UNE RENTE VIAGERE 6 FRANCS PAR AN. 27* ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. K* tjfttflh Dimanche, *e Avril I9G». PROGRÈS VIRES ACQL'IRIT EtJNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays a 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinairefr. 0,15* Idem Réclames idem. 0,30* Les lettres et paquets doivent être affranchis. Le Constitutionnel publie une note destinée démentir les bruits mit eh avsut cea jours derniers par différents journaux, bruits qui avaient eu pour but et eo partie aussi pour résultat d'agiter l'opi nion. D'après le Constitutionnelcontrairement ce qui a été dit, les négociations entre le Dane mark et la Prusse n'ont pas été rompues. Garibaldi est encore 1 Caprêta. On a parlé encore cea jours derniers, tant Paris qu'à Florence, de la conclusion imminente entre l'italieet le Saint-Siège, par l'intermédiaire de la France, d'uo modus vioendi pour régler les rapports journaliers de leurs nationaux. D'après nos renseignements, les choses sont loin d'être aussi avancées; les négociation*continuent, il est vrai, mais avec uneextrême lenteurqu'expliquent suffisamment (a circonspection de l'Italie, le peu de condescendance de la cour de Rome et le* mé nagements que le gouvernement français, pour dea raisons de politique intérieure,garde avec le Saint- Siège. Touleiois, ce qui pourrait avoir accrédité ls bruit d'un rapprochement, c'est qu'à l'occasion du mariage du prince Humbert d'Italie avecaseou- aine, la princesse de Gènes, il s'est établi entre le Pape et le roi Victor-Emmanuel, pour l'obtention des dispenses nécessitées par la parenté des futurs époux, une correspondance toute personnelle qui a été empreinte d'une grande bieuveillanca et d'une sympathie mutuelle. Le prince Napoléon, et le prince royal de Prusse sont arrivés Turin pour assister au mariage de l'héritier du trône d'Italie. A cette même occasion, les Charahrea italiennes ont pris des vacances. Aux Etala-Uni* le procès du président Johnson poursuit son couva. Un incident s'est produit dans la dernière séance, dont le rallie transatlantique a apporte le céaumé. La défense avait assigné comme témoins te secrétaire Miliis et d'autres fonctionnaires pour déposer que tous les ministres y compris celui de la guerre, M. Stanton, avaient émis l'avis que le président devait opposer son pas E.-M. be LYDEN. H ($UltE.) Après quelques minutes de silence, M. Ilauttot prit la parole. Mes amis, monsieur, et toi ma fille, toi surtout vous m'avez cruellement blessé, dit-il d'une voix émue. Vous m'avez accusé d'égoïsme tous vous avez cru que je voulais dépouiller mon enfant au profit de la fille de son frère... vous m'avez soupçonné, ine croyant riche, de placer mon argent au-dessus du bonheur de ma fille... C'est mal bien mal I Et comme tous eeux auxquels il s'adressait se le vaient pour protester, il les arrêta du geste et con tinua Que vous, monsieur, qui ne me connaissez pas et qui ne pouvez savoir quel point mes enfants m'ont toujours été chers, et combien pen j'ai toujours tenu l'argent, que vons, vous pensiez cela, mon Dieu cela se comprend, et je ne saurais vous en vouloir votre affection pour la fille vous rendait injuste pour le père... passons veto au bill du tenure office, et que, plus tard, lors de la révocation de M. Stanton par le président, le cabinet était unanime envisager cette loi comme n'étant pas applicable cette révocation. Le Sénat a refusé d'entendre ces témoins. Le rôle de la défense étant terminé, le comité d'accusation devait commencer sa réplique daDS la séance de demain. Vprks, le 95 Avril. Pendant longtemps on criait au diffama teur, quand on osait dire que l'ordre des jésuites était fortement soupçonné de ne pas mépriser les richesses mondaines et pour les obtenir, de se livrer aux capta lions lespius raf finées. Désormais après l'issue de cette odys sée judiciaire De Buck, commençant par la cour d'assises pour ahoutir l'abandon des biens immobiliers légués un homme de paille, il ne sera plus permis de nier les pra tiques des jésuites pour accaparer des ri chesses. Cette suite de procès a démontré une fois de plus les odieux moyens dont on .s'est servi pour déshériter toute une famille. Il est vrai qu'on avait sous la main un sujet raro et d'un cagotisme toute épreuve. Le sieur De Boey, possesseur d'une immense fortune mo bilière, bien autrement importante que ses propriétés immobilières évaluées huit cent mille francs environ, était une volatile que les jésuites pouvaient plumer sans la faire crier. La difficulté consistait empêcher la fa mille de ce pieux M. De Boey de l'approcher, car il aurait pu diminuer en sa faveur la part qui semblait de bonne prise aux bons pères. Aussi que d'efforts pour brouiller ce richard avec ses neveux et nièces Pendant que quelques uns d'entre eux, végétaient dans la misère Que vous, mes amis, qui méconnaissez mieux, niais qui n'avez jamais vécu dans notre intimité et qui, par conséquent, ne pouvez savoir de quelle préférence préférence coupablecette enfant était l'objet de ma part, car je la préférais ses frères, et qui sait si Dieu n'a pas voulu me punir de celte injustice en m'enlevanl mes fils que vous me supposiez des sentiments de mauvais père, cela peut s'expliquer encore,.. Mais que toi Honorine, toi, ma fille, tu m'accuses de ne pas t'aimer, de te sacrifier ta nièce voilà qui est cruel... et ta pauvre mère, qui souvent me reprochait mes préférences pour toi, a dù bien s'étoaner si, comme je le crois, elle nous voit. Mon bon père, pardonne-moi, dit Honorine en embrassant sou père... je t'assure. 0b tu es toute pardonnée, tu le sais bien, mé chante enfant, reprit Je vieillard en essuyant nne larme... Je crois que tu m'aimes, 0h de tout mon cœur,., Oui, mais tu aimes mieux monsieur... Ab vous êtes bien heureux, dit-il, en «'adressant directement M. d'Ollebec dont la contenance était assex embar rassée vous deve* être fier, bien fier J ma fille vous préfère moi moi qui donnerais ma vie pour elle. Oh mon père. Ne t'en défends pas, c'est la loi oqi ma chère les prêtres tenaient chez lui bombance et le* envois de comestibles, de beurre et de gibier se succédaient aux diverses maisons des jé suites. Des évéques, et l'archevêque dq Maline» ne dédaignaient pas de choyer ce vieux bon homme, qui semblait si bien disposé dé pouiller sa famille. Un de ses neveux, le sieur De Buck, était le plus dangereux pour l'oeuvre des jésuites et on sentit le besoin de l'écarter tout prix. Les bons pères se firent constituer le mentor du neveu par l'oncle. A la suite d'uoe foule de péripéties plus odieuses les unes que les autres, on parvint faire incarcérer le nevei) au bagne de Toulon pour des crimes dont |e$ mentors devraient supporter une p^rt de res ponsabilité. Libéré,, De Buck reviqt en Bel gique et outré du traitement qu'il avait eu subir et de l'odieuse conduite des jésuites son égard, il prend partie le père Lhoir et veut se venger sur lui des odieuses captations dont lui et ses parents ont été victimes. Il paraît devant la Cour d'assises et ap grand jour de la publicitéce drame mystérieux s'explique. On commence soupçonner qu'if y a eu dans celte affaire judiciaire autre chose qu'un crime vulgaire. Après l'anditjon des témoins et des plaidoiries éloquentes, l'opinion publique devint favorable Dç Buck, malgré ses antécédents et fnt très-sévère l'égard de ces religieux qui n'ont passuifisammentéloigné leur victime de la voie du crime. De Buck fut acquitté des charges qui pesaient sur lui. Mis sur la voie par les débats, les défen seurs de l'inculpé absous voulurent complé ter l'œuvre de réhabilitation et un procès civil s'engagea au nom de De Buck contre les spoliateurs de De Boey. L'enquélequi a eu lieu après do nombreux incidents judiciaires fqt eesmssm. - femme, ajouta-t-il en regardant avec attendrissement un portrait pendu la muraille, oui ta fi|le a (fit qu'elle était malheureuse par moi... elle a dit que son père la tuait... -- Mon père,.. Tu l'as dit je l'ai entendu et tu as accusé cette enfant de te voler la tendresse de ton père, elle qui m'a, sache-le bien, supplié pour toi Çhut bon papa, dit Léonie en se jetant tout en pleurs dans les bras de son graod'père, chut il ne faut plus gronder... Enfin reprit le vieillard, l'enfant a raison. Je ne dois plus gronder... c'est fini... Tu as dit que tu mourrais si tu n'épousais pas mon sieur... ma fille, il ne faut pas que ta chère mère, quand je la reverrai, m'accuse d'avoir tué son enfant... MonsieurHonorine sexa votre femme. Cette petite tirade, en forme d'apostrophe, débitée simplement, mais d'une voix profondément émue, avait, dans son début, lourdement pesé aux auditeurs dont elle faisait des coupables, mais elle avait fiai par les émouvoir vivement. Tous étaient maintenant con vaincus que leurs soupçons avaient infligé au vieillard une torture aussi injuste que cruelle aussi, prétendus amis et fille se levèrent-ils spontanément pour lui tendre la main, en signe de protestation et d'exclu^.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1