Un tel homme ne pouvait manquer d'être dé
signé par tes concitoyens pour défendre leur* in
térêts, et ce titre, M. Cardinael fut élu con
seiller communal eo 1848. Bientôt après, il fut
nommé marguillier de l'église de S'Pierre.
Nous ne pous arrêterons pas longtemps pour
faire ressortir les qualités qui l'ont distingué dans
ces fonctions publiques qu'il occupa la satisfac
tion de tous. Notre tâche sers plus modeste.
En notre qualité de président de la Société
Royale des Francs Arbalétriers d'Ypres, nous nous
contenterons de retracer les impressions agréables
qu'il laissa parmi nous. L'amitié et le souvenir de
ce que fut le défunt au milieu de ses confrères,
auront seuls la parole.
Cardinael, Edouard-Louis, était né i Ypres,
le 17 Septembre 1804. Lorsqu'on 1855 quelques-
uns d'entre nous eurent l'idée de fonder une
société d'arbalétriers, avec la généreuse inteation
d'y faire régner la franchise et la cordialité rele
vées de temps en temps par des actes d'une charité
bien entendue, tous jetèrent les yeux sur celai
dont nous regrettons, en ce moment, la perte.
Cardinael, peutrêtre mieux qne tout autre, pou
vait apporter cet aaaemblage de qualités qui étaient
pour nous une condition de succès et de vie. Tou
jours prêt i venir en aide ceux qui s'adressaient
son bon cœur, Cardinael accepta lea proposi
tions qui lui furent faites, et il consentit asseoir
les bases da ce nouveau cercle; dès ce moment,
l'avenir de la société était assuré Il devint de ce
coup notre Nestor, par son âge, et notre Ulysse,
par la sagesse de sea conseils.
Comme ancien commissaire des Arbalétriers de
Guillaume Tell, nul plus que lui ne convenait pour
nous aider de ses lumières et de son expérience.
D'un coup d'œil sûr, d'un jugement solide, il
n'eut aucune difficulté prévoir lea obstacles qui
nous menaçaient, et son améaité et sa modération
et sa prudence en triomphaient avec la même fa
cilité qu'il avait mise les indiquer du doigt. El
quand il venait de remporter une de ces victoires
qui oe manquent pas quelquefois d'être ingrates,
il était tranquillement heureux, sa modestie n'ad
mettant point leeéclats;et tous reportaient sur lui
seul l'honneur qui oe revenait, en réalité, qu'à lui
seul. Alors sa boulé grandissait encore, s'il est pos
sible qu'elle put grandir, sou ardeur pour la soci
été croissait et tou9 les membres se serraient en
core davantage autour de celui en qui ils voyaient
un père, un ami.
Tel tu fus, ami et confrère Mais ton âme était
tellement pure, ta loyauté tellement naturelle, ton
élan affectueux tellement spontané, que tous ces
dons précieux de ton cœur, tu les possédais et tu
ne t'en doutais même pas Tu étais généreux, tu
étais grand, tu étais noble, et tout cela saut fard,
aans prétentioo, sans effort. Te souviens-tu de ce
que ta fis, lorsqu'il s'agit cet hiver, de relever les
misères de tant de malheureax qui souffraient du
froid et de la faim? Notre coocert philanthro-
point de battre en ratraite devant ce chiffre mesquin de
quinze cents livres de rentes mais comme ce préten
dant avait dans le cœur dç la jeune fille un puissant
allié, et dans la personne de leurs amis communs des
auxiliaires actifs, Honorine ne tarda pas revenir sur
cette première et fâcheuse impression, et elle ne vit
bientôt dans la conduite de M. d'Ollebec, de plus en
plus empressé du reste, qu'une preuve de sa haute rai
son, voire même de sa tendrease. Car, lui avait-il dit,
c'est pour vous que je veux que nous soyons riches.
II
M. d'Ollebec aimait Honorine, nous l'avons dit
mais la différence qui existait entre ses prétentions et
le chiffre offert par M. Hauttot était trop grande encore
pour être comblée par l'amour et, la raison parlant
plus haut que le sentimeut, il dut se résigner partir.
Toutefois, il voulut faire preuve de générosité et
tenta une dernière démarche en présence des amis
communs.
Monsieur, dit-il au petit manufacturier que tous
ces pourparlers affligeaient, car il voyait dans son in
suffisance de fortune un obstacle insurmontable au
bonheur de sa fille, monsieur vous me croyez intéressé,
avide. Vous pensez que, dans le mariage, je ne vois
que la dot. Je veux vous prouver qu'il n'eu est rien.
Parlez, monsieur.
Je vous demandais cent mille feancs.
Le vieillard eut un sourire trislemeat ironique.
Eh bien, continua M. d'Ollebec, je réduis mon
pique a réussi au-delà de toute attente; i qui de-
vous-nous ce succès, sans égal, dans lea annales de
notre généreuse cité A toi, Cardinael, toi,
par ton intervention, par ton activité et par tea
conseils! Que ta modestie me pardonne ce cri de
reconnaissance!
Ah! si quelque chose peut adoucir l'amertume
de nos chagrina, c'est la consolation que noua
avona de l'avoir pu coonaîlre de ai près. Tu revi
vras daus nos souvenirs noua noua inspirerons de
tes beaux exemples et nous no us efforcerons défaire
régner au milieu de nous l'image de ton autorité.
Eu quittant cette vallée de larmes, tu em
portes l'estime de toui tes concitoyenset tes
amis, sans nombre, en te disant adieu, rediront
longtemps ta loyauté, ta constance dans l'amitié
et ton dévouement la chose publique.
Adieu
La dernière soirée musicale donnée Samedi der
nier, daua lea salons de la Société de la Concorde,
par la musique du 10* régiment avec le concours
de la Section des Chœurs des sous-officiers, a été,
ainii que nous l'avioua prédit, des plus attrayantes.
M. Walhain, dont le but est toujoura d'être
agréable aux amateurs de bonne musique, avait
éu soin de leur offrir un programme composé des
morceaux les plus variés et les plus jolis de son
répertoire. La soirée a commencé par la Braban
çonne; tons les autres morceaux oot été exécutés,
comme toujours, d'une manière ravissante et laa
solos qui se août fait entendre, notamment le
tromboone et les deux flûtes, vraiment enchantées,
ont produit beaucoup d'effet et ont été suivis de
bravos aussi unanimes que méritéa. Nous devons
aussi mentionner de pompeux éloges MM. les
sous-officiers pour la manière non moins distin
guée avec laquelle ils ont chanté les chœurs les
Trompettes immortelles, les Artisans et la Bra
bançonne (Patrie, honneur et liberté.) On peut
dire que chacun des auditeurs aura emporté le
plus agréable souvenir de cette délicieuse soirée,
en attendant les concerts d'été qui seront donnés
chez M. Verschaeve, hors la porte de Menio, où
nous pouvons noua féliciter de pouvoir entendre
encore, dorant la bonne saison, l'excellente mu
sique da 101 régiment dont les progrès sont dûs
l'intelligente direction de son chef, M. Walhain.
Nous ne terminerons pas sans adresser de nom
breux remercîments Monsieur Thonon, colonel
commandant du 10* régiment,ami et digue appré
ciateur de l'art musical, qui, par l'aménité de son
caractère,sa bienveillance et l'excessive obligeance
dont il a donné taot de preuves, a su se concilier
l'estime, la reconnaissance et la considération de
loua les membres de la Société de la Concorde
ainsi que des habitants de la ville d'Ypres.
La Députation permanente de la West-
vlaenderen continue faire des siennes mais
elle ne trouve pas partout des moutons qui se
chiffre d'un quart. Pouvez-vous, voulez-vous donner
soixante-quinze mille francs;à mademoiselle votre fille?
r— Pas plus soixante-quinze que cent, monsieur,
répondit le pauvre filateur tristement.
Eh bien vingt mille écus seulement.
Impossible murmura M. Hauttot.
C'est votre dernier mot, monsieur
Encore une fois, monsieur, mou fils n'a eu que
vingl-cinq mille francs, et en donnant trente miHe
ma fille, je vais au-delà du possible, en même temps
que je frustre Léonie.
Il suffit, monsieur, dit M. d'Ollebec, je n'insiste
plus. Nos amis rendront compte mademoiselle Hono
rine de notre entrevue elle jugera, elle appréciera ma
couduite. Demain, monsieur, j'aurai quitté Fécamp.
Ainsi tout était définitivement rompu.
Eu apprenant celte funeste nouvelle, Honorine fut
attérée. Le soir même, elle se mettait au lit avec une
fièvre ardente, et pendant huit jours, on désespéra de
sa vie.
Ces huit journées furent pour le malheureux père
huit siècles d'angoisses. Il ne quitta pas le chevet de la
malade soignée avec un dévouement sans égal par
Léonie qui, elle aussi, s'était instituée la garde-malade
de sa tante, dans la mesure de ses forces.
Enfin, le médecin déclara que tout danger était
passé alors le pauvre père eut un autre supplice
endurer.
(La suite au prochain n"). E.-M, se Lyden.
laissent enlever la laine du dos, sans mot dire
et sans maudire ceux qui les tondent. C'est
ainsi que tous les chefs des sociétés de la
ville de Meoin. viennent d'adresser la procla
mation suivante aux habitants
CONCITOYENS
La Députation permanente du Conseil provin
cial de la Flandre occidentale vient de poser un
acte d'une iniquité et d'une injustice inquali
fiables.
Malgré un budget parfaitement en règle
Malgré un excédant de plus de six cents francs!
Malgré fa protestation de M. le Gouverneur da
la province N'écoutant qu'un déplorable esprit
de parti, poussée sans doute par d'indignes intri
gues; La Députation permanente vient de rayer
du budget communal les fêtes publiques, qui dis
tinguent MENIN entre toutes les localités voisines
et les subsides aux sociétés qui font la gloire et
l'orgueil de notre ville.
Plus de fêtes publiques. Plus da courses qui ont
été si brillamment inaugurées l'année dernière.
Plus de musique ni de société chorale, qui orga
nisent toutes nos fêtes, l'animation et le plaisir
des habitants.
Plus de société de rhétorique flamande, l'amu
sement du peuple;
Cett vouloir réduire notre ville au rang du der
nier det villages.
CONCITOYENS, vous protesterez avec nous
contre cet arrêléqui réduit néant la liberté com
munale.
C'est pourquoi, vous êtes invité assister su
MEETING qui aura lieu daDS la grande Salle du
Casino, Mardi 14 Avril, 5 heures du soir, pour
organiser le pélitionnemènt eo masso, appuyant
l'appel au Roi, fait par l'administration commu
nale.
Le comité organisateur
Menin, le 10 Avril 1868.
-
La Patrie a parlé plusieurs reprises de l'a froi
deur de l'accueil que le Roi aurait reçu Garni
lors de la visita récente qu'il a faits l'exposition
florale.
Mais, chose étrange le Bien public a constaté,
en rendant compte de cette même visite, que de
chaleureuses acclamations ont salué LL. MM.,
partout où elles se sont montrées. Laquelle d*s
deux feuilles épiscopales fsut-il croire?
Il semble que le Bienpublic, qui s'écrit Gand,
est mieux placé pour juger de ce qui s'y est passé
que la Patrie, qui se fait Bruges. El celle-ci au
rait bien pu s'en repporter au témoignage de son
confrère. Mais alors elle aurait perdu une nou
velle occasion de s'en prendre au ministère, dont
l'impopularité, selon elle, rejaillit jusque sur
la famille royale.
la iiiii ir»
On écrit de Bruxelles au Journal de Liège
le 10 Avril
Vous avez signalé Ie9 manifestes révolution
naires de l'Association internationale des Travail
leurs. Il paraît qu'elle ne s'en est pas tenue là et
qu'elle a fait distribuer de l'argent aux ouvriers
de nos charbonnages pour prolonger la grève.
C'est sans doute ces excitations qu'il faut attri
buer la démonstration qui a eu lieu hier dans
quelques charbonnages de la province de Namur
et qui avait pour but de forcer les ouvriers de ces
exploitations cesser leurs travaux. Une prome
nade de quelques pelotons de cavalerie a suffi
ponr disperser les agitateurs, et les dépêches de ce
malin disent que l'ordre n'a n'a plus été troublé
en aucune façon.
D'après une lettre particulière de cette partie
do pays, la justice aurait découvert la source des
distributions d'argent qui ont été faites par les
meneurs du mouvement dans le bassin de Char-
leroi, et de curieuses révélations seront produites
ce sujet devant la Cour d'assises du llainaut, qui,
sa prochaine session, aura s'occuper de cette
triste affaire.
Bruges, le 30 Mars 4868.
Le Gouverneur de la province de la Flandre
occidentaleaux administrations des ville'
et communes et MM. les Commissaires
d'arrondissementdans la province.
Par mes circulaires du s5 Avril i865 ei du 2»
Avril 1866, émsrgées comme la présente et iosé-