6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
U!< DÉJEUNER DE GRANDS HOMMES
IV' 9,98». - Jeudi,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
27» ANNÉE.
23 Janvier 1969
LE PROGRÈS
TIRES ACQCIRIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85.
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Les lettres et paquets doivent être affranchis.
Le Constitutionnel publie la lettre de M. do
Persigoy.
L'opinion d'un homme d'Etat aussi considé
rable, sur un sujet d'une telle importance, dat-il,
s'impose aux méditations de tous tes hommes po
litiques aussi bien qu'à l'attention des juriscon
sultes. La plupart des autres journaux discutent
•cette lettre,chacun son point de vue particulier.
Nous lisons dans l'International de Londres,
-sous la date du 18, les lignes suivantes dont nous
lui laissons la responsabilité A propos d'une
-alliance entre la Prusse et l'Autriche contre la
Russie, alliance laquelle s'adjoindrait ultérieu
rement la France et l'Angleterre, on dit que l'une
•des puissances aurait manifesté ses impressions en
ces termes i «Il faut se réunir contre l'ennemi
commun. 11 y a entente parfaite entre la Prusse
et les puissances occidentales sur la question
■d'Orient.
Une correspondance particulière que nous rece
vons de Rome assure que des instructions ont été
■envoyées par le Vatican aux évêques d'Italie pour
inviter ceux-ci recommander leurs diocésains
■de prendre part aux électious qui auront lieu dans
la suite. Nous devons rappeler cependant que ce
bruit qui avait été mis en avant d'abord par uu
journal religieux de Turin avait été démenti en
suite par un organe de la cour de Rome.
Les arrestations propos du lénianisme conti
nuent en Angleterre. Ainsi a été arrêté Dublin,
le docteur Waters sur l'ordre du lord lieutenant
comme rédaeteur présumé du journal l'Iriehman.
On a arrêté également Queenstown comme
suspect de fénianisme, M.Georges Francis Train,
venu en Irlande par le Scotia comme correspon
dant du hVorld de New-York avec Gritnmel de
Boston et une autre personne.
Ces trois arrestations ont eu lieu aussitôt après
l'arrivée do bateau. Enfin un télégramme annonce
NOUVELLE HISTORIQUE
PAR TURPIN DE SANSAY.
IV.
Je crois qu'il ne faut pas compter sur La Fontaine
aujourd'hui s'écria Lulli en entrant.
Mais il recula étonné la vue du Bonhomme.
Par où diable es-tu dcnc passé lui demanda-t-il.
Par Neuilly, eu parcourant le bois de Boulogne.
Parbleu je ne suis plus étonné de ne t'avoir
pas rencontré moi, j'ai pris le chemin de hallage.
Ces messieurs sont servis, dit Laforcstqui
pendant tout ce colloque, avait dressé le couvert et ap
porté le déjeuner.
Midi sounail l'église d'Autcuil lorsqu'on se mit
table.
Ah quel beau coup-d'œil offrait, en ce moment,
la réunion, dans un même festin, des illustrations de
la Frauce Comme elles résumaient bien dans
quelques individualités, dont pas une ne portait uu
nom qui ne fût immortel, les années de labeurs, les
illusions sublimes, les déceptions amères, et parfois les
heureuses réalités
Les noms de Boilcau, La Fontaine, Chapelle, Lulli,
Miguard et Molière resteront jamais gravés sur le
hvre d'airain de la postérité, et la bonne tille qui les
qu'un des auteurs de l'explosion de Clerkenvvell,
nommé Baratte, a été arrêté dans la première de
ces villes et qu'après avoir été confronté avec un
autre fénian nommé O'Neil, il a été conduit
Londres.
Les funérailles de l'archiduc Maximilien ont eu
lieu avant-hier Vienne avec une grande soleu-
oité. Du palais impérial, où le cercueil avait été
déposé, il a été transporté l'église des capucins,
où se trouvent les caveaux de la famille impériale.
Une dépêche adressée de La Haye h VEtendard,
dément les bruits qui ont couru dans celte capitale
et qui ont été reproduits par la France, d'un ma
riage projeté entre le prince d'OraDge et la fille
aînée du roi de Hanovre.
Ypres, le 29 Janvier.
Le point saillant des explications fournies
récemment la Chambre par M. le ministre
dèsfinadees, au sujet de la crise ministérielle,
eit évidemment le paragraphe suivant de
la lettre de M. l'archevêque de Matines M. le
ministre de l'intérieur, datée du 22 Octobre
1866:
Je dois vous faire observer, M. le mi-
nistre, que le clergé pourra être empêché
de concourir aux écoles d'adultes dans les
paroisses où ce concours entraînerait la
chute des écoles dominicales, qui y produi-
sent les meilleurs résultats.
Ainsi donc. le ministre se soumet pleine
ment et entièrement au régime de la loi de
1842, produit du concert des catholiques et
des libéraux; il en adopte le principe, elle
pousse ses dernières conséquences l'arche
vêque lui, se met au-dessus de la loi, il ne
l'accepte que pour autant qu'elle puisse éten
dre l'influence du clergé aux écoles d'adultes
officielles, sans nuire la prospérité des écoles
servait, LafWest, trouvera aussi sa petite place dans le
souvenir de ceux qui comprennent la reconnaissance et
la droiture du cœur.
Le commencement du déjeuner se passa dans un
mutisme presque complet on faisait honneur aux
plats du cordon-blcu.
Boileau fit remarquer, en passant, que Chapelle
avait eu soin de faire monter une partie de la cave,
sous prétexte que les bouteilles aiment marcher de
nombreuse compagnie.
Peu peu, les fronts se déridèrent.
Lulli, jovial et insouciant, hasarda quelques calem-
Itours, un entre autres qui fit ingénieusement remar
quer que lidileau était près de La Fontaine.
J'aperçois d'ici un sourire de dédain plisser la lèvre
de certains modernes littérateurs, prétendus collets
montés, et qui prétendent que le calembour est l'esprit
de ceux qui n'en ont pas.
Tout beau! [nosseigneurs de la basoche littéraire;
plus d'un parmi vous, sans épigramme, n'eut
pas trouvé place au déjeuner de Molière car Molière
ne hantait que des écrivains assez soucieux de leur
talent pour nu pas perdre un temps précieux salir de
bave tout ce qui porte uu nom honorable dans la
littérature.
Revenons nos convives.
Au dessert, ou parla chanson déjà les têtes coin.
propres au clergé. Ce qui revient dire, ainsi
que l'a fait remarquer M. Rogier, qile le-
clergé voudrait bien jouir des droits que lui
aecorde la loi de 1842, tout eo méconnaissant
les devoirs qu'elle lui impose. Il se met en ré
volte contre une loi qui lui fait la part très-
belle, et dont ses commettants la Chambre
se contentent volontiers. C'est, selon nous,
d'une politique outrée et d'un civisme dou
teux.
Si les évêques, et le parti qu'ils dirigent,
défendent la loi de 1842, comme ils l'ont
toujours fait jusqu'ici, ce n'est pas qu'ils la
croient bonne, juste, conforme au sentiment
public satisfaisant aux nécessités de l'éduca
tion religieuse du peuple c'est uniquement
parce qu'elle investit le clergé, dans les loca
lités mêmes où il n'enseigne pas, soit seul,
soit en concurrence avec l'Etal, d'une in
fluence plus ou moins directe sur l'enseigne
ment. Celle intervention, qui a parue au lé
gislateur de 1842 dictée par des considéra-
lions d'ordre et d'intérêt public, il ne prétend
pas l'abdiquer, mais il la subit comme pis-
aller, tout en travaillant de tout son pouvoir
aux moyens d'y substituer sa concurrence, ou
son monopole absolu.
Voilà pourquoi il accepte l'empire de la loi
dans telle localité, et la répudie dans telle
autre, selon que son action, lui, y est pré
pondérante ou secondaire.
Celte attitude, si elle persiste, doit avoir
pour résultat de pousser les partis aux luttes
sans merci, aux mesures extiêraes et radi
cales, d'aggraver les dissensions, en nuisant
au bien-être général et, coup sûr, il n'ap
partient pas aux ministres d'une religion de
paix et de charité, d'en donner le signal.
1
mençaient s'échauffer.
Il est bon de remarquer que Molière, peine entré
en convalescence, n'avait bu que du lait il n'en pre
nait pas moins part la joie générale mais il eût bien
voulu, de temps en temps, trinquer avec une autre
liqueur dans son verre, sans Laforest, qui toujours
prudente, veillait sur son maître comme la mère sur
son enfant.
Chapelle grimpa sur un fauteuil, et demanda la per
mission de chanter le Régiment dis bouteilles.
Lulli prit son violon, et accompagna d'instinct cette
chanson, que nous rapportons traditionnellement.
PREMIER COCFLKT.
Il est sur terre uu régiment
Dont on dit des merveilles,
Et que j'aime bien tendrement,
C'est celui des bouteilles.
Tous, sages et fous,
Chacun de ses coups
Votas cogne sur la tétfe.
Plus d'une vertu,
Après l'avoir vu,
Redoute une défuite.
Clous, glous, glous, glous, glous, gloas, glous,
La bouteille
Fait merveille
Clous, glous, glous, glous, glous, glous, glous,
Narguons ses coups-1