9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Dimanche6 novembre 1859. Vires acqmril eundo. Li GHETTO. S0 1,939. 19e Année. LE FRICHES *®6aia 'mm ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50e.Provinces, 4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 5 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 5 Novembre. La politique cléricale ne brille pas par l'ima gination et encore moins par les nouveautés. Ces dernières sont proscrites avec une feinte horreur. Aussi celle politique reste-t-elle fidèle aux mêmes moyens, la même tactique, en quelque lieu qu'elle s'agite. En Belgique, quand on voulait surexciter l'esprit religieux l'ap proche des élections, le prêtre se posait en martyr, les églises étaient sur le point d'être fermées. Les personnes sensées étaient d'avis que M. le curé se moquait de ses ouailles, car nulle trace de persécution ne pouvait se décou vrir, bien au contraire, et l'on se demandait en souriant, pourquoi la maison du Seigneur serait fermée? Cette comédie a été jouée en Belgique et plusieurs reprises, dans les communes de l'ar rondissement d'Ypres. Inutile de dire que, les élections faites, on ne parlait plus de la ferme ture des églises, ni des persécutions endurées par l'Oint du Seigneur. Nous rappelons ces faitspareequ'il nous semble qu'i) y a dans l'agitation qu'on veut soulever propos de la conservation des États temporels du pape, des manigances identiques celles dont on se servait en Belgique pour impressionner les électeurs. A l'aide des lettres pastorales, on veut agir sur l'opinion des hum bles catholiques, qui dans leur évêque ne voient qu'un dignitaire de l'église, sans tenir compte que celui-ci est en même temps un agent poli tique d'un système gouvernemental diamétra lement en opposition avec les institutions de la Belgique. Le mandement de M. l'évéque Malou a vu le jour et on y parle aussi des persécutions subies par le clergé, d'églises envahies profanées souillées par d'horribles sacrilèges. Nous avons souvent entendu un langage semblable tenu par des ministres du culte et l'on se demandait avec élonnement ce que cela voulait signifier. Les atrocités dont M. l'évéque Malou parle dans sa lettre pastorale, sont loin d'être prouvées et quelques-unes même annoncées, o^télé contre dites et démenties. Qu'on demande aux fidèles des prières pour le maintien de l'autorité temporelle du pape, nous le comprenonsmais quoi bon faire passer pour des sauvages, des populations qui au fond, demandent un changement de régime, parce qu'elles sont très-mal gouvernées? Nous n'avons fait ces observations que pour démontrer qu'il ne faut pas prendre la lettre, toutes ces déclamations charge de populations qui ont de justes griefs faire valoir contre le gouvernement romain, et cette démonstra tion est toute faite, si Ton rappelle que les po pulations belges si honnêtes, si morales, ont été souvent l'objet de diatribes aussi passionnées dans des documents ecclésiastiques. Par arrêté royal du 30 Septembre 1859, le sieur De Sluers (Ferdinand), secrétaire de lé- galion de seconde classe, est autorisé porter ta décoration de chevalier de Tordre d'isabelle- la-Catholique, qui lui a été décernée par S. M. la Reine d'Espagne. XXXVIII. (Suite.) Robert se tut en soupirant, et Badolfo n'osa plus le troubler dans sa rêverie muette et presque menaçante. Badolfo, malgré les protestations rassurantes du jeune Français, ne pouvait se défendre d'une vive inquiétude que lui inspirait son compagnon d'infortune il savait que la faim autorise quelquefois les excès les plus atro ces, et que des marins en pleine mer, des mineurs au fond d'une mine, des voyageurs dans un désert, se sont entre-tués pour se nourrir de chair humaine il se re présentait alors que Robert, qui le haïssait et qui avait contre lui plus d'un motif de vengeance, ne l'épargnerait pas longtemps. Robert même ne lui avait-il pas parlé d'un couteau, comme s'il songeait en faire usage Ce couteau, qui avait déjà servi un crime, devint l'idée fixe du grand-inquisiteur il s'imaginait chaque instant le voir briller dans l'ombre, et il tressaillait en re culant pour éviter le coup mortel. Plus d'une fois, tant sa préoccupation était active, il crut sentir le froid de la 11 est assez intéressant de connaître le nombre des manifestations organisées par Tépiscopat français en faveur de la restauration de l'autorité temporelle du Pape dans les Romagnes. Yoici l'énuméralion de ces actes Les lettres pastorales des évêques d'Arras et de Poitiersla protestation de l'évéque d'Or léans, les adhésions celte protestation des évêques de Châlons de Beauvaisde Nevers d'Evreuxde Metz, d'Angers, de Verdun, de Chartres; les manifestations des archevêques d'Auch et d'Aix, des évêques de Montpellier, de Versailles, de Strasbourg, de Tripoli; les lettres- circulaires de l'archevêque de Tours, et des évêques de Luçon, de Sens, de Nantes, de Per pignan de Limoges, d'Autun, de Carcassone, de Valence, de Belley, d'Angers, de Rodez, de Cahors, du Mans, de Fréjus, deClermont, de la Rochelle, de Mende, deSaint-Flour, de Vannes, deQuimper, de Coutances, du Puy, de Saint- Brieuc. A Rome la protestation de Msr d'Or léans a été distribuée 40 mille exemplaires. Il faut y ajouter les lettres pastorales de M. le cardinal-archevêque de Paris, de M. Parche- lame dans ses entrailles, et il ouvrit la bofiche pour demander grâce. Mais Robert marchait toujours, haletant, trempé de sueur, soutenant peine le fardeau que Badolfo parta geait avec lui ce dernier le suivait machinalement, sans s'informer du but que son guide espérait atteindre. Robert, hélas exalté par la crainte d'arriver trop tard ou de n'arriver jamais, hâtait le pas, conjurait ses forces défaillantes et s'en allait au hasard, selon la route qui s'offrait lui la première. Quand il s'interrogeait tout bas pour connaître sa véritable position, il songeait en gémis sant qu'il était' peut-être encore plus éloigné de sa déli vrance que la veille, car aucun indice ne lui annonçait qu'on vînt son secours ou qu'il approchât d'une issue partout mêmes ténèbres et même silence. C'était une tombe immense où il avait la faculté de se mouvoir. C'é tait l'agonie après la mort. Soudain il distingue un bruit sourd au-dessus de sa tête il écoute avec anxiété le bruit s'est déplacé et con tinue au loin en se perdant travers l'épaisseur de la voûte. Ce bruit, c'est la vie, c'est comme un écho de la terre habitée il a reconnu le roulement d'une voiture 11 bondit de joie, il pousse des cris forcenés qui glaceDt véque d'Avignon, une lettre-circulaire de M. l'évéque de Saint-Claude et un mandement de M. l'évéque de Périgueux. Nous avons déjà signalé des actes de ce genre de divers évêques allemands. Les journaux ita liens nous annoncent un mandement semblable de M. l'évéque d'Udine, en Vénélie. On sait qu'en Belgique les chefs des diocèses de Malines, de Tournai de Gand et de Bruges se sont associés ces manifestations. Les évêques de Liège et de Namur ont jusqu'à présent gardé le silence. (Écho du parlement.) Nous donnons plus loin un aperçu des magni fiques résultats financiers obtenus en Angleterre, par la taxe uniforme des lettres, l'augmentation des correspondances est telle, d'année en année, que les prévisions les plus hardies sont dépas sées par les faits. Si le trésor public trouve son compte dans cette majoration de recettes, d'un autre côté, le commerce s'en félicite aussi, et les relations épistolaires de famille y gagnent beau coup, tandis qu'une foule de personnes sont employées au service de la poste. Un tel exemple est de nature encourager le gouvernement de notre pays il doit lui prou ver qu'il n'en coûterait rien l'étatd'accéder au vœu si généralement exprimé d'une réforme entière dans la taxe des lettres. Quand on compare l'étendue des trois royau mes unis celle de notre territoire on doit se dire que les frais de transport des dépêches étant bien inférieurs chez nous, la taxe ne doit pas y être plus élevée, d'autant plus que l'état étant lui-même propriétaire des poincipaux moyens de transportle service lui coûte peu. L'arrêté royal portant réduction du tarif des dépêches télégraphiques, par la suppression de la taxe différentielle qui existait jusqu'ici, entre les dépêches transmises une distance de 100 kilomètres et moins, et celles transmises une plus grande dislance, nous paraît d'un excellent augure pour la taxe uniforme des lettres. Il est certain que si le prix d'une dépêche simple reste le même l'intérieur, quel que soit la distance qu'elle ait parcourir, ïps communications écri tes doivent jouir du même avantage, car, tandis d'effroi Badolfo, puis il écoute encore mais il n'entend plus rien, le bienheureux bruit ne se renouvelle pas: vaine ment il l'attend, l'implore, aucun son extérieur ne pénètre dans ce silence qui l'écrase. Cependant il a repris courage, en se disant qu'il a en tendu le passage d'une voiture et que la voûte en cet en droit n'est probablement pas impénétrable. Il recommence crier, sans obtenir la preuve que ces cris ont traversé la masse de pouzzolane qui le sépare des vivants. Badolfo reste neutre et passif pendant ces expériences il est toujours sous l'impression de sa défiance, et il ne pense qu'à se mettre en garde contre un coup de couteau. Demeurez ici auprès du corps, dit Robert, pendant que je visiterai les galeries environnantes pour chercher le lieu où nous essaierons de percer la voûte. Vous voulez me laisser seul répond Badolfo, chez qui succède la crainte du couteau une autre sorte de peur, celle de l'abandon et de l'isolement. Non, je ne vous quitte pas, j'irai où vous irez Vous n'auriez qu'à ne plus reve nir j Ne savez-vous pas que je renoncerais vivre plutôt que d'abandonner ce cadavre qui va proclamer l'innocence de Seïla Je vous suivrai, et s'il le faut, ce cadavre, je le porterai seul en vous accompagnant pas

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1