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Chronique politique.
toute spéciale. Nous devons nous sentir parti
culièrement fiers et heureux de notre indépen
dance nationale et des magnifiques libertés
dont le Congrès de 1830 a doté le pays. C'est
des dates pareilles que la nation apprécie
surtout les immenses bienfaits d'un étal de
choses au maintien duquel le chef de notre
dynastie a pris une part si honorable et si large.
Après les changements presque universels
qui ont eu lieu autour de nous, après les mo
difications profondes survenues dans le régime
d'autres peuples de l'Europe, la situation de la
Belgique apparaît comme une sorte de phéno-
mèoe politique. Depuis 1830, notre pays a dû
traverser les crises les plus laborieuses et subir
les épreuves extérieures les plus rudes. A ses
côtés, les révolutions et les réactions qu'elles
entraînentont bouleversé les institutions.
Quant elle, sa grande Charte de 1831 est res
iée debout, tout entière, intacte et pure. Le
principe de la royauté, qu'elle avait sagement
placé au sommet de sa Constitution, a été la
sauvegarde de ses libertés. En 1859, la Bel
gique, forte de ses victoires politiques et mo
rales de 1852 et de 1848, peut jeter un regard
serein sur ses origines et un regard confiant sur
son avenir.
En prononçant, après l'inauguration du Roi,
le discours de clôture du Congrès national, le
21 juillet 1831, le président de cette immor
telle assemblée disait que, nation de quatre
millions et demi d'habitantsla Belgique avait
un moyen facile de s'élever au premier rang
des peuples civilisés c'était de marcher hardi
ment et résolument dans les voies larges de la
liberté Il y a vingthuil ans que l'euceinle du
Parlement belge reteulil de ces paroles et des pa
triotiques applaudissements qui les couvrirent.
Regardons autour de nous cet appel a été en
tendu par nos populations elles ont marché
avec assurance dans celle voie large qui leur
était désignée et nous osons dire aujourd'hui,
•ans nous exposer être taxés d'un orgueil na
tional excessif, que noire pays occupe mainte
nant la place la plus belle et la plus glorieuse
qui puisse (enter l'ambition d'un peuple dans la
civilisation moderne.
Tout semble avoir concouru nous ouvrir
ces grandes destinées. La Belgique a eu l'insi-
gne fortune d'être conduite, des ses premiers pas,
dans la carrière souvent épineuse de la pratique
des libertés, par un prince éminemment sage,
éclairé et loyal. Le Roi Léopold a su apprécier,
avec une intelligence et un tact remarquables,
tout le parti qu'une main habile et honnête
pouvait tirer de l'œuvre hardie du Congrès na
tional, pour la liberté et l'ordre, ces deux élé
ments essentiels du bonheur des peuples.
La Belgique est une des rares nations qui ont
résolu le problème de l'association d'une liberté
politique illimitée et des garanties de stabilité
les plus solides, d'un gouvernement la fois
fort et populaire. L'honoeur de cette solution
revient en même temps la Constituante de
1831 et au Souverain qui a présidé la réalisa
tion des principales inscrits par cette assemblée
dans notre Pacte fondameulal. Aussi, lorsque
arrive le jour qui rappelle la date mémorable
laquelle le Roi Léopold vint, il y a plus d'un
quart de siècle, jurer, la face du pays, de
respecter et de favoriser l'essor de nos libérales
institutions, la presse est-elle heureuse de se
rendre l'organe de l'opinion publique, en ex
primant au Roi une gratitude et un dévoue
ment aussi sincères que spontanés.
(/sc/io du parlement belae.)
Le grand projet de travaux publics présenté
Mercredi d' la Chambre, comprend l'appro
fondissement du canal de Gand Bruges,
l'amélioration du port d'Ostende, l'établissement
d'un port de refuge Blankenberghe et l'amé
lioration de la Grande-Nèlbe, de I Yaer et du
canal de Plasscbendaele.
Par arrêté royal du 3 juillet 1059. le sieur
Du Menil, agent du trésor Dînant, est nommé
en la même qualité Ypres.
Par arrêté royal du 11 juillet 1859, le sieur
Nyssens, véiificateur de deuxième classe de
l'enregistrement et des domaines Ypres, est
promu la première classe de son grade.
Un arrêté royal porte considérant que la dimi
nution du nombre des détenus civils et militaires
permet de supprimer la maison de détention d'Alost;
La maison de détention militaire Alost est sup-
pri mée.
Les militaires condamnés i la peine de la brouette
seront transféré» k la maison de réclusion de Vilvor-
de, où un quartier spécial est préparé pour les rece
voir.
Notre ministre de la justice déterminera, par des
dispositions ultérieures, les lieux où seront renfer
més les militaires condamnés la détention et les
jeuriea délinquants condamnés aux termes de l'art.
67 du Code -pénal.
Bulletin télégraphique.
Paris, 20 juillet.
Hier soir l'empereur a reçu les grands corps de
l'Etat.
MM. Troplong, président du sénat; de Morny,
président du Corps législatif; Barocheprésident
du Conseil d'Etal, ont adressé des discours l'empe
reur.
L'empereur a répondu qu'il remerciait les grands
corps de l'État de leur dévouement. 11 a expliqué
ensuite les mobiles de sa conduite. Lorsque l'armée
française est arrivée soua les murs de Vérone, la si
tuation allait véritablement changer de nature, tant
sous le rapport militaire que politique. L'armée
aurait été obligée d'attaquer de front un ennemi re
tranché derrière de grandes fortifications, et protégé
sur ses flancs par la neutralité de territoires qui
l'entouraient. Il aurait fallu commencer une guerre
longue et stérile, employée des opérations de siège.
Je trouvais en face de moi l'Europe en armes,
prête soit disputer nos sucrés, soit aggraver nos
revers. Néanmoins, celte difficile entreprise n'aurait
pas ébranlé ma résolution, si les moyens n'eussent
pas été hors de proportion avec les résultats attein
dre. Il fallait, en effet, briser hardiment les entraves
opposées par les territoires neutres, et alors accepter
la lotte sur le Rhin comme sur l'Adige il fallait
partout franchement se fortifier et invoquer le con
cours de la révolution; il fallait continuer i répandie
un sang précieux il fallait enfin risquer tout ce
qu'un souverain doit mettre en jeu seulement pour
l'indépendance de son propre pays.
Si je me suis ariêté, ce n'est ni par lassitude, ni
par épuisement, ni par l'abandon d'une noble cause
que je voulais servir mais uniquement devant l'in
térêt de la France.
Il m'en a coûté de mettre un frein 1 l'ardeur de
ines soldats, de retrancher de mon programme l'af
franchissement du territoire comprisentre le Mincio
et l'Adriatique, de voir s'évanouir dans les cœurs
d'honnêtes et nobles illusions, de patriotiques espé
rances. Pour servir l'indépendance italienne, j'ai
fait la guerre contre le gré de l'Europe; mais aussi
tôt que les destinées de mon pays ont pu être en
péril, j'ai fait la paix.
Nos efforts, nos sacrifices ont-ils été faits en pure
perte? Non. Nous avons le droit d'être fiers de cette
campagne. Nous avons vaincu une armée nombreuse
et brave, bien organisée. Le Piémont a été délivré de
l'invasion ses frontières sont portées jusqu'au Min
cio; l'idée de la nationalité italienne est admise par
ceux qui la combattaient le plus; tous les souve
rains de la Péninsule comprennent maintenant le
besoin impérieux de réformes salutaires.
Ainsi, après avoir donné de nouvelles preuves de
«a puissance militaire, la France a conclu une paix
qui sera féconde en heureux résultats; l'avenir les
révélera chaque jour davantage pour le bonheur de
l'Italie, l'influence de la France et le repos de l'Eu
rope.
Du 91 Juillet au 93 inclus.
Le Time* annonçait hier une conférence des
représentants de l'Autriche, de la France et de la
Sardaigne, k Zurich, pour coucture définitivement
le traité de psix.
Le Constitutionnel confirme cette nouvelle, déjà
donnée il y a deux jours, par le Nord. Nous avons
donc tout lieu de la croire exacte. Dès lora il est
permis de se demander quelle sera la mission de ce
Congrès et la valeur de sea résolutions. Isa Time*
appelle sur ce point l'attention publique. Quelques-
unes des questions soumises ce Congrès, dépas
seront, d'après lui, les pouvoirs des parties contrac
tantes. Qui ramènera Modène et k Florence les
deux archiducs? Quel le armée les soutiendra? Sera-ce
l'ai mée de la confédération, qui n'existe pas encore?
Quand elle existera, de quels éléments sera-t-elle
composée? Si elle se compose d'Italiens, obéiront-ils?
Comment les puissances, représentées Zurich, dis
poseront-elles de Rome, de Naples, de Parme, de
Modène? Naples se soumettra-t-elle? Rome se
laissera-t-elle dompter? En résumé le Time* n'a
pas confiance dans l'efficacité de ce Congrès et la
valeur de ses résolutions. Il craint que beaucoup de
violence ne surgisse encore de cette malheureuse
question italienne.
Quoique VIndépendance ail cru devoir mettre en
doute la nouvelle des trouble» de Milan, nouvelle
arrivée la fois de Berlin et de Berne, mais qu'il peut
n'être pas prudent d'envoyer Paris, de crainte
d'une saisie, nous n'avons aucune raison de croire
inexacte la dépêche qui nous a été transmise de
très bonne source. Nous n'avons aucun intérêt
supprimer ou k tronquer les renseignements qui
nous sont transmis voilà pourquoi nous publions
parfois des nouvelles dont on ne reconnaît l'exacti
tude que deux ou trois jours après. C'est ainsi que
nous avons annoncé les premiers le débarquement
des Français Gênes et la mobilisation de l'armée
prussienne sans nous préoccuper des badauds qui
n'y croyaient pas. D'ailleurs pour ce qui concerne
les troubles de Milan, toutes les présomptions les
confirment et l'état des esprits dans toute l'Italie les
explique outre mesure.
Les dépêches de Turin annoncent que M. le comte
Arese n'a pu réussir dans sa mission de former un
cabinet c'est M. Ratazzi, ancien collègue de M. de
Cavour, et actuellement président de la Chambre
des députés, qui a été appelé par le roi.
Le cabinet de Vienne, si nous en croyons la Ga
zette d'jdugsbourg s'occupe déjà sérieusement des
réformes intérieures promises par le manifeste im
périal. L'empereur François-Joseph en aurait pria
lui-même l'initiative, en faisant sortir des cartons
tu conseil de l'Empire, où ils dormaient, les statuts
provinciaux rédigés en 18S6. On pense que ces sta
tuts seront prochainement publiés, après avoir subi
un dernier travail de révision nécessité par les cir
constances Si cette nouvelle se confirme, l'Autriche
abandonnerait ainsi le système de centralisation
exagérée qui était plein de dangers dans un État
turmé ds tant d'éléments hétérogènes.
L'opinion qui veut qu'il n'y ail point de congrès
pour la conclusion définitive de la paix, gagne du
terrain. En Allemagne, elle est celle des journaux
autrichiens surtout. La Boersenhalle, entre autres,
dit que ds même que les préliminaires, le traité
de paix définitif sera conclu séparément entre les
deux Empereurs, a Et elle ajoute On assure que
cette clause a formé une des conditions essentielles
de la suspension des hostilités. Nos lecteurs peu
vent se rappeler que l'initiative en a déjà été attri
buée l'empereur d'Autriche. En Angleterre, l'idée
d'un congrès ne plaît que médiocrement aux hom
mes d'Etat. Hier encore, 18 juillet, lord Brougham
ne disait-il pas dans la Chambre haute J'espère
que l'Angleterre n'ayant rien eu de commun avec la
guerre ni avec cette paix merveilleuse, notre pays
aura tous les avantages de son isolement.
Le même jour, dans un banquet donné par les
conservateurs aux membres du dernier ministère,
lord Malraesbury exprimait l'espoir qu'un con
grès inspirerait la Chambre des communes une
défiance extrême. Déjà, faisait remarquer le no
ble lord, il y a eu des conférences pour régler les
affaires intérieures de la Moldavie et de la Valachie,
qui 11e regardaient pss l'Angleterre. Qu'en est-il ré
sulté Rien. Evitons, dit le noble lord, les bills de
réforme pour les Etats d'Italie. Ce sont des nations
catholiques romaines leurs moeurs et leurs usages
ne sont pas les nôtres. Plus nous nous sommes mê
lés des affaires des autres Etats qui ne nous concer
naient pas, plus nous nous sommes créé d'embar
ras.
En dépit de ce* prévisions une dépêche de Paris,
que nous venons de recevoir, annonce que les pléni
potentiaires aux conférences qui vont s'ouvrir k
Zurich sont pour la France, M. de Bosirqueney, et
pour l'Autriche, M. le comte Colloredo. Le pléni
potentiaire sarde est encore ioconnu.
La même dépêche nous apprend que M. Esterhaxy
a été envoyé i Paris, chargé d'une mission de l'em
pereur d'Autriche.
D'après le Corriert mercantile de Gênes il se