L'arrêté royal du 14 Juin 1850, démonétisa les pièces de 10 florins. Il restait encore lo cours légal de l'or français et de l'or belge. Mais comme on se préoccupait déjà fortement, cette époque, de gisements aurifères de la Californie, on ne tarda pas soumettre aux Chambres législatives un pro jet de loi qui eût pour objet de faire cesser tonte nouvelle fabrication de monnaie d'or et d'autoriser: I* la démoné tisation de l'or français; 2* le retrait, dans un avenir indéterminé, de la monnaie d'or belge. La loi fut adoptée. L'or français fut démonétisé immédiatement; quant l'or belge, il fut démonétisé par arrêté royal du 11 Août 1854. En supprimant, par ces mesures successives, le cours légal des monnaies d'or nationales et étrangères, I» Kel- gique a adopté, par le fait, l'argent comme seul étalon monétaire. Il était donc rationnel de frapper des quantités suffi santes de monnaie de ce métal. Il n'en fut rien. Par suite de la découverte des mines d'or de la Cali fornie et de l'Australie, les conditions de la production de l'or ont diminué son prix de revient. L'argent, au contraire restant dans les mêmes condi tions de production a conservé son prix de revient. Il rn est résulté une certaine différence dans les prix relatifs de ces deux métaux et de là ont surgi deux spé culations. La première qui consislait acheter avec de l'or la monnaie d'argent pour la refonte la seconde pour l'ex pédier outre mer. Dans ecltc situation, la Belgique a bien agi en ne frappant pas de monnaie d'argent qui aurait été immé diatement enlevée la circulation. Mais examinons un instant les conséquences résultant dea mesures susindiquées. La monnaie d'or belge était supprimée et le gouverne ment n'émettait plps de la monnaie d'argent qui était la seule monnaie ayant cours légal. La France de son ràté ne battait plus de la monnaie d'argent, et par les spéculations dont je viens de parler, cette monnaie disparaissait sensiblement de la circulation, et il ne restait plus dans le pays, pour faire face aux beso'ns des transactions, que des billets de banque et de l'or français. Je sais bien que l'on m'objectera qu'il y a encore de l'argent. Mais il est 4 remarquer, Messieurs, que cet argent est très-rare et nullement en rapport avec les besoins des transactions commerciales. Il ne se trouve d'ailleurs, très-peu d'exceptions près, que dans les caisses publiques et chez les banquiers. Aussi ne peut-on se le procurer qu'à des conditions très-onéreuse! et qui donnent lieu des pertes journa lières importantes. C'est justement pour obvier cet état de choses que nous demandons que le gouvernement prenne des me sures dans l'intérêt du commerce et de l'industrie du pays. Maintenant quelles sont ces mesures? Faut-il décréter le cours légal de l'or français? Peut-être. Des esprits très-sérieux le prétendent et apportent des arguments eoncluants pour asseoir leur opinion. L'honorable auteur de la motion qui nous occupe, ainsi que l'honorable rapporteur de la troisième commis sion et après eux les honorables orateurs qui m'ont pré cédés, ont soutenu cette thèse avec talent et non sans succès. Je ne m'appesantirai donc pas davantage sur cette mesure qui a été suffisamment développée et dout vous avez tous pu apprécier la valeur et l'utilité. Mais je crois devoir encore attirer votre attention sur une autre mesure qui rencontre également des partisans très-ronvaincus. Je veux parler de l'application rn Bel gique du système monétaire anglais et existant actuelle ment de fait en France, c'est-à-dire de l'adoption de l'étalon d'or. Je tais que le changement d'étalon donne lieu des inconvénients. Mais ils ne peuvent jamais être aussi dé sastreux que le régime qui nous régit actuellement, car, je ne puis trop le répéter, ce régime porte des entraves aux transactions commerciales et donne lieu des perles continuelles et qui se répètent chaque instant, tandis que 1rs inconvénients provenant du changement d'étalon ne se feraient sentir que lentement et sans secousse. D'ailleurs, depuis quelques années, les craintes de voir baisser l'or outre mesure sont bien diminuées. Les faits ont donné un démenti aux pessimistes; et il n'eu pouvait être autrement. Le besoin d'or augmente de jour en jour. Nous en avons besoin pour solder les frais des travaux gigantes ques qu'on entreprend journellement, tels que la con struction d'immenses tracés de chemins de fer; l'établis sement de lignes de bâteaiix vapeur; la pose de cables sous-marins pour la transmission de dépêches électriques; la construction de vastes manufactures et usines; le creusement de canaux et bien d'autres travaux qui m'é chappent. Ensuite, les progrès de l'industrie, en multipliant les produits, augmentent le nombre et l'importance des échangrs, de là encore un plus grand besoin d'or mon nayé. Et puis ces entreprises, ces progrès de l'industrie, enrichissent les entrepreneurs et les producteur' et leur permettent de placer une plus grande somme d'épargnes rn objets d'or ou dans lesquels l'or intervient couune matière décorative. Et il importe encore de faire remarquer qu'une grande partie de cet or, employé surtout pour la partie déco rative, s'use et devient d'aucune valeur au buul d'un certain temps. Si l'or est donc plusnhondant, il est aussi plus demandé qu'anciennement, et cette circonstance empêchera une trop forte dépréciation de ce métal. Ensuite le commerce et l'industrie dùs«rnt-ils, dans un avenir éloigné, éprouver une perle de ce chef, il est certes plus rationnel d'attendre avec patience cette éventualité, plutôt que de subir continuellement, tous les jours et chaque instant du jour, une perte réelle et inévitable. Les partisans de l'adoption de l'étalon «l'or pour la monnaie belge préconisent cette mesure pour les motifs sus-indiqués. Ensuite, en frappant des pièces d'or, l'état réalisera immédiatement un bénéfice; et en l'émettant an méinc titre, au même poids et au même module que l'or fran çais, ces deux monnaies seraient également reçues en France cl en Belgique, comme cela existe pour la mon naie d'argent frappée dans les deux pays. D'autres mesures sont encore préconisées; je ne m'en occuperai pas-; les deux que je viens de citer sont les plus efficaces et sont seules de nature, selon moi, sau vegarder les nombreux et importants intérêts engagés dans la question qui nous occupe. Quoiqu'il en soit, il me parait que le Conseil n'a pas ici faire le choix d'une mesure qu'il recommanderait spé cialement au gouvernement. Ce que nous avons faire, c'est, après avoir signalé le mal, de prier le gouvernement d'y apporter le plutôt possible un remède efficace. Pour ces motifs j'appuie, de toutes mes forces, les conclusions du rapport de la troisième commission. TILLE D'TPRES. Covasti. commcvai.. Sianct publique du Dimanche, 24 Juillet 1809. La séance, fixée, d'urgence, s'ouvre sous la présiJence de M. Alphonse Vandenpeerebnom, bourgmestre; et en présence de MM. Beke et Bourgois, échevins; Théodore Vanden Bo- gaerde, Charles Vande Brouke. Legraverand, Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghelynck, Pierre-Léopold Boedl, Charles Becuwe, Auguste Maieur, Charles Lannoy, Louis Van Alleynes, conseillers. M. le président expose que le ministère vient de déposer sur le bureau de la Chambre, un projet de loi décrétant l'exécution d'un grand nombre de travaux publics, et qu'il n'y a que l'amélioration du régime de l'Yser qui intéresse line partie de l'arrondissement d'Ypres. Déjà le Conseil communal s'est adressé au gouverne ment. afin de voir mettre la main l'œuvre un projet qui date du temps de Vauban, la jonc tion de la Lys lYperlée. Il y aurait ainsi une ligne directe de voies navigables entre le Hai- uaut et la mer du Nord. M. le président croit qu'il serait opportun de voter une adresse la législature afin d'obtenir la construction de ce canal, soit par voie de concession, suit autre ment. La rédaction de la re«|iiète est approuvée et signée par tous les membres du Conseil. M le président soumet l'assemblée la pro position de voter une adresse au Hoi, pour féliciter Sa Majesté l'occasion de la naissance du Comte de Hainaul. Le projet d'adresse est lu, approuvé et signé par tous les membres du Conseil. M. le président informe l'assemblée que l'annonce de l'adjudication de la construction de l'abattoir a pu être publiée avant que l'ap probation officielle ait clé donnée, parce que l'examen qu'on a fait des actes du conseil au département de l'intérieur n'a soulevé au cune objection. D'ailleurs les ressources pour faire face celle importante entreprise sont faites et l'administration communale a pu dé cliner les offres des banquiers qui ont proposé de fournir les capitaux nécessaires, si la ville devait contracter un emprunt. La séance est levée midi. TILLE D'YPRES. Coxskii, commmi. Séance publique fixée au Samedi, 3o Juillet 1859, quatre heures de relevée, ordre du jour I* Communication de pièces. 2* Arrêter la liste des enfants pauvres admis l'in struction primaire pour l'unnée 1859-1800. 5* Émettre un avis sur deux demandes de radiation d'inscriptions hypodiécaires prises au profit de l'admi nistration des Hospices. 4° Approuvers'il y a lien In vente des herbages aux abords de féiaiig dc.Dickchusch. 5* Examen du compte 1858 et du budget 18G0 du bataillon et de la dcmi-hatteric de la Garde civique. 6* Émettre un avis sur le procès-verbal de la vente d'arbres tenue le 17 Mars 1859, sur les propriétés du Bureau de bienfaisance situées dans ics communes de Moorslcdc et de Becelacre. 7* Examiner la comptabilité de la commission des convois funèbres. Le fanatisme pt la haine politique engendrent bien îles sottises. Le journal de l'évêché de Garni - nous en fournit une preuve nouvelle. Nos lecteurs se sont demandé, sans doute, en prenant connaissance de diatribes dirigées contre les Anglais par des feuilles catholiques, pro pos des fortifications d'Anvers, pourquoi nos adversaires en veulent tant au gouvernement brilanique Ils pourraient croire que celte hosti lité est inspirée par ce fait que l'Angleterre est protestante et par cet autre fait qu'elle est le pays classique du gouvernement constitutionnel et parlementaire. Erreur erreur profonde! Le parti épiscopal belge a des motifs autrement sérieux d'en vouloir la Grande-Bretagne. Ecoulez ce qu'en dit le Bien public Nos lecteurs ont pu voir, par les extraits de jour naux anglais que nous avons publiés, ainsi que par le compte-rendu des séances du Parlement, que la crainte d'une invasion française cause en Angleterre une terreur que l'on serait tenté de trouver ridicule. Il s'en faut cepen dant que cette frayeur soit sans motifs. Ne serait-il pas permis de voir, dans ces alarmes, une espèce de pressen timent qui avertit le peuple anglais que l'heure de l'ex piation de ses crimes sociaux doit un jour sonner Le Bien public est une feuille épiscopale ex trêmement violente, dont la polémique a des àpretés toutes particulières mais nous lui avons rendu depuis longtemps celle justice qu'il est rédigé avec, esprit et talent, et qu'eu -cela H dif fère de la plupart des organes de son parti. Il noua permet ira donc de croire que, sous ces mots les crimes sociaux du peuple anglaisse cache quelque allusion malicieuse qu'il ne nous est pas donné, pour le moment, d'apercevoir. Le journal de l'évêché de Gand voudrait-il nous ex pliquer ce qu'il entend par les crimes sociaux d'un peupleet spécialement par ceux du peu ple anglais Nous aimons nous instruire et nous sommes convaincus que notre demande ne semblera pas indiscrète au Bien publia. Écho du parlement belge.) *111 n Pour figurer sur la liste des électeurs-ouvriers, pour le Conseil de Prud'hommes, il faut, entre autres conditions, savoir lire et écrire tandis que pour être électeur pour les assemblées législatives, celte condition n'est pas exigée. Nous regardons cette obligation inséiée dans la nouvelle loi mit les Prud'hommes, comme le point de départ d'une réforme électorale bien plus importante que celle dont il a été question la fin de la dernière session réforme qui éta blira la sincérité et le secret du vote, en rendant toute fraude impossible. Que la loi qui fixe le minimum du cens élec toral financier, fixe aussi le minimum du cens intellectuel la lecture et l'écriture; puis, que chaque élecleursoit obligé d'écrire son bulletin, dans la salle du comice, sur du papier de mê me formai et de même teinte, portant le timbre de Cad mi n ist ration communale alors l'électeur seul devant sa conscience, échappant toute obsession, tout contrôle, émettra un vole libre et indépendant. Les opéralionsélectorales seraient, il est vrai, un peu plus longues maisquand on nomme un sénateur pour huit ans, un député pour quatre, ori peut bien consacrer un ou deux jours celle importante opération. En insérant dans la loi sur les conseils de Prud' hommes, la condition pour l'ouvrier de savoir lire et écrire pour étreélecteur, on a enfin corop-

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2