27* ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Li ROSIÈRE OE LA ROE SAINT-DENIS. 8 Mars 1M». PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. Tpbes, le 7 Mare. w 8,808. Dimanche 4 LE FR06BÈS VIRES ACQUIRIT EDNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclahes idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. *>j fr. 0,1* 0,30 Ir 5S Le corps-législatif reprend aujourd'hui le cours de ses séances par la discussion du projet de loi sur le contingent. Le rapport de la commission a été distribué dan6 la soirée. La chambre a reçu également le rapport supplémen taire de la commission sur la presse. Voici quelles sont les principales dispositions adop tées par la commission Art. 5. Le droit de timbre réduit 5 centimes dans le département de la Seine et de Seine-et-Oise, et 2 'Centimes partout ailleurs. Les Affiches électorales d'un candidat contenant sa profession de foi, une circulaire signée de lui ou por tant simplement son nom sont affranchies du timbre. Art. 6. Dans aucun cas, l'amende ne peut dépasser le tiers du cautionnement versé par le journal ou de celui auquel il aurait été assujetti s'il eut traité de ma tières politiques ou d'économie sociale. Art. H. Toute publication dans un écrit périodique relative un fait de la vie privée constitue une contra vention punie d'une amende de 500 fr. La nouvelle rédaction édicté encore les peines sui vantes en cas de récidive, suspension, pendant un temps qui n'excédera pas 5 ans, de l'exeicice des droits 'électoraux Exécution provisoire du jugement ou arrêt pronon çant la suspension ou la suppression d'un journal pou vant être ordonnée nonobstant opposition ou appel, moins qu'ils ne soient formés dans les 24 heures de la signification du jugement ou arrêt par défaut, ou de la prononciation du jugement contradictoire. Aux termes ■de l'art. 15, les gérants de journaux seront autorisés établir une imprimerie exclusivement destinée l'im pression du journal. Le Constitutionnel dément la nouvelle donnée par VIndépendance Belgequ'une note aurait été adressée par la France la Russie et la Prusse, l'occasion desévénements dont les provinces danubiennes viennent d'être le théâtre. Le même journal dit qu'il n'est pas vrai qu'une lettre ait été adressée par le prince Charles l'empereur. PAR FRANCIS TESSON. III Pierre Michon, quoi qu'en eussent dit les voisines, n'était pas un méchant homme; au contraire: s'il péchait par quelque chose, c'était par faiblesse de caractère. Excellent ouvrier dans sa partie, il gagnait, quand donnait l'ouvrage, de quatre cinq francs par journée, somme respectable cette époque. On ne lui savait qu'un délâut, mais un défaut grave: Il était joueur. Ce qui chez lui avait été pure distraction d'abord, avait dégénéré peu peu en une passion irrésistible. Pierre était mauvais joueur. Lorsqu'il perdaitce qui arrivait fréquemment, la tête lui tournait. Il s'a charnait des heures, des journées, des nuits eotières devant un tapis vert, oubliant tout le travail, l'ate lier, les repas, les amis, tout, pour ne songer qu'à regagner ce qu'il venait de perdre. Il se ruait, corps et âme, dans la mêlée que le ha sard livrait sur le tapis vert, se détournant de la vie Nous avons le plaisir d'annoncer que la première section de la ligne du chemin de fer d'Oslende Armenlières par Ypres, sera officiellement inaugurée Dimanche, Mars prochain. La réunion des hautes autorités et des chefs de service du département des Travaux pu blics et de la société d'exploitation aura lieu midiThourout, oit la réception sera faite par le conseil d'administration de la com pagnie. Après celte cérémonie, un train spécial conduira les notabilités et les administrations communales intéressées la construction de ce chemin ferré nouveau, Ostende. On s'ar rêtera toutes les stations intermédiaires, d'Ichteghem d'Erneghem de Moere de Ghistelles et de Snaeskerke et on arrivera Ostende vers trois heures et demie. Un banquet, confié aux soins de M. Lan- toine, aura lieu quatre heures, dans les vastes salons de l'hôtel-de-ville d'Oslende. Plusieurs ministres sont invités aiosi que les représentants et sénateurs d'Oslende et d Ypres, les hauts fonctionnaires des ponts et chaussées et de l'administration des chemins de fer. Toutes les personnes qui s'intéressent l'établissement de cette nouvelle et importante voie de communication, pourront prendre part la fêle, en manifestant le désir d'y as sister avant le 12 Mars prochain. Nous avons lieu de croire que plusieurs de nos concitoyens voudront, par leur présence l'inauguration de la première section, in diquer tout le prix qu'on attache Ypres et dans son arrondissement, l'exécution pleine et entière de ce railway, nouvel élément de prospérité et de richesses pour cette partie de la Flandre occidentale. réelle pour s'absorber tout entier dans la contem plation des cartes rouges et noires qui défilaient et s'abattaient devant lui comme de fantastiques bataillons dans une déroule vertigineuse. Et quand, malgré tout, la déveine continuait le poursuivre, il s'irritait sourdement on l'entendait gronder tout bas comme un tigre qui étouffe sa rage. Le dépit le grisait et, voyant ses ressources perdues, il buvait pour s'étourdir. Oh la terrible passion que celle du jeu Souvenlefois des sommes péniblement gagnées par quinze jours de travail opiniâtre furent englouties de la sorte en quelques heures. Des Grecs de bas étage, limiers toujours l'affût des pistes fructueuses, exploitaient leur profit la passion de l'ouvrier graveur ces soi-disant amis dis paraissaient lorsqu'ils l'avaient laissé sec, pour ne reparaître que plus tard, quand le travail avait réparé la brèche faite son porte-monnaie. Des gens charitables avertirent Fortunée de ce grave défaut de son fiancé. Elle hésita d'abord puis, avec la confiance de la jeunesse, elle haussa les épaules On nous écrit de Poperinghe, le 5 Mars 1868 Le montant général de la collecte faite par l'Asso ciation philanthropique de notre ville,pendant les journées des 24 et 25, Février passéss'est élevé au chiffre prodigieux de 3,559 francs 99 centimes Comme, dès leur première séance, les membres de cette société de bienfaisance avaient décidé d'affecter le montant intégral de la quête des distributions de pains, la commission jugea qu'elle n'avait rien de mieux faire, que de remettre des bons aux adminis trateurs du bureau de Bienfaisance, les priant de vouloir en faire la repartition entre les pauvres de la ville, qu'ils sont censés mieux connaître que toute autre personne. Cette proposition officiellement faite au nom de la commission philanthropique, fut accueillie avec em pressement par l'honorable président du bureau de Bienfaisance, qui fut même assez obligeant de se char ger de donner cet arrangement la publicité néces saire. Mais qui l'eut pu prévoir cette combinaison, agréée par le chef des tuteurs légaux des pauvres, fut Juin d'être bien accueillie par les autres membres de l'ad ministration, qui forcèrent leur président, respectable vieillard de soixante-dix ans, comptant environ qua rante années de services, se rendre le lendemain chez le président de la Société philanthropique pour retrac ter ce qu'il avait dit la veille. Ajoutons toutefois, que cette démarche, au fond fort humiliante pour celui qui devait la faire, honore M. Pen ce sens, qu'il pro testa contre la conduite de ses collègues, déclarant qu'il ne les approuvait pas. Maintenant quels peuvent avoir été les motifs qui ont poussé ces braves légionnaires de la milice sacrée des Grenadiers prendre cette détermination Les uns prétendent que ces messieurs trouvaient plus commode Dans cette somme est comprise celle de 257 francs 44 centimes, produit de la tombola organisée au profit des indigents, par M. Dubois, receveur des contribu tions, Poperinghe. Bast dit-elle, une fois marié, Pierre deviendra raisonnable. Je saurai d'ailleors lui rendre la vie com mune si douce et le logis si attrayant, qu'il ne se sou viendra plus du chemin des tripots. Le mariage se conclut donc. La noce fut modeste, comme il convient des gêna qui ne possèdent ni coffre-fort, ni maisons sur rue, ni terre au soleil la gaité néanmoins n'y fit point défaut. Les rares parents de Pierre Michon habitaient loin de Paris. Ses camarades d'atelier lui servirent de lé- moins. Après la cérémonie, on s'en fut bras dessus bras dessous Romainville le joyeux pays des lilas. Un joueur d'orgue de Barbarie passait d'aventure on l'arrêta et moyennant quelque menue monnaie on pût danser sur l'herbe, au son aigre de l'instrument na sillard. Et, comme la danse met en appétit, on banqueta le soir, frais communs, sous une tonnelle fleurie, et l'on vida force rasades la santé des nouveaux époux. Malfra les sombres pronostics des voisines de la

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1