de Seraing, où une fou le de personnes vont le visiter. (Metut.) On écrit de Paimbœuf Un événement malheureux est arrivé aujour d'hui midi en rade. Une douzaine de travailleurs sortant du brick prussien Louitse sont embarqués dans une frêle embarcation pour venir terre pren dre leur repas en manœuvrant, l'estrope de la godille a cassé, l'embarcation est allé en travers sur la chaîne de la Louitet a sombré. Malgré les secours apportés par les équipages de plusieurs navires voi sins du lieu du siaistre, deux des hommes montant l'embarcation, les nommés Gueneuf et Lehuie, n'ont pu être sauvés. Ces malheureux laissent deux veuves ayant chacune sept enfants en bas-âgs. Hier, vers cinq heures et demie du soir, dit la Guienne de Bordeaux du ig, la rue Sainte-Cathe rine a été le théâtre d'un accident qui a causé un grand émoi et une frayeur très-naturelle, bien qu'il se soit terminé d'une façon si heureuse qu'on peut la qualifier de tout fait providentielle. Au-dessus de la maison qu'habite une dame, pho tographe habile, on construit un atelier propre aux travaux de cette profession. Quelques ouvriers y étaient occupés l'heure que nous indiquons, lors que l'un d'eux a perdu l'équilibre, a roulé jusqu'au bord du toit et a été lancé de là dans l'espace. Le corps de ce malheureux devait être infaillible ment broyé dans cette chute affreuse sur le pavé de la rue. Mais, par une de ces circonstances qui tien nent du miracle, il est allé tomber sur les sacs de linge qui couvraient une charrette de blanchisseuse, qui passaient en ce moment, et le choc a été amorti ce point que la victime de cet accident en a été quitte pour un bras foulé ou peu près, ce qui ne l'a pas empêchée de se relever d'elle-même et de se retirer au milieu du saisissement des témoins de celte scène, qui n'en pouvaient encore croire le témoignage de leurs yeux. L'ouvrier dont nous parlons en sera donc quitta pour les suites de l'effroi qu'il a dû ressentir. Lundi dernier, Mm* D. qui habile une commune voisine de Charleroi, avait assis sur le gazon, dans son jardin, sa petite fille âgée de dix-neuf mois, et, la croyant en sûreté, était rentrée chez elle pour vaquer aux soins du ménage. Plusieurs canards de la basse-cour passèrent devant l'enfant, se dirigeant vers un bassin qui se trouve au fond du jardin. La petite se leva et les suivit, puis les voyant se lancer sur l'eau elle imagina de faire comme eux, et en effet se lança dans le bassin. Par hasard, le chien de la maison avait suivi l'en fant. A la vue de l'accident, il se mit pousser des aboiements furieux qui éveillèrent l'attention de Mm* D. Cette dame sortit de sa maison pour voir ce qui pouvait ainsi faire aboyer son chien. Elle re garde sur la gazon, et n'y voyant plus sou enfant, elle court vers l'étang et trouve sur le bord U chien

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2