labeurs. Et puisoù ces pauvresgenstrouveront-
ils eux qui sont ruinés l'argent nécessaire
pour répondre l'appel de fonds? Ces nou
veaux versements pourront-ils relever les
affaires des sociétés Langrand? Ne se
prépare-t-on pas de nouveaux mécomptes,
de nouvelles pertes? Et d'un autre côté, si
on ne verse pas lesécus appelés, ne s'expose-
t-on pas des poursuites des procès
onéreux
Cette situation est navrante.
Quant nous, nous avons cherché pré
venir de telles catastrophes; souvent nous
avons averti les infortunés qui se précipitaient
vers leur ruine nous avons donnéde prudents
conseils et de sages avis, nous avons signalé le
péril avec conviction. Mais on ne nous a pas
écouté; nos avertissements même nous ont
valu des injures; nous étions des libérâtres,
des égoïstes, des envieux, nos prudents coo-
seils étaient dictés par l'esprit de parti Ainsi
parlaient MM. les cléricaux, grands promo
teurs des opérations Langrand, et en effet
MM. les curés exaltaient [œuvra du grand
financier, MM. les vicaires recommandaient
cette œuvre dans le confessionnal, comme une
œuvre pie et l'argent des ouailles était reçu
dans les sacristies converties momentanément
en agences Langrand; au fait, le moment
était venu de christianiser les capitaux; un
orateur clérical avait défendu ce principe au
Congrès de Matines et le Congrès avait pro
clamé le quasi-dogme de la Christiani-
sation du capital. En présence de celle
intervention active passionnée du clergé
politique, notre voix pouvait-elle être en
tendue Que sont devenus aujourd'hui ces
apôtres, ces commis-voyageurs en soutane
de M. Langrand? Plusieurs ont quitté leurs
paroisses, on les a promus afin de les sous
traire aux sanglants reproches de leurs
fidèles, d'autres se cachent honteux et repen
tants sans doute de leur participation
l'œuvre
Quoiqu'il en soit, nous aimons croire
que les infortunes des actionnaires Langrand
serviront au moins de leçon ceux qui ne se
laissent que trop souvent séduire par l'espoir
d'un lucre usuraire, comme ceux qui se
mêlent d'affaires, auxquelles leur état devrait
les engager rester étrangers toujours; nous
espérons surtout que ces derniers ne perdront
plus de vue l'avenir les paroles que le maître
dit ses disciples: Mon royaume n'est pas de
ce monde elque le Christ chassa un jour les
marchands du temple, et alors pourtant ces
marchands n'étaient pas ses apôtres.
Le scandale produit par des décisions des dépatations
catholiques des deuxFlandres, dépasse toute limite, et
l'autorité supérieures senti le besoin de mettre un frein
au cynisme de ces collèges, qui décident blanc et noir
selon les intérêts du parti qui leur a conféré le mandat
de lui servir d'instrument. Non-seulement on méprise
les arrêts 4e 'a plus haute Cour de justice du pays,
mais on tient démontrer dans un charabia impossible
que des vessies sont des lanternes diaphanes.
Le Journal de Gand a reproduit ce monument de la
sottise oalholique en matière administrative, émanée
des fortes létes investies du mandat de députés perma
nents de la Flandre occidentale. Le rédacteur de cette
élucubration administrative est le sieur Florimond
Roels, ancien eandidat la Chambre des représentants
et devenu, par la grâce de l'épiscopat, une des grandes
étoiles de ces pléiades flamandes préposées par le
clergé pour faire le bonheur administratif de nos deux
provinces créliniséas.
M. le Ministre de la justice, l'occasion d'une ques
tion incidente de la discussion d'une pétition du con
seil communal d'Enghien, a déclaré qu'à Alost, la
députation permanente a fait une ràfle d'électeurs libé
raux et qu'elle a pu ainsi contribuer donner la majo
rité aux catholiquess'apprêtant de jouir de son
triomphe avec délices, sur un rapport de M. le repré
sentant Liéuart, réclamant le tour de ses amis et des
représailles.
Comme on peut n'être pas de cet avis et que jusqu'ici
les libéraux, dont on a dit dans les feuilles payées par
l'église, pis que pendre, n'ont pas jusqu'ici décrélé des
bans aussi sauvages, il y a lieu d'examiner mûrement
si l'abus d'un mandat, ne doit pasêlre rendu impossible
dans un intérêt d'ordre public, l'abus n'étant ni le
droit, ni l'équité et en conséquence, le gouvernement
semble disposé proposer la législature uu projet de
loi, pour refréner le cynisme de certaines députations
permanentes.
Nous trouvons dans une correspondance de Bruxelles
adressée la Meusequelques indications sur les
moyens propres obvier cette prévarication en ma
tière électorale. Nous reproduisons l'extrait de ce
journal plus loin.
Si cette feuille est bien informée, les députations
permanentes ne seront pas dessaisies de l'examen en
première instance des questions électorales, mais au
point de vue de l'examen en fait, il y aurait appel
devant la magistrature ordinaire. Tel serait le moyen
proposépour rendre impossibles ces décisions
prises sans débat contradictoire et dans un mystère
impénétrablemais susceptibles, selon le degré d'au
dace et d'astuce de ces juges improvisés par l'esprit de
parti, de modifier profondément les chances électo
rales.
Ce mode de porter remède un abus flagrant et
monstrueux, ne nous semble pas heureux et donne
lieu en supposant que la Meuse soit dans le vrai,
des critiques très-fondées.
Il est incontestable que la Constitution belge de
1831, a voulu placer le pouvoir judiciaire en dehors
et au-dessus de la lutte des partis politiques, qui
peuvent prétendre conquérir une influence prépon
dérante. Nous croyons même qu'il résulte de l'esprit
de notre pacte fondamental, que ce troisième pouvoir
doit jouer un rôle pondérateur.
A ce point de vue, nous croyons que dans l'intérêt
de nos institutions politiques, qui n'ont donné lieu jus
qu'ici, qu'à des inconvénients éphémères il importe
de ne pas établir de confusion en faisant décider, par la
magistrature ordinairedes questions ayant inoins un
caractère judiciaire ordinaire que politique. C'est en
trer dans une voie dangereuse que d'attribuer une
mission plus ou moins soumise la variation de l'opi
nion, tandis que la magistrature proprement dite, n'est
appelée traiter des affaires qui sont soumises son
appréciation, que d'après des principes de science
juridique, moins variables dans leur application.
Nous reviendrons sur cette question très-importante
et qui mérite d'être débattue sérieusement.
Une petite soirée musicale intime, la
quelle sont invitées les dames des membres,
aura lieu Jeudi, 30 cl, huit heures, au
local de la Société des Chœurs: nous appre
nons également que le Jeudi 20 Février
prochain, se donnera, la même société, un
grand cctucert vocal et instrumental les
amateurs de. bonne musique pourront s'en
donner cœur joie toutes les fêtes de cet
excellent cercle, même celles qu'on est con
venu d'appeler soirées ordinaires, étant tou
jours excessivement attrayantes par le nombre
et la qualité des chanteurs et des exécutants
qui s'y font entendre.
Nous lisons dans la correspondance bruxelloise
de la Meute
On sait arec quel esprit de parti certaines dépu
tations permanentes décident les contestations en ma
tière électorale récemment encore on a vu les dépu
tations de la Flandre orientale et de la Flandre occi
dentale décider, malgré des arrêtés de la cour de
cassation, que le droit de débit sur les boissons alcoo
liques n'est pas un impôt direct et ne doit pas entrer
dans la formation du cens électoral. Ce n'est pas seu
lement dans les questions de droit que ces députations
prennent pour règle les intérêts de leur parti, c'est
surtout dans les questions de fait. Ici elles ne sont te
nues aucun ménagement elles n'ont pas craindre
le contrôle de la cour suprême, et elles poussent l'arbi
traire jusqu'aux dernières limites du possible. Ainsi
dans des cas absolument identiques, les députations
jugent noir ou blanc, selon que les électeurs qu'il s'agit
de rayer ou de maintenir sur les listes, sont ou ne sont
pas de leur opinion. En réalité, les députations per
manentes soat maîtresses du corps électoral, et avec
un peu d'audace et il y en a qui poussent l'audace
jusqu'au cynisme elles peuvent composer leur
guise le corps électoral et arranger les listes de façon
donner sûrement la majorité aux candidats dt leur
opinion. Le gouvernement a été saisi de plaintes nom
breuses, et j'apprends qu'il s'occupe sérieusement du
moyen de parer des abus quipar les proportions
qu'ils ont prises, sont devenus scandaleux. Les dépu
tations permanentes sont actuellement juges et parties,
elles tiennent leur mandat du corps électoral et elles
sont appelées, en vertu de leurs attributions, créer
ou supprimer des électeurs. C'est là une situation
anormale. Si mes renseignements sont exacts, le gou
vernement ne serait toutefois pas disposé enlever
aux députations toute juridiction en matière élec
torale, mais au lieu de juger les contestations en cas
d'appel, elles ne les décideraient plus qu'en première
instance. L'appel serait porté devant la magistrature
ordinaire.
VILLE DE POPCRINGDE. Coyskil
ronnexai..
DISCUSSION DU BUDGET. (Suite.)
Des réclamations sont d'abord faites sur le
pitoyable état dans lequel la voirie vicinale se trouve
Poperinghe. Des conseillers expliquent que même plu
sieurs parties de la banlieue sont annuellement sub
mergées pendant une grande partie de l'hiver, ce qui
transforme, dans certaines fermes, les caves en vastes
baignoires. Ce triste état de choses est principalement
attribuer la mauvaise direction des eaux et encore
probablement au manque d'entretien des fossés qui
longent les chemins. Quant aux communications
beaucoup de cultivateurs ne peuvent pas même y son
ger pendant la mauvaise saison, tellement les routes
sont impraticables. Rendons cependant justice notre
brave bourgmestre, car après bien des instances, il a
promis de l'aire examiner si rémède pouvait être porté
au mal Une objection des plus spirituelles a été
encore faite aux courageux défenseurs agricoles, en ce
sens que les plaignants doivent patienter et surtout se
souvenir que d'ici vingt ans il n'y aura plus de mau
vais chemins, puisque partout les routes seront pavées.
En ce qui concerne les cultivateurs, le mieux serait
de mettre leur beurre au grenier, eu atleudant de
meilleurs jours.
Il est demandé encore avec instance que le drap
nécessaire l'équipement des gardes-champêtres
ainsi que des pompiers soit mis en adjudication pu
blique, afinquetous les patentables, qu'ils soient gre
nadiers ou non, puissent user du râtelier communal.
Un de nos «mis ayant bien voulu nous permettre
d'examiner le projet de budget qu'il avait reçu, nous y
avons remarqué, avec le plus douloureux étouneineut,
que la toute modique somme de cent francs allouée,
depuis quelques années peine, pour supporter les
frais d'une distribution de prix aux élèves qui fré
quentent notre école communale, vient d'être impi
toyablement rayée de la charte Van Compernollienne.
Plus encore, on a pu constater, que le chiffre, proposé
par l'adiriinistration pour l'enseignement primaire, de
3,775 francs qu'il était en 18G7 est réduit pour l'exer
cice 1868", 2,100 francs.
La comparaison de ces chiffres dénote clairement
que nous sommes ici, sous la bonne administration de
M. Van Renynghe, en pleine voie de progrès. Un con
seiller interpelle ensuite M. le bourgmestre sur la
manière défectueuse dont la ville se trouve éclairée et
prie le bijtende président du Conseil de vouloir carré
ment déclarer, s'il entre dans ses vues d'en finir une
fois pour toutes avec schiste et pétrole et de remplacer
ce triste système d'éclairage, par le gaz. L'honorable
réclamant ajoute qu'il est en droit d'attendre des ex
plications nettes sur cet objet, puisque depuis dix ans,
le Conseil s'occupe annuellement de celle question et
qu'invariablement M. Van Renynghe probablement
pour gagner du temps, répond Il faut avant tout
prendre des informationssavoir ce qui se fait ailleurs
connaître les contrats qui existent dans d'autres loca
lités avec les entrepreneurs, etc., etc. Il parait qnc
celte interpellation a été loin d'être agréable M. le
bourgmestre. Le chef immédiat des Popcringhois, se
souvenant des anciennes promesses faites M. V
d'Yprcs, et du contrat qui, passé quelque temps, était
sur le point d'être conclu in petto avec M. V
de Courtrai, se montrait visiblement contrarié de l'in
cident, mais avec l'habileté qui le distingue, il a sériné
sur le ton ordinaire, que de nouvelles informations
allaient être prises et qu'on allait faire une étude ap
profondie de cette question.
Maintenant, sous la rubrique classement des ar
chives communales, il est proposé, comme les années
précédentes, un chiffre de 250 francs. Le gouverne
ment de son côté, allouant un égal subside, le tout
réuni, forme une petite somme bien rondelette qu'on
prétend avoir servi jusqu'à ce jour récompenser le
zèle de quelque fonctionnaire subalterne, dont le trai
tement paraissait insuffisant. Pendant quelques années,
certain étranger, qui savait lire les écrits anciens,
s'amusait quelquefois déchiffrer nos vieilles pape
rasses officielles, alors le scribe en question, écrivait
les étiquettes et c'était tout. Pour laire celte savante
besogne,' M. le bourgmestre allouait ce bijtends