27* ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DlBtANCHE. Concert de la Société royale des Francs Arbalétriers. W 8,99Q. Dimanche •fi Janvier 1989. LE PROGRES TIRES ACOCIRIT RONDO. ABONNEMEN F PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire Idem- Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,45 0,30 Yp«e8, le 25 Janvier. Il est aujourd'hui plus qu'évident que ce qui a empêché l'application absolue de la loi rie 1842 aux écoles d'adultes et l'exécution du plan combiné par l'ancien ministre de I intérieur, ce sont les réticences de la lettre archiépiscopale, les conditions inadmissibles exigées par nos prélats, en un mot, la force d'inertie opposée l'action gouvernementale, la résistance sourde, et le mauvais vouloir du •clergé. C'est en vain que quelques orateurs de la droite ont tenté d'atténuer les torts de leurs protecteurs suprêmes, en assurant, sans ap puyer leur dire d'aucune preuve, d'aucun ^raisonnement, que les difficultés auraient dis paru devaut I application franche et sincère <le la loi en question mais que le clergé, en présence du dissentiment ministériel, devait craindre de voir abandonner le système adopté par M. le ministre de l intérieur. En effet, comme l'a fait remarquer M. le ministre des finances, ce fut le 22 Décembre 1066 qiie l archevêque répondit la commu nication qui lui avait été faite le 7 Novembre, de l'arrêté du lr Septembre 1866. Or, cette siale, le dissentiment parmi les membres du cabinet ne s'était pas fait jour, ou, du moins, n'était pas ébruité. Au dehors, on en était en core au concert d'éloges qui suivit la promul gation de l'arrêté- Nous avons rappelé, dans un précédent ar ticle, uri ensemble de laits génér aux et parti culiers de nature prouver que la politique cléricale, en fait d'enseignement, consiste -écarter tout moyen d'entente, ou d'action commune, là où il ne doit pas être établi ex clusivement son profil. Pitoyable excuse, d'ailleurs, que la crainte ànspiiée par le dissentiment! Toujours l'opi nion libérale a été divisée sur celle question de I intervention religieuse dans renseigne ment. La divergence s'est manifestée depuis 1847, et pourtant, y a-t-il aujourd'hui, pour les partisans de la séparation absolue, la moindre chance de voir triompher leur opi nion? Aucune. La minorité catholique est nombreuse elle paraît unie sur ce point. Parmi les individualités marquantes de la gauche, MM. Lelièvre, Orts, Polez, Tesch, De Crouckere, Rogier, Vanden Peereboom,etc. et M. Pi rrnez lui-même, sont partisans du maintien de la loi de 42 il serait impossible, en un mot, de former une majorité, la •chambre, pour le retrait de celte loi. Que serait-ce clans le Sénat Dans cet état de choses, si le clergé avait voulu sincèrement l'application de celte loi. quelle ligne de conduite plus rationnelle, plus simple suivre que de hâter l'exécution de l'arrêté du Ir Septembre, en assurant sou concours immédiat, et sans réserve. Dans les rapports généraux relatifs l'en seignement émanant de l'épiscopat il est tel de MAI. les évèques qui a consigné une adhé sion implicite aux écoles d'adultes, mais sans répondre la communication officielle de M. le ministre de l'intérieur, afin de ne point revenir sur la condition exprimée par M. le cardinal. (Disc, de M. Frère, séance du 16 Janvier). Jusqu'à ces deruiers jours, il n'est pas de blâme que l'opposition catholique ait épargné M. Alph. Vanden Peereboom Cet ait le mi nistre de l'intérieur le plus hostile la religion qu'elle eût jamais eu combattre. Il falsifiait l'esprit de la loi de 1842; il en faisait une arme libérale, antireligieuse. La presse catho lique outrait encore les récriminations qui s'élevaient au sein du Parlement. Nous la vons vue, applaudissant 1 insuccès qu'éprou vait l'arrêté du lr Septembre devant les Con seils provinciaux de Liège, de Mons et de Bruxelles. Nous lavons vue, félicitant le Conseil provincial de la Flandre orientale, assemblée cléricale s'il en fûtd'avoir refusé aux écoles d'adultes les subsides provinciaux. L'action du clergé sur ce conseil n'est-elle pas cependant bsspz directe, pour qu'il eût pu obtenir de lui la consécration de la mesure ministérielle, si elle eût été réellement con forme ses vues? Et, pendant tout ce beau débordement, les démarches cl les négociations entamées au près de l'archevêque, n'aboutissaient, est-il besoin de le dire, qu'à prouver qu'orateurs et journalistes n'avaient d'autre défaut que d'êlie trop sincères Leur enthousiasme a dû être singulière ment refroidi en entendant aujourd'hui les éloges prodigués M. Vanden Peereboom par les voix les plus autorisées de leur parti. Que reste-l-ii sinon leur injustice des attaques passionnées dont notre honorable concitoyen a été l'objet, devant cette déclaration faite par M. de Theux, la séance de rentrée Je suis, quant moi, persuadé que l'an- cien ministre de l'intérieur était parfaite- ment dans le vraique la marche qu'il se proposait de suivre ultérieurement était la plus conforme aux vrais intérêts du pays qu'elle était, tous égards, conforme aux intérêts de l'instruction et de la moralisa is tion des classes inférieures. En atteignant complètement le but qu'il s'était proposé, il aurait rendu un service minent au pays. Eh bien, s'il en était ainsi, la presse ca tholique qui l'a combattu, les évèques qui ont empêché la réalisation de ses projets, eu met tant leur concours commandé par la loi, des conditions inadmissibles, étaient donc dans le faux leur politique était contraire aux vrais iotérêis du pays, et tous égards, hostile aux intérêts de l'instruction et de la moralisation des classes inférieures en em pêchant le gouvernement d'atteindre com plètement le but qu'il s'était proposé, ils ont causé un tort grave au pays. C'est M. de Theux qui l'a dit, et nous ne le lui avons pas fait dire. Nous apprenons l'instant que M. Lahevne, Serge, de cette ville, élève de seconde scien tifique au Collège communal, vient d'être ad mis TROISIÈME l'École militaire. Les con currents étaient au nombre de trente-sept. Ce nouveau et magnifique succès, que nous nous faisons la fois uu plaisir et un devoir de signaler, justifie une fois de plus, l'excellente réputation ainsi que la prospérité toujours croissante, de notre établissement d'enseignement moyen. c Audaces fortuna juval! telle est, d'après nous, la devise que devrait adopter la Société royale des Francs Arbalétriers, après le ma gnifique résultat de sa charitable mais péril leuse entreprise. Elle était téméraire en effetl'idée d'organiser une souscription pu blique après les différents appels qu'on avait déjà faits en faveur des malheureux elle était téméraire aussi l'idée de donner un concert quand par soi-même on ne possède pour ainsi dire aucun des éléments indis pensables la réussite de ce genre de féle. Quoiqu'il en soit, je suis heureux de pouvoir constater que le succès le plus complet a couronné les efforts de celle société dont l'existence, calme et modeste jusqu'aujour d'hui, s'est révélée tout d'un coup de la ma nière la plus brillante une recette de deux mille francs presquintégralement convertie en bons de pain, et une soirée musicale des plus altrayaules, voilà comment elle a inau guré le titre de Société royale que la muni ficence de son illustre Protecteur, Monseigneur le Comte de Flandre, a bien voulu lui oc troyer. Puisque je suis ici pour faire un compte- rendu du concert je me dispenserai de prolonger mon préambule outre mesure et je commencerai par féliciter sincèrement la musique des Sapeurs-Pompiers, sou chef, et ses excellents solistes, de la brillante exécution des Airs suissescelle charmante fantaisie dans laquelle Weber s'est complu prodiguer les thèmes les plus originaux et les variations les plus capricieuses. Le Cantique de Noël, suave mélodie qu'on ne se lasse jamais d'enteudre. nous a procuré l'occasion d'apprécier la précieuse basse-taille de M. D. Leboucq qui déjà venait de dé ployer sur le baut-bois, d'éminenles qualités de son et d'agilité. Le grand duo sur la Favorite, pour piano et violoncelle, est un morceau d'un style sévère que 4/"® Cuignet et J1Ch. Struye, deux virtuoses consciencieux, ont interprété magistralement, aux applaudissements pro longés du public. 11 en est de même du duo de Conooiie Loyauté chevaleresque

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1