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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Affaires d'Italie.
M* 1,906. 10° Aimée.
LE PRICIËS
I J i II... J U u I J t J i J
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fraEs, Juillet.
Les feuilles cléricales font d'incroyables tar
tines pour égarer l'opinion publique sur la vé
ritable si^nibeation politique de nos dernières
élections; elles prouvent tout simplement d'a
près nous, et nous ne pouvons assez le répéter,
que l'opinion publique, livrée elle-même et
eu dehors de toute pression, se prononcerait
spontanément en faveur des idées libérales. Nos
populations apprécient si bien les améliora
tions qui se réalisent tous les jours sous leurs
yeux, elles en goûte.nt si directement les bien
faits, qu'elles n'hésitent plus; aussi nous avons
une entière confiance dans l'avenir, il suffit
notre avis de marcher, mais avec prudence et
modération, avec persévérance et énergie el l'a
venir est nous, mais condition de ne pas le
compromettre et de ne pas effrayer les popula
tions par des prétentions exagérées, Ou par des
théories creuses, qui n'ont pas trouvé jusqu'à
ce jour de formule pratique et qui, disons-le,
n'ont pas de racine dans notre arrondissement
Nous comprenons que les feuilles cléricales n'ai
ment pas voir les choses sous le même jjpur
que nous; l'illusion les soutient encore, mais
l'illusion ne devrait pas du moins les pousser
jusqu'à servir les plus grandes absurdités
leurs lecteurs; ainsi, la Patrie croit se tirer
adroitement d'affaire, en prétendant que ce
sont les libéraux qui ont procuré 81 voix M.1
Snrtel, el le Propagateur, dans un article qui
n'émane sans doute pas, comme on l'assure,
du chef d'un grand établissement d'instruction
privée de celle ville, affirme, lui, qu'en 1857
MM. Carton et Forrest devaient se porter can
didats contre MM. Nlalou el Vanden Peereboom
comme c'est ingénieux, n'est-ee pas? Il faut
vraiment avoir tout le savoir-faire de M. l'abbé
O...., pour oser dire des électeurs de l'arron
dissement d'Ypres que trois hommes qui sont
en aussi étroite communauté d'opinions que
MM. Vanden Peereboom, Carton et Forrest de
vaient être opposés l'un l'autre.
Si le grand directeur du Propagateur con
tinue diriger son parti comme il apprécie ses
faits et ses gestes, nous lui prédisons bien d'au
tres déconvenues dans l avenir, car s'il avait la
moindre notion de ce qui s'est passé, il saurait
que l'échec qu'il vient de subir est dû la
maladresse el l'intolérance d'une fraction de
son propre parti et nullement la déloyauté
de ses adversaires.
On fait circuler, paraît-il, au sein des popu
lations françaises surtout du nord-ouest de
l'empire, des bruits qui, s'ils étaient fondés,
seraient de nature troubler les bonnes rela
tions qui existent entre les Belges et leurs voi
sins du midi; on y prétend, en effet, qu'en
Belgique l'opinion publique forme des vœux
ardents pour voir triompher, dans la guerre
actuelle, les armées autrichiennes on y affirme
que tout le monde, en notre pays, est hostile
la France ces rumeurs sont généralement
répandues et généralement considérées comme
fondées de là refroidissement entre des popula
tions de même race el qui, il y a deux siècles
encore, étaient régies par un même souverain,
sous l'égide des mêmes lois, coutumes et pri
vilèges.
L'esprit public en France est tellement surex
cité en ce moment, que la position des Belges
qui l'habitent est désagréable et difficile; ces
idées ont pénétré même, paraît-il, dans les éta
blissements impériaux d'instruction, où un cer
tain nombre de jeunes Belges reçoivent leur
éducation, et l'on nous assure que divers pères
de famille seront forcés peut-être de retirer
bieptôl leurs eufants de ces établissements.
Ces rumeurs concernant les sentiments des
Flamands el des Belges en général l'égard de
la France manquent complètement d'exactitude;
en Belgique, comme dans le monde entier, on
suit avec curiositéavec anxiété même, les
phases de la guerre d'Italie.
Si quelques personnes avaient, au début de
la campagne, une haute idée de l'organisation
et de là forcp de l'armée autrichienne, nul en
Belgique n songé un instant contester l'in
trépidité des soldais de la France, ni les talents
militaires de leurs chefs. L'armée française a,
en notre ville même, des admirateurs nombreux
enthousiastes et sincères.
Les Belges ne forment qu'un seul vœu, celui
de rester Belges sous le sceptre paternel du
meilleur des Bois el sous l'égide de la Consti
tution la plus libérale du continent. La neutra
lité inscrite dans les traités qui sont la base de
l'indépendance de notre Belgiqueest sanctionnée
par l'esprit public, et si quelques armements
de peu d'importance du reste, sont non pas dé
crétés mais préparés seulement, c'est l'effet
de pouvoir défendre cette neutralité, si elle était
violée par n'importe quelle puissance.
Que nos voisins du midi soient bien con
vaincus que tels sont les sentiments des Belges
et qu'ils reviennent d'une erreur propagée en
France, on ne sait trop ni comment ni pourquoi.
Puisse la paix faire renaître bientôt la sécu
rité et la confiance, et donner une activité nou
velle aux relations internationales qui sont pour
les deux pays des sources vivifiantes de pros
périté et de bien-être.
La Société royale de S1 Sébastien de notre
ville a adopté, le 28 Mai dr, un règlement au
torisant l'admission de membres honoraires.
Voici ce règlement
Art, i. Des membres honoraires peuvent être
admis dans la confrérie.
Art. a. Peuvent seuls être membres hono
raires
A. Les fonctionnaires civils et militaires, sé
journant provisoirement en ville
B. Les dames de la ville.
Art. 3. Les membres honoraires sont admis
par le serment.
Art. 4. Ils n'ont pas voix délihérative dans les
assemblées, ne sont pas baptisés, ne peu vent tirer
au Hoi, ni occuper une dignité quelconque dans la
confrérie; ils peuvent prendre part tous les exer
cices et assister toutes les fêtes.
Art. 5. La rétribution est fixée ponr ces mem
bres 12 fr., néanmoins ceux qui viendraient tirer
pour prix, payeront i5 fr.
Pour les dames elle est fixee 5 fr., mais les
dames de confrère payent seulement un droit d'en
trée de 5 fr., et une dette mortuaire de 10 fr. su
minimum; ces dernières sont baptisées.
Les rétributions sont payables le i' Janvier do
chaque année, sans restitution.
Art. G. Les membres honoraires s'engagent k
payer un droit de sortie de 10 fr., sauf le cas où ils
changeraient de résidence ou de garnison.
Proposé par le serment le 21 Mai i85g, et adopté
en assemblée généraleda la Confrérie le 28 du même
mois.
Le Chefhoinme,
(Signé) ALP. VANDENPEEREBOOM.
Un arrêté royal, en date du a5 juin i85g, autorise
la commission administrative de l'institution royale
de Messines, faire exécuter, par voie de régie, di
vers travaux de réparation et d'entretien aux bili-
ments dudit établissement.
D'après le devis, ces travaux occasionneront une
dépense de i,o46 fr. 5g c.
Un arrêté royal, en date du 25 juin i85g alloue,
sur le chapitre IX art. a4 du budget du département
de la justice (exercice 185g), un subside de 200 francs
au comité de patronage des condamnés libérés du
canton d'Ypres, pour le mettre même de remplir
sa mission.
Cavriana, mardi soir.
Les troupes alliées passent le Mincio sans résis
tance, l'ennemi s'étant retiré au-delà.
Les détails sur la bataille de Solferino n'indiquent
pas encore le nombre de tués et de blessés des deux
côtés.
Les nouvelles d'origine sarde, constatent que pen
dant toute la journée du a4 juin, 24,000 sardes ont
lutté victorieusement contre 5o,ooo autrichiens;
elles disent encore que les sardes ont eu environ
1,000 blessés et tués.
Un des meilleurs tirailleurs de Garibaldi est un
Anglais d'unecinquantaine d'années qui, armé d'une
excellente carabine, semble faire la chasse aux
Tyroliens. Homme visé, homme abattu. On deman
dait l'autre jour notre excentrique, si c'était pour
fonder l'independance italienne ou simplement pour
chasser qu'il s'était joint aux volontaires.J'ai
me beaucoup l'indépendance italienne, répondit-il
avec sang-froid mais j'aime aussi la chasse.
Turin, 30 juin.
Bulletin officiel. Le quartier-général impérial est
Volta. Le passage du Mincio continue. L'empereur
a visité la rive gauche du Mincio. La position de
Vallegio a été occupée. Les français ont fait jeter
des ponts pour remplacer ceux détruits par les au
trichiens dans leur reliaile.
Berne, 30 juin.
Des dépêches de Turin confirment que Garibaldi
a reçu l'ordre d'occuper la Valleline supérieure;
Garibaldi est attendu avec 3,000 hommes Tirano
où se trouvaient déjà 5oo Piémontais d'infanterie
régulière. Près de Bormioonteu lieu des escarmou
ches entre les corps francs de la Valtoline et les
Autrichiens, qui gardent le passage du Stelvio.
Bernejeudi soir, 30 juin.
Le Conseil fédéral, de concert avec les puissances
belligérantes, a décidé que les corps ou soldats qui
viendraient se réfugier sur le territoire suisse, se
raient renvoyés dans leur patrie.
Le gouvernement s'engage b ne pas les employer
dans la guerre actuelle les armes et les munitions