9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. S* 1,923. 19* Année. Jeudi, 6 Octobre 1859. Vires acquirit eundo. s» LE PIOCHES fSiS ABONNEMENTS Yprès (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 5 Octobre. La Chambre des Représentants ne s'est pas dé jugée comme le Sénat L'enquêtesurleséiections de Louvain aura lieu et la vérité, nous l'espé rons, sortira des investigations consciencieuses auxquelles va se livrer la commission nommée cet effet. La presse cléricale s'indigne de ce que l'on por te enfin la lumière dans le mystère des manœu vres électorales de son parti. Il faut avoir bien besoin d'ombre et d'obscurité pour craindre ainsi le grand jour. Il serait pénible de croire que la crainte que ressent la droite et qui s'est révélée par ses efforts pour empêcher l'enquête, vient de la certitude que l'instruction doit confirmer tout ce qui a été dénoncé sur les intrigues et la corruption dont on a fait usage pour amener l'élection des candidats cléricaux. Nous ne poussons pas l'esprit de parti jusqu'à désirer qu'il en soit ainsi: la corruption nous fait horreur, même chez nos adversaires que nous aimons mieux combattre sur le terrain des prin cipes que sur celui d'actes honteux qui faus seraient dans son essence, le régime parlemen taire s'ils étaient tolérés. Aussi regrettons-nous la décision du Sénat. Si celle assemblée a tardive ment acquis la conviction que les élections se sont passées d'une manière régulière, pourquoi ne pas la faire partager au public que les faits de corruption dénoncés avait vivement émus en laissant l'enquête suivre son cours Un représentant du pays, comme la femme de César, ce peut pas être soupçonné. Maintenant, qu'arrivera-t-il si l'enquête est défavorableaux élus de Louvain, si elle constate les faits de corruption et de fraude? Les repré sentants élus sous cette influence, par ces man œuvres seront exclus de la chambre tandis qu'ils siégeront au sénat le baptême de l'ad mission, si légèremeat donné, n'effacera pas leur tâche originelle constatée par le verdict de la commission d'enquête. Nous trouvons dans cette pénible affaire de nouveaux arguments en faveur de la réforme que nous avons réclamée dans la loi électorale. LE ©METT©. XXX. (Sttite.) En ce moment des cris déchirants, arrachés par la plus atroce souffrance et entremêlés de paroles indistinctes, se firent entendre peu de distance et Seïla y répondit par des cris de désespoir et de pitié elle avait reconnu la voix de son père Elle s'élança, demi-nue, hors du grabat où elle était blottie ses longs cheveux noirs, qui flottaient épars sur ses épaules et sur son sein, cachaient en partie son visage sillonné de larmeseffrayant de pâleur et empreint d'une indicible expression de tristesse, de démence et d'horreur. Elle se mit courir autour de la prison, comme une folle, heurtant et grattant les murs, cherchant une issue, continuant crier de toute la force de ses poumons, sans prendre garde aux prières de Robert qui l'invitait la prudence, et qui tremblait de voir s'ouvrir la porte der rière lui. Seïla, Seïla lui disait-il d'un ton suppliantvous vous perdez, vous me perdez aussi! Seïla, on vient! on va venir Mon père, mon père criait-elle en se tordant les mains, et en se meurtrissant le visage. Mon malheu reux père! Entendez-vous? 11 est dans la chambre de la Prévenir les fraudes électorales, les rendre im possibles vaut infiniment mieux que d'avoir les réprimer. Les scandales des élections de Louvain, et tant d'autres qui passent inaperçus ou qui sont tolérés au grand détriment de la pureté des mœurs électorales qu'ils allèrent, ces scandales, disons-nous, seraient impossibles, si l'obligation d'écrire lui-même son bulletin, dans la salle des comices, sur du papier uniforme, au timbre de la commune, assurait l'indépen dance complète de l'électeur, en le'soustrayant toute influence intéressée, au moment même du vote dont le secret lui serait aussi assuré. Dès lors, quoi serviraient les dîners, la course en voiture, les pièces de cinq francs, les menaces du propriétaire ou du client Absolument rien le contrôle du vote était impossible, l'électeur échapperait toutes ces manœuvres. [Journal de Bruges.) On lit dans le Messager du Midi, du 30 sep tembre «S. M. le roi des Belges, qui, ainsi que nous l'avons annoncé, est arrivé avant-hier Montpellier quatre heures de l'après-midi était accompagné d'un de ses aides de camp, M. le baron Prisse, et de son médecin ordinaire. Le roi Léopold qui, son premier passage dans notre ville, avait déjà parcouru le Peyrou et le Jardin des Plantes, a visité en véritable connaisseur notre Musée, où son attention a été particulièrement attirée par la collection si re marquable des tableaux de l'école flamande et des Greuze. S. Mi était accompagnée de M. Ga- vini, préfet de l'Hérault, de M. le général com mandant la division, de M. le maire et de M. le colonel delal-major, M. Matet, conservateur du Musée, a fait les honneurs de notre belle galerie artistique au roi Léopoldqui a égale ment visité la bibliothèque de la ville. Le roi des Belges est parti hier matin neuf heures par un train spécialse dérigeant vers Marseille. M. le préfet, M. le général Gagnon M. le maire et M. le colonel d'état-major s'étaient rendus la gare, où S. M. leur a témoigné toute sa gratitude de l'accueil si sympathique dont elle avait été l'objet, et a gracieusement ajouté qu'elle conserverait de Montpellier un souvenir tout particulier. On a remarqué que M. le capitaine Prisse portait la rosette d'officieret le médecin du roi le ruban de chevalier de la Légion d'honneur. Sa Majesté le roi des Belges est arrivé avant- hier Celle, 2 heures 55 minutes de l'après- midi, par un train spécial venant de Perpignan. MM. Doûmet, maire député au Corps lé gislatif, et Gautier, premier adjoint, ont été admis présenter leurs hommages Sa Majesté. M. Doûmet a ensuite eu l'honneur de pré senter Sa Majesté M. Rieunier, agent consu laire de Belgique Cette, ainsi qu'un sujet belge, domicilié Celle, qui désirait lui remet tre une pétition. Après s'être de nouveau enquis des intérêts généraux de Cette et de ses relations commer ciales avec la Belgique Sa Majesté a formé des vœux pour sa prospérité. Le train spécial est reparti pour Montpellier 3 heures 10 minutes. On écrit de Marseille, 30 septembre Le roi des Belges a visité aujourd'hui les nou veaux ports et le jardin zoologique. Il a paru émerveillé de l'activité prodigieuse qui règne dans notre cité. Le roi Léopold qui voyage in cognito sous le titre de comte des Ardennes partira après-demain pour Toulon. Il reprendra en suite la route de la Suisse par Lyon et ira pas ser quelques jours sa villa du lac de Côme. Le roi des Belges ne sera de retour Bruxelles que dans une dizaine de jours. Des lettres deCompiègne disent qu'on a reçu, dans la résidence impériale, des ordres pour préparer la plus grande partie des appartements du château. On s'attend recevoir le Roi des Belges. Gazette de France Le Roi est attendu de retour de son long voyage pour le '10 de ce mois. Le comte de Flandre sera de retour pour la même époque. question! Ab! on le torture pour lui faireavouer un crime qu'il n'a pas commis Si j'avais des armesdisait Robert partageant l'émotion de Seïla. Que faire Où trou ver des secours? Allez, Robert, allez le défendre! Sauvez-le, protégez-le contre ses bourreaux Infâme! infâme il m'avait promis la vie de mon père... Mais non, c'était une atroce ironie... Je n*ai pas accepté ses pro messes, je n'ai pas voulu racheter ce prix... Robert, vengez-moi le sang de ce scélérat, qui m'empêche d'être vous, qui a détruit mon avenir... Le jeune homme, qui l'exaltation et la douleur de Seïla communiquèrent une sorte de vertige courut la porte avec l'intention de voler au secours de Mondaio; mais Baretti avait eu la précaution d'enfermer Robert, qui ébranla inutilement celte porte et appela en vain. Les cris du malheureux qu'on appliquait la question s'étaient affaiblis par degrés et ne s'exhalaient plus que comme un râle accompagné de grincements de dents; ils finirent par s'éteindre tout fait. Seïla? dit Robert d'un air sombre en se présentant de nouveau l'ouverture de la prison inférieure je suis prisonnier comme vous Il est mort ils l'ont tué! di sait Seïla, qui se frappait la tète contre la muraille. Et c'est moi seule qui suis cause de sa mort! Non, votre père ne mourra pas, je vous l'ai juré, je vous le jure en core, mais répondez-moi seulement vous êtes sûre de son innocence? vous me l'avez attestée, et j'y croyais avant de vous avoir vue. Dites-moi vers quelle heure le P. Alexandre est sorti de votre maison Vers la troi sième heure de nuit environ, pendant le plus fort de l'orage. Je l'ai vu s'éloigner en compagnie du custode... De Marco c'est lui qui a assassiné le P. Alexandre toutes les preuves servent l'accabler. Hélas il y a des yeux qui ne veulent pas voir, des oreilles qui ne veu lent pas entendre Ce misérable Marco se renferme dans une dénégation absolue et nos juges disent mon in fortuné père «Voici le sang, voici les ossements de votre vietime Et Badolfo vous accuse, Badolfo vous poursuit, Badolfo va vous condamner, ce lâche et déloyal ennemi! Je vous l'ai dit, Robert, reprit-elle avec une tristesse solennelle. Je me serais déjà fait justice je ne vivrais plus cette heure, si je n'avais un suprême devoir remplir en protestant de l'innocence de mon père et en m'efforçant de le sauver. Et pour le sauver, il faut prouver que le meurtre a ete commis hors de sa maison, par une autre main que la sienne, il faut représenter ses juges le cadavre du P. Alexandre.... Priez le ciel de se conder mon dessein Vous êtes un noble cœur, Ro bert! murmurait-elle en cachant sa figure innondée de larmes; comment pourrai-je vivre, après vous avoir perdu? La porte se rouvrit, et le barbier rentra il prit le bras de Robertqu'il essaya d'entraîner en lui faisant signe

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1