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Affaires d'Italie.
d» Liège et de Gand; après deux années de atage
fructueusement employées s'initier la difficile
pratique du droit, M. Hippolyte Cornette, attaché
depuis trois ans notre trihuoal, avait réussi ac
quérir cette notoriété, se concilier cette estime et
se créer ces relations, qui permettent l'avocat
d'utiliser ses connaissances, et de les employer effi
cacement la défense du juste et du vrai.
De solides qualité* le recommandaient la con
fiance de sea clients. ~jF I
Fortement pénétré des devoirs de sa noble profes
sion, comprenant toute l'étendue de la responsabilité
morale qu'elle entraîne, il semblait s'être efforcé de
bonne heure acquérir les vertus qu'elle exige.
11 avait cette patience d'examen, d'étude et de re
cherches qui approfondit tout et pénètre jusqu aux
moindres détails des affaires cette prudence de con
seil et de conduite qui prévient les mécomptes et
évite les surprises ce calme qui conserve l'esprit
ma constante liberté, et prémunit contre les appré
ciations partiales; cette modération qui persuade
sans irriter, cette franchise qui sollicite la fran
chise; cette loyauté qui appelle la loyaoté, et par
dessus tout, Messieurs, celte probité sévère qui ne
patronne que le* bonnes causes, et contribue autant
leur succès, par la confiance qu'elle inspire, que le
talent même qui les soutient de aon autorité et de
son prestige.
Bon et désintéressé, il se prêtait volontiers aux
moyens de conciliation et d'arrangement, préférant,
aux succès qui flattent la vanité, les solutions paci
fiques qui répondent parfois mieux aux véritables
intérêts des clients.
A ces heureux dons du coeur et du caractère, se
joignaient des aptitudes non moins heureuses d'es
prit et d'intelligence une perception nette, une
pénétrelion fecile, un excellent discernement, un
large aena judiciaire, une élocution aisée, claire et
persuasive.
Ces mêmas qualités, qui nous rendaient ai agréa
bles les relations du barreau, M. Cornette les appor
tait dans le commerce de la vie ordinaire, rehaussées
par une jovialité d'humeur, et une certaine origi
nalité d'idées qui faisaient aimer aa conversation et
rechercher aa société. Homme sérieux, du reste, et
appartenant son siècle, aucun événement social ne
le trouvait froid ni indifférent. 11 suivait d'un œil
fervent et attentif les mouvements de l'intelligence
humaine vers les paisibles conquêtes de la civilisa
tion et de la liberté, et applaudissait tous les
progrès avec l'élan de la jeunesse et l'énergie de gé
néreuses et fortes convictions.
Sans doute, Messieurs, si la providence eut ré-
•ervé, notre regretté confrère une plus longue
existence, que celle existence eut été largement et
dignement remplie
En inclinant notre deuil devant le décret d'en
Haut, une pensée de consolation vient adoucir l'a
mertume de nos regrets. Tout ne finit pas avec la
mort. Il est, au-delà de la tombe, une autre vie où le
juste reçoit l'éternelle récompense de ses vertus et
de ses œuvres. C'est vers cette vie, Messieurs, c'est
vers cette récompense que l'âme de celui que nous
pleurons a pris son vol c'est de là qu'elle écoule
réjouie nos funèbres paroles d'éloge et de regret, et,
blantc ces taches qui semblaient récentes et peine sè
ches. Du sang reprit monsignore Nardi, qui se leva
lentement et qui vint examiner aussi un endroit où l'on
distinguait parfaitement des gouttes de sang coagulé. En
effet, il n'y a pas de doute possible, c'est du sang. Et
je m'y connais, ajouta le barbier. Tenez, on suit ce sang
la trace depuis la porte jusqu'à cette trappe. O mon
Dieu murmura Fragouard avec douleur Robert, mon
pauvre ami Robert a été assassiné Assassiné I reprit
Mondaio avec une fierté calme et dédaigneuse. Plut
Dieu que je me fusse vengé de ma propre main Avant
de procéder une plus minutieuse enquête, dit l'au
diteur de Rote, je vous invite, Mondaio, faire des
aveux Des aveux quels aveux J'ai répondu h
toutes vos questions pour voir quels en seraient la fin et
le but. Je n'ai rien de plus vous dire. Ce que je vous
dirai ensuite, vous le savez mieux que moi: vous savez
que cet exécrable moitié est allé cette nuit même m'ac-
euser, me dénoncer l'inquisition vous savez que ce
malin, au lever du soleil, lorsque j'étais chez le bargello
du quartier Ripelta, pour réclamer une boite de bijou*
perdus, les sbires du Saint-Office sont venus arrêter ma
fille... Si j'avais été là, ils m'auraient peut-être arrêté
avec elle, mais ils n'eussent amené que deux corps
morts... Eli que de paroles interrompit Fragonard,
qui ne pouvait plus se contenir. On te demande seule
ment si tu sa tué ce Français, M. Hubert Robert, qui
parait avoir été assassiné relie nuit. S'il était pos
sible répondit Mondaio je bénirais le bras qui m'au
rait vengé Ce Français, je le vois bien maintenant,
est cause de tout; il s'était fait aimer de Seïla; il offrait
sourit aux adieux attendris que nous adressons sas
mortelles dépouilles.
Le Mémorial de Courtrai nous annonce la
nomination définitive de M. Vramboul aux fonc
tions de Gouverneur de la province de la Flan
dre occidentale. Celle feuille ajoute que l'arrété
royal est signé ri qu'il paraîtra au Moniteur
avant l'ouverture de la session des Conseils pro
vinciaux.
Hier un jeune homme a été transporté l'hô
pital. Il avait une jambe brisée. Cet accident est
attribué, par la rumeur publique, aux consé
quences d'une rixe de cabaret.
Un ouvrier menuisier a fait, mardi matin
une chute du toit de la maison de campagne de
M. Carton située le long de la roule d'Ypres
Zonnebeke. L'échelle sur laquelle il était grimpé
pour atteindre la corniche a glissé de l'écha
faudage et il est tombé d'une élévation d'une
quarantaine de pieds tenant l'échelle la main.
Son étal a été très-alarmantmais comme au
cune fracture n'a été constatéeon espère que
les effets de celle chute ne seront pas mortels.
Du reste il y a une amélioration sensible dans
sa position et si aucune lésion interne n'existe
comme on peut l'augurer d'après la situation
du malade, on espère le guérir sans qu'il reste
trace de cette énorme chute.
La cérémonie de la bénédiction de la mer, qui
ouvre la saison des bains, aura lieu Ostende
le 3 Juillet prochain.
A celte occasion les administrations des che
mins de fer de l'Etat, de Licblervetde Fumes
et de la Flandre occidentale organiseront un
train de plaisir de Tournai, Mouscron, Courtrai
et de toutes les autres localités de la Flandre,
en destination d'Oslende.
TILLE D'TPHEI. Conseil cohmvnal.
Séance publique fixée au Samedi, i Juillet 1859,
quatre heures de relevé».
ORDRE DU JOUR
1* Communication de pièces,
a*Arrêter le programme des fêtes et réjouis
sances publiques qui auront lieu l'occasion de la
Fête communale 1859.
3* Délibérer, s'il y a lieu, sur les observations
au aujet de l'enquête ouverte sur la création d'un
emprunt pour couvrir les frais de construction d'un
abattoir.
4* Aviser sur l'érection d'une tuerie de porcs
la porte de Dixmude.
5* Approuver, s'il y a lieu, l'adjudication des
herbages croissant aux abords des étangs de Dicke-
busch et de Zillebeke, ainsi que sur la Plaine
d'exercice.
de l'épouser il exigeait qu'elle abjurât sa religion...
Avoue donc, misérable! dit avec emportement Frago
nard, les yeux remplis de larmes, 1a voix mélée de
sanglots. Avoue que tu l'as attiré dans un guet-apens,
que tu l'as égorgé Avoue cela, et meurs comme doit
mourir un lâche assassiD. Assassin moi répliqua le
juif, comprenant enfin les charges qui pesaient sur lui,
et voyant encore la main de ses ennemis dans cette fausse
accusation. Je vous l'ai dit, j'ai été offensé dans cc que
j'ai de plus cher, ma fille et ma religion mais le Seigneur
n'a pas permis que je me vengeasse moi-même, et je suis
innocent... Barelti, garde la porte, et empêche qu'il
ne s'cchappe dit l'auditeur de Rote, convaincu de la
culpabilité de Mondaio. Et ce sang et cc sang cria
Fragonard, agenouillé devant les vestiges sanglants. C'est
le sang de Robert C'est le sang de l'agneau pascal
répondit froidement l'orfèvre, qui alla s'asseoir dans un
coin et quiappuyant sa létc sur son coude, ne prit
plus aucune part ce qui se passait, ce qui se disait
autour de lui. Le sang de l'agneau pascal répéta
Barctli avec un éclat de rire d'incrédulité. Voilà ce qu'ils
disent tous, ces scélérats de juifs, lorsqu'on leur prouve,
de pareils indices qu'ils ont assassiné un chrétien
Ah monsignore Nardiil n'y a donc plus d'espoir
s'écria Fragonard en gémissant Robert est mort Com
ment l'ai-je laissé aller seul dans ce coupc-gorgc!
Ètcs-vous seul dans cette maison? demanda le prélat, qui
ne put tirer un mol de Mondaio absorbé dans un muet
désespoir. Ce monstre ne cherche plus même nier
son crime, dit Fragonard avec amertume. Il faut inter
roger sa fille... N'a-t-il pas dit qu'elle avait été arrêtée
Dimanche dr est décédé Rousbrugge-Ha-
ringhe, M. Emile Autrique, receveur de l'eore-
gistremeot, l'âge de 52 ans, après une longue
et douloureuse maladie. Il était conseiller com
munal du bourg de Rousbrugge.
L'aménité"ainsi que la générosité de son
caractère, le feront regretter de tous ceux qui
l'ont connu.
Turin, 23 juin.
Le Bulletin officiel dit que dans une reconnais
sance sur Pozzolongo, les Piémontais ont poursuivi
doux escadrons ennemis qui ont perdu 10 morts, 3o
blessés et 6 prisonniers. Aucune perte de notre côté.
Cavriana, 26 juin 1858, tt h. 55 m. du matin.
Les autrichiens qui avaient passé le Mincio pour
venir nous attaquer avec toute leur armée, ont été
contraints d'abandonner leurs positions et de se re
jeter sur la rive gauche de la rivière.
Ils ont fait sauter le pont de Gotto.
Les pertes de l'ennemi ont été très-considérables,
les nôtres sont de beaucoup inférieures. Nous avons
pris 3o pièces de canon, 3 drapeaux, et fait plus de
7,000 prisonniers.
Le général Niel et son corps d'armée se sont cou
verts de gloire ainsi que toute l'armée.
Le général Auger a eu le bras emporté.
L'armée sarde qui était l'extrême gauche, a fait
éprouver l'ennemi des pertes sensibles, après avoir
lutté avec un grand acharnement contre des forces
supérieures.
La bataille du 34 juin prendra le nom de bataille
de Solferino.
Une dépêche de Cavriana dit que, dans la journée
du a4, l'Empereur s'est constamment tenu au mi
lieu du feu.
M. Larrey, qui accompagnait l'Empereur, a eu
son cheval tué. Deux chevaux de l'escorte des cent-
gardes ont également été tués.
Les dangers que l'Empereur courait, ajoutaient
encore l'enthousiasme et l'audace de nos soldats.
Paris, 28 juin.
Une dépêche de Turin, du 37, transmet la sub
stance d'un ordre du jour de l'empereur Napoléon,
daté de Ca vriana, 35 juin
Soldats,
L'ennemi croyant nous rejeter derrière la Cliieae,
a repassé le Mincio.
Vous avez défendu dignement l'honneur de la
France.
La victoire de Solferino surpasse les glorieux
souvenirs deCastiglione et de Lonaio. Pendant douze
heures, vous avez repoussé les efforts de t5o,ooo
hommes: votre élan ne s'est point arrêté devant la
nombreuse artillerie de l'ennemi, qui occupait des
positions formidables sur un espace de trois lieues.
La patiie vous remercie de votre courage et de
votre persévérance; elle déplore ceux qui sont
tombés.
Nous avons pris 3 drapeaux, 3o canons, 6,000
prisonniers.
ce matin et menée dans les prisons du Saint-Office?
Elle n'est donc pas complice du meurtre... Oh! non, elle
aime Robert!... Il le croyait du moins!... Il faudrait
avertir le P. Alexandre... Le P. Alexandre est son
couvent de Tivoli, s'empressa de dire Barelti on no
l'attend que demain pour le baptême du juif Saint-
Jean-de-Latran. Je sais qu'il est parti hier soir avec
l'abbé de Saint-Non; mais ne pourrait-on envoyer un
exprès Tivoli?... C'est inutile, puisqu'il revient de
main sans qu'on le prévienne. Quelles lumières tirer
d'ailleurs du P. Alexandre, qui n'était plus Rome
quand le meurtre s'est commis? Dans le cas où le crime
serait avéré, je puis en donner les particularités, d'après
les pères de l'Eglise et les historiens ecclésiastiques c'est
dans la cave qu'on aura d'abord apporté la victime, pieds
et mains liés, la bouche bâillonnée; on l'a dépouillée
alors de ses vêtements, et on l'a étendue sur une table;
un grand feu était allumée... Au nom du ciel, mon
signore, ne me déchirez pas l'àme avec ces horribles
peintures! N'est-ce point assez d'avoir pleurer mon
meilleur ami? Le crime a dû être exécuté en présence
de plusieurs Israélites, continua l'impitoyable antiquaire
chacun tenait d'une main un vase de terre cuite, et do
l'autre main un couteau pointu trempé dans l'huile d'o
live. Le patient pouvait voir tous ces préparatifs...
Ah de grâceI interrompit Fragonard avec des signes de
dégoût et de profonde indignation. 11 y a quelqu'un dans
la maison... J'ai entendu craquer les marches d'un essa-
lier de bois. Cette trappe J'amène devant vous les
auteurs de co forfait inouï!
(La suite au prochain