9 JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IV 1,917. - 19e Année. Jeudi, 15 Septembre 1959. Vires acquiiit eundo. ©Mm*®. LE PROGRES ABONNEMENTS Ypne» (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4 francs. Le Pbogrès paraîl le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchie». Vpkes, 14 Septembre. Nous apprenons que notre arrondissement sera dignement représenté la fête d'inaugu ration de la Colonne du Congrès. Partout les conseils communaux répondent l'invitation du Gouvernement; ainsi le conseil communal de Comines a délégué M. Demade celui de Becelaere M. Bayait, celui de Gheluvelt M. Keingiaert de Gheluvelt, celui de Warnêton M. Ricquier, etc., tous bourgmestres de ces loca lités. Nous avons tout lieu de croire que pas une commune ne voudra s'abstenir de prendre pari cette patriotique solennité. Jeudi prochain 15 Septembre, aura lieu la distribution des prix aux élèves de l'École communale gratuite. L'autorité communale pro fite de cette solennité pour décerner, par l'in termédiaire de l'administration du Bureau de bienfaisance, des prix de propreté aux ménages pauvre» les mieux tenus. La distribution des primes d'encouragement aux parents qui sur veillent le plus assiduement l'instruction de leurs enfants, se fera en même temps. Plusieurs pièces d'harmonie et de chant d'ensemble seront exécutées par les élèves de l'École. On donnera VHarmonie, ouverture triomphale par Gantés, un petit vaudeville inti tulé le Revers de la médaille, et deux chœurs, les Vacances et les Pêcheurs de moules. Nous espérons que celle cérémonie attirera beaucoup de monde et notamment tous ceux qui prennent intérêt l'instruction et l'amé lioration morale des classes inférieures. La so lennité commencera deux heures et demie de relevée. VILLE D'ÏPRES. Conseil communal. Séance publique fixée au Samedi, 17 Septembre 1859 quatre heures de relevée. ORDRE DU JOUR i* Communication de pièces. 20 Examiner s'il y a lieu de maintenir le rè glement relatifs l'ouverture et la fermeture, ainsi XXV. [Suite.) En ce moment l'archidiacre avait ordonné au catéchu mène de se relever, et Marco n'obéit qu'à une injonction réitérée. On ôla le voile qui le couvrait presque entièrement tous les regards se tournèrent vers lui la fois, et sa ligure sinistre produisit une pénible impression dans l'assemblée. On s'attendait trouver sur son visage le repentir, la contrition et la joie; on n'y remarqua qu'une indifférence froide cl dédaigneuse ses sourcils restaient froncés, et ses yeux lançaient des éclairs menaçants. Il semblait étranger la cérémonie dont il était l'objet, et il ne vit de tout ce qui l'entourait que Nisida priant ses côtés. Celte vue changea par degrés l'expression de sa phy sionomie qui redevint sereine et même radieuse. Quant au baptême il ne fit que suivre lentement et distraite ment les instructions qu'on lui avait données et qu'on lui renouvelait l'une après l'autre. Plusieurs fois il manifesta de l'impatience en s'y soumettant; et ce fut un coup d'œil tendre et suppliant de Nisida qui lui ordonna la docilité et la résignation nécessaires; mais il ne répondit aucune des question» sacramentelle» que l'archidiacre lui adres- qu'au droit d'entrée et de sortie des portes de la ville. 3" Régler les conditions de l'emprunt pour l'abattoir. 4* Délibérer sur une proposition du collège tendante ouvrir un concours pour la composition de l'Histoire (au point de vue Yprois) des comtes et comtesses de Flandre dont les statues ornent la façade des Halles (de Baudouin Bras-de-fer Phi lippe II exclusivement.) 5* Examiner la question de propriété des ter rains ayant fait partie des bermes de l'ancien canal d'Ypres a l'Yser. 6* Statuer sur une demande de location du moulin eau, pour y établir une usine. 7* Aviser sur les délibérations de la fabrique de l'église S' Martin et du Bureau de bienfaisance, tendante obtenir l'autorisation d'accepter le legs fait par M. Joseph Iweins. 8* Ra pports de la première commission a. sur la comptabilité du Bureau de bienfaisance; B. sur celle de la commission de surveillance de la Salle syphilitique; C. sur la comptabilité de la Garde ci vique; d. de la commission des convois funèbres. ■Bi lAO-ST. Le mépris avec lequel la presse cléricale parle du chef de l'État, est l'indice d'une oppo sition qui ne s'arrête plus aux questions de parti au-dessus desquelles la royauté est placée. On se souvient que la droite a mis le Roi et la famille royale en jeu dans les questions des fortifications, et les a accusés d'avoir influencé les représentants de la nation en faveur du pro jet. Aujourd'hui que le vole du Sénat vient de trancher définitivement la question on se rat tache au voyage de Biarritz, et l'on insinue que le Roi Léopolcl devrait aller y rendre compte de sa conduite. Écoutez plutôt le Nouvelliste de Gand Nous ne voyous dans la nouvelle qu'un seul fait constant irréfragable, c'est que le Roi Léopold ne se rend Biarritz que parce qu'il y a été mandé. Que l'entrevue sera politique, personne ne peut en douter. Que la question des fortifications y sera débattue, on en est certain. Déjà une correspon- dance assure que l'Empereur des Français insiste sur le démantèlement de Mons, Ath, Marienbourg et Philippeville, aux termes de la convention de décembre i8.3i, dont les stipulations, cet égard, n'ont point été exécutées. Quelle que soit l'opinion que l'on professe sur les fortifications d'Anvers, on ne peut que blâmer le manque de patriotisme de la presse cléricale; certes, si les susceptibilités de la France n'ont pas été froissées en jeette circonstance ce n'est pas la faute de celle presse qui a tout fait pour les exciter par de continuelles dénoncia tions. Quoi qu'il en soit, comme la Belgique n'est pas un fief, et que nous ne sommes plus aux temps où les petits feudataires étaient aux ordres d'un seigneur suzerain, si le Roi se rend Biarritz, il est croire que cette entrevue a été convenue entre les deux souverains, et ceux qui sont dans le secret des cours croient même avec raison qu'il sera bien plus question dan» celte entrevue des affaires d'Italie et de l'archi duc Maximiiien que d'Anvers et de ses fortifi cations. Journal de Bruges.) Tant que la presse cléricale s'imagine que Napoléon pourrait menacer Ta Belgique, lui faire un mauvais parti, elle en fait un Dieu; mais quand il menace le pouvoir temporel du Pape, alors c'est un diable qu'elle se met exorciser. Écoutez plutôt le Bien public «Nous irons plus loin que M. Veuillot, parce que nous sommes plus libres que lui d'exprimer notre opinion, et nous dirons que si Napoléon III pousse l'aveuglement jusqu'à laisser se consommer fini— quité de la dépossession du Vicaire de Jésus-Christ, il verra bientôt s'évanouir tout le prestige que les bienfaits qu'il avait jusqu'ici répandus, lui avaient n attiré. Les catholiques, ses seuls et vrais soutiens, lui retireront l'appui de leur confiance et d« leur sympathie. Les bénédictions de l'église se détour- neront de sa tête, et pour le voir tomber comme s un ambitieux vulgaire, il faudra moine de coupe peut- être qu'il n'en fallut pour briser sur Is rochsr s de S1' Hélènel'empereur Napoléon I', son oncle, qui, lui aussi, avait porté atteinte l'intégrité du patrimoine de S1 Pierre. C'est le patrimoine de Pépin et de Charle- magne que veut dire sans doute le Bien public sait, et un des prêtres assistants dut répondre pour ce néophyte récalcitrant que tout le monde crut muet. L'abbé de Saint-Non ne dessinait plus. Penché en avant, les yeux fixes, là respiration suspendue, il exa minait minutieusement Marco, qu'ilse souvenait d'avoir rencontré le soir du jeudi saint dans la campagne de Rome. 11 ouvrit son album l'endroit où était le portrait esquissé, aux lueurs du feu, sous une voûte des aqueducs antiques. La ressemblance de ce portrait ne pouvait même lui laisser un doute, et Barctti, qui regardait par-dessus l'épaule du dissinateur, confirma cette ressemblance par une exclamation de surprise. Saint-Non se rappelait toutes les circonstances de la rencontre nocturne qu'il avait faite les cris entendus au loin, l'arrivée soudaine de cet homme qui paraissait fuir et qui s'enfuit de nouveau après l'éloignemcnl des cara biniers, les réponses suspectes et certainement fausses qu'on avait tirées de lui au sujet du P. Alexandre, les soupçons et l'effroi de Pierreet beaucoup de particu larités qui ne devaient leur importance qu'à cet étrange rapprochement. Saint-Non eut aussitôt l'idée de demander compte Marco de la disparition du P. Alexandre et de sa mortet il s'était empressé de descendre pour se rap- prôcher du juif et pour s'assurer encore de l'identité du personnage, lorsque son domestique, qui avait fini par pénétrer dans l'église, l'appela d'une voix tremblante et lui montra du doigt le catéchumène, sur la tète duquel on versait l'eau sainte. Monsieur, c'est lui! disait Pierre en sentant renaître ses terreurs de l'avant-veille. Le voleur, l'assassin, le bri gand Tais-toi répondit Saint-Non qui d'un geste impérieux lui imposa silence nous avons devant nous le meurtrier du padre Alexandre. J'en étais sûr le scé lérat venait de commettre un crime il avait du sang aux mains, je l'ai bien vu Pourquoi ne nie l'as-tu pas dit? J'aurai» arrêté ce misérable. Arrêté il nous eut tués tous les deux, Monsieur. Voilà ce que nous y aurions gagné. Vous pensez donc que c'est lui... Qui a tué le malheureux capucin pour le voler. Te souviens-tu de ce sac d'argent qu'il avait sur l'épaule? Si je m'en sou viens je crois le voir encore... Oui, mais n'en parlez pas surtout, Monsieur, on nous tuerait aussi Ce» gens-là ont toujours des complices, et d'ailleurs celui-ci est juif or, les juifs te soutiennent tous entre eux. Le baptême était achevé, et Nisida, pénétrée de recon naissance et de bonheur, pressa les mains de Marco dans les siennes, en pleurant. Cher Marco, lui dit-elle avec exaltation, maintenant que te voilà baptisé et chrétien, je suis prête t'épou ser Mais, hélas le bon padre Alexandre ne nous mariera pas

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1