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n° 1,034. 10e Année.
Dimanche, 13 novembre 1350.
JOURNAL D'YPRES ET DÉ L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquirit eundo.
le pricres
mccdtm?i^pnES ([raiîco)» Par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4francs. I Lb Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
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Ypres, 13 Novembre.
La Chambre des représentants, en sa séance
du 9 courant, a nommé M. Léon de Florisone,
secrétaire de celte assemblée. Ce choix que
nous ne pouvions prévoir, est loin de nous sur
prendre. Nous savions en effet, que M. de Flo
risonebien que siégeant depuis peu sur les
bancs de la Chambre avait, par son caractère
loyal et la fermeté de ses opinions qu'il ne dis
simula pas un instant, su mériter déjà les sym
pathies de ses collègues et même l'estime de ses
adversaires politiques.
Placé dans celle position favorable, notre
nouveau représentant nous semble appelé
parcourir une carrière honorable pour lui et
utile pour l'arrondissement, qui lui a confié ses
intérêts.
La nomination de notre jeune député aux
fonctions de secrétaire de la Chambre, est un
événement dont notre district et l'opinion libé
rale ont le droit d'être fiers.
Un arrête royal du 7 de ce mois, pris en exé
cution de la loi du 7 Février de celte année,
porte que le Conseil des Prud'hommes d'Ypres
réorganisé, sera formé, non compris le président
et le vice-président, s'ils sont choisis en dehors
du conseil, de huit membres titulaires et quatre
suppléants
1° Quatre de ces membres dont deux chefs
d'industrie et deux contre-maîtres ou ouvriers,
seront choisis parmi les fabricants de dentelles,
de toiles, de rubans, les filaleurs de lin ou de
coton, les blanchisseurs et les teinturiers.
2® Deux, dont un chef d'industrie et un
contre-maître ou ouvrier, parmi les maçons,
charpentiers, plafonneurs, marbriers, peintres
en bâtiments, serruriers, fondeurs, imprimeurs
et lithographes.
3® Deux, dont un chef d'industrie et un
contre-maître ou ouvrier, parmi les tanneurs,
orfèvres, savonniers, sauniers, brasseurs et dis
tillateurs.
Les suppléants, deux chefs d'industrie et
deux contre-maîtres ou ouvriers, seront choisis
parmi les industriels indiqués sous le n° 1 ci-
dessus.
Nous apprenons qu'à dater du 15 de ce mois,
la cloche annonçant la fermeture et l'ouverture
des portes de la ville poorteklokne sera plus
sonnée le malin.
Des arrêtés royaux du 7 novembre 1859,
accordent aux administrations communales ci-
après désignées les subsides suivants pour l'exé
cution de travaux d'assainissement et de voirie,
dans l'arrondissement administratif d'Ypres.
Wervicq, i,5oo Ir. Poperingbe 1,018..
Ypres, 10,100. Comines, 900. El verdinghe,
563. Oostvleteren, 3oo. Reninghelst, 166.
Voorinezeele, 200. Ploegsteert900. Proven,
1,100.
Par arrêté royal du 8 novembre 1859, est
nommé notaire
A la résidence de Helchin en remplacement
du sieur Bermans, le sieur Deconinck, candidat
notaire Warnêton
Nos lecteurs connaissent en substance la Lettre
pastorale de M. l'évêque de Liège sur l'adminis
tration des États pontificaux et le gouvernement
politique des Papes. Celle lettreplaidoyer in
direct en faveur des institutions absolutistes, est
extrêmement étendue elle occupe quatre gran*
des colonnes dans la Gazette de Liéye et dans
le Journal de Bruxelles. Voici quelques mots
dont la première de ces feuilles fait précéder la
publication du document épiscopal
Nous reproduisons textuellement l'instruction pasto
rale de M»r l'évêque sur l'autorité temporelle de N. S. P.
le Pape, et sur l'administration des États pontificaux.
Ce document restera cOinihe une des plus belles pièces
émanées de l'épiscopat dans ce temps d'épreuves si dou
loureuses pour le Saint-Siège, pour la personne du bien-
aimé souverain-pontife Pie IX
Notre diocèse a toujours été attaché Rome d'une 1
manière particulière, et toujours la ville de saint Lambert'
s'est fait gloire de professer cet attachement. C'est une
t filie attachée sa mère, filia unita tua tri, disait un
adage de nos pères. Le langage de M*r l'évêque prouve
LIE ©!r3ETT©a
(Suite.)
XL.
On conduisait un mort l'église Snint-André-delle-
Fratte attenant la Propagande, où il devait être enterré
sans grande cérémonie.
Le convoi se composait de quatre confrères delta morte
couverts de grandes capes noires avec des capuchons
n'ayant d'ouvertures qu'à l'endroit des yeux ces con
frères avaient sur le dos et sur la poitrine une tête de
mort et deux tibia en éioffe blanche l'un d'eux tenait
une bannière noire où se trouvait la même représenta
tion funèbre les trois autres tenaient des torches allu
mées.
Une civière, offrant de pareils insignes sur un fond
noir, était portée par deux confrères délia penitentia,
vêtus de gris et encapuchonnés comme tous les pénitents
de Rome, la croix et les instruments de la passion en
rouge sur le devant de leur robe.
Sur cette civière était étendue utte jeune femme qui
paraissait endormie; car son visage laissé découvert,
quoique de couleur de cire, n'avait pas été bouleversé
par l'agonie, et n'était point encore marqué du sceau de
la mort. Ses cheveux étaient peignés et natté* avec
soin; on les avait ornés d'épingles d'or et de perles; mais
la couronne de roses blanches et d'immortelles, qu'on
pose toujours Rome sur la tête des personnes décédées
en état de grâee, c'est-à-dire après avoir reçu tous les
sacrements, semblait avoir été refusée la défunte.
Elle était suivie par deux ou trois femmes qui se li
vraient une sorte de douleur d'apparat, renouvelée des
pleureuses de l'antiquité, et par deux ou trois hommes
qui psRlinodiaient le Deprofundis.
Le peuple, qui, Rome plus que partout ailleurs, ac-j
corde aux morts une espèce de culte respectueux et'
solennel, s'écarta de lui-même pour que le convoi put
entrer dans l'église: son passage, ceux qui se trouvaient
le plus près se mu-ent genoux et tout le monde se signa, j
Le nom de la morte fut aussitôt dans toutes les bouches:
on sutque Nisida, la jolie fille du quartier de la Minerve,
s'était noyée dans le Tibre, et qu'on avait la veille retrou-,
vé son corps près du pont des Quatro-Capi.
On ajoutait que le piètre qui l'avait confessée la veille
de Pâques s'étant porté fort qu'elle ne serait pas da.nnée
malgré son suicide, le clergé de Saint-André-dclic-Fratte
avait daigné consentir lui donner la sépulture chré
tienne; autrement, elle eût été inhumée dans le cime
tière des protestants, devant la pyramide dcCcstius.
Nisida était bien connue pour sa beauté et pour ses
amours on la regrettait généralement, et l'on approuva
que le lien qui unissait l'antique cité de Liège la ville
éternelle, n'a rien perdu de sa force.
Il faut «avoir gré l'organe de l'évéché de
Liège de l'argument nouveau qu'il fournit
l'appui des doctrines que nous professons sur
l'utilité de la séparation de l'Église et de l'État.
En effet, la Gazette de Lièye proclame très-haut,
avec une sorte d'emphase, que la cité de saint
Lambert est restée très-religieuse, tout aussi
religieuse sans doute qu'à l'époque où les pré
décesseurs de Mar de Montpellier y disposaient
de la souveraineté temporelle. Or, la bonne ville
de saint Lambert est une des cités les plus libé
rales du pays. Il est permis de croire que si
Bologne venait aussi être soustraite définiti
vement une administration ecclésiastique, elle
ne deviendrait pas plus impie que la ville de
saiut Lambert. (Éeho du parlement.)
Quatre des cinq congréganistes de Lendelede
viennent de se pourvoir en appel contre le ju
gement du tribunal correctionnel de'notre ville
en date du 28 octobre dernier, qui les a con
damnés l'emprisonnement,pour détournement
d'une jeune fille mineure appartenant la secte
des stevenistes.
L'affaire va donc recommencer devant la
cour d'appel de Gand. D'un autre côté, on nous
apprend que le ministère public en a également
appelé minima contre les cinq jeunes filles.
Nous avons dit samedi que la première con
damnée Mathilde Desmel s'était présentée la
semaine dernière au parquet et notre prison
cellulaire pour obtenir son incarcération.
(Mémorial.)
Nous lisons dans Y Écho du Parlement
On se rappelle que, dans la séance du 16 avril
dernier, la Chambre des Représentants termina
la discussion relative au vole électoral pai\ordre
alphabétique, en invitant le gouvernement
rechercher les moyens propres organiser ce
principe et rendre l'accès du scrutin le plus
facile possible tous les électeurs. On nous as
sure que M. le ministre de l'intérieur va com-
la conduite du clergé qui allait l'admettre dans un des
caveaux de l'église. Quant aux causes de sa mort, on
était d'accord sur ce point qu'elle n'avait pu survivre la
honte d'aimer un juif. On avançait plus timidement qu'elle
s'était reproché d'avoir favorisé son insu le meurtre du
P. Alexandre dans le Ghetto.
Le cortège des condamnés, que le convoi de Nisida
avait interrompu, se remit en marche ma/s l'exécuteur
masqué, an lieu de suivre le juif et sa fi Ile, restait arrêté,
la té'e inclinée, les bras pendants, vis-à-vis de Saint-An-
dré-delle-Fratte où la morte venait d'élre conduite il
semblait avoir pris racine cette place, et sans les pro
fonds soupirs qui soulevaient sa poitrine, on l'aurait cru
changé en statue.
Tous les yeux se portèrent sur lui, et on le désigna du
doigt lespetitsen/ants, qui l'on apprend dès le berceau
redouter la maln-pasqua, fantôme de vieille femme ha
billée de deuil, qu'on voit apparaître l'approche d'un
malheur, commencèrent crier; malu-pasqua! mais
personne n'osa sommer le bourreau masqué de rejoindre
ses victimes, et un espace vide se forma autour de lui,
jusqu'à ce que Baretli, plus hardi que les autres, vint en
sautillant lui frapper sur l'épaule et lui dire avec un
sourire de barbier qui tient son homme par le nez
Alio caro, que voulez-vous que devienne sans vous
ce digne juif, qui s'ennuie certainement d'attendre