Emprunt du Crédit communal. dant celle des épreuves, des défiances. Une foule énorme, animée par les fanfares locales, attendait midi, le 2:2 courant, i la station de Tbouroul, le train venant de Bruges et qui devait amener les autorités et les principaux invités l'inauguration de la ligne de Tbourout Ostcnde. Nous aurions vraiment scrupnle de soustraire i ces bonnes et chaleureuses députations des principales communes que le nouveau railway traverse, la mention de leurs manifestations de bonheur et de reconnais sance envers les autorités, et surtout envers la société d'Ostendc Armentières. Après la bienvenue souhaitée par le bourgmestre de Tbourout, bien remarqué par sa teoue, nous roulons sur la nouvelle vois, aussi agréablement que sur une vieille et bonne ligne ou sur un macadam prussien. Ce convoi d'honneur était conduit par l'ingénieur en chef M. Marchai quelques représentants de la jeunesse dorée bruxelloise étaient bravement perchés côté des chauffeurs et mécani ciens, rendant encore plus animé le spectacle que venaient contempler les populations. A la station d'Eerneghem, où nous arrivons avant l'heure réglementaire, la députation de la commune faillit nous faire attendre mais le discours du bourg mestre et la musique de l'endroit, qui ne nous épargna aucun morceau de son répertoire, exécuté assez correc tement, mais avec un entrain sans exemple, nous dédommagea du contretemps. Mais écoutons en silence le beau discours de M. Heyvaert, bourgmestre de Ghistcllcs, entouré d'une nombreuse dcputalion où ne manquait que la figure sympathique d'un bienfaiteur bien connu de çctte contrée, M. Bortier, retenu dans le raidi pour cause de santé. Après avoir passé moins de deux heures, soit en ré ceptions, soit rouler sur la belle voie ferrée de Thou- rout Ostendc parfaitement unie, nous entrons dans la gare, devenue décidément trop petite, d'Ostende, où nous attendait la principale réception. Mais aupa ravant un mot encore sur les travaux de la nouvelle ligne, qui n'a actuellement qu'une voie, mais qui est construite pour en avoir deux. A part des déblais con sidérables près de Thourout, il n'y a pas le moindre accident, pas le moindre tunnel, et les habitants ont eu le bon goût de n'en pas exiger, comme cela est ar rivé jadis dans des contrées qui n'en avaient pas da vantage besoin. Il y a cependant de beaux ponts tour nants en fer, et le tout exécuté la dernière perfection, disent les gens du métier. C'était un beau jour pour les constructeurs de la ligne Thourout-Ostendc, MM. Wil- lems, frères, que le 22 Mars 1868, où ils reçoivent de justes éloges pour l'œuvre qu'ils ont menée bonne fin travers tant de difficultés, d'entraves accumulées par la crise financière. Ils viennent de faire une expé rience de l'adage que nous inculquait sur les bancs la grammaire du bon Lhomond Labor improbus omnia trincit. L'on peut dire qu'en ouvrant la section de Tbourout Ostendc ils sont arrivés bon port et qne le reste de l'entreprise marchera tout seul. La section de Co nfines Armentières, i laquelle on ne tardera pas mettre la main, ne présentera pas d'obstacles, et le prédit de la Compagnie, mieux apprécié, le concours promis des communes les ressources exceptionnelles des populations de la nouvelle section, tout nous as sure qu'avant un an l'on pourra inaugurer l'autre bout de la cooeessien Osteade-Armentières. dans la belle salle de l'Hôtel de Ville, en un mot une fête qui a rendu momentanément k la cité cet air animé et riant de la saison des bains. Nous passons sur la réception officielle faite par M. Van Iseghem, représentant et bourgmestre d'Ostende la station, sur les discours de M. Vrnmbout, gouverneur de la province chargé de représenter M. le ministre des travaux publics et de M. J. Verrcyt, président de la société du Chemin de fer d'Ostende-Armentières, qui ont répondu l'un et l'autre avee autant de bonheur que de succès aux nombreuses allocutious des auto rités communales des localités traversées par le nou veau railway. Le banquet offert aux invités de l'inauguration de Thourout-Ostcnde, quoique parfaitement officiel, et servi dans le plus beau salon de la première ville d'eau, orné, pavoisé très-richemeut, s'est fait remar quer nou-seulcment par sou menu succulant, mais par l'eutrain et l'enthousiasme, les applaudissements que les différents toast y ont soulevés. A la droite de M. Jacq. Verreyt se trouvait placé le sympathique gou verneur de la Flandre dont la parole tacileet éloquente a, après un magnifique toast longtemps acclamé et porté par M. Verreyt, fait l'historique de la formation, constitution et des travaux et succès de l'entreprise d'Ostende-Armentières. L'honorable président de la Chambre de commerce de Bruxelles, officier de l'Ordre de Léopold et président de la Société du chemin de fer, qui était avec M. Vrambout le principal héros de la fête, a eu la meilleure part des éloges du représen tant du gouvernemeut. Puis MM. les sénateurs Ou Bus, de Gisignies, Mazeman de Coulhove, d'Ypres, qui ont prèté leur appui l'entreprise et qui se trou vaient au banquet, M. Van Iseghem, puis MM. Hcrla, directeur de la Société du chemin de fer, Marschal, ingénieur en chef, les entrepreneurs MM. Willems et les autres membres de la Société, MM. Merghelynck, Valeotine, Éf*. Otlet, administrateurs.MM. Verhacrcn, de la Société des bronzes de Bruxelles, et Beke, d'Ypres, commissaires. On distinguait encore au banquet M. le comman dant Bergcnhous, MM. le colonel Dens et le major de la garde-civique d'Ostende, MM. les consuls d'Angle terre de France et d'Amérique Ostcnde puis encore M. Tournay-Stevcns administrateur de la Société des Bassins houillers du Bainaut et plusieurs employés supérieurs de la Société générale d'exploi tation qui a pris bail l'exploitation de la nouvelle ligne d'Ostende-Armentières. Nous serions au déses poir d'avoir omis un nom de tant de notabilités réu nies. Mais le temps nous presse le convoi de départ nous enlève a la fête alors qu'on est en plein dans ce que le menu a de plus succulent, au milieu de toasts chaleureux. Mais le chemin de fer n'attend pas, et nous aurions été privés de la demi-tasse, si des lous tics de la troupe n'avaient pas télégraphié au buffet de la station de Gand où nous avons pu, le pied levé, couronner par le moka le banquet d'Ostende. Du reste, il paraît que la plaisanterie était devenue néces saire, car les uns se prétendaient souffrants par l'ab sence de la boisson parfumée des Arabes. Un cas encore plus curieux nous avait été révélé le matin, dans le convoi, c'est la migraine d'un jeune fumeur, privé par convenance, de se livrer ses fumigations. Nous recommandons ces cas intéressants aux prati ciens. Le Crédit communal est une association formée, sous le patronage de l'État, pour toutes les villes et com munes de la Belgique qui désirent conclure des em prunts et dont les besoins ne comportent pas des sommes assez considérables pour leur permettre de créer des dettes particulières dont les titres par leur nombre puissent faire l'objet de transactions régulières d'achats et de ventes aux Bourses du pays et de l'étranger. Les villes et communes qui empruntent par l'inter médiaire du Crédit communal eontractent les mêmes obligations que les villes qui font des emprunts spé ciaux. Les unes et les autres répondeut de l'exécution de leurs engagements sur toutes leurs ressources pré sentes et futures. Mais il y a plus pour les villes'et communes associées au Crédit communal, c'est qu'elles affectent au service de leur dette, d'une manière spéciale et expresse, la part qui leur revient annuellement dans le fonds com munal établi par la loi du 18 Juillet 1860, et qui con stitue pour la plupart des communes, grandes et petites, la plus forte partie de leurs reveuus. Cette affectation se fait sous forme de délégations, en vertu desquelles la Société du Crédit communal reçoit direc tement du Trésor public les sommes nécessaires au service de ses emprunts. Aucune ville ou commune, d'ailleurs, n'est admise emprunter si elle ne prouve, l'entière satisfaction de l'administration de la Société, que sa situation finan cière est bonne et qu'elle lui permet de satisfaire au service des intérêts et de l'amortissement des em prunts, au moyeu de ses ressources ordinaires et après qu'il a été pourvu toutes les autres dépenses obliga toires. La Société est engagée elle-même pour tout le mon tant de son capital et de sa réserve aux emprunts qu'elle se charge d'émettre. C'est une sécurité incon testable qui s'ajoute, pour les préteurs, celles résul tant de la solvabilité individuelle des communes et de la délégation de leurs parts du fonds communal. Ainsi, les emprunts du Crédit communal possèdent une triple garantie et l'on peut dire qu'aucun fonds belge n'offre plus de solidité. On peut les ranger sur la même ligne que les emprunts de l'État qui jouissent juste titre du plus haut crédit. En outre, comme ces derniers, ils présentent un avantage auquel les emprunts particuliers des villes ne participent pas. C'est que les intérêts annuels, de même que les sommes pour remboursements et primes, sont payés par la Banque nationale et dans toutes ses agences eu province. Les porteurs d'obligations peu vent donc toucher leurs échéances avec facilité, sans dépense ni perte quel que soit le lieu de leur rési dence. A l'étranger, les paiements auront lieu également sans fraischez MM. de Rothschild, Paris et Francfort-sur-Mcin, et chez MM. Becker et Fuld, Amsterdam. Les obligations de cet emprunt ont exactement la même valeur intrinsèque que celles des emprunts de la ville de Bruxelles de 1862 et 1867, dont le prix la Bourse flotte entre 98 et 100 francs. Pour les 100,000 titres offerts en souscription au public, le taux d'émission a été fixé seulement fr. 90-50 payables en une fois au moment de sous crire, et fr. 91-00 si le souscripteur verse par ter mes. Ces taux laissent une marge évidente pour une notable hausse du cours. Les conditions des versements sont exceptionnelle ment favorables 15 fr. comptant et 10 fr. du 20 au 25 Avril, le surplus, 66 fr. pourra n'être payé qu'au 1r Janvier 1869, moyennant bonification par les sous cripteurs d'un intérêt de 4 p. c. Quatre tirages ont lieu annuellement aux tirages du lr Mai et du tr Septembre >3 première obligation sortie est remboursée par 40.000 fr. Moyennant un versement de 25 fr. le souscripteur peut donc participer aux chances de tirages de 2 lots de 40,000 fr., 1 lot de 12,500 fr., 6 lots de 1,000 fr., 9 lots de 500 fr. et 55 lots de 250 fr. On écrit d'Anvers: Ce matin a eu lieu Anvers, l'élection d'un membre de la Chambre des représentants, en remplacement de M. le comte Du Bois d'Ais- sche, décédé. Le parti libéral s'élanl absteou de prendre part la lutte, le candidat de la coalition et du parti catholique a été nommé. Le nombre des électeurs inscrits pour les Chambres législatives dans l'arrondissement d'Anvers est de 5,354. Sur ce nombre, 1,773 électeurs, (en grande partie des campagnards) se sont présentés au scrutin. M. Edouard Co- remans, avocatcandidat du parti catho lique et du Meeting, a obtenu 1,660 suffra ges et a été proclamé membre de la Chambre des représentants. Mais ne faisons pas attendre nos hôtes d'Ostende •qui nous préparent ud accueil splendide, un banquet salut. Elle reprit fiévreusement le chemin de la rue Saint-Denis, essayant de se persuader que Pierre était rentré durant son absence. Nous avons vu quelle déception cruelle l'attendait au logis. Sou désespoir fut immense. Tantôt elle demeurait affaissée sans voix, sans re gards, sans volonté. Tantôt elle parcourait la chambre grands pas, agitant ses bras en démence et' prononçant des pa roles sans suite. Elle ouvrait brusquement la croisée et se penchait au-dessus du balcon pour mieux voir si son mari n'ap paraîtrait pas dans la rue. D'autres fois elle courait l'escalier, descendait deux ou trois marches, s'arrêtait, prétait l'oreille et murmurait d'un ton dolent Pierre Pierre Elle remontait ensuite. Puis elle allait au berceau de sa petite Andrée, étrei- gnait l'enfant avec une énergie sauvage, serrant les dents et poussant du fond de sa poitriuc des Oh terribles, qui ressemblaient des cris de tigresse. Dans tout cela, ses yeux restaient secs ou eût dit que le feu dévorant du désespoir avait tari en elle la source des larmes. La suite et fin au prochain n"). Francis Tsssok. Lundi dernier, nous avons eu, vers trois heures de relevée, un orage agsez violent suivi d'averses. On prétend que la foudre a frappé de nouveau la tourelle de la cathé drale, mais saDS causer de dégâts, car elle est garantie par un paratonnerre. A Vlamertinghe, la cheminée d'une usine a été renversée par la foudre, mais sans occa sionner d'autres malheurs. Nous recevorts l'instant le programme de la féte musicale que la Société des Choeurs offre demain soir ses membres et leur famille; malheureusement la place et le temps nous manquent pour le publier eo entier au jourd'hui; constatons toutefois que sous tous les rapports il est des plus remarquables: chœurs, romances, airs et scènes entières d'opéras, duos ettrios bouffes et sérieux, airs variés pour flûte, chansonnettes comiques, en un mot dequoi satisfaire l'amateur, voire même l'artiste le plus difficile! Nousavonslous lieu de croire que malgré son titre modeste de soirée intime, celte fête ne laissera pas que d'occuper une place des plus honorables parmi les nom- breuxet magnifiques concerts que nous avons eus dans le courant de la saison dernière. 1—

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2