6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIKANCHE. Yphkn, le 15 Mars. IV' 8,S«». - Jeudi 27' ANNÉE. 98 mars f 888. LE PK06HÈS VIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85. INSERTIONS Annosces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. .fr. 0,15 0,50 Chronique politique. Le Moniteur Unioertel publie un décret en date ■du 18 Mars par lequel M. Schneider, député, est nommé président du Corps-Législatif. On sait que les présidents des chambres ne sont nommés «que pour un an. M. Schneider avait été appelé cette dignité le 2 Avril de l'année dernière. Un télégramme de Londres porte que M. Glad stone a annoncé la chambre des communes qu'il présenterait aujourd'hui sa motion sur l'église établie d'Irlande. S'il faut en croire le Morning Heraldla motion de M. Gladstone aurait été dé cidée dans une conférence tenue il y a deux ou trois jours chez cet homme d'Ëtst et laquelle as- aistaieol MM. Reight, le duc d'Argyll, lord Gran- ville, M. Chichester Forlesenc, M. BrandelM. «Glyn.Le même journal ajoute avec quelque ap parence de raison qu'tl est permis de se demander «de quel droit ces huit messieurs viennent parler au nom d'un parti dont d'autres membres non ■moins émioents étaient absents. 11 est supposer par conséquent que l'attaque de M. Gladstone •contre le ministère Disraeli pourrait bien n'être pas aussi dangereuse qu'on avait pu le croire •d'abord. Un autre télégramme de la Haye annonce que dans la séance de la seconde chambre qui a été consacrée comme les précédentes la discussion du rapport de la commission sur les documents diplomatiques relatifs aux affaires du Linibourget du Luxembourg,les deux ministres de l'intérieur et des affaires étrangères ont pris la parole pour demander que les conclusions de la commission fussent nettement formulées, de manière poser le vote de la chambre sur la politique extérieure. Le ministère en ferait alors one question de cabi net, la suite de la discussion a été renvoyée une prochaine séance. 11 ROSIÈRE DE L1 BUE S1IRT-DER1S. PAR FRANCIS TESSON. VII Le premier soin de Fortunée, après avoir confié sa fille l'officieuse voisine, fut de courir tout d'une traite jusqu'à l'hospice des Enfanls-Trouvcs. Elle arriva comme on allait fermer les portes ,1a •sœur tourière se tenait sur le seuil, son trousseau de clefs la main. Je désirerai» parler madame la supérieure, lui dit Fortunée. Impossible, madame. Pourquoi donc 11 est trop tard x l'heure des visites est passée. Hevenez demain. Fortunée demeura quelques instants atterrée par •cette réponse puis reprenant courage Oh ma soeur, un mat, de grâce, balbutia-t-ellc en fondant en larmes. v Parlez, répondit doucement la tourière, émue par cette douleur dont elle ignorait la cause.' Un homme a dû venir tantôt. Peut-être bien mais il entre tant de monde ici durant In journée qu'il est difficile... Un homme d'une trentaine d années. Précisez mieux, madame. Il venait réclamer un enfant... AhJ Une dépêche de Venise, en date du 31 Mars, an nonce que les restes mortels de Daniel .Vlanin, accompagnés par les syndics de la députation vé nitienne,ainsi que par MM. Havin, Henri Msrtin, A. de la Forge, Edmond Texier et les autres an- cieus amis du patriote italien sont arrivés hier soir, la gare du Mestre, où se trouvaient réunis les autorités civiles et militaires. Ils ont été dépo sés dans une chapelle ardente, où ils seroot gardés pendant la nuit par les officiers de la garde natio nale. Ils seront transportés Venise le lendemain malin,8 heures. Deux votes importants ont eu lieu Vienne au sein de la chambre des seigneurs. L'on des mem bres de l'assemblée, M. de Mensdorff, ayant fait une proposition tendant l'ajournement de la loi sur le mariage civil, cette proposition a été re- poussée par 65 voix contre 45. On a mis ensuite aux voix le vote de la minorité de la commission, laquelle proposait, comme on sait, le rejet du pro jet ministériel, la chambre a refusé une majorité encore plus grande (69 voix contre 5.4) de s'ap proprier le vote de la minorité de sa commission. Chemin de fer d'Osfcndc ârmcntîères. inauguration de la section de Thonront Osteade. La cérémonie a eu lieu Dimanche dernier et a admirablement réussi. Nous donnons le compte-rendu de la fête d'après l Echo du Parlement Lorsqu'il n'y avait que peu ou point de chemins de fer en Belgique on courait aux inaugurations des premiers tronçons comme des fêtes nationales, avec cet entrain et ce déploiement de luxe que l'on a remar qués de tout temps chez nous mais depuis que la Bel- Un garçon de deux ans. 9 Le nom de cet homme Pierre M ichon. La tourière parut chercher dans ses souvenirs mais le nom de Pierre M ichon n'éveilla aucun écho dans sa mémoire et elle répondit en hochant la tête. Vous me voyez véritablement désolée, madame mais je n'ai point connaissance de cela. La fleuriste étouffa un cri de douleur. Ah reprit-elle d'une voix pleine d'amertume, vous voyez bien, ma sœur, qu'il faut que je parle sans plus tarder madame la supérieure cet homme dont je vous parle est mon mari. C'est notre enfant, com prenez-vous bien notre enfant qu'il venait réclamer; notre enfant que la' misère nous a forcés d'abandonner, il y a bientôt deux ans, et qu'aujourd'hui nous voulons reprendre. Je les attends depuis tantôt. Voyant qu'ils tardaient trop, je suis accourue. Peut-être mon témoi gnage, peut-être ma présence sont-ils nécessaires Me voici. L'angoisse me dévore, la peur me lue, et vous me répondez froidement repassez demain. Nen, non, ne l'espérez point il me faut une réponse immédi ate et décisive. Pourquoi mon mari n'cst-il pas re venu pourquoi mon fils ne m'est-fl pas rendu Voilà ce que je veux savoir. Puisque vous ne pouvez me satisfaire, votre supérieure me répondra. Conduisez- moi donc vers elle. Ce n'était plus l'humble ouvrière qui parlait en suppliante; c'était la mère courroucée qui, du bec et gique est couverte de plus de ?,500 kilomètres d« voies ferrées, l'ouverture des nouvelles lignes se fait plus tranquillement. Nous avons assisté avant-hier l'ouverture de la ligne qui doit relier Ostende, notre ville d'eau par excellence, et qui devient la voie pré férée vers l'Angleterre tant pour les messageries et passagers que pour les denrées, Thourout, Yprcs et Armentières, en traversant des régions d'une fertilité, d'une richesse bien connues. La concession date de 1865, la constitution de la société de 1864, qui fut fondée au capital de 16,000 actions de 500 et de 32,000 obligations, pour une longueur de 90 kilo mètres environ. Malgré l'appui énergique que les concessionnaires ont trouvé, dès le début, dans les diverses autorités, les sénateurs, les représentants, l'on doit reconnaître que les entrepreneurs de la Société n'ont pas obtenu alors tout le concours réel, pécuniaire, auquel ils avaient droit de s'attendre de la part des rentiers des riches cantons que le nouveau railway doit faire pros pérer encore davantage. Heureux si au lieu d'écouter tin essaim de courtiers sacrés et profanes ils avaient repoussé les valeurs Langrand-Dumonccau trop bien classées dans celte partie des Flandres pour prendre des obligations do chemin de fer belges. Quant aux communes, hospices et autres corps constitués qui les lois et règlements permettent l'emploi de leurs fonds disponiblès en valeurs de chemins de fer, nous devons dire aussi pour ctre justes qu'ils se sont tenus jusqu'à présent dans une complète abstention, en vou lant revoir comment les entrepreneurs s'en tireraient* Les débats de la Société furent laborieux, éprouvés par la crise de 1866 qui faillit dérouter toutes ses espérances. Le succès qui a toujours raison, vient de changer la face des choses pour la société Ostende-Arroentières l'ouverture de la première section d'Oslende-Tbourout est le point de départ d'une période heureuse, succè des ouglcs, réclamait impérieusement sa progéniture. La tourière crut avoir affaire une folle. Calmez-vous, madame, reprit-elle si l'homme que vous dites est venu ici, il en est sorti assurément, car l'hospice, cette heure, ne renferme que des gens de service; et quant madame la supérieure... tenez, justement la voici. Une religieuse âgée entrait au parloir c'était la supé rieure. Qucdésire madame, s'informa-t-ellc. La tourière expliqua la nouvelle venue le but de la démarche de Fortunée. Hélas ma pauvre enfant, loi dit la supérieure, visiblement émue son tour, je regrette de ne pouvoir vous renseigner suivant vos désirs. Je n'ai point quitté la communauté de la journée, et aucune per sonne du nom de Micbon ne s'est présentée devant moi. Je serai plus affirmative encore aucune demande en reconnaissance d'enfant ne nous a été adressée aujourd'hui. Fortunée voulut insister. Je comprends vos angoisses et j'y «ompatis de tout mon cœur, reprit doucement la bonne dame; mais peut-être votre m»ri, retardé par une cause imprévue, a-t-il remis sa visite demain. Peut-être même vous attcnd-t-il au logi9, son tour. La fleuriste rattacha son cspcraBce aux derniers mots prononcés par la supérieure, comme le naulragé qui se noie se rapproche la dernière planche d«

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1