27» ANNÉE» 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Chronique politique. Les Miracles de Noël W «,995. - Jeudi; 13 Février flSfift. LE PROGRËS 'f -• - î- t IJ Ttlî JCIlaJ II*.' I» 1 Fi j milSSinT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQC1RIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondi administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,15 0,30 Le projet de loi relatif 4 un appel de 100,000 hommes sur la classe de 1867 pour le recrute ment de l'armée de terre et de mer, a été commu niqué au Corps législatif. La discussion de l'article 10 du projet de loi sur la presse a continué dans la même séance. Un télégramme de Rome annonce que Mgr Negroni a été nommé miuislre de l'intérieur, Il annonce, eu outre, que le général de Failly a pris congé du pape, et que )e navire l'Orénoque est arrivé Civila-Vecchia pour embarquer uo «titre escadron du corps expéditionnaire. Il s'est passé dernièrement 4. Livourne un fait assez curieux. Un vapeur de guerre américain s'était joiot l'entrée du port. Lorsqu'ils se sont trouvés bord bord, )e commandant anglais a fait jouer sa musique l'air connu de Bonnie blue flay. Le commandant américain a écoulé jusqu'au bout cette musique si déagiéable pour les oreilles yankes, et lorsqu'elle eût cessé, il lit jouer son (oui son orchestre l'hymne national Irlandais Wearing of ihe Greni, non moins désa gréable aux oreilles anglaises. Après cette petite manifestation, les deux navires se soûl salués mutuellement de leurs pavillons. Dans le sein du Reichsrath autrichien, M. de IBeust, répondant une interpellation, a fait nu exposé sommaire de la situation, qu'il juge être ■des plus pacifiques. <1 Le danger d'une guerre, ■a-t-il dit, ne pourrait surgir que d'événements extraordinaires. Mais, malgré toutes ces perspec tives rassurantes, il est indispensable de maintenir vin effectif de paix assez considérable pour que l'armée puisse être toujours en état décommander le respect et d'entrer le plus promptemeut pos sible eu campagne, a A la suite de cette décla ration, le budget de (a guerre a été voté l'uiiâoi- mitéa vec leschiffres proposés par legouvernemenl. Cork vient d'être rois de nouveau en émoi. Le capitaine lenian Matkay a été ariêté avec deux autres individus, et dans la lutte qu'il a engagée avec les policemen, il a blessé un de ceux-ci d'un coup de revolver. conte inédit Par Eugène lMorct. Aussitôt, sans plus de façon, la fêle commença. Allons, allons, dit le docteur qui présidait pen dant que Cathcriné piquait les boudins de sa fourchette aux longues dents, les plaçait dans les assiettes et que M"0 Renée Wilfrield les apportait chacun, ne nous fâchons pas et surtout ne nous ballons pas, il y en aura pour tout le monde. Et de l'oie aussi, n'est-ce pas, M. Wilfrield De l'oie aussi. Et des marrons Aussi des marrons et de la galcltc. Ce furent des trépignements de joie. Quel beau jour, lit-on. Quelle belle nuit plutôt. El comme Tenfant Jésus a bien fait de venir au monde. Ici le docteur crut de son devoir d'ajouter quelques mois en situation. Il rappela la naissance du Christ Les policemen ont dû ensuite pour le conduire la prison 4 travers une foule exaspérée, se faire jour la bayoonette; un homme a été blessé, et la police a occupé en force la prisoq, pour em pêcher la délivrance des prisonniers. Un télégramme de Paris, adressé la Gazelle de Cologne, annonce que les ,ré(ractaires hanovriens seront invités par le gouvernement français quitter le territoire de la France; ils ne seront pas admis daus la légion étrangère. Le télégramme ajoute que daus tette affaire le gouvernement français a agi avec beaucoup de loyauté et de pré venance sans attendre que la Prusse eût fait ce propos la moindre démarche. îrass, le 12 Février. Il est assez commuud'eulendredes prédioateurs se livrer une critique acerbe et exagérée des moeurs actuelles. Les pieux et saints journaux en tonnent le même air et font chorus avec les mo ralisateurs officiels, qui doivent répandre la se mence de la vertu et faire germer les plus purs principes de la morale. Seulement, il y a un léger obstacle au succès de ces très-éloquentes prédica tions et il résulte de ce que les actes ne sont point d'accord avec les paroles. Dans la hiérarchie romaine,depuis que le clergé s'est engagé dans les luttes politiques de singu lières nominations et promotions sont faites dans l'ordre ecclésiastique, et pour nous profanes, elles sont inexplicables et inexcusables. Il est vrai que cela nous importe assez peu «t que nous ne vou lons pas trop prendre souci d'une institution des potique par essence, où tout se meut au gré du caprice des supérieurs. Toutefois, comme les mi nistres du culte romain aiment beaucoup diffa mer les autorités laïques soumises des règles écrites ailleurs quedaus leur conscience, et une responsabilité non admise par le Syllubus, nous nous permettrons de relever certains actes singu liers du gouvernement de l'Eglise. Qui eut pu croire que le pape eut jugé conve nable, dans son infaillibilité, de choisir avec une aussi grande précipitation, on successeur l'ar chevêque de Maliries! Et qu'il aurait eu la main dans une étable et comme quoi il était venu sur la terre pour racheter les hommes qui avaient démérité de Dieu. Puis cela fait, il donna libre cours l'appétit et Fhilarité de ses convives. Allons, les enfants, s'écria-t-il, faisons honneur petit Noël. Oui, M. Wilfrield. Encore un peu de boudin, grand Pierre. Ce n'est pas de refus, M. Wilfrield. Je l'espère bien. Et toi André Moi aussi. Tiens voilà Malhurin là-bas qui fait la petite bouche. Non, M. Wilfrield, j'ai mal au ventre. Tu auras mangé trop de boudia. Oui, M. Wilfrield, mais la galette me fera du bien. Ceci est très-judicieux, mais en attendant, bois un coup de vin. Malhurin ne se fit pas prier et tendit son verre. Mais voilà que toute la table en fit autant, ce qui pro duisit un véritable cliquetis. Un instant, un instant, que diable, cria le doc- assez malheureuse de choiiir un primai de Bel giquequi ne peut se faire comprendre d'une grande partie de ses ouailles II est vrai que le souverain-pontife est italien et que les deuxeenta millions de catholiques qu'on aligne avec tant d'intrépidité, ne se trouvent pas trop mal, de ca que le pape De soit pas polyglotte. Mais le piquant de l'affaire réside en ce que nous avons en Bel gique un parti dit catholique, possédant le mono pole de toutes les vertus et par-dessus le marché, grand champion de la langue flamande, qu'on appelle fastueusement la langue de no» père», au même titre que le culte catholique est qualifiée de religiondeno»père». Les flamingants de la Chambre qui ont rompu tant de lances en faveur de cette cause, ont négligé d'intervenir et n'ont pas signalé, en temps utile, au saint-père, le tort affreux qui devait atteindre ce dada politique, s'il nommait un dignitaire ignorant le flamand. Nous sommes heureux du reste de conveuir que la difficulté est tranchée et que nous allons avoir un archevêque en double, chose inconnue jusqu'ici. Quand le chef de la chrétienté fait d'aussi sin gulières promotions, nous ne pouvous nous éton ner que ses chers coopérateurs se livrent de drôles de manœuvres en matière de ch.. bas'ecclé siastiques. Les nominations et les mutations des curés, desservants et vicaires se font pour des mo tifs secrets et sans caose avouée. Peut-être de9 initiés en savent-ils plus que les fidèles, mais le mutisme leur est imposé et nul ne déchirera le voile épais qui couvre ce mécanisme ecclésias tique, manœuvrant sans bruit au milieu de la so ciété laïque. Depuis quelque temps, des nominations fré quentes sont faites dans l'ordre ecclésiastique. Tous les mignons sont des personnages qui se sont fait une réputation non de piété et de savoir dog matique, on s'occupe assez peu de cela s l'épis- copat mais d'ardeur et d'effronterie dans les luttes électorales Tel vicaire est devenu curé et a ainsi obtenu une amélioration de position, pour avoir dénigré, nous ne voulons pas dire calomnié, tel candidat désagréable nos hauts et puissants évêques.Tel petit curé a magnifiquement travaillé leur, chacun son tour. Et l'ordre ayant été rétabli, l'oie fut apportée par Catherine et découpée par M"' Renée. La belle oie. François usant d'un horrible subterfuge, dissimula son assiette toute pleine et se fit servir deux fois. Jacquot dénonça François cl François fut blâmé par lo$ camarades. Le bon docteur qui n'aimait pas de gronder dans les jours solennels, ferma les yeux. Mais la joie fut au comble quand, après les boudins et l'oie rôtie, Catherine mit sur la table la galette mo numentale. Ce fut ReDée qui fit les parts et qui sut les faire égales, tellement égales, que Chariot eut beau se pen cher, il ne put jamais arriver en choisir une plus grosse que celle du petit Lucas, une vraie bête bon Dieu. La galette servie, on se groupa plus près du docteur et tous les regards anxieux se tournèrent vers lui. Quoi encore? fit-il, n'avez-vous pas assez mangé «t assez bu... toi, Jacques, tu vas avoir une indigestion. ▼■*- Notre histoire, firent vingt voix. Encore une histoire

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1