Chronique politique. qu'une dépêche expédiée d'Ostende pour le point le plus éloigné de la ligne télégraphique, ne paierait pas plus que si elle était en destina tion pour Bruges, une lettre continuerait payer le double port dès qu'elle aurait dépassé le trentième kilomètre. La réforme postale est populaire en Belgique, et nous pouvons dire qu'elle est mûre pour sa réalisation; dût le trésor y perdre pendant deux ou trois ans ce qui est loin d'être prouvé, nous croyons que cette question ne doit plus subir d'ajournement. Quand le gouvernement demande des millions pour de grands travaux, pour Anvers par exemple, le pays, plein de con fiance en lui, (es lui accorde; il est juste qu'à son tour quand la nation exprime un vœu, il en soit tenu compte alors surtout qu'il est si facile de la contenter et que la mesure qu'elle réclame doit être dans l'avenir la cause de res sources abondantes pour le trésor. Nous aimons croire que les dispositions qui viennent d'être prises pour les communications télégraphiques sont le prélude de la réforme postale. Journal de Bruget.) Transport des lettres en Angleterre. Nous trouvons dans les journaux anglais quelques détails sur l'immense mouvement des correspon dances par l'intermédiaire de la poste. La réduction dn port a fait des prodiges dans ce pays d'affaires; le transport des lettres continues s'accroître dans des proportions vraiment fabuleuses. Voici quelques chiffres des plus significatifs En «858, la poste a transporté 19 raillions de let tres de plus que l'année précédente. Le nombre total des lettres transportées a été de 52a millions, parmi lesquelles million 3oo mille lettres recommandées. Près de la moitié de cette correspondance forme la part de Londres, qui fournit en moyenne 46 lettres par habitant. Edimbourg donne 34, Dublin 33, Man- cheslre 3o, Birmingham 18, Li ver pool 16, Glascow i4 par habitant et par année. Le nombre moyen des lettres par tête dans toute l'Angleterre est de 16 il est eu Ecosse de 16 et en Irlande da y. Du S novembre an 6 Inclus. La feuille officieuse de France voit dans l'en- trovue de Breslau un symptôme favorable la réu nion du Congrès. Ce dénouement diplomatique est fort désiré en France, et ce maliu encore le Con*ti~ tutionnel publie un long article pour en démontrer la nécessité. La Gazelle de Bretlau nous fournit quelques ren seignements sur les motifs qui auraient fait échouer l'entrevue projetée et déjà préparée, dit-on, entre l'empereur de Russie et l'empereur d'Autriche. Se lon ce journal, l'archiduc Albert, dans la mission qu'il a remplie Varsovie, était chargé de déclarer que l'empereur François-Joseph se rendrait Mis- luwitz pour s'y rencontrer avec l'empereur Alexan dre, condition que la Russie s'obligerait soutenir la restauration des archiducs dans le prochain Con- giès. Le prince Gortschakoff, sans se prononcer ni dans un sens ni dans l'autre aurait toutefois refusé de prendre l'engagement ^ju'on lui demandait. Par suite de ce refus l'entrevue entre les deux empe reurs aurait été définitivement abandonnée. Ce se- pas. Reprenons donc notre précieux fardeau et mar chons en écoutant si le même bruit se répèle. Dieu soit loué, je commence croire que nous sommes sauvés et Seïla et son père!... oh! entendez-vous le pas des chevaux, le roulement d'une voiture...? Robert qui précipitait sa marche pour se rapprocher de ce bruit presque distinct, éprouve une violente secous se en arrière, et relient peine le cadavre, qu'on semble vouloir lui arracher. l'n cri terrible, déchirant, frappe ses oreilles et se prolonge dans les Catacombes; ce cri accompagne la chute d'un corps qui rebondit différentes profondeurs avant de tomber avec éclat au milieu de l'eau. Cette chute est suivie d'un clapotement dans l'eau et de quel ques plaintes étouffées qui paraissent monter du fond d'un puits. a Robert, saisi d'horreur, n'ose faire un pas en avant ni en arrière, et serre dans ses mains crispées le cadavre qui a failli lui échapper et doot les jambes pendent k terre. Il ne prévoit que trop le sort de Badolfo, au bruit de, I eau agitée et de ses plaintes qui vont a'affaiblissant. Monsignore Badolfo, crie—t-il plusieurs reprises, j rait ce même incident qui aurait amené la crise ministérielle la suite de laquelle M. de Hiibner est sorti du cabinet. Dans les délibérations qui ont eu jeu sur ca projet d'entrevue, M. de Hiibner se serait formellement séparé do la politique soutenue par VI. de Rechherg, et il aurait résumé son opinion sur celte politique en la déclarant tout la lois funeste la dynastie et au pays. La démission de M. de Hiib ner aurait été la conséquence naturelle et nécessaire de cette rupture ouverte avec le chef du cabinet. Le savant et éloquent article publié par M. Ch. de Montalembert dans le Correspondant était trop vrai et trop juste pour que le gouvernement français eo dut tolérer la publication. Aussi ne sommes-nous nullement surpria de trouver dans le Moniteur uni versel un arrêté ministériel qui frappe d'un avertis sement le courageux écrivain et son journal. L'Em pereur a particulièrement trouvé injurieux, dans cet article, l'assimilation de son nom celui de Machia vel, ce qui a paru S. M. une atteinte par trop di recte au respect qu'on lui doit. La même assimilation existait pour le nom de S. M. Victor-Emmanuel, mais l'avertissement n'y prend pas garde. Le Journal de* Débat* est le seul des journaux de Paris qui reproduise la lettre de Napoléon III Vic tor-Emmanuel, publiée par le Time*. Les autres feuilles françaises attendent que le Moniteur démente ou constate l'authenticite de ce document. Apocryphe ou non, cette lettre résume exactement les idées du gouvernement français dans la question italienne. C'est toujours la même prétention de con vertir en Irailé définitif, en fait acquis, en chose ad mise les stipulations bâclées Villafranca la même prétention de disposer de territoires et de souverai netés qui n'ont pas fait l'obj6t de la guerre et de remanier la carte d'Europe comme s'il ne s'agissait que de modifier l'uniforme des tambours-majors de la garde impériale. La fiction impériale d'une Confédération italienne se retrouveaussi dans cette lettre, avec sesinvraisem* blances, ses contradictions et ses dangers. Ni ls Piémont, ni les duchés, ni Naples n'accep tent ce projet de confédération dirigée ds Roms et qui renfermerait des germes de désunion et d'hosti lité bien plus graves queeeuxqui menacent ence mo ment l'unité de l'Allemagne. Par quels moyens le leur imposera-t-on? Et quel est ce grand pas qui, d'après Napoléon III, a été fait vers la réalisation de ce projet Quant aux Duchés, la solution proposée par l'Empereur violente en même temps les droits des populations italiennes et le principe de la légitimité; elle sera repoussée par les habitants dss Duchés et rien ne prouve qu'elle soit acceptée par les princes dépossédés. Nous signalons par curiosité le paragraphe où l'Empereur propose de ménager aux Italiens s un système de sage liberté. Les journaux anglais n'élèvent aucun doute au sujet de l'authenticité de la lettre impériale. Le Morning Po*t l'approuve sans réserves et estime que sur les bases qui y sont indiquées, l'Angleterre pour rait fort bien adhérer au Congrès. Il n'y a pas bien longtemps que ce même Morning Poet, se posant un organe du même cabinet Palmerston, déclarait que cette adhésion de l'Angleterre serait un déshon neur, si les puissances n'acceptaient pas en principe, et avant toute délibération le fait accompli de l'in dépendance des duchés. Or, ce n'est pas du tout ce que propose Napoléon III. Loin de vonloir consacrer l'abdication du grand-duc de Toscaneil propose de lui accorder, au besoin, une augmentation de terri toire. où étes-vous que vous est-il arrivé Répondez, répon dez-moi Mais il n'obtient aucune réponse, et les plaintes qui s'exhalaient comme d'un abîme se sont éteintes. Il écou te, il appelle, il crie encore, sans lâcher le cadavre qu'il tient d'une main, tandis que de l'autre, il sonde le ter rain autour de lui et fouille les ténèbres. Alors il songe éclairer un moment le dangereux pas sage où il se trouve, et il cherche son briquet dans ses poches il n'a pins que quelques allumettes et un peu d'amadou la pierre et le fer sont restés l'endroit où il a reconnu le grand inquisiteur Que faire comment porter secours Bidolfo Est-il encore vivant? a-t-il péri? Comment avancer? comment reculer? Cependant, le bruit des pas et des roues retentit de nouveau travers la voûte. Robert, qui continue d'ap peler Badolfo en gémissant, laisse le cadavre, et rampant avec précaution sur les genoux, il arrive au bord d'un précipice où il plonge et replonge son bras qui ne rencon tre que le vide? [La lukt au pntkain Le Times n'est pas de l'avis du Morning Pottet il se montre en cela plus logique. Le Moniteur publie une note qui résume les griefs du gouvernement français contre les tribus marocai nes. Après avoir énuméré tous les actes aggressifs de ces tribus, il «joute que tant d'audace, nne con duite si coupable, mérilaiant un sévère châtiment Une expédition fut décidée, et cotte expédition compte déjà un premier succès. Le Moniteur fait suivre sa note d'une dépêche annonçant que le a* régiment de zouaves s'est emparé sans pertes graves, du cold'Aïn-Tacouralt, où tout le corps expédition naire bivouaque. La date de cette affaire n'est pas indiquée. Les dernières lettres de Tanger annoncent qu'on attendait d'un moment l'autre la déclaration de la guerre, et que dans cette prévision tous les habitants aisés quittaient la ville précipitamment et sans la moindre opposition. La place a pour sa défense une nombreuse artillerie la plupart des pièces sont de fabrication anglaise et du calibre de 68 et 80. Les troupes paraissent décidées repousser l'attaque des Espagnols avec le courage qu'inspirent le fanatisme religieux et le patriotisme. Bien qu'on ait annoncé que le maréchal O'Donnell quitterait Madrid le 1" novembre pour se mettre la tète de l'expédition, le jour de son départ ne semble pas encore fixé. D'après quelques journaux, ce serait le 2 d'après certains autres, du 8 au 10, que le maréchal partirait pour Ceuta. Relativemenlauxaffaires d'Italie les nouvelles sont décidément un peu moins troubles que ces derniers jours. La conférence de Zurich achèvera, dit-on de signer cette semaine les traités qu'elle a été chargée de libeller; les chances de conflit avec l'Italie cen trale diminuent de nouveau. Bien plus, on assure que les résistances opposées par la cour de Rome aux demandes de réformes présentées par la France comme une des conséquences des préliminaires de Villafranca et comme une des basesdu futur Congrès seraient aujourd'hui considérablement affaiblies, et que le Souverain-Pontife aurait témoigné M. le ducdeGramont des dispositions qui autoriseraient les plus sérieuses espérances. L'Angleterre enfin serait peu près réconciliée avec l'idée du Congrès. Telles sont les nouvelles d'aujourd'hui: nous ne garantissons pas qu'elles restent celles de demain. Les Journaux de Hong-Kong racontent le voyage et l'arrivée Pékin du ministre américain M. Ward. Ce fonctionnaire avait été autorisé se rendre avec une suite de vingt personnes, dans la capitale du Céleste Empire. Il parait que l'empereur avait exprimé le désir d'avoir une entrevue avec M. Ward mais il exigeait que l'ambassadeur américain se conformât au cérémonial dégradant de l'étiquette chinoise, ce que M. Ward a, nécessairement, refusé. Par suite de ce refus, le gouvernement a fait savoir M. Ward qu'il recevrait la lettre du Président des États-Unis, et que l'ambassadeur américain retour nerait Pei-tang, où les ratifications du traité se raient échangées. C'est en effet Pei-tang que le traité a été ratifié le 16 août. Pendant son séjour Pékin, sans être traité en prisonnier, le ministre américain a été empêché de visiter la ville; il n'a même pas pu établir des communications avec le comte Mousawiff, ministre de Russie, arrivé en mê me temps que lui dans la capitale du céleste Empire. Depuis deux mois, les journaux russes enregis trent les haltes de Schamylrecueillent ses paroles et tiennent note des compliments que, en homme qui se respect% le prisonnier du prince Bariatinsky ne manque pas de faire la valeur de ceux qui l'ont vainen. Mais on dirait que ces jonrnaux craignent de faire ressortir trop clairement l'importance de ce grand événementqui sera peut-être la plus grande gloire du règne de l'empereur Alexandre II. Tout au plus l'un d'eux a-t-il avoué, au moment de la prise du héros du Caucase que c'était un grand adoucis sement l'amertume de Sébastopol. Le fait est, dit le Correspondantque le chemin que la Russie achève de s'ouvrir la mènede plus loin sans doute, mais bien plus sûrement la domination de l'Asie que celui que lui a fermé la guerre de Crimée. Bientôt le Czar pourra dire comme Louis XIV des Pyrénées Il n'y a plus de Caucase Entre les crélcs sourcilleuses de ces monts où, comme le porte la tradition, et comme l'établit la science, roulaient jadis les flots des deux mers qu'ils séparentde nouveaux flots vont se répandre, flots d'hommes cette fois, plus puissantsplus invincibles que les autres. Et ces hommes parleront la même langue, obéiront au même maitre et descendront là par toutes les voies de la nature et de l'artpar ces grands fleuves du nord qui s'épanchent comme dessein de cc côté, et par ces voies de fer qu'une politique intelligente y dirige. Il y a trois cents ans que la Russie préparc la conquête que lui assure la prise de Schamyl et la reddition de

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2