27" ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, ON DÉJEUNER DE GRANDS HOMMES ]V - Jeudi, IG Jauvirr 1161. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. LE PROGRÈS VIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond'administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Benrre, 83. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinairefr. 0,15 Idem Réclames idem. .0,30 Les lettres et paquets doivent être alfranchis. La discussion de la loi militaire a rempli toute la dernière séance du Corps-Législatif et a été -continuée aujourd'hui. Les neuf bureaux ont été d'avis qu'il n'y avait pas lieu d'autoriser la de mande en interpellation déposée par MM. Jules Favre et autres, au sujet des poursuites duot plu sieurs journaux sont aujourd'hui l'objet pour in fraction l'article 42 de la constitution sur le compte-rendu des séances du Corps-Législatif. L'instruction dirigée contre les journaux pour suivis pour comptes-rendus illicites vient de se terminer par le renvoi en police correctionnelle d» Comtilutwnneldu Journal de» débat», de TOpinion nationale, du Temp», de la France, de i'Avenir national, d-J Journal de Pari», de l'U nion, du Siècle, de l'Intérêt public et du Glaneur. L'espoir conçu dans les régions gouvernemen tales d'une prompte conclusion des débats sur la loi militaire n'est pas près de se réaliser. La nou vel Te organisation ne pourra guère être votéeavant ■la fin de la semaine prochaine. Hier encore un -amendement sur les cas d'exemptions dans la ■garde nationale mobile a été renvoyé la commis sion par 184 voix contre (55. Le principe même de l'exemption a été très-habilement attaqué par M. Simon, d'accord cette fois avec M. J. David. Ils <inl eu pour contradicteurs MM. d'Havi iocouti et Javal. Une dépêche nous apporte le résumé de la séance de Samedi dans la Chambre des députés d'Italie. Le président, après avoir ouvert la séance, a fait connaître la réponse que le roi avait faite la ■députation chargée de lui présenter les vœux de la Chambre l'occasion du i* Janvier, réponse que nous avait déjà transmise une dépêche anté rieure. Le ministre des finances a annoncé qu'il présentera Lundi 20 du courant, l'exposé de l'étal financier du royaume. Le président du conseil a fait connaître la ce - ■constitution du ministère; il a dit que quelques ministres ont consenti a y rester pour ne pa9 pro- NOUVELLE HISTORIQUE PAR TORPIN DE SANSAY. III. En ce moment, Molière parut la porte du fond il semblait rêveur sa figure était pâle. A la vue de ce qui se passait, il resta immobile des larmes brillèrent dans ses yeux. Arrêter, mes amis, s'écria-t-il la Divinité seule a droit vos hommages, cl je ne suis qu'un simple mortel Oui, mais pas un mortel comme les autres, dit Laforest, pendant que les mains de Mignard et de Lulli pressaient celles de Molière. Pourquoi donc reprit ce dernier je possède, il est vrai, les dons de la fortune la gloire a pu quel quefois me prêter son auréole mais j'ai un cœur comme vous tous, mes amis, et je le sens bien, puisque je pleure... Ah c'était un touchant tableau de voir ce grand génie, qui a illustré la scène française, pleurer comme 'Mi enfant de voir l'écrivain philosophe qui, de son fouat déchiranta châtié les vices d'une société cor- longer l'incertitude du gouvernement. Il a ajouté que les populations attendent avec anxiété que le Parlement s'occupe au plus lot des lois financières et administratives. Il a annoncé la prochaine pré sentation de la loi sur l'administialion provinciale et d'autres lois et ayant pour but d'augmenter les recettes de l'Etat*. 11 a fait appel la concorde et demande le concours du Parlement. Les dangers qui entourent le pays, a-t-il dit en terminant, peuvent être conjurés par J'attitude du Parlement et par le patriotisme du peuple italien. Il faut empêcher que la réaction qui maintenant lève la tête, réussisse a détruire uueœuvrequi a demandé tant de sacrifices. M. Lucca a présenté l'exposé du budget actif. Ypbe», le 15 Janvier. Par le temps d'avidité et de cupidité qui court, il n'est pas inopportun de faire le pa rallèle entre les instruments catholiques et les ministres libéraux. Ces derniers quittent le pouvoir et la résidence ministérielle, aussi riches qu'auparavant. M. Rogier rentre bour geoisement dans sa petite matsoa.rue Galilée, au Boulevard de l'Observatoire, et bien qu'il ait été ministre pendant quelque chose comme dix-huit ans, il ne paraît pas qu'il se soit ac quis des millions. D'aulres qui ont occupé des fonctions de diverses natures et qui ont fait des donations plus importantes que tous les émoluments qu'ils ont pu cumuler, se re-» tirent sans avoir exploité ces mines d'or, que les journaux catholiques leur oclroveut si gracieusement, pour pouvoir les salir plus charitablement. Les journaux radicaux se mettent l'unis son, et quand ils peuvent injurier un libéral, c'est pain bénit. Cléricaux et radicaux s'en tendent comme larrons en foiredu moment que le mensonge et la fantaisie aidant, ils peuvent jeter eu pâture la malignité htt- rompue, dilater sou cœur au simple contact d'une sympathie amicale. Laforest, folio de joie, embrassa son maître elle pouvait se permettre cette licence, elle qui l'avait vu naître A quand la noce demanda Molière Madelon. Demain malin répondit vivement la jeune fille. Diable comme vous êtes pressés Dante monsieur Molière, fit Antoine, quand on est amoureux, on est toujours pressé... D'en finir, acheva Mignard. y Seulement, dit Molière, vous me dispenserez d'assister la bénédiction nuptiale. Pourquoi donc?... s'écria-t-on. Parce que... je suis excommunié, moi, le comé dien C'est une injustice dont on reviendra plus tard, fit Lulli; et je pense comme Sénèque a Pourvu qu'on soit honnête homme, qu'importe la profession que l'on embrasse Ce que je ne comprends pas, dit Laforest avec un geste sublime, c'est que les hommes soient assez stu- pides pour ravaler un art qui produit des génies Enfin, c'est égal, mes enfants, mariez-vou s l'église, reprit Molière, cqr ou doit respecter la religion raaine, des allégations outrageantes et diffa matoires l'adresse des hommes politiques qui ont repoussé le bât clérical et radical. Veulent-ils mettre en relief le désintéres sement des instruments de l'épiscopal Des faits récents ont mis en lumière la façon dont ces honorables personnages utilisaient leurs loisirs. Les associés aux opérations du comte du Pape, de l'illustre finaocier Langrand-Du- ntonceau, ont trouvé des gracieuses et lucra tives compensations aux enuuis de la vie mi nistérielle. Uo journal libéral, YEcho du Par lement, nous a initié celte sublime abnéga tion des agents de l'épiscopal, qui ont du abandonner des portefeuilles au grand regret de leurs patrons, mais qu'ils ont consolés, en christianisant les capitaux au profit de l'œu vre catholique. Le congrès de Malineç n'eul-il produit que cette recette, mérite toutes les louanges du cléricalisme, qui y trouve le nerf de la guerre qu'il soutient contre le libéra lisme. N'en déplaise aux trompettes de l'église, malfc elles ne peuvent jeter la pierre quel qu'un sans qu'elle retombe en plein sur le nez de leurs patrons. Les crosses et les tnîires, par ce temps d'abêtissement, mettent la Bel gique au pillage. Etrennes pour le pape, entretien d'un et de plusieurs zouaves, sainte enfance, petits chinois, propagation de la foi, université de Louvain, tous les trucs sont ex cellents pour soutirer I,argent des croyants, et en attendant les pauvres indigènes qui ont faim et froid, voient les dons affluer pour dorer la voiture gala du Pape, et ne sont secourus que par ces infâmes libéraux, qui au moins, préfèrent secourir leurs conci toyens malheureux, au lieu de subsidier un souverain étranger qui s'est avisé de maudire de ses aïeux puis, après, vous viendrez me chercher; je rirai, je chanterai avec vous, et qui sait peut-être même retrouverai-jc mes jambes de vingt ans, avec lesquelles je dansais si bien sur les tréteaux de Gau- tier-Garguille Allez, mes enfants, allez! Les deux fiancés sortirent, après avoir salué et re mercié Molière. Laforest s'approcha alors doucement de son maître, et d'un ton de mécontentement simulé, qui laissait pa raître néanmoins l'affection de la bonne fille Pourriez-vous me dire, monsieur Tartufe, lui dcmanda-t-elle, pourquoi, lorsque vous relevez peine de maladie, vous me faites préparer un déjeuner dé frayer toute une population de gourmands? N'étant plus malade, répondit Molière, je veux célébrer mon rétablissement. Ces messieurs ont reçu ma lettre d'invitation, cl bientôt lu verras arriver La Fontaine, Boileau, Chapelle... Ah mon Dieu s'écria le cordon bleu, la dis traction, la satire Cl l'ivrognerie. Ce sont mes amis, Laforest. Ils n'en sont pas moins pétris de défauts Qu'importe que La Fontaine oublie dans le tra vail les réalités de la tcrie que Boileau, pour un motif... ou pour un autre... dise du ruai des femmes

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1