6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIHANCHE.
Chronique politique.
W g,y98* - Dimanche j27« ANNÉE. 13 Février IMS.
LE PROGRÉS
VIRES ACQCIRIT ICNéÙ.
ABONNEMENT PAR AN: Pour I'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire .........fr. 0,15
Idem Pour le restant du pays 7-00 Idem Réclames idem0,30
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. Les lettres et paquets doivent être affranchis.
aagg—mm
Le Corps-Législatif a consacré se séance la
discussion de deux amendements la loi sur la
presse relatifs aux annonces judiciaire». Ces amen
dements n'ont pas été pris en considération.
On confirme en France la prochaine promo
tion de 4oo sous-lieutenants pris dans les rangs
des sous-officiers de l'armée de ligne, et auxquels
serait confiée l'instruction militaire de la garde
nationale mobile.
Un journal assure que, depuis quelques jours
déjà, des mouvements de troupe assez importants
«'effectuent sur divers points du territoire fran
çais. Ces troupes, d'après lui, sont presque toutes
dirigées sur les places du uord et de l'est. Nous
reproduisons celte nouvelle sans en garantir
l'exactitude.
La Chambre des députés d'Italie a reçu com
munication d'un projet de loi concernant une-
dotation de 5oo,ooo fr. en faveur de la princesse
Marguerite, et d'un autre projet relatif la conti
nuation de l'exercice provisoire jusqu'à la fin
de Mars. La Chambre a repris ensuite la discus
sion du budget du mioistère des finances. Dans le
cours de la séance, le rapport de la commission
sur celui des travaux publics a été déposé. Il fait
monter le total des dépenses 57 millions, pré
sentant ainsi, sur le budget de 1867, une dimi
nution de a3 millions.
On écrit de Rome une feuille religieuse, que
l'armée pontificale s'élève actuellement 18 mille
hommes,et quece chiffre paraît au gouvernement
pontificat suffisant pour faire face aux éventu
alités de la situation, la prudence et une sage ad
ministration de la chose publique ne permettant
pas d'aller au-delà. Ce chiffre représente d'ailleurs
relativement la population actuelle des États
Romains, la proportion d'un soldat pour 36 ha
bitants. C'est comme si la France portait son
armée, sur le pied de paix, plus d'un million
d'hommes.
La Chambre des communes anglaise a adopté,
«n seconde lecture, le bill relatif la suspension
Vhabeas corpus en Irlande. Le comte Magoaan-
uoncéqu'il présenterait, le 9 Mars prochain, un
bill de réforme, pour ce même pays. Le bill de
réforme électorale pour l'Ecosse a été déposé par
le lord avocat.
Le Times publie un article sur l'expédition
d'Abyssinie, où il se montre peu rassuré sur les
complications que l'attitude prise, semble-t-il,
par les troupes égyptiennes peut entraîner.
La Liberté prétend qu'il est sérieusement ques
tion d'une nouvelle convention du i5 Septembre
entre lesdeux gouvernements de France et d'Italie.
'Cette convention ne se bornerait pas h garantir le
pouvoir temporel du Pape; elle garantirait aussi
'l'Italie contre le risque de tout démembrement, et
permettrait ainsi au cabinet italien de réduire
considérablement son armée et de soulager ses
finances. Nous laissons, comme de raison, la
Liberté la responsabilité de sa nouvelle; nous
ferons seulement remarquer qu'elle est contredite
par Ie Journal de Paris qoi assurequ'ence moment
il n'existe entre Paris et Florence de négociations
d'aucune espèce qui auraient trait la modification
ou au renouvellement de U convention du i5 Sep
tembre.
¥pbe>, Je 23 février,
La possession du pouvoir est le but su
prême de toutes les aspirations et de toutes
les menées du parti ultramontain ou clérical.
Aucune autre doctrine politique n'est imbue
au même degré du venin du despotisme, et il
est d'autant plus malfaisant qu'il s'y mêle
des ingrédients religieux. Les efforts que font
les instruments du cléricalisme sont inouis et
mesure qu'ils voient s'éloigner le but de
leurs âpres désirs, ils font des appels déses
pérés ceux qui ne peuvent jamais pactiser
avec eux, sous peine de se suicider.
Le pouvoir a été aux mains du libéralisme
une légère intermittence près depuis
1848, et l'attente est devenue de plus en plus
pénible pour le parti clérical. Aussi lâche-l-il
de raccoler tous les mécontents et des'allier aux
adversaires de ses principes. Il convie tous les
éléments d'opposition donner l'assaut au
ministère, promettant de brillantes mais ir
réalisables espérances ses alliés d'occasion.
Les débals du projet d'amélioration de nos
institutions militaires et d'une meilleure ré
partition des moyens de défense de notre na
tionalité, en ont fourni la preuve. Tandis que
certains orateurs de la droite procèdent par
insinuation et font entendre qu'ils seraient
tout disposés se rallier au ministère libéral
sur cette question spéciale, d'autres ont re
cours l'intimidation et menacent de voter
contre le projet de loi sur la réorganisation
de l'armée, si l'on ne veut faire des conces
sions sur certaines questions exclusivement
cléricales et qui ne peuvent plaire qu'à i'épis-
copat plus dévoué l'Encyclique et au Syl~
lahut, qu'à la Constitution de 1830.
Parmi les premiers, nous trouvons M. Du-
mortier, qui a toujours fait preuve d'un
patriotisme ardent et énergique. Toutefois il
s'est plaint de Ce que les catholiques ne
jouissaient plus d'autant de faveurs qu'autre
fois probablement l'époque où les six
Malou ne faisaient des nominations ou n'ac
cordaient des promotions qu'avec la sanction
de l'épiscopat. On appelait ce bon temps le
règne de la conciliation et de la modération,
parce que le pouvoir religieux et l'autorité
laïque se rendaient de mutuels services. Ceux
qui avaient le malheur d'être mal notés dans
les palais épiscopaux, savent qu'à cette épo
que et leur égard, c'était une ère de pros
cription qui, pour ne pas être avouée, n'en
élait pas moins réelle. Cependant les repré
sailles, selon M. Lienaert, représentantd'Alost,
n'étaient pas de saison puisqu'à l'exception
du ministère de 1840, le parti catholique
avait été constamment au pouvoir.
M. Nothomb a été plus précis que M.
Dumortier, qui avait malmené ce chef de la
jeune droite. Après avoir dévagué longuement
l'occasion du système militaire prussien,
imparfaitement connu, il est relombé dans
les déclamations cléricales. Comme les feuilles
autorisées par l'église, il a fait comprendre
que voler le projet d'organisation militaire,
serait une mystification un bernemenl tel
que les catholiques qui s'y connaissent, ne
peuvent s'y exposer.
Aussi s'est-il permis de faire ses conditions.
FI veut la liberté de la charité, invention de
feu l'évêque Malou- Il revendique pour les
prêtres catholiques déjà trop arrogants la
liberté de la chaire, qui équivaut au droit
de malmener publiquement l'églisele
premier venu sans qu'il puisse répondre
librement. En outre, il réclame la faculté de
pouvoir faire des fondations impossibles léga
lement parlant, et moyennant ces petites con
cessions, il brûlera d'un feu patriotique aussi
ardent que le soleil. Seulement les biens pré
cieux doivent être défendus par tous et il
rattache, la défense de la natlooalité, la
question électorale, qu'il voudrait pousser
jusqu'au suffrage universel, puisqu'il ne veut
d'appel au peuple, qu'en lui octroyant le
droit de voter.
II résulte de l'ensemble de cette discussion,
que la droite a eu recours tout ce que la
tactique a de plus raffinée, pour gagner des
alliés, qu'elle a fait usage de toutes les séduc
tions pour faire écbec au ministère.
Le desideratum est défaire naître une crise
ministérielle, sur une question nationale, qui
devrait être résolue la main dans la main
comme a dit M. Frère. Mais l'intérêt de la
nationalité belge peut-il modérer cet âpre
besoin du parti clérical de disposer du pou
voir on se le demande.
Le Conseil provincial de la Flandre occi
dentale a été convoqué Jeudi dernier, l'effet
de désigner deux candidats pour la place de
vice-président au tribunal de première in
stance au chef-lieu de la province.
La Cour d'appel avait élu comme premier
candidat M. Deschryver, greffier provincial,
et second M. Vercauteren, juge audit siège.
Celui-ci n'avait pour tout mérite que l'an
cienneté et son dévouement aux opinions
cléricales. Le Conseil provincial mieux com
posé autrefois, n'avait jamais voulu lui octroyer
une présentation, malgré ses sollicitations
persévérantes et obstinées,
La majorité catholique du Conseil, le jour
■de l'élection, était convoquée au local de la
Concordeneuf heures du matiD, afin de
pouvoir arrêter une ligne de conduite dans
l'occurence. Le cas était grave. M.Vercauteren
avait tous les titres sa sympathie, d'autant
plus qu'il est le beau-frère du fameux Eugène
Decock, ancien libéral transformé en tam
bour-major de l'épiscopat. Mais il n'y avait
que deux requêtes et le principe restait sau
ver, car l'autre candidat, bien que greffier
provincial et en contact journalier avec les
fortes têtes de la Députation permanente,
plaisait médiocrement aux membres de la
majorité.