111 RENTE VIAGÈRE
27' AIMÉE.
tO Avril tsa».
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
IV* 9,112. - Jeudi,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
VIRES ACQD1RIT ECNDO.
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Le Journal de S*-Pétersbourg répondant au
Constitutionnel, dit que la France peut très-bien
désarmer ai elle ne nourrit aucune velléité agres
sive, attendu qu'elle n'en est point menacée et
qu'elle aurait aiosi la gloire de donner un grand
exemple.
Le Journal de S* Pétersbourg ne réfléchit pas
que le même langage peut être exactement tenu
par chaque puissance 4 toutea les autres, car
toutes ont armé et aucune cependant n'est me
nacée par aucuoe. L'Epoque s'est empressée de
répondre l'article du journal rusae et cette ré
ponse mérite d'être remarquée. Oui, la France
est armée, dit Y Epoque oui, la France est prête
oui, la Fraoce a une belle armée bien organisée
oui, la France a un armement remarquable oui,
la France a la main sur la garde de son épée oui,
la Frauceest en mesure de faire face toutes les
évaotualités. Cela est vrai, parfaitement vrai, et
loin de s'en cacher, la France s'en enorgueillit.
IVlais cette armée considérable, admirablement
organisée, forleineot équipée est au service d'une
politique modérée. Voilà qui est également incon
testable.
Et plus loin, YEpoque s'écria Pourquoi donc
aujourd'hui (la France) désarmerait-elle la pre
mière quand ce n'est pas elle qjui a commencé
armer Pourquoi ceux qui avaient d'abord armé
ne désarmeraient-ils pas d'abord Voilà ce que le
Journal de S1 Pétersbourg devrait noua expli
quer.
On assure que M. Thiers se propose de prendre
la parole dans la discussion sur le budget et prin
cipalement sur le budget de la guerre. 11 aurait
fait dans ce but un travail considérable aur les
finances françaises depuis quinze ans.
Il n'est plus permis de douter du caractère apo
cryphe de la prétendue lettre du pape l'empe
reur d'Autriche, s'il eat vrai, comme on l'assure,
que Mgr Chigi, nonce de la cour de Rome, l'ait
démentie comme étant une pure invention dans
r.a £.-M. de LYDEN.
I (Suite.)
Mais, il faut en convenir, plus la situation du pré
tendu était avantageuse, et plus celle de la future de
venait difficile faire accepter. La question de la dot
prenait les proportions d'un casus belli.
Fille de filateur héritière de manufacturier Ce
titre, nous l'avons dit, avait résonné aux oreilles du
courtier comme le retentissement harmonieux d'une
cascade de pièces d'or, comme le froissement mélo
dieux d'une liasse de billets de banque, et, supputant
ses prétentions au taux de ses bénéfices. Il chiffrait
cent mille francs, au bas mot, l'apport probable de sa
femme. Ce fut sur cette base qu'il s'ouvrit ses amis
de Fécamp.
Cent mille francs comme vous y aller mon cher,
lui répondirent-ils, mais ces cinq zéros formidables
précédés de l'unité feraient admettre aux Hauttot une
fortune de cent mille écus peut-être. Et certes les
choses n'en sont pas là
Vraiment i
la conférence diplomatique qui a çd lifu avant-
hier au miniatère dea affaires étrangère*.
L'irritation de la Prusse contre le* tendances
anti-prussiennes de 1» liesse va croissant.
On mande de Londres la Liberté qo* la réso
lution prise par le ministère tory de garder te
pouvoir, malgré la défaite- qu'il vient de subir
dans la Chambre des communes A propos de la
question de l'Eglise établie d'frland», a pour prin
cipal motif une déclaration faite par les évèquea
irlandais appartenant celte Eglise qu'ils sont
prêta renoncer six évèchét irlandais et une
partie considérable des bien» d'église. Cetie décla
ration aurait été transmise au cabinet la suite de
1* certitude acquise par les membres du clergé
d'Irlande que la commission ecclésiastique insti
tuée ce sujet finirait par conclure la même
réduction, ce qui ne donnerait pas au sacrifice un
caractère de spontanéité absolu.
11 ne nous paraît guère possible que M. Disraeli
compte sérieusement sur l'effet de ce renonce
ment tardif pour ramener l'Eglise d'Irlande
quelques-uns dea membre* de la Chambre qui
l'-ooi abandonnée lors de la motion de M. Glad
stone. C'est l'existence même de celle Eglise, non
sa réformation, qui est en cause. La réforme ne
servirait de rien, au point de vue de l'Irlande qu'il
s'agit de contenter, car ce n'est pas d'abuser que
l'Irlande lui reproche, c'est d'exister.
fPBE*, le la Avril.
Lundi dernier ont eu lieu les obsèques de
M. le conseiller communal Edouard Cardioael.
A neuf heures trois quarts le Conseil com
munal s'est rendu la maison mortuaire ajnsi
qu'une députalion des Hospices du Bureau
de Bienfaisance et du Collège communal
d'enseignement. Toutes les sociétés dont
M. Cardinael faisait partie, étaientreprésentées
dans cette cérémonie. La Société royale de
S' Sébastien et la Société royale des Francs
Arbalétriers, dont le défûnt était un des
Sans aucun doute. Et ce que vous demandez pour
la dot doit être au-dessus de la fortune entière de la
famille.
Diable mais voilà qui change singulièrement
les choses
Fi lo vilain, qui va marchander sa femme
comme une partie de sucre ou d'indigo, dit l'amie
d'Honorine.
Non pas Certes mademoiselle Hauttot vaut tous
les millions du monde mais enfin il faut vivre. En
épousant une femme dont la place est au salon, je De
puis la condamner se tenir la cuisine puis j'en
tends bien faire fortune, et pour atteindre ce but il me
faut...
De l'argent...
Sans doute. Dieu seul a pu faire quelque chose de
rien. M. Hauttot comprendra cela et il fera un sa
crifice... D'ailleurs, vous devez vous tromper sur le
chiffre de la fortune.
C'est possible après tout, car ces Normands sont
cachottiers en diable madame Hauttot était une femme
d'ordre, d'économie.
Au surplus, nous saurons quoi nous en tenir
sous peu, car demain la demande en règle sera faite.
Les choses se passèrent ainsi en effet, mais amer fut
membres les plus jnflueDts, faisaient égale
ment partie du cortège.
Le service funèbre a eu lieu eu l'église
S' Pierre, eu présence d'une affluence inouïe
de personnes de tout rang et de toutes condi
tions, voulant, une dernière fois, témoigner
leur re<Jbet.
Après le service l'église, le cortège s'est
remis ep marche et les dépouilles mortelles de
cet homme si regretté ont été portées au
cimetière.
Les coins du poêle étaient tenus par MM.
Vanheule, échevin de la ville d'Ypres Duvat,
membre de la fabrique de l'église S' Pierre
Brunfaut, menrbre de la Société royale de
S' Sébastien et Aug. Frojdure, conseiller
communal.
La haie était formée par les Sapeurs-Pom
piers et la musique de ce corps précédait ce
triste défilé.
Au moment de l'inhumation M. Lambin
président de la Société royale des Francs
Arbalétriers a voulu rendre un demie* hom
mage son ami et confrère défunt, et a pro
noncé le discours suivant
Messieurs
A voir la foule qui *e presse autour de cette
tombe, oui ne peut douter que nous ne noua
trouvions devant les dépouilles d'un homme de
bien. I i
J1 est de ces organisations privilégiée» qu'en
toura l'affection générale et que suit le respect de
tous; âmes d'élite qui marchent dans le sentier
du bonheur, qu'aucun revers inattendu ne tour
mente <et qui partout où elles montrent leur front
serein, ne trouvent qu'amitié et bienveillance.
Monsieur Cardinael était de ce nombre Esprit
juste et conciliant, cœur droit, caractère uni
forme; sans passion, sans haine, sans envie;
aimant le plaisir, la fraternité et ne so lassant ja
mais de se rendre utile.
le mécompte de l'amoureux calculateur quand il sut
qu'en donnant trente mille francs sa fille, M. Hauttot
faisait plus qu'il n'avait fait pour son fils encore fal
lait-il .que le gendre se contentât de la ^ente de ce ca
pital qui représentait comme on sait environ la mpitifé
de la valeur de l'usine.
La déconvenue d'Honorine fut profonde. Sep père
la vérité ne lui avait jamais laissé supposer qu'elle re
cevrait une dot de beaucoup supérieure celle de son
frère mais se trompant, comme tout le monde, sur le
vrai chiffre de la fortune du filateur, et calculant sur la
prédilection que le vieillard n'avait cessé de montrer
pour elle, elle avait néanmoins toujours compte sur un
plus grand avantage.
Le chagrin que lui causa cette déception fut d'autant
plus vif qu'à côté des rêves ambitieux qu'elle avajt
éebaffaudés sur l'amour de M. d'Ollebec, était venu se
placer un sentiment plus tendre pour celui qu'elle
avait amené ses pieds, la coquetterie venant en aide
ses charmes.
El elle était menacée sérieusement tout la fois de
perdre un mari son goût et une situation pour ainsi
dire conquise la pointe de i'épée.
Elle avait, U est vrai, tout d'abord été quelque peu
blessée du calcul prosaïque de son prétendant, sur le