UM JiKMK VIAGÈRE
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Chronique politique.
9,ftf9. Dintaitfhe
2t79 ANNÉE.
18 Avril IIG8.
LE PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DINANCHE.
VIRES ACQCIRIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour Iç restant du paysj a, 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue ail Bérfi're1, 83.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
fr. 0,15
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On assure que U commission du Sénat pour la
loi sur les réunions publiques comptait tout
d'abord quatre opposants su projet de loi, quatre
partisans déclarés et deux indécis; mais qu'en ce
moment ces deux derniers sont acquis la loi, ce
qui lui donne six voix, sans compter celle de
M. Troplong, président de droit la commission.
Quant la loi sur la presse, il est évident qoe le
gouvernement ne met pas en doute le vote favo
rable de la majorité du Sénat, puisqu'il a déjà
lancé ses instructions pour les mesures que néces
sitera sou application, notamment la circulaire
par laquelle M. Roi, directeur-général de l'enre
gistrement, des domaines et du timbre, cousu Ile
les directeurs des départements sur la prépara-1
lion d'un règlement concernant l'emploi des tim
bres mobiles pour les journaux.
Le correspondant florentin du Moniteur fran
çais résume ainsi le» derniers voles de la Chambre
des députés italiens En somme, on peot déjà
pressentir que le plan financier proposé par
NI. de Carabry-Oig-oy, sera adapté dans ses dis
positions essentielles, dans ses calcul» fondamen
taux. Ce sera là le meilleur témoignage par lequel
l'Italie puisse prouver elle-même et aux autres
nations qu'elle a le ferme vouloir de relever sa si
tuation financière, a
L'Internationalarrivé hier Paris, publie une
lettre adressée par le Pape l'empereur d'Au
triche, et qu'il donne comme authentique. Nous
ne savons ce qu'il faut en croire mais en la lisant,
on hésite tout d'abord y recoonai're le ton ordi
naire du langage de S S. Quoi qu'il en soit, cette
lettre, où le Pape s'efforce de détourner l'empe
reur d'Autriche d« la ligne politique qu'il suit, se
termine parce paragraphe comminatoire:
Pensez enfin au vieux pape qui vous parle,
aux outrages que lui ont fait subir ceux qu'il
croyait lui être entièrement dévoués, et je suis
persuadé que vous hésiterez remplir son calice
d'amertume, en l'obligeant changer les bénédic
tions qu'il lient prêtes pour vous et votre famille
«a autant de justes excommunications.
VAS E.-M. SE LYDEN.
I [Suite.)
Autant il était énergique, tout en restant bienveil
lant avec ses ouvriers, autant M. Hauttol était faible
avec ses enfants qu'il adorait. Ce penchant exagéré la
gâterie, qu'avait toujours tempéré madame Hauttot
par une sage ciraoaspection, n'ayant plus de modéra
teur, alla toujours croissant et, bien que le digne
homme comprit que sa fille n'accomplissait pas conve
nablement son devoir de maîtresse de msison, il n'avait
pas le courage de la blâmer quand, par hasard, il
osait glisser une observation, une cajolerie de la cou
pable lui fermait la bouche.
C'était ainsi qu'à force de câlinerics, Honorine était
arrivée 4 se faire conduire chaque année Fécamp,
l'époque de la saison des bains, dans une honorable
famille de petits rentiers, quelque peu alliés et très-
amis des Hauttot.
Alors les étrangers commençaient apprécier la
plage de Fécamp, et la jeune fille, qui ne pouvait aller
Si le pape a véritablement écrit une telle lettre,
il n'y a guère lieu d'tspérer qu'il soit disposé
consentir aucune modification libérale du con
cordat autrichien.
Vpkes, It tl Avril.
La nouvelle organisation militaire, sur la
quelle l'opposition fondait lant d'espérance,
non pour la faire admettremais pour s'en
servir comme moyen d'opposition, a été ac
ceptée une énorme majorité par le Sénat.
Les débats solennels auxquels ce projet a
donné lieu la Chambre des représentants,
ont démontré l'évidence l'inanité des sys
tèmes nais en avant par certains économistes
de bdnrie foi, par les farceurs catholiques
comme les Coomatis. et la phalange des incor
ruptibles A nvereots. Malgrélesmeetings, notre
système militaire réorganisé n'a jamais excité
la moindre émotion dans le paya et ce n'est
pas cependant que les agitateurs rouges et
noirs n'y aient mt$ de la bonne volonté. Mais
toutes les machinations ont échoué devant le
bou sens des populations belges, qui ont fait
trop de sacrifices pour conquérir leur indé
pendance et ne veulent pas la mettre en péril,
par l'imprévoyance et l'impéritie. Nous savons
bien que certains apôtres anti-militaristes
ne se sont livrés ces déclamations que pOUr
placer le gouvernement dans t'impuissaoce
de défendre notre neutralité, sous prétexte
qu'elle était garantie par les traités; mais un
côté de la question qui n'a pas été effleuré et
que des événements récents ont mis en lu
mière, c'est la nécessité d'avoir une force mi
litaire promplement mobilisable. L'armée en
de» circonstances déplorables, a rendu des
services immenses l ordre publicet empêché
probablement des pertes considérables, en
comprimant promptement les désordres.
Les lois volées par ta législature ont été
promulguées et tout le bruit qui s'était fait
dans le mondepour nous servir de l'expression con
sacrée; espérait que quelque baigneur, riche, jeune et
beau, s'éprendrait d'elle, ferait bon marché de l'exé-
guïlé de sa dot et l'épouserait par amour.
Six ou sept ans se passèrent ainsi sans qu'aucun
prétendsnt sérieux se présentait, ni Cany, où Hono
rine avait fait trop la dédaigneuse pour qu'on songeât
elle, ni Fécamp, où elle n'apparaissait qu'a de longs
intervalles,
Alors Léonie entrait daDS ses quatorze ans. Elle était
grande et tout-à-fait raisonnable, relativement. Déjà
elle commençait aider sérieusement sa tante dans les
soins intérieurs dont celle-ci ne demandait pas mieux
que de se décharger. Bien qu'elle n'eût fréquenté que
l'école de Cany, la fillette était beaucoup plus solide
ment instruite que sa tante. Elle était surtout merveil
leusement organisée pour la comptabilité. Il eX juste
d» dire qu'elle ne savait ni soutachcr un caraco, ni ta
poter un quadrille sur le piano.
Quant M. Hauttot, il avait bien vieilli. Ces sept
anuées avaient lourdement pesé sur sa tête. Aussi
hâtait-il de tous ses vesux le mariage de sa fille.
Enfin, les espérances et les prévisions d'Honorine se
réalisèrent, en partie du moins. Elle fut vivement re
autour de cette modification notre état mi
litaire, s'est éteint comme un feu de paille.
Nous croyons que le cléricalisme neposera pas
la queslion électorale sur ce terrain brûlant,
car il serait battu plate coulure. C'est la
quatrième fois que la question de l'armée a
été débattue au parlement depuis 1830 et
jamais on n'a éliminé un député, ni un séna
teur, pour avoir amélioré tout en aggravant
les charges du budgetles institutions mili
taires de la Belgique.
Le clergé catholique qui par son influence
sur les électeurs croyants et abêtis, parvient
faire élire ses instruments la Chambre et
au Sénat, ne peut s'enorgueillir des sujets
Su'il y met en scène. Nous laissons de côté le
oomans, le Royef-de Behr, les champions
flamands et autres notabilités sacristaines,
pour signaler la nouvelle déconfiture qui
vjept d'atteindre un malheureux élu du
clergé. Dans le temps, figurait au Conseil pro
vincial, un Sir* Van Calaencrétin au phy
sique comme au moral et au point de vue in
tellectuel bon tout au plus marmoter des
patenôtres dévotement. Cefameux baron, ee
bien-aimé de l'évêque, a été élu sénateur en
remplacement du bourgmestre de la ville de
Bruges, laquelle s'est ainsi laissé décapiter,
par l'engeance cléricaledans la personne de
son chef.
Ce noble sire, dans une discussion récente,
a balbutié un thème dont iL ne connaissait
pas la portée, mais qu'on lui avait sériné. Il
s'est mis injurier, sans s'en douter, ses col
lègues du Sénat, où il est tout nouveau et
parfaitement déplacé mais il ne faut pas trop
lui en vouloir titre d'instrument du clergé
catholique. Le lendemain, quand ses collègues
eussent lu les Annalesils ont trouvé que le
Sire de Lophem avait dépassé les limites de
marquée par un courtier venu Fécamp, un peu par
ordonnance du médeeia et beaucoup par consultation
de notaire.
Allez aux bains de mer, lui avait dit l'Esculape
parisien, et vous retrouverez probablement, cette vi
gueur, cette jeunesse qui menacent de vous échapper,
Allez aux bains de mer, lui avait dit le prévoyant
tabellion, et vous rencontrerez peut-être une héritière,
vieille oo jeune, laide ou belle, ennuyée du célibat et
pe demandant pas,mieux que de vous aider dans vos
projets de spéculation.
Et sur ces deux avis, pleins de sagesse, M. Octave
d'Ollcbec, grand brun de trente-cinq ans. payant de sa
personne, était parti pour Fécamp, ou il avait quelques
connaissances, entre lesquelles la famille qui, chaque
année, donnait l'hospitalité a Honorine.
Aux yeux de beaucoup de gens, et souvent boa
droit, qui dit filateur, dit riche aussi fut-ce tout
d'abord celte position, ce titre, si l'on veut, de fille de
filateurqui frappa M. d'Ollcbec, quand le hasard le
mit en rapport avec l'héritière du petit usinier de Cany.
Mais, hâtons-nous de le dire, la beauté d Honorine,
ses excellentes manières, qui répondaient aux idées du
courtier, en quête d'une femme apte tenir sa place