raie de Courtrai prendra la direction de l'instruc tion publique. Oh! maudits libéraux, ignobles progressistes, terribles révolutionnaires, voilà vos œuvres dangereuses pour la société! Mais PoperingheHélas! Poperinghe! Po- peringhe est encore sous le joug et Poperinghe de 1859 est Poperinghe de 1855, Poperinghe de 1832, pour ne pas dire pis. Quelques routes ont été construites, nous le savons, mais ne les doit-on pas notre gouverneur ad intérim, un des rares libéraux de Poperinghe On restaure quelques églises, c'est fort bien et MM. les cu rés ont raison de plaider pour leurs chapelles, mais est-il satisfait d'autres besoins adminis tratifs Hélas, non un journal de Poperinghe, l'Hoppeblad. fait chaque semaine le plus triste tableau des faits et gestes de l'administration locale. Les séances du Conseil communal for ment un spectacle des plus récréatifs, depuis l'époque de la tour de Babel, jamais on ne vil pareille confusion les finances sont délabrées, les documents administratifs ne reçoivent au cune publicité, ils sont inintelligibles une simple audition, puis le journal dont nous ve nons de parler, cite des faits de cumul indus et par exemple, tellement incroyables qu'ils ne seraient pas tolérés dans le plus petit village. Mais nous ne voulons pas aller plus loin, nos voisins de Poperinghe sont assez malheureux d'être sous la férule cléricale pour que nous n'aggravions pas leurs chagrins, en leur mon trant nu leur triste situation. Notre but est d'ailleurs rempli et nos lecteurs seront convaincus par les arguments et les ex emples que nous venons de produire, que le libéralisme, en administration comme en poli tique, est la source unique de l'amélioration sociale et du bien-être des états comme de la prospérité des communes, tandis que le cléri calisme est immobilité, l'inertie basée sur cette belle devise sicut erat in principio et nune et temper et in tœcula sœculorum. Amen. Notre Association agricole a eu, Samedi dr, une séance fort intéressante. Elle a d'abord complété son bureau en nommant comme vice- président MA. Vandenpeereboom, représentant et bourgmestre de la ville d'Ypres, comme se crétaire M. Ed. Van Biesbrouck, inspecteur can tonal, et comme trésorier M. Hennion, receveur communal. L'assemblée a décidé ensuite que l'Association prendra part l'exposition universelle d'agri culture qui aura lieu Paris au mois de Mai 1860, et qu'elle y enverra notamment des échantillons de lin, tabac, houblon et d'autres plantes industrielles. L'assemblée a encore émis le vœu que les mesures légales qui astreignent les ouvriers de fabrique se munir de livrets, soient appli- ss crédulité superstitieuse, qu'un saint n'a pas voulu être levé par des mains impures. En ce moment, des cris lointains succèdent aux ebants religieux qui avaient cessé. Ces cris viennent du fond des Catacombes ils në sont pas éloignés ils se rapprochent d'instant en instant ils deviennent plus distincts ce sont des cris de détresse que l'écho divise, répète et multiplie, comme si plusieurs personnes criaient la fois et de différents côtés. Ces cris, inattendus et inexplicables, ces cris, dont l'expression est douloureuse et déchirante coïncident si étrangement avec la situation des esprits, oùla crainte du diable a tant d'empire, qu'une terreur panique s'em pire de toute l'assemblée, qui pousse aussi des cris for cenés et qui se met fuir en désordre. Les frères délia Fossa, plus ignorants et plus super stitieux que les autres, ont été les premiers chercher leur salut dans la fuite. Ils sont convaincus que le démon les poursuit, et ils entremêlent leurs clameurs effarées d'oraisons jaculatoires, de veaux bizarres et de litanies pieuses. Ils connaissent parfaitement la route, et ils n'hésitent pas entre les mille voies qui s'offrent eux. On les suit, on ne les perd pas de vue on ne songe pas même au danger de s'égarer c'est une mêlée qui se précipite i la lueur de quelques cierges, qui tombent ou s'éteignent successivement chacun a jeté ce qu'il tenait la main pour courirjplus vite la peur a rendu des jam bes aux plus vieux et aux plus impotents. [La suite mu prochain n\) quées certaines catégories d'ouvriers agri coles. Enfin, une discussion longue el approfondie a eu lieu sur la question suivante quelles causes faul-il attribuer la différence entre les a prix des houblons cultivés Poperinghe et ceux cultivés dans les autres communes de l'arrondissement, el quels sonl les moyens propres faire obtenir pour ces produits un prix uniforme el le plus élevé. Avant de prendre une décision l'assemblée a décidéqu'une médaille en or serait décernée l'auteur du meilleur mémoire sur celte question. Ce travail doit être adressé au Président de l'Association avant le lr Mai 1860. Cette séance a duré près de trois heures, el plus de quatrevingt membres y assistaient. Nous extrayons du Bulletin administratif de l'arrondissement une circulaire qui mérite l'attention des autorités communales la plu part des communes en effet sont mal dotées et c'est en ménageant convenablement les coupes d'arbres qu'elles pourront augmenter leurs res sources dans le présent el se réserver une épargne qui les garantisse contre les moments de crise que nous avons eu traverser, il y a quelques années. Ypres, le 19 Octobre 1859. A Messieurs les Bourgmestres des cotnmunss de l'arrondissement. Monsieur le Bourgmestre, J'ai tout lieu de croire que le bien des communes et des Bureaux de bienfaisance n'est pas administré partout avec le même soin; en attendant que nous recherchions ensemble les mesures prendre, j'ap pelle votre attention sur tes points suivants. II existe sur plusieurs de ces propriétés des arbres qui sont arrivés maturité et qui peuvent être avanta geusement abattus; je ne puis vous tracer de règle générale cet égard, c'est une question de fait h apprécier pour chaque arbre en particulier, mais on peut, me seinble-t-il, admettre en principe qu'un arbre est arrivé m«tux-»t©, lorsqu'il ne puut plu» rapporter annuellement les intérêts de sa valeur actuelle. Un second point que je crois devoir recommander votre attention, c'est qu'il importe de remplacer dans une certaine mesure les anciennes plantations par de nouvelles; des ventes d'arbres assez impor tantes ont eu lieu en dernier lieu dans quelque* communes et je doute qu'il ail été pourvu convena blement il leur remplacement, car je n'ai pas vu figurer dans ce but des crédits suffisants aux bud gets. Je ne vous recommande d!ailleurs d'agir sous ce rapport qu'en bon père de famille. Je vous prie en conséquence, Monsieur le Bourgmestre, de visiter par vous-même toutes les propriétés appartenant votre commune ou votre Bureau de Bienfaisance, et d'examiner avec soin où il convient d'abattre des arbres eloù il est nécessaire d'sn replanter. LE COMMISSAIRE D'ARRONDISSEMENT, Henri CARTON. Yoici un nouvel échantillon des moyens que la presse cléricale emploie pour tromper ses lec teurs. Nous lisons dans la Patrie de Bruges: L'Indépendance nous met au défi u de citer dans un journal libéral quelconque une seule ligne, un seul mot d'où l'on puisse induire qu'ils approuvent le système de la compression et du silence appliqué la presse française relativement aux mandements des évêques sur la situation des États pontificaux. Ce défi, nous l'acocptons. Que Indépendance lise le Journal de Liège du 18 octo bre, et elle verra que l'organe de M. Frère conteste même aux évêques le droit de se plaindre de la mesure de com pression dont il s'agit cette feuille va encore plus loin elle accuse les prélats de publier leurs mandements dans le but de semer l'agitation. Or, il est impossible que l'organe ministériel n'applaudisse point des mesures qui doivent empêcher l'agitation. Le Journal de Gand, autre âme damnée du ministère, renchérit encore sur les expressions de son confrère liégeois après une protestation hypocrite en faveur de la liberté, il dit Si les évêques français avaient eu le droit de continuer soulever les populations contre le gouvernement français au nom de Romela France eût 3 de mieux en mieux compris qu'aucun clergé n'est national, modéré, désintéressé et elle eût répondu par un sourire aux provocations violentes De deux choses l'une, ou la Journal de Gand voit avec plaisir sou lever les populations en France au nom de Rome (nous nous plaçons son point de vue), et alors tout est dit par ce non-sens, ou il est contraire h ces manifestations, et il approuve les mesures prises par le gouvernement im périal. L'Écho du parlement ministériel se place sur le même terrain que le Journal de Liège. Remarquons, en passant, que la qualification de ministériel devient, dans la presse cléricale une sorte de brevet décerné tous les organes du libéralisme. Soyez dévoué aux principes de notre parti, faites une guerre plus ou moins vive aux prétentions politiques de l'épiscopat, et vous pouvez être parfaitement convaincu que les feuilles cléricales répondront toutes vos raisons et tous vos arguments par ce mot stéréotypé: ministériel! Ce qui nous fait plaisir, c'est qu'il y a quelques mois, le Journal de Liège et XEcho du Parlement seuls avaient le privilège de celle dénomination. Voici que le Journal de Gand est aussi une âme damnée du ministère, et que XIndépendance n'échappe pas non plus un reproche si poignant. Il y a en core bien d'autres journaux ministériels. Le raisonnement de la Patrie en ce qui con cerne l'attitude des organes de la presse cléri cale dans la question des Mandements français, nous semble peu conciliable avec les règles de la logique. Ces organes ont dit, uous avons dit également que les évêques de France qui se plaignent de la mesure dont ils sont frappés, ont mauvaise grâce récriminer, attendu qu'ils n'ont cessé de fulminer leurs anathèmes contre celle même liberté qui vient de leur être enle vée. La liberté politique et la liberté religieuse sont inséparables. En attaquant la première, les évéques ont fatalement préparé des chaînes pour la seconde. Telle est la thèse que la presse libérale a soutenue La conclusion que la Patrie en tire est tout simplement absurde. Selon cette feuille, on ne peut regretter l'abus d'uneliberlé,sans désirer quecelte liberté elle-même soit supprimée. Celle méthode est celle de nos adversaires, nullement la nôtre, Tons les jours, les feuilles cléricales dirigeut contre le libéralisme, des injures, des calom nies. C'est là unabus que nous regrettons mais s'ensuil-il que nous désirions qu'on enlève nos adversaires la liberté de la presse En au cune façon. La liberté est un soleil qui doit luire pour tout le monde, même pour ceux qui la dénigrent. Cela explique la Patrie com ment il se fait que la presse libérale, tout en considérant comme fâcheuse l'attitude des évé ques français et tout en constatant les contra dictions dans lesquelles ils tombent, n'applau dit pas aux mesures dont ils sont l'objet et ne jette pas les hauts cris en voyant le Bien public éditer les Mandements français qu'il est défen du XUnivers de reproduire. Echo du parlement.) Le tribunal correctionnel de Courtrai, vient de consacrer trois longues audiences aux débats de l'affaire de la jeune stévenisteCalhérine Engelbert, de Lendelede, (la petite M or tara), frauduleusement enlevée ses parents, le 4avril dernier, et retrouvée deux mois après sa dispa rition au couvent de Saint Génois. Les prévenues sont au nombre de cinq, ce sont: Malhilde Desmet, 26 ans, Louise Vanderbroucke, 25ans, Barbe Dupont, 54ans, Léonie Verschue- re, 32 ans, et Pauline Engelbert, 19 ans. La défense a été présentée par Me Ghesquière du barreau de Courtrai el M* Vanbiervliet du barreau de Gand. M® Herman plaidait pour la partie civile et le siège du ministère public était occupé par M. le substitut Degrave. Les plaidoiries qui ont duré deux audiences ont été très-animées. Le jugementsera prononcé en audience publique vendredi prochain. L'heure avancée laquelle ont été clos au jourd'hui les débats ne nous permet pas de faire composer notre compte-rendu. Nous le publie rons mardi. En attendant nous dirons que cette affaire cause dans notre ville beaucoup d'émo tion. On ne s'entretient plus d'autre chose dans toutes les familles. C'est qu'aussi les détails

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2