M. Rogier a rendu visite dans la journée au général de La Marmora, président du Conseil, et M. Ratazzi, ministre de l'intérieur. A cinq heures il est parti pour Gènes. On regrette Chronique politique. fier; M. Mormout, commis-greffier, de celles de comptable, et M Goffin, huissier-expéditeur, de celles d'huissier de la Commission. La Commission a décidé qu'elle siégera au palais de la Nation, Bruxelles elle tiendra sa première séance le mercredi, 2 novembre, une heure; les jours suivants, elle siégera 11 heures du matin. Les lignes suivantes de la Patrie de Paris nous montrent combien il faut se défier de cer taines déclamations auxquelles les feuilles ul- tramontaines se livrent propos des affaires de l'Italie centrale L'Unionpour montrer jusqu'à quel degré le dictateur Farini pousse l'abomination, cite le décret qui frappe d'une amende de 3oo fr. tous les prêtres qui ne s* conformeraient pas l'édit du 5 septembre i855. Or, sait-on ce que prescrit cet édit que les prêtres ne célèbrent pas do mariage religieux avant qu'on leur ait fourni la preuve que le mariage civil a eu lieu. C'est exactement ce qui est exigé en France. L'Union ne commence pas moins son article par ces mots La révolution continue jeter le mas que! et elle le termine par ceux-ci E sempre bons N'est-ce pas en effet un horrible scandale? Cet édil du 5 septembre 1855 prescrit aussi exactement cc qui est exigé en Belgique en vertu du texte même de la Constilutiou. Nous voulons tenir nos lecteurs au courant des manifestations de lepiscopat de divers pays contre l'indépendance politique des Romagnes. Le Bien public donne aujourd'hui le texte d'un Mandement de M. levêque de Nantes, d'une Circulaire de M. lévêque de Cahors et d'une Lettre pastorale de M. l'évêque de Char tres. Les journaux allemands nous apprennent que M. l'évêque de Spire, M. l'évêque d Hidelsheim et d'autres prélats d'Allemagne viennent de pu blier des mandements du même genre. Les Chambres législatives se réuniront de plein droit, pour l'ouverture de la session ordi naire de 1859-1860, le 8 du mois prochain, deuxième mardi de novembre. On écrit de Turin, 21 octobre M. Charles Rogier, ministre de l'intérieur de Belgique, estarrivé hier Turin. Dèsque l'on a connu l'arrivée de cet illustre défenseur de l'indépendance et de la liberté belges, plusieurs hommes politiques sont allés s'inscrire chez lui. Il a visité ce matin les principaux établissements de la ville, accompagné de M. Lannoy, ministre de Belgique près la cour de Sardaigne, et du baron de Jacquemont, sénateur du royaume. Au nom du ciel dit la voix qu'il reconnaît alors, qui que vous soyez, ayez pitié de nous Saurez, sauvez Scïla qui est innocente Le grand-inquisiteur ne doute plus alors qu'il se trouve face face avec un spectre qu'il ne voit pas et qui a pris la voix de Robert pour mieux l'épouvanter. C'est Robert qui vient de lui demander grâce pour Scïla, et pourtant ce n'est pas, ce ne peut être Robert qui se trouve dans un pareil lieu ctdansun pareil moment Badolfo ne répond pas, ne bouge pas: ses jambes et sa langue sont une seconde fois paralysées il tremble de tout son corps inondé d une sueur glacée il fixe devant lui un œil hagard qui ne démêle rien dans l'ombre opa que où la voix et les pas continuent d'approcher. Grâce pour Seïla, grâce reprend cette voix lamen table; elle est innocente, et voici le cadavre du P. Alexan dre assassiné par Marco Ces paroles achèvent de troubler l'esprit de Badolfo, qui s'affaisse sur lui-même et se roule terre en criant ses mains étendues en avant ne rencontrent que des osse ments que le contact réduit en poussière. Son horreur est au comble, lorsqu'il éprouve un choc, la suite duquel il est presque écrasé par la chute d'un poids énorme qui semble se détacher de la voûte il pousse un cri perçant et s'évanouit. Quand il revient lui, quand il peut se rendre compte de ses sensations, avant même d'avoir fetrouvé la mé- beaucoup que le séjour de l'honorable ministre du roi Léopold ait été aussi court. Du 37 Octobre au 30 Inclus. La Gazette autrichienne annonce que le baron de Hûbner a donné aa démission qui a été acceptée. Le baron Thierry, conseiller ministériel du départe ment des affaires étrangères, est nommé ministre de la police. L'aide-de camp général de Grunue s'est dérais de ses fonctions. On ne sait pas encore au juste quel motif l'on doit attribuer cette modification du cabinet. On parlait depuis longtemps d'une crise ministé rielle, et ce bruit avait produit une impression d'au tant plus fâcheuse Vienne, qu'il concernait préci sément les membres du cabinet que l'on considérait comme les représentants du progrès et d'une admi nistration libérale, MM. de Bruck et de Hiibner. On voit par la dépêche qu'il n'est pas question de M. de Bruck. Si l'on doit s'en rapporter a une correspon dance d'un journal allemand, M. de Hiibner n'était pas complètement d'accord avec le baron de Rech- berg il ne croyait pas que, dans les circonstances actuel les, il fût de l'intérêt de l'Autriche de part ici per un Congrès. Le maintien du baron de Rechberg serait donc favorable la réunion d'un Congrès. Le Moniteur toscan nous apprend aujourd'hui officiellement quelle a été la réception des envoyés de Florence Paris, e Les paroles dites nos envoyés par l'Empereur, dit le Moniteur- toscansont les suivantes L'Empereur ne se croit pas assez dégagé (abbastanzo sciolto) des engagements de Villafranca pour donner d'autres conseils que la restauration, avec d'amples garanties d'indépendance etde liberté. L'Empereur est toujours très-décidé decisissimo ne permettre aucune intervention, notamment na politaine. Il dit que se* engagements n'ont d'autres limites que celles du possible. Il recommande essen tiellement l'ordre. Voici les réflexions dont le Moniteur tosoan ac compagne le compte-rendu officiel e Cette réponse de l'Empereur est telle qu'elle devait être après les préliminaires de Villafranca, et nous ne pouvions attendre rien de plus que ces franches déclarations. Napoléon, en nous assurant contre les interventions étrangères, et en disant a que ses engagements ne vont pas au-delà du pos- sible, nous laisse le soin de montrer l'Europe s l'impossibilité des restaurations, lesquelles pour- raient s'accomplir seulement par la violence. Etant exclues les restaurations, le problème de notre avenir ne peut logiquement se résoudre que par la reconnaissance du vote d'union. s La Toscanes ainsi dans les paroles de l'Empereur a une nouvelle garantie de la liberté avec laquelle elle peut pourvoir se* dastinées... Le Daily News dit que le gouvernement espagnol a adressé trois ultimatums au Maroc. Les deux pre miers ont été acceptés par l'empereur du Maroc, mais l'acceptation du troisième a été regardée com me impossible. L'Espagne par ce dernier ultimatum, demandait la possession d'un territoire d'une étendue de dix millet sur la côte marocaine dans une position qui commande le détroit de Gibraltar. L'Espagne, ajoute le Daily Newsn'est dans ces moire et le jugement, il sent des mains qui le palpent et qui se promènent par tout son corps, il entend une res piration pénible siffler au-dessus de sa tête; lui, il retient son baleine, ne fait aucun mouvement, et essaie d'impo ser silence au battement de son cœur, comme s'il était mort. Il se contient assez pour ne pas crier, malgré l'hor reur qui l'a saisi au froid contact de cette main d'homme ou de démon. 11 est enfin soulagé ces mains invisibles ne le tou chent plus et semblent s'être éloignées il n'entend plus cette respiration sifflante qui sortait d'une autre poitrine que la sienne il espère encore une fois être délivré d'un rêve d'autant plus effrayant qu'il l'avait pris pour une réalité. Il se soulève sur les coudes, et il s'apprête se relever. Mais le bruit sec d'un briquet, plusieurs fois répété, est accompagné d'un jet d'étincelles, la lueur desquelles il voit un homme* genoux près de lui; ces étincelles ont gagné un morceau d'amadou qui communique la flamme une allumette tous les objets s'illuminent un instant. Badolfo jette un grand cri en apercevant face face Robert, qui le reconnaît alors, et qui, dans l'émotion de la surprise, laisse tomber tout ce qu'il tient, le briquet et l'allumette, qoi s'éteint en tombant. La nuit semble s'épaissir autour d'eux et les presser de toutes parts com me un linceul. (La suit* (Mi prochain prétentions que l'instrument de la France. Mais l'Angleterre est résolue veiller sur ces prétentions et peut être-même agir au besoin. Malgré les déclarations réitérées du gouvernement français, qui enlèvent toute autorité et toute valeur aux publications intermittentes de la presse offi cieuse de France, certain* esprits se laissent encore préoccuper et émouvoir par les prétendues révéla tions du Constitutionnel et de la PatrieOn cherche voir dans leur* articles des inspiration* officielle*, *t ou persiste prendre des noms comme Gran- guiilol et Bellet pour des paravents derrière lesquels se cache une plume impériale. De qui aurait con servé cette croyance l'embarras serait grand aujour d'hui. Noua recevons la fois d* Paris un article du Constitutionneloù l'on s'efforce do prouver que la politique impériale qui, dès les premier* symptômes de la crise actuelle, traça si nettement sa ligne de conduite, n'en a pas dévié, et un article de la Patrie où l'on s'attache démontrer que le traité de Villafranca dans ses stipulations relatives la res tauration des grands-ducs n'était qu'un billet Lachâtre et que ces souverains et l'empereur d'Au triche ont été bien candides de croire qu'un gou vernement issu du suffrage universel ne respecterait pas les vœux des populations, même lorsqu'il croit que ces populations se trompent, Pour soutenir sa thèse et prouver la logique per sévérante de la politique impériale dont la pré voyance avait marqué le but que son énergie sut atteindre et que sa sagesse n'a pas voulu dépasser, s le Constitutionnel s'appuie sur deux documents la brochure Napoléon 111 et l'Italie et J'arlicle du Moniteur du 8 septembre. Nous ne savons jusqu'à quel point la brochure invoquée par la feuille offi cielle est un document impérial, mais nous avoua souvenir des proclamations de Paris et de Milan, auxquelles le traité de Villafranca a donné le plus éclatant démenti et nous assistons en ce moment une politique nouvelle qui dément son loor, en feignant de le sanctionner, le traité de Villafranca. Aux flagorneries du Constitutionnelnous pré férons les franches déclarations de la Patrie qui, elle, ne se gêne pas pour dire qu'au moment même où le mot de restauration était prononcé Villafranca, l'empereur stipulait indirectement pour la volonté populaire et subordonnait la souve raineté des princes la souveraineté nationale. La Patrie a même inventé ce propos un assez joli mot. s Les conférences de Zurich dit-elle ont été aux préliminaires de Villafranca une sanction «t un progrès, c'est-à-dire une affirmation et une néga tion, une promesse et un refus, un serment et un parjure. Et la Patrie heureuse d'un tel résultat exprime le ferme espoir que le prochain Congrès aussi sera aux conférences de Zurich un progrès en même temps qu'une sanction, a N'est-ce pas le «as de dire avec le satyre de la fable Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid? A propos de Congrèsla Patrie affirme de nouveau que cette réunion diplomatique se tiendra Brux elles. Le Parlement anglais qui devait se réunir le 27 courant a été prorogé, par ordonnance du conseil privé, au jeudi i5 décembre. L'ordonnance de con vocation ne portant pas la formule consacrée pour l'expédition des affaires urgentes, il y aura sans douta une nouvelle prorogation cette dernière date. Il est plus que probable que le Parlement ne se réunira pas avant la première quinzaine de février. On a reproduit, d'après un journal de Vienne, une circulaire du gouvernement pontifical qui lait connaître les motifs do la mesure que es gouverne ment vient de prendre l'égard de M. le comte délia Minerva, représentant de la Sardaigne auprès du Saint-Siège auquel il a fait remettre ses passe ports. Dans cette circulaire le gouvernement pon tifical expose ^out la fois ses grief» généraux contre le gouvernement aarde, et ses griefs particuliers contre l'envoyé piémontais. Il reproche au gouver nement sarde d'avoir méconnu la neutralité du gouvernement pontifical dans sa conduite l'égard des Romagnes, et d'avoir violé le droit de* gens et la foi de* traités en acceptant l'annexion votée par l'Assemblée de Bologne révoltée contre son sou verain légitime. Quantà M. délia Mioerva, la circu laire l'accuse formellement d'avoir voulu provoquer une manifestation publique en sa faveur, an prolon geant son séjour Rome après la réception de ses passeports et d'avoir ainsi réduit le gouvernement pontifical la nécessité de s« concerter avec le com-

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2