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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
H" 1,900. 19* Année
Dimanche, 17 Juillet 1859
Vires acquint eundo.
LE PRICIES
ABONNEMENTS Ypues (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ec qui concerne le journal doit
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Tphec, 16 Juillet.
La Chambre a entendu le rapport de M. de
Liège sur les élections de l'arrondissement de
Louvain, dont le Sénat s'était déjà occupé dans
la séance mercredi. Une pétition, signée par
88 électeurs de cet arrondissement, au nombre
desquels on compte les citoyens les plus nota
bles des fonctionnaires électifs et autres dé
nonce des faits d'une extrême gravité. Il s'agit
de manœuvres de toute natured'imputations
calomnieuses dirigées au dernier moment
contre un des candidats libéraux, l'honorable
M. de Luesemans, bourgmestre de Louvain; de
menaces de retrait de bail adressées par des
propriétaires des fermiers; il s'agit surtout de
sommes d'argent remises dans un grand nom
bre de communes par des membres du clergé
des électeurspour acheter leur vote.
Pendant que M. de Liège lisait cette pétition
et les conclusions de la majorité de la commis
sion dans le sens d'une enquête, il se faisait sur
les bancs de la droite un véritable frémissement.
A chaque instant, la lecture du rapport était
interrompue par des exclamations bruyantes
de M. B. Dumorlier. L'honorable député de
Liège n'était pas encore descendu de la tribune,
que déjà MM. de Theux Dechamps et B. Du
morlier réclamaient la parole en même temps.
Nous n'insisterons pas sur les incidents qui se
sont produits l'occasion des attaques dirigées
par M. Dechamps et M. Dumorlier contre la
majorité de la commission, ni sur une sortie
peu parlementaire de l'honorable député de
Roulers, vivement et justement réprimée par
M. Muller. Ce sont là de petites misères que
nous sommes tout disposés excuser raison
de la mauvaise humeuretdes désappointements
de la droite, qui se voit sur le point de perdre,
dans l'arrondissement de Louvainun terrain
conquis par d'inavouables manœuvres du clergé
politique. La Chambre a décidé que le rapport
de M. de Liège él toutes les pièces relatives
cette affaire seraient imprimés et distribués,
afin que la discussion pût s'eDgager d'une ma-
LH ©MUTT®.
XIX. [Suite.)
Ces cris sauvages, qui semblaient se multiplier et se
renforcer chaque inBtant, inspirèrent tant d'effroi
Mardocliéc qu'il perdit presque la raison et qu'il voulut,
par an effort désespéré, échapper la mort affreuse que
le peuple en fureur promettait aux assassins du P.
Alexandre. Il reprit une énergie de jeune homme, et,
s'élançant vers la porte, il renversa Baretti.qili la gardait,
passa sur le corps du barbier, et se mit courir au hasard
jusqu'à ce qu'il tomba au milieu de la populace.
Sa fuite, sa figure de spectre décrépit, sfcs habits ta
chés de sang, sa terreur qui tenait d'une démence fu
rieuse, le signalèrent sur-le-champ aux répressailles de
la foule. En un moment, il fut la merci de cent mains
acharnées qui frappaient et qui déchiraient ses vêle
ments s'en allèrent en pièces puis, sa peau flasque,
pendante, tiraillée et déchiquetée, tombait par lambeaux
sa face n'offrait plus qu'une plaie saignante; son corps
était comme écorché vif.
11 poussait des hurlements épouvantables auxquels
répondaient des malédictions et des clameurs frénétiques.
On lui attacha les pieds avec une corde laquelle s'atta
chèrent des enfants et des femmes pour le traîner dans
le ruisseau sur la place de la Juiverie, et on le suspendit,
nière complète sur la grave réclamation émanée
de l'arrondissement de Louvain.
La nouvelle majorité du Sénat vient de dé
buter par un acte de fermeté L'assemblée a
résolu, la majorité de 26 voix contre 22,
qu'une enquête serait ouverte sur les faits scan
daleux quid'après une pétition d'électeurs de
Louvain auraient vicié les élections de cet ar
rondissement.
Ce vote a été précédé d'une courte discussion
dans laquelle MM. Pirmez, le baron Délia Faille
et le baron de Ribeaucourt ont combattu la
proposition d'enquête, et dans laquelle MM. le
baron de Selys-Longchamps le comte de Re-
nesse-Breidbach et le baron de Tornaco ont
énergiquement défendu celte proposition, au
nom de la dignité du Sénat et de la sincérité
des institutions représentatives.
Le Sénat a procédé ensuite la formation de
son bureau. M. le prince de Ligne a été réélu
président par 47 voix sur 48 votants. La pre
mière vice-présidence a été conférée un séna
teur libéral, M. le comte de Renesse-Breidbach,
un des champions les plus Constants et les plus
dévoués de la cause du progrès. M. le baron de
Tornaco avait été désigné par un grand nombre
de ses collègues pour remplir les fonctions de
second vice-président; mais, inspiré par un
sentiment généreux auquel l'assemblée a rendu
hommage l'honorable sénateur de Huy a dé
claré qu'il n'acceptait pas de candidature, afin
que le Sénat restât fidèle une tradition d'après
laquelle une des deux vice-présidences est ac
cordée un des membres de la minorité. M.
d Omalius, ancien premier vice-président, a été
nommé second vice-président. Le Sénat a élu
qualité de secrétaires MM de Tbuin et
si digne, lorsqu'il y a quelques années il pro
testa noblement contre un acte d'intolérance de
la droite, devenue majorité, l'égard d'un de
ses honorables collègues. (Écho du parlement.)
On annonce que dans une réunion des mem
bres de la gauche qui a eu lieu avanthier, on a
décidé de porter candidats la présidence de la
Chambre, M. Orls la vice-présidence MM.
Dolez et Vervoort. Le mandat des quatre secré
taires serait renouvelé, et pour la questure on
proposerait M. Allard, représentant de Tour
nai.
en
Spilaels^ et de secrétaires-adjoints MM. le che
valier du Trieu de Terdonck et le baron de
Rasse. Les nouveaux questeurs son MM. Van
Schoor et le marquis de Rodes. L'honorable
sénateur de Bruxelles peut accepter maintenant
une fonction qu'il avait refusée d'une manière
la tête en bas, la croix de pierre qui se trouva là pour
servir de gibet un juif.
Les auteurs de cette exécution populaire formèrent
une ronde immense autour du pendu, qui frémissait
encore.
Peu s'en fallut que Mondaio ne subit le sort de son
vieux domestique lorsqu'il fut emmené par les soldats
au milieu des huées, des cris et des crachats mais la
présence de monsignore Nardi, ses bas rouges et son
grand chapeau de prélat imposèrent la multitudé.
Mondaio, dont la pâleur seule accusait le trouble et
l'émotion, paraissait mépriser la mort cruelle qu'il pou
vait rencontrer chaque pas.
Notre padre Alexandre est mort disait-on de toutes
parts, avec des larmes et des signes de croix bienheureux
padrepriez pour nous
Fragonard suivait machinalement l'auditeur de Rote
il n'avait pas encore d'espoir; mais il avait du doute
lequel des deux Robert ou le P. Alexandre était mort
assassiné
Cette unique pensée l'absorbait tout entier, lorsqu'il se
sentit doucement tirer par la manche.
XX.
Dans une cellule voûtée qui ne recevait le jour que par
une petite ouverture circulaire percée au milieu de la
voûte et fermée avec des barreaux de fer très-rapprochés,
Par arrêtés royaux du 4 et du 7 juillet 1859,
les médailles suivantes sont accordées aux Aca
démies et écoles de dessin ci-après désignées,
pour être remises aux élèves qui se sont le plus
distingués pendant le cours de la présente
année scolaire, savoir
A l'Académie de dessin, de peinture et d'ar
chitecture de la ville d'Ypres, dix médailles,
dont trois en vermeil, quatre en argent de
grand module et trois de petit module
A l'Académie de dessin de Poperinghe, trois
médailles en argent, dont une de grand module
et deux de petit module
A l'Académie de dessin de Wervicq, trois
médailles en argent de petit module.
On lit dans le Journal de Bruges
Nous recevons l'instant une lettre que nous
publions très-volooliers, elierévèle des faits très-
imporlans au moment où le gouvernement sem
ble vouloir soumettre la question du rouissage
un nouvel examen s'il est vrai en effet que les
eaux soient aussi mauvaises Wervicq, Comines
et Warnêton qu'à Gand, il est évident que fa
cause ne saurait eu être attribuée au rouissage
ce sont ces faits qu'il importe de bien couslater
avant de compromettre une industrie aussi im
portante que le rouissage. Nous avons confiance
d'ailleursque legouvernement cherchera con
cilier les intérêts des deux provinces, et qu'il
Hubert Robert comptait avec anxiété les secondes et les
minutes, depuis le moment où il s'était vu enfermé en
celte espèce de prison.
Il avait entendu peu de distance sonner les heures
par une grosse cloche qui dominait toutes les autres et
qui lui rappela l'horloge de la basilique de Saint-Pierre.
Ce fut la seule indication, encore vague et douteuse,
qu'il put recueillir sur le lieu de sa captivité. Il ne devait
donc pas être éloigné de Saint-Pierre, et en effet il se
souvenait d'avoir distingué le bouillonnement des grandes
eaux du Tibre sous les arches du pont Saint-Ange,
pendant qu'on le portait bras les yeux bandés et la
bouche bâillonnée. La longueur du chemin qu'avaient
fait ses ravisseurs mystérieux lui prouvait d'ailleurs qu'ils
avaient traversé toute la ville pour arriver leur desti
nation.
Mais, où l'avait-on conduit? pourquoi Tavait-on en
levé? quel sort lui réservait-on? Voilà ce qu'il ignorait
et ce qu'il ne pouvait deviner.
La chambre où il se trouvait prisonnier ne rassemblait
pas mal un tombeau.
Les murs peints en noir étaient parsemés de flammes
ronges, comme la mitre cl la chape des malheureux qu'on
brûlait dans les auto-da-fé.
Tout le mobilier consistait en un grabat, un banc, une
'cruche d'eau, et un livre de prières, demi déchiré, aux
pages crasseuses et roulées sous les doigts.