6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Chronique politique.
Sf MA9. - Jeudi i
27' ANNÉE.
Anll 1861.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
mis ACOOIRIT ECNBO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
fr.
0,15
0,30
Le Moniteur français contient l'instruction mi
nistérielle sur l'organisation de la garde nationale
mobile, l'organisation complète de laquelle, y
est-il dit, il sora procédé immédiatement, bien
qu'elle ne puisse atteindre que dans cinq ans sou
effectif norinsl, qui sera d'environ, 55o,ooo
hommes... Elle sera organisée, par département,
«o bataillons, compagnies et batteries d'artillerie
A pied.
La Patrie annonce la prochaine présentation
l'empereur par M. le ministre de l'intérieur d'un
rapport sur la situation générale des espiiis la
suite des opérations pour la formation des con
trôles de la garde nationale mobile.
En reproduisant le rapport du maréchal Niel i
l'empereur sur l'organisation de la garde nationale
mobile, le Conetitutionnel fait cette remarque:
«Il suffit d'une première lecture pour reconnaître
avec quel soin particulier M. le maréchal Niel,
répondant aux intentions de l'empereur, s'est ap
pliqué h rendre facile aux jeunes gens de la garde
nationale mobile l'accomplissement des devoirs
qui leur sont imposés.
On disait hieri Rome, d'après ce qu'annonce un
télégramme privé de cette ville, que le général
Dumont et la section d'artillerie et du génie de la
brigade rapatriée partiront après l'achèvement
imminent des fortiiications de Civita-Vecclna. Le
gouvernement pontifical, ajoute le télégramme,
remplace le long de la iroutièie les corps indi
gènes par des corps étrangers.
C'est hier que s'est ouverte, dans la Chambre
de* communes anglaises, l'importante discussion
de la proposition de M. Gladstone sur l'église
établie d'Irlande. Le Journal deDébat» fait ce
propos les réflexions suivantes:
C'est donc sur la question irlandaise que
l'opposition va livrer sa première grande bataille
su ministère Disraeli c'est sur le terrain de l'é
galité religieuse que M. Gladstone veut rallier son
parti dispersé et démoralisé, et tâcher d'eD res
saisir le commandement. Chose étrange c'est M.
Gladstone, le chrétien fervent, l'anglicau con
vaincu, l'ancien représentant d'Oxford, celui dont
les premier* écrits forent consacrés défendre
l'union de l'Eglise et de l'Etat, qui mène l'assaut
contre cette église d'Irlande, que l'église d'Angle
terre a toujours considérée comme une sœur;
c'est l'homme qui porte le nom significatif de
Disraeli, et qui s'est toujours posé en représentant
d'une race persécutée, qui défend l'église de la
cooquête l'église, delà majorité oppressive et ty-
rannique. Il était réservé au ministre quia su le
plus nettement établir la séparation de la poli
tique et de la morale, de proclamer aujourd'hui
avec une égale autorité l'union indispensable de la
politique et de la religion.
Yphks, le 1' Avril.
Les cléricaux sont les mêmes parloul et
toujours, c'est-à-dire toujours et partout vin
dicatifs, haineux, intolérants; intolérants sur
tout.
Au bon vieux tempsils brûlaient vifs ceux
qui ne pensaient pas comme eux, c'était là un
procédé expédilif et un excellent moyen de
prouver leurs adversaires qu'ils avaient tort.
Aujourd'hui, les charitables cléricaux n'ayant
plus leur disposition que les feux de l'en
fer sont forcés de se borner iei bas ca
lomnier leurs adversaires, les ruiner, quand
cela est possible, et les injurier toujours.
Jadis, M. Bergé eut été brûlé vif, petit feu,
et M. De Stuers, son complice, eut été tout
au moins roussi. Mais hélas par suite des
malheurs des tempsaujourd'hui ces grands
scélérats ne peuvent plus être mis que sur le
gril assez anodin de la presse épiscopale c'est
bien fâcheux en vérité. Et pourquoi toute
cette colère? Pourquoi ces grosses injures
M. Bergé, savant distingué, est venu donner
Ypres des conférences sur la chimie et
M. l'échevin De Stuers a contribué organiser
ces conférences quelle affaire! L'honorable
professeur a-t-il prêché des doctrines hétéro
doxes, a-l-il analysé, au creuset de la philo
sophie, les dogmes du christianisme? Non
sans doute il a parlé de la lumière du gaz,
etc., etc. En quoi ces conférences, auxquelles
assistaient du reste plusieurs gros bonnets du
parti clérical, ont-elles pu froisser la con
science de qui que ce soit? Les cléricaux au
raient-ils par hasard vu un fait personnel
dans ce que l'honorable conférencier a dit de
la mauvaise odeur de certains gaz? Ce serait
par trop de susceptibilité. Pourquoi donc
toutes ces clameurs? Ab l'honorable pro
fesseur est, dit-on, libre-penseur, les cléricaux
l'ont excommunié, donc il fallait lui refuser
l'eau et le feu et M. De Stuers a eu le tort
giave d'admettre M. Bergé sa table. Quel
crime? C'est l'abomination de la désolation!
Il est vrai que la Constitution garantit tous
les Belges la liberté, non-seulement d'avoir,
mais encore de manifester leurs opinions en
toute matière. Qu'importe la Constitution
Belge aux cléricaux, leur constitution eux
c'est Encyclique romaine; vive Ie Syllabus!
bas la Constitution Bergé au pilori on
demande des fagots. Et cependant, braves et
aimables inquisiteurs modernes, vous n'êtes
pas toujours si susceptibles et les libres-pen
seurs, mais les vrais libres-penseurs bien dé
finis, ue vous oot pas toujours inspiré une
telle borreur. Voyez donc sur les bancs de la
Chambre, le vénérable père De Tbeux, serrant
fraternellement la main du respectable M.
D'Hane de Steenhuyse qui, lui, dans une bro
chure célèbre, a renié la divinité du Christ.
Voyez M. Coomaos, le héros catholique, qui
veut enrégimenter les capucins pour en faire
des tambours. Voyez-le Liège, teodre une
main amie aux solidaires les plus accentués.
Touchant spectacle, qui excite l'admiration
des cléricaux
Vivent les libres-penseurs, qui unis aux
cléricaux, font la queue au parti libéral A bas
les soi-disant libres-penseurs, qui font des
conférences scientifiques aux uns des cou
ronnes, aux autres des calomnies, te'le est la
logique cléricale.
L'inconséquence d'une telle logique, logique
rebours du sens commun, iudignera tou5
les honnêtes gens et les calomnies cléricales
viendront s'émousser contre l'opinioa pu
blique.
Mais ce que cette opinion comprendra, une
fois de plus, c'est que les cléricaux ont été,
sont et seront toujours intolérants, et que si
oo ne brûle plus aujourd'hui des adversaires
dans les feux allumés par des moines, c'est
parce que l'esprit pervers y met obstacle et
c'est pour empêcher que le boa temps des
JSnchers ne revienne que nous combattons les
doctrines de ces fanatiques et nous sommes
convaincus que le pays est avec nous.
Il est des gens qui cherchent une épingle
dans une botte de foin et des incorrections de
style dans un écrit ils ne trouvent ni épin
gles ni fautes, ce qui ne les empêche pas de
s'écrier: voilà l'épingle ou quel style et ils
soulignent quelques mots au hasard. Puis
des compères ou des crédules placés dis
tance ou jurant per verba magittris'écrient
que cet homme est clairvoyant ou bien que
cet homme est savant et le tour est fait
il est vrai que nos adversaires sont infail
libles; leur foi comme leur style est l'abri de
toute erreur pour soutenir l'une, ils ont le
syllabus pour revoir l'autre ils ont des
prêtres-professeurs dressés ad hoc. On en
seigne aujourd'hui laut de choses au sémi
naire
CHEMIN DE FER D'OSTEHDE A. ARMENTIERES.
Inauguration de la section d'Ostende
Thourout.
Correspondparticulière de Indépendance.)
Ostende, 23 Mars.
L'inauguration dont je vais vous rapporter briève
ment les principaux épisodes a eu lieu aujourd'hui
avec un succès complet.
Ce matin, avant onze heures, la gare de Bruges,
étaient réunies les personnes de Bruges, de Bruxelles,
de Gand, d'Ostende invitées la cérémonie parmi eee
personnes, se trouvaient M. Vrambout, gouverneur de
la province, et M. Goupy de Beauvolers, commissaire
d'arrondissement.
A onze heures, tout le monde a pris place dans un
train spécial, qui s'est mis en marche par un temps
très-favorable, et qui en moins d'une heure nous a
conduits Thourout.
Notre arrivée Thourout a coïncidé, quelques
minutes près, avec celle du train parti d'Ypres 9
heures du matin, et amenant les invités de cette
ville, parmi lesquels M. le sénateur Mazcman de Cout-
hove.
La gare de Thourout était remplie de monde la
population de cette ville et celle des communes voi
sines, groupées tout autour de la station, accueillirent
l'arrivée des trains spéciaux par des acclamalioDS
bruyantes, tandis que les faufarps de Thourout fai
saient entendre l'air national...
Les honneurs de la réception officielle furent faits
par M. Dierictx, bourgmestre de la ville MM. Con
stant Fraeys et Julien d'Aussy, «chevins. M. Pierickx
8yant prononcé quelques paroles de bienvenue, M.
Ycrrcyt, président du conseil d'administration du