Théâtre d'Ypres, ASSOCIATION AGRICOLE Rapport sur la marbrerie, par M. Charles Roussel, d'Ypres. (suite). Que faire? On ébruitait discrètement qu'un juge de paix de Moarseele, un illustre in connu devait se mettre sur les rangs. Du reste, son acceptation n'avait aucune importance, attendu que déjà, dans une circonstance sem blable, la majorité catholique avait adopté un candidat de fantaisie, qui, plus tard, a pro testé contre cet abus de son nom. La réunion a été orageuse et après une dis cussion très-vive entre certains personnages, qui avaient de petits intérêts défendre, une scission a eu lieu et la moitié des conseillers catholiques se sont régimbés contre la pres sion que voulait exercer la bouche autorisée de l'épiscopat. M. Vercauleren, premier can didat, a obtenu au premier scrutin, 34 voix et M. Deschryver, pour la deuxième présenta tion sur cinquante votants, dont il faut dé duire dix-sept billets blancs, trente-trois suf frages, un de moins que M. Vercauteren, qu'il prime et de haut, puisque la Cour d'ap pel, plus apte apprécier la valeur d'un ma gistrat, lui a déféré la première candidature. Quoi qu'il en soit et sans que nous sentions le besoin d'apprécier les motifs qui ont guidé la majorité de notre Conseil provincialnous pouvons proclamer que le joug du clergé po litique commence peser ses plus fervents adhérents. Le moment d'un revirement de la part des dégoûtés n'est pas éloigné, si nous devons en juger sur les signes du temps. Nous avons parlé, dans notre dernier nu méro, de la cordiale réception que les deux sociétés flamandes de notre ville avaient faites l'honorable M. Van Biesbrouck, l'occasion de sa nomination de chevalier de l'ordre de Léopold. Quelques membres du Cercle fla mand avaient cru convenable de reconduire leur estimé président jusqu'à Langemarck, où une réception solennelle l'attendait. Un nom breux et brillant cortègela tête duquel se trouvait le collège échevinal, attendait la sortie de la commune leur concitoyen qui le Roi venait de conférer une si haute marque de distinction. Aussi tout le monde tenait témoigner combien on appréciait dans la commune les services multiples rendus par l'honorable M. Van Biesbrouck. Pas une maison mais pas uoe, qui n'avait arboré le drapeau national. Sans nul doute on pouvait en conclure qu'il y avait unanimité de senti ments, mais le cortège lui-même représentait mieux encore cette unanimité. Ce brillant cortège composé du collège échevinal, des écolesde l'atelier d'apprentissage de la mus que, de la Société de S* Sébastien, de la Soci été des Bouleurs et de bien d'autres, était suiv i d'un public extrêmement nombreux, où toutes les professions, toutes les opinions se coudoyaient chose assez rarenous semble-t-il, par les temps actuels et qui par cela seul, devait être on ne peut plus agré able celui qui en était l'objet. Après les compliments et félicitations d'usage, ce cor tège, musique en tête, s'est mis en marche au son des cloches, au bruit du canon et a conduit l'heureux dignitaire jusque chez lui, où une petite fête de famille a terminé la cérémonie. Le soir un grand nombre de personnes avaient essayé d'illuminer la façade de leur maison, mais un vent violent les a singuliè rement contrariés dans ce projet. En revanche les cafés regorgeaient de monde qui terminait, la façon flamande, la fête commencée dans la rue. Un incendie a éclaté dans la nuit de Jeudi dernier Elverdinghe, dans les bâtiments d'une ferme, non loin de la commune. Ils ont été détruits en grande partie. Quelques têtes de bétail et des cochons ont péri dans les flammes. Les pertes sont assez considérables. La ferme appartient Mme Vande Wynckel, d'Ypres. On n'est pas d'accord sur la cause de l'in cendie. On prétend qu'elle est due un acci dent. D'autres affirment que le feu a été mis l'étable par un malheureux idiot qui y avait son logement. Une instruction judiciaire éclaircira ce point. h s »>i j Sons la direction de M. Beauce. Mercredi prochain aura lieu la 2e représen tation de l'abonnement. Elle sera composée de 1° Les Vivacités du capitaine Ticcomédie en trois actes, par MtVl. Labiche et Martin; 2° Jobin et Nanetteopérette en un acte, par Nargeod; 3® L'amour dans tous les pays chanté par M. Léopold. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Yfrbs, le 17 Février 1868. Messieurs, Nous avons Phonneur de vous convoquer Vassemblée générale, qui aura lieu /'Hôtel-de- ville d'Ypres, le Mercredi, 20 Février, dix heures et demie du matin. Agréez, Messieursl'assurance de notre consi dération distinguée LE PRÉSIDENT, LE SECRÉTAIRE, HE.VRI CARTON. ED. VAN BIESBROUCK. ordre du jour: i° Proclamation de» récompenses de'cernées l'Exposition universelle de Paria. a* Vœu tendant voir reformer la législa tion sur la police du roulage eu temps de dégel. 3* Communications diverses. 4* Les meubles ayant aervi l'Exposition de Paris seront voir de onze heures du matin midi. 5* Les concours pour la race chevaline corn, menceront i onze heures précises du matin. L'Italie traite admirablement la copie renaissance. Ses découpures extraordinaires en albâtre, véritable tour de force, pour fouiller et agencer les fleurs et les feuillages en marbre, offrent un fini et un poli parfait, mais aux dépens des formes. On y remarque, en outre, un grand manque d'arrangement. Ën Belgique, les progrès faits par la sculpture sont immenses. Depuis l'exposition universelle de Londres, les meubles sont plus élégants, les motifs plus légers, l'ensemble paraît vouloir se rapprocher de la France. La Russie montre une exécution de très-bon goût pour son orfèvrerie, ses produits sont d'un fini magni fique et sans prétention de style. Ses ornements sem blent avoir un cachet arabesque qui ne laisse rien désirer. La Grèce a exposé des copies d'après l'antique, gros sièrement interprétées, et qui manquent de dessio et de fini. L'Angleterre rivale de la France copie admirable ment le gothique, et fait dans ce genre des fantaisies parfaitement réussies. Les meubles faits Londres ne le cèdent que faiblement aux français les autres meu bles sont d'une infériorité marquante, la cause en est que dans les fabriques éloignées de la capitale, le tra vail est fait par des Anglais seuls. L'Allemagne, tant celle du Sud que celle du Nord, ont, depuis des siècles, adopté un style qu'elles ne pa raissent nullement vouloir quitter meubles, marbres, bronzes, tout est gothique, et d'une exécution parfaite. La France fait le néo-grec avec beaucoup de goût. On remarque chez elle des œuvres d'art remarquables en fait des ornements, des arrangements gracieux, etdes contours bien étudiés. Pour les bronzes elle a fait beau coup de frais d'imagination, mais on remarque des produits qui laissent beaucoup désirer, ce qui prouve qu'il est impossible de faire mieux qu'à Paris, et, aussi, qu'il est impossible de faire plus mal. Examinons maintenant quels sont les moyens de remédier au stationarisme, et de progresser. On pourrait ouvrir une école pratique avec une bi bliothèque musée, sur le modèle de celle qui existe Londres depuis 1833. On y trouverait les matériaux indispensables l'ornement,ony apprendrait la théorie des ombres, la mise point, la perspective, etc. On y ferait connaître les meilleurs ouvrages au moyeu de modèles gravés et moulés. Il serait permis aux élèves d'emporter les ouvrages chez eux, sous une responsa bilité déterminée par des règlements, et un bon pro fesseur enseignerait le moyen de sortir de la copie rou tinière des œuvres classiques une légère somme couvrirait les frais de l'élablissemeut. On trouvera peut-être que les ouvriers ne sont pas assez raisonnables pour former des associations ayant pour objet de pourvoir aux dépenses que nécessiterait un établissement de ce genre; or, ceci rentrerait dans le domaine général de l'association, et je ne puis que répéter que l'association peut seule assurer l'ouvrier l'indépendance et l'aptitude, en même temps qu'elle étoufferait la concurrence que se font les entrepreneurs, aux dépens des ouvriers déjà assez peu intelligents pour se la faire entr'eux. La base du système que je préconise, serait la cen tralisation. On élirait des hommes de mérite pour la direetion, la distribution du travail s'organiserait de façon supprimer le chômage qui fait perdre aux deux tiers des travailleurs quatre mois de l'année, et que, souvent, les patrons provoquent, pour avoir leurs tra vaux faits meilleur compte. Ce moyen empêcherait l'exploitation, et faciliterait l'existence des adhérents. {La suite et fin au prochain n'). II paraît que les fidèles se fatiguent de se voir soutirer leur argent par tant de congré gations et d'oeuvres cléricales. L'Université catholique spécialement crie misère. L'évêque de Liège vient d'adresser une circulaire con fidentielle aux curés pour exciter leur zèle en faveur de cette Université et de l'École des 01 tries de Louvain. Il insiste vivement pour qu'ils obtiennent des fidèles une assistance plus large et des secours plus abondants. La circulaire, qui est du 24 Janvier, après avoir rappelé l'époque prochaine des collectes en faveur de Louvain, continue en ces termes Les circonstances sont telles que, tout en rendant hommage au dévouement des ecclé- ciastiques et des fidèles de ce diocèse l'égard de l'œuvre de l'enseignement catholique, nous sommes obligé de la recommander plus vivement encore la sollicitude des uns et de provoquer pour elle de la part des autres, uns assistanoe plus large et des secours plus abondants. Le prélat fait ensuite, pour exciter le zèle des curés et des fidèles, un tableau lamen table de la situation affreuse de la religiou catholique en Belgique. i— u n ri M. l'échevin Funck a donné au conseil communal de Bruxelles, lecture d'un rapport intéressant sur l'épargne dans les écoles de la ville. Constatons que l'épargne s'est parfai tement acclimatée dans les écoles primaires et dans les écoles d'adultes elle y a été sérieusement organisée dater du lr Janvier 1868 au 1' Février suivant, c'est-à-dire en un mois, 6,656 enfants et adultes avaient déposé diverses sommes s'élevant 12,855 fr. 78 c. Dans l'école n° 5, par exemple, section des garçons, sur 466 élèves, 261 sont déjà en possession d'un livret de la caisse d'épargne, 191 épargnent pour en obtenir et 14 seule ment n'épargnent pas. Le résumé comparatif de la recette des chemins de fer et des télégraphes pendant les mois de Novembre 1866 et 1867 présente une difFérenceen plus pour 1867 de fr. 30,847-11 sur les chemins de fer, et de fr. 10,722-96 pour les télégraphes. Le résumé comparatif des onze premiers mois des deux années présente également, en faveur de 1867, des augmentations de fr. 1,914,129-24 pour les chemins de fer, et de fr. 87,875-75 pour les télégraphes. Répétons encore que cette comparaison ne prouve pas grand'chose, car on «ait que l'année 1866 a été éprouvée par toutes sortes de calamités qui ont fait baisser considéra blement toutes les recettes des chemins de fer et des télégraphes. Il n'y aura de compa raison sérieuse établir qu'entre les années 1867 et 1868, supposer, bien entendu, que l'année courante soit, comme la précédente, une année normale.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2