un rôle politique si malfaisaut au détriment
des populations trop simples, pour résister
leur influence. Le clergé catholique semble
mépriser des droits supérieurs toute révé
lation et n'avoir aucun souci des conséquences
que la fourberie et la ruse romaines pourraient
engendrer. Les restitutions que la société
civile et laïque a pu faire décréter légalement
doivent cet égard, servir d'avertissement.
On nous informe que le parti clérical se
remue beaucoup, en vue des prochaines élec
tions. Déjà les agents électoraux en soutane
sont prévenus, qu'ils devront se deméner
bien plus follement que pour recueillir des
étrennes au Pape, ou pour faire affluer les
capitaux au moulin du comte du Saint-
Empire romain, l'illustre financier Langrand-
Dumonceau. On nous assure même que
certains laïques s'agitent beaucoup. Un certain
rustre de Confines qu'un coup de scrutin a
appelé un emploi au-dessus de son intel
ligence, parcourt certain cantou pour dé
nicher des candidats catholiques, opposer
aux libéraux depuis longtemps préférés.
Comme il semble avoir du temps perdre
pour faire surgir des candidatures cléricales
en dehors de son canton, on ne négligera pas
l'occasion, de soustraire les localités, où il
s'impose par son arrogance et son avidité
commerciale, l'intolérable pression du nou
veau mais triste sire de Comines.
La ville d'Ypres jouit du bonheur d'admirer
deux défenseurs du Pape et de son estimable
gouvernement. Un de ces individus, portier
d un établissement ecclésiastique de Courtrai,
est parti il y a quelque temps mais après la
fameuse victoire de Mentana, où douze mille
Papalins et Français ont battu cinq mille sup
pôts d'enfer style ecclésiastique. L'autre
semble appelé de plus hautes destinées, il a
un grade dans l'armée papale et doit retourner
Rome. On peut apprécier en chair et en os,
les bonnes œuvres ecclésiastiques, par le spé
cimen que nous possédons de l'armée papa-
line. A. M. D. G.
La troisième conférence de M. le professeur
Berge, fixée au Vendredi, 6 Mars, 4 7 heures, pro
met d'être au moins aussi intéressante que les
deux premières. Le savant professeur traitera de
l'air voici le sommaire de cette conférence
Principales propriétés physiques de l'air.
Pression atmosphérique. Composition de l'air.
Du rôle de l'air dans la nature et dans les arts
chimiques. Des diverses causes qui vicient l'air.
De la respiration. Des principes de ventila
tion. Théorie de la respiration et sources de la
chaleur animale.
M. Bergé appuiera ses démonstrations d'expé
riences très-instructives et très-attrayantes.
a »a
Les avancés et les cléricaux s'étaient mis
d'accord sur les principes d'un programme
politique dont ils doivent poursuivre Ta réali
sation. Le correspondant bruxellois de la
Gazette de Liège confirme celte nouvelle en
ces termes
Ces deux oppositions, toujours distinctes et indé
pendantes, dit-elle, après s'être rapprochées sur quel
ques graves questions politiques, en sont arrivées,
tout récemment, examiner si elles ne pourraient
établir, de commun accord, un système complet de
gouvernement, plus avantageux pour l'une et pour
l'autre que le système actuelmême sur les points où
les divisions sont les plus profondes. Cet examen sera
le coup de mort du dGclrinarisme.
Nous espérons que la Gazette voudra bien
nous faire connaître les principaux articles de
ce programme politique. 11 est possible que
t'opiniou libérale tout entière soit disposée
s'y rallier.
Le Précurseur d'Anvers annonce que, dans une
réunion préparatoire qui a eu lieu Anvers, dans
le cabinet du bourgmestre sous la présidence de
M. l'échevin d'Hane-Steenhuyse, deux candida
tures purement catholiques ont été posées pour
remplacer la Chambre des représentants M. le
comte Dubois d'Aische, décédé.
Ces candidatures sont celles de MM. Eug. Mces,
avocat, directeur de la raffinerie Schoolen, et celle
de .M. Alfred Geelhand, commissaire-voyer et
conseiller provincial.
Les recettes des chemins de fer de l'État se sont
élevées, pendant le mois de Novembre dernier fr.
2,941,242-58, dépassant de fr. 30,847-11 celles du
mois correspondant de 1866, et, ajoutées celles des
dix premiers mois de l'année, elles portent francs
53,981,542-72 le produit de l'exploitation durant la
période comprise entre le 1r Janvier et le 50 Novembre.
En 1866 ce produit n'avait été que de francs
52,067,213-48 il y a donc, pour 1867, une diffé
rence en plus de fr. 1,914,129-24.
Quant aux sociétés, leur part dans les recettes opé
rées par les agents de l'État a été, savoir pour la
société de Dendre-el-Waes, de francs 140,762-64;
pour celle de Tournai Jurbisc de fr. 73,456-38
pour la société de liai Ath et de Tournai la fron
tière de France, de fr. 34,193-09 pour celle de
Braine-le-Comte Gand, de fr. 42,263-97 et., enfin
pour les autres sociétés mixtes et étrangères, de fr.
1,529,151-32.
Le mouvement du télégraphe va toujours en aug
mentant. Dans le mois de Novembre 108,855 dépêches
ont été transmises. Ce chiffre dépasse de 12,547 Celui
de Novembre 1866.
Vous dire que le jardin était vaste, ce serait mentir.
Or, le premier devoir du romancier, c'est de ne
dire que la vérité vraie.
Le jardin de la fleuriste pouvait bien avoir trois pieds
en longueur et la moitié en largeur.
Il était pris sur un étroit balcon taillé dans le toit
incliné, et sur lequel s'ouvrait l'uuique fenêtre du
logis.
La flore n'en était ni riche ni variée
Un rosier du bcngale, un myrlhe et un géranium
plantés dans des pots en terre vernie composaient le
parterre aérien.
Deux pieds de volubilis s'écbappant d'une mauvaise
caisse pourrie enveloppaient le balcon de leurs festons
touffus et grimpaient jusque sur le toit d'où ils retom
baient pour former au-dessus de la croisée un berceau
de verdure.
Et dans cette voûte de feuillage était enfouie une
cage, presque un nid, dans laquelle gazouillait un
pinson prisonnier.
Tel était le jardin de Fortunée.
Vous souriez, bons campagnards, qui mesurez par
hectares l'étendue de vos domaines.
Mais la pauvre ouvrière parisienne était plus fière
de son balcon fleuri que si elle eût possédé un château
ducal avec ses prés, ses parterres, ses potagers, set
étangs et ses bois.
Et puis, de quelle perspective on jouissait du haut
de ce nid de fleurs
En haut, droite, gauche, le ciel immense entre
coupé ça et là par la flcche d'une église ou la coupole
d'un édifice.
Et tout en bas, quelques cents pieds au-dessous,
la rue pleine de grouillements confus et de bruits dis
cordants dont l'écbo affaibli n'arrivait la mansarde
que comme une rumeur lointaine.
Donc Fortunée, malgré sa pauvreté, se fut trouvée
pbur l'heure aussi fortunée que le voulait son nom, si
elle eut eu quelqu'un, une mère, une «mur, un père,
un frère aîné, quelqu'un qui s'ouvrir, qui se con
fier dans ces moments de défaillance et de découra
gement qu'éprouve toute âme humaine.
Or, un jour, un malin de Juillet que le ciel avait
étalé tout son azur, et le soleil déployé tous ses rayons,
les voisines purent voir, du seuil des portes entr'ou-
vertes, la fleuriste apparaître dans une toilette inac
coutumée.
Elle portait le vêtement blanc des fiancées la cou
ronne d'oranger sur le frout, le voile de gaze blanche
sur le visage.
Sa figure était radieuse elle souriait délicieusement
de l'élouoemcnl des voisines.
La cour de cassation, sous la présidence de M. le
premier piésidcnt Defacqz, s'est réunie en audience
solennelle pour s'occuper de l'affaire des patentes de
cabareliers.
Un électeur de Tronchicnncs, le sieur Vanden-
berghc, avait été, en 1867, rayé des listes par la dépu-
tation permanente de la Flandre .orientale, et ce sous
le prétexte que le droit de débit de boissons établi par
la loi du 1* Décembre I849, ne pouvait être compris
dans le cens électoral.
Vandenberghe s'étant pourvu en cassation contre
cette décision, elle fut cassée le 6 Septembre 1867 et la
cause fut renvoyée devant la députation permanente de
la Flandre occidentale.
Ce collège qui'avait depuis dix-huit ans, et la der
nière fois en 1866, admis en cette matière la jurispru
dence de la cour de cassation et de toutes les députa-
tions du pays, changea subitement de manière de voir,
et raya, le 5 Janvier 1867, Vandenberghe de la liste
électorale, comme l'avait fait six mois auparavant la
députation gantoise.
De là nouveau pourvoi en cassation, soumis cette
fois aux chambres réunies de la cour. Après avoir en
tendu MM" Orts et Emile de Mot l'appui du pourvoi,
et M" Léger (de Gand) pour le maintien de la décision
attaquée, la cour a donné la parole M. le procureur
général Leclercq, qui a conclu la cassation.
La cour a cassé et a renvoyé l'affaire devant la dépu
tation permanente do Brabant, qui, aux termes de la
loi de 1865 sur l'interprétation des lois, ne peut plus
que suivre l'opinion de l'arrêt de renvoi.
[Echo du Parlement
On lit dans la correspondance du Journal de
Liège 1
La circulaire par laquelle M. Langrand-Dumon-
ceau a fait entrevoir le remboursement au pair des
actions de l'Industriel en cas de liquidation, a été
bien accueillie première lecture, et une légère
hausse en a été la conséquence, les actions qui se
donnaient pour rien ont pu se vendre jusqu'à 25
fr. mais, après réflexion, on commence douter
de la réalité des promesses et des affirmations de
la rirculaire et les titres retombent de nouveau.
Plusieurs de ceux qui contestent la valeur finan
cière des combinaisons de M. Langrand lui recon
naissent au moins le mérite d'avoir mis de tout
nouveaux moyens de propagande au service de
ses entreprises. L'emploi des membres du clergé
comme «gens de spéculation a-t-il été réellement
inventé par M. Langrand? En aucune façon. Je
retrouve un document qui rlmonte onze années
et qui prouve que la chrislianisation des capitaux
est d'origiue française.
Il me semble curieux de remettre au jour une
circulaire qui fut adressée tous les curés par les
directeurs de la Compagnie des chemins de fer
d'embranchement.
La voici
Paris, le 25 Avril 1857.
Monsieur le curé,
Notre compagnie fait en ce moment une
Rien de son prochain mariage n'avait transpiré. La
chose éclatait tout coup comme un éclair d'été, comme
une fusée lancée par une main inconnue.
Aussi, derrière ses pas, un conciliabule nombreux
se forma-t-il bientôt dans la loge de la portière.
Ah bien mère Gibou, en voilà uuc de surprise!
Quoi donc, mes enfants?
Eh notre petit rossignol de là haut qui se
marie
Je le savais.
Vous le saviez et vous ne nous en avez jamais
rien dit
Chut, mes enfants j'avais-promis le secret.
Et, sans vous commander, mère Gibou, savez-
vous aussi qui elle épouse
Sans doute.
Vous le connaissez?
C'est un ouvrier du quartier.
Il s'appelle?
Pierre Michon.
Hum hum reprit une voix Pierre Michon,
un graveur sur lyjoux connu, connu Pauvre petite
femme encore une qui se met dans la misère jusqu'au
cou. Enfin, n'importe; e'est sou affaire et non la
mienne.
La suite au prochain n'). Francis Tssson.